CHAPITRE 21

Write by Emyam

LYDIA

Apparemment, Marc-Ariel avait tout prévu. Je me demandais comment j’aurais pu avoir ma soirée du Samedi mais hier, Cynthia est venue m’informer qu’elle allait en week-end chez une tante avec Yoann et qu’elle n’aurait pas besoin de mes services pour ce faire. Elle m’informait donc (Oui car avec Cynthia Ehui les avis des employés ne comptent pas) que je devais avancer mon week-end de congés à celui-ci.

Voilà comment je me retrouve donc un Samedi aux II-plateaux devant le luxueux immeuble qui abrite l’appartement de Marc-Ariel.

Ah...Je ne vous ai pas expliqué comment j’ai pris ma décision ? A quel moment ?

Et bien faisons un petit retour en arrière...

J’avoue qu’après mon entrevue avec Marc-Ariel j’étais assez choquée. Je m’attendais à ce qu’à un moment il tente quelque chose mais je m’imaginais quelque chose de plus subtile. Je ne l’aurais jamais imaginé y aller aussi directement. J’avoue que j’étais sur le cul. Et s’il m’avait demandé de répondre sur place, je n’aurais franchement pas su quoi répondre. Oui ok...On peut s’imaginer que c’était cela mon but, le rendre accro à moi mais il n’a jamais été question d’attirance sexuelle uniquement dans mes plans. Alors que c’est clairement ce qu’il ressent actuellement. Non pas que coucher avec lui me gêne vraiment, j’y étais préparée psychologiquement. Mais ce que je veux c’est un amour aussi fou que celui que ma sœur lui portait. Il faut qu’il m’aime d’un amour sincère et profond. Ce n’est qu’ainsi que le coup que je lui ai préparé aura un réel impact. Je veux qu’il souffre autant que Marianne a souffert lorsqu’elle a découvert le rôle qu’il a joué dans ses malheurs.

Après avoir quitté le bureau, je suis donc allée m’enfermer dans ma chambre pour me remettre les idées en place et analyser toutes les hypothèses qui se présentaient à moi. Si je dis oui, il profitera de moi et s’en ira. J’aurais alors juste été sa distraction du moment...Et ça, je ne le veux pas. Si je dis non, je n’aurai plus aucune chance. Je ne sais pas pourquoi mais je suis certaine qu’il disait vrai quand il affirmait que si je refusais son offre, il ne tenterait plus rien à mon égard.

Après cela, j’ai passé toute la journée à réfléchir à la meilleure manière d’appréhender cette situation. Plus tard j’ai pu prendre l’avis de Stéphane qui a confirmé que mon plan était bon. Bien que je le sentais un peu froid et agacé au téléphone après que je lui ai parlé de la proposition de Marc-Ariel, il m’a quand même guidé en me donnant son point de vue. J’ai essayé de comprendre ce qui n’allait pas mais il a décidé de se murer dans le silence. Mais bon...Je ne m’inquiète pas trop. C’est cela aussi Stéphane Badou ! Le mec qui a souvent des réactions bizarres que l’on a du mal à interpréter.

Je regarde ma montre à mon poignet et constate qu’il est déjà vingt heures moins deux minutes. Je ferais mieux de me dépêcher avant que Marc-Ariel ne pense que j’ai décidé de ne pas donner de suite à sa proposition.

Je passe légèrement les mains sur la robe rouge vif que je porte et entre, la tête haute dans l’immeuble. Les talons aiguille de dix centimètres que je porte claquent doucement sur les carreaux.

On peut dire que pour l’occasion j’ai vraiment sorti la tenue ! Petite robe crayon en apparence sage qui m’arrive aux genoux mais qui a à l’avant une longue fente qui m’arrive au niveau des cuisses.

Un regard au hall me confirme ma première pensée : cet endroit est vraiment luxueux. Je salue discrètement le vigile posté à une sorte de réception et me demande si je dois lui justifier ou pas ma destination. Il est dans une sorte de box légèrement fermé et a devant lui un ensemble d’ordinateurs qui doivent surement lui retransmettre les différentes images des caméras de sécurité qui ne doivent pas manquer ici.

Finalement je décide de faire abstraction des justifications car il n’a pas l’air de s’en inquiéter et à mon niveau je n’ai pas envie de m’expliquer. Qu’est-ce que je pourrais bien lui dire d’ailleurs...Trop bizarre !

L’ascenseur ne tarde pas à pointer le nez. J’entre et indique le cinquième niveau, le dernier. C’est là qu’est situé l’appartement de Marc-Ariel.

Au fur et à mesure que l’engin continue son ascension, je sens grimper en moi une sorte de stress incontrôlable. J’ai la gorge qui se noue et ai l’impression d’avoir les mains moites tout d’un coup.

Waouh...C’est quoi ce délire ?

Pas maintenant...

Comme chaque fois que j’ai fait des crises de panique, j’essaie de me calmer par des petites respirations et me rassurer en me répétant que ce n’est rien et que je le fais pour la bonne cause.

Après tout ce n’est pas comme si je n’avais jamais fait ça...Comme si je n’avais jamais eu des relations sexuelles avec quelqu’un ! Ok...Ce n’est pas non plus comme si j’avais eu une vie sexuelle débridée vu que je n’ai connu qu’un amant dans ma vie. Une grossière erreur soit dit en passant. Après la mort de Marianne et celle de mes parents, j’étais en colère, j’étais tout le temps agressive et tout. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis dit que le sexe me permettrait d’aller mieux. Qu’il serait comme une sorte d’antidépresseur...Alors j’ai commencé à sortir, à aller à des fêtes, à rencontrer des gens. C’est à l’une de ces soirées que j’ai rencontré Roland. Il était parfait pour cela. Exactement le même genre d’homme que le Marc-Ariel que Marianne m’avait décrit. Beau gosse, fils de riche qui lui croit tout acquis. Il représentait pour moi ce qui m’avait volé ma vie. J’avais donc décidé de l’utiliser. Il ne savait même pas que j’étais vierge. J’étais tellement débridée qu’il en a été surpris. Après cela, il souhaitait continuer mais j’ai tout stoppé. Je lui ai fait comprendre que je ne recherchais rien. Que je voulais juste m’amuser. Vous auriez dû voir sa tête. On aurait dit qu’il me prenait pour une dingue. La dingue qui osait rejeter ses avances à lui ! Son expression m’avait offerte une si grande satisfaction !

Mais au final que représentait cette satisfaction devant ce que j’avais perdu ?

Après lui, il n’y a plus rien eu jusqu’à aujourd’hui. Déjà parce que j’ai pris conscience que le sexe ne m’aiderait pas à aller mieux, ensuite parce que l’expérience n’était pas aussi mémorable que ce que l’on disait et que je n’avais aucune envie de la retenter. Mais aujourd’hui, il le faut. Pour Marianne il le faut.

Après Roland j’ai commencé à me créer un nouveau but. Comprendre ce qui était arrivé à Marianne et chercher comment laver son nom. C’était devenu pour moi une véritable obsession. Dans mes recherches, j’ai appris que « son Marc-Ariel » vivait marié avec cette traitresse que ma sœur croyait son amie. J’en ai profondément souffert. Mais comme Dieu sait faire les choses, j’ai ensuite rencontré Stéphane. Un ami à ma sœur. Un vrai ami lui. Il avait découvert ce qui était arrivé à ma sœur et lorsqu’il avait appris que je cherchais à comprendre les faits, il m’avait approché et proposé son aide. C’est même lui qui m’a soufflé l’idée de détruire les Ehui de cette manière.

Avec le temps, j’ai compris que Stéphane était amoureux de ma sœur, malheureusement, elle ne l’a jamais considéré que comme un simple ami, obnubilée qu’elle était par les belles paroles en l’air de Marc. Stéphane a essayé de la raisonner mais elle n’a jamais voulu entendre raison. Selon ce qu’il m’a expliqué, il veillait quand même sur elle malgré le rejet dont il souffrait. Mais il n’a pas été là le jour fatidique et s’en est profondément voulu. Stéphane est aussi motivé que moi à détruire les Ehui. Voilà comment il est devenu mon confident et associé dans cette histoire.

C’est lui qui m’a aidé afin de financer mon expatriation. Quand je n’avais plus rien, il m’a soutenu financièrement. Il est devenu pour moi un ami, un pilier, un frère. Aujourd’hui avec quelques petites affaires montées j’ai pu lui rembourser l’argent qu’il a dépensé pour moi (Même s’il s’y était longtemps opposé) mais ma plus grande reconnaissance reste morale.

Je trouverai bien comment le remercier pour son soutien. Mais avant tout, il faut que je me ressaisisse. Que j’efface tous mes scrupules et parte accomplir ce pour quoi je suis la ici.

Le bip de l’ascenseur m’alerte et me fait savoir que je suis au cinquième.

Uniquement deux appartements par niveaux. Un sur chaque côté. Ils doivent être gigantesques. Je regarde sur le morceau de papier le numéro de l’appartement. Un geste mécanique car j’ai fini par le retenir : Porte 10. Prenant une grande inspiration, je laisse tomber tous mes scrupules, tous mes doutes et sonne, attendant de me faire ouvrir.

****

 

MARC-ARIEL

Je m’apprête à consulter ma montre pour la cinquième fois en une minute lorsque j’entends sonner. Comme un adolescent, mon cœur fait une véritable embardée dans ma poitrine.

20h02

J’espère que c’est vraiment Lydia.

Respirant un bon coup pour mesurer une dernière fois l’ampleur de la décision que j’ai prise, j’ouvre la porte et reste littéralement la bouche ouverte à baver devant la vision oh combien sexy qui se présente à moi !

Ok. Il était déjà clair qu’elle était une belle femme mais là elle est à tomber ! Plus rien à avoir avec la jeune fille à l’air prude que j’ai l’habitude de côtoyer ! Elle a des airs de femme fatale. Je ne sais pas à quoi je m’étais attendu mais sûrement pas à un tel spectacle.

S’en même m’en rendre compte, je suis en train de la dévorer du regard. Lorsque j’arrive vers ses cuisses, je constate que sa robe tout sauf sage sur elle arbore une longue fente qui permet d’admirer ses cuisses galbées.

Cette fille veut vraiment ma mort !

Même ses cheveux afros sont méconnaissables. Elle les a remontés de manière artistique, dégageant son cou et son visage.

-Tu es magnifique. Je fini par souffler sous le charme.

Elle me lance un merci presque timide et je finis par m’écarter afin de la laisser passer.

Lorsqu’elle pénètre dans l’appartement, je peux voir la surprise se peindre sur son visage. Que croyez-vous ? Moi non plus je n’ai pas chômé ! Je suis venu ici un peu plus tôt et ai transformé l’appartement en un véritable nid d’amour. J’ai dressé une table digne d’un dîner aux chandelles après avoir commandé les meilleurs plats qui soient avec un restaurant hautement qualifié et réputé pour ses mets savoureux.

Nous avons un peu de tout. Entrées, plats de résistance et desserts, tout y est et avec une variété de choix ! Des crevettes aux avocats, de la salade sous toutes ses formes, du riz, des pommes de terres, une tarte et j’en passe. Je ne savais pas ce qu’elle aimerait alors j’ai commandé un peu de tout. Je crois que je ne m’étais pas donné autant de mal pour une femme depuis des années.

-Tu aimes ? Je lui demande doucement, me plaçant juste dans son dos.

-C’est magnifique.

-Effectivement...Magnifique, je répète en la dévorant du regard.

-J’avoue que je ne m’y attendais pas...

-Quoi ? Tu pensais que dès que tu arriverais je te sauterais dessus comme un sauvage ? Je plaisante à moitié car actuellement, ce n’est franchement pas l’envie qui me manque !

-J’avoue que oui ! confirme-t-elle en se tournant vers moi, m’offrant une vue des plus délicieuses sur ces lèvres pulpeuses. Sans plus attendre, je fais ce que j’ai eu envie de faire dès l’instant où la porte s’est ouverte sur elle. Je capture ses lèvres dans un baiser des plus passionné, la faisant gémir à plusieurs reprises.

Je relâche à regret ses lèvres car non je ne veux pas griller les étapes. Je ne veux pas (même si c’est le cas) qu’elle ait l’impression que je l’ai envoyé ici juste pour la sauter.

Elle est la alors cela veut dire que les choses se passeront comme prévues.

-On passe à table ? J’espère que tu as faim car je n’ai pas trop fait attention à la quantité...

-Oui je...Ok. Mais avant je souhaiterais vous...Te parler de quelque chose Marc-Ariel. Je, j’aimerais avant que nous ne fassions quoi que ce soit apposer une condition.

Au regard qu’elle me lance, je sens déjà que je ne pourrai pas y échapper.

Que me fais-tu Lydia Koffi ? Quelle condition veux-tu encore poser ?

Je la suis donc vers le canapé sur lequel elle me guide, me posant mille et une questions sur ce qu’elle compte me dire.

 

Nous sommes à la fin du chapitre...

 Pour ceux qui s’apprêtent à demander à quand la suite, bonne nouvelle ! Ça sera pour le Jeudi 22 heures. Restez scotchés !

Donc à Jeudi !

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