Chapitre 21 - Du bout des lèvres
Write by NafissaVonTeese
Précédemment
Ali
avait beau fermer les yeux et essayer de tout oublier, il n’arrivait pas à
trouver le sommeil.
En
entendant la porte de la chambre de sa sœur, qui était juste à côté de la
sienne, s’ouvrir, il sauta de son lit et la rejoignit. Il ne pouvait plus
garder pour lui ce qu’il avait sur le cœur. Il raconta toute l’histoire à sa
sœur, du premier jour où il avait posé ses yeux sur Fama, jusqu’à ce soir-là.
Il avait conclu avec une phrase qui leur donna des frissons à tous les
deux : « Je crois que je l’aime ! ».
Alima
lui donna alors le conseil d’aller sur le champ chez Fama, pour lui répéter
tout ce qu’il venait de lui dire. Il s’exécuta mais arrivé sur place, il y
trouva son ami Salah. Une bagarre s’en était
suivie, avant que la police ne s’en mêle. Ils se retrouvèrent tous les trois au
commissariat.
Ali
n’était pas resté longtemps sur les lieux grâce à son père qui était venu le
chercher. Salah par contre, risquait d’y passer le reste du week-end. C’est grâce
à l’intervention d’Isabella qu’il fut libéré.
Quand
Fama rentra enfin chez elle, elle y trouva Seydina entrain de l’attendre.
***
Elle
recula, le souffle coupé. La porte d’ouvrit. Derrière, se tenait Seydina, qui
lui lança, sans aucune expression au visage :
-
On dirait que ta relation avec ma
mère s’améliore.
Fama,
si épuisée qu’elle n’eut même pas la force de se mettre en colère, l’avait
regardé quelque secondes sans rien lui dire, avant de le pousser par l’épaule,
pour dégager le passage et entrer dans son appartement. Seydina avait refermé
la porte et était allé se poser calmement sur le canapé. Il prit la tasse de
café qu’il avait posé sur la table basse pour ouvrir la porte à Fama, et la
porta à sa bouche. La jeune femme était
restée debout face à lui, toute en silence, se demandant pourquoi la vie
s’acharnait autant sur elle. Elle était à bout de force. Tout ce qu’elle
voulait, c’était plonger dans son lit et dormir des heures, voire des jours, et
voilà qu’elle se retrouvait devant la dernière personne qu’elle voulait voir.
Seydina
lui, s’activait à vider sa tasse, en ne quittant pas Fama des yeux. Il
attendait qu’elle réagisse. Il s’était préparé à tout en l’attendant. Il était
prêt à être insulté ou à recevoir des coups d’elle, comme elle savait si bien
le faire. Il était aussi probable qu’elle le vire de chez elle. Il s’attendait à tout, mais pas à ce qu’elle ne
dise mot, et c’était justement ce qu’elle était en train de faire. Ce n’était
pas dans ses habitudes et il ne savait pas comment le prendre.
Fama
n’était visiblement pas très contente de sa présence, et la connaissant, il
valait mieux ne pas attendre qu’elle réagisse. Plus elle paraissait calme, plus
elle lui faisait peur.
-
Tu veux que je te fasse un
café ?
-
Je veux que tu sortes de chez moi.
Fama
s’était aussitôt dirigée vers sa chambre. Elle ne sentit pas le besoin de lui
demander comment est-ce qu’il avait pu entrer sans la clé de l’appartement, et
sans être invité. Cette question allait
ouvrir la porte à une discussion qu’elle n’avait pas envie d’avoir, quel que
soit le sujet. Elle n’avait plus rien à lui dire et ne voulait d’ailleurs plus
jamais le voir de sa vie. Il avait décidé de refaire sa vie, et elle, était
aussi bien décidée à faire de même.
Fama
avait rejoint sa chambre en se disant que c’était peut-être la meilleure chose
qui pouvait arriver : qu’il se soit mis avec Alima. Alima qui était si
parfaite et apparemment, qui plaisait à la sorcière d’Isabelle. Elle était bien
obligée de voir les choses du bon côté pour ne pas se laisser abattre et fondre
en larme pour un homme qui l’avait si vite oubliée. C’était un gros coup de pouce
du destin pour l’aider à se faire à l’idée que le jeune homme à la peau caramel
et aux yeux gris dont toutes les femmes rêvaient, n’était plus son Seydina à
elle. Elle allait enfin pouvoir vivre sa vie tranquillement, loin de cette
famille un peu trop bizarre.
L’idée
de passer du temps avec Salah, et plus si affinité, ne lui déplaisait pas.
Pourquoi pas ?! Il était jeune, beau, intelligent et un futur héritier
d’une fortune dont elle ne connaissait pas la valeur, mais peu importe. Au
moins, il n’était pas sans avenir certain, avec un travail de coach sportif
pour couguar, comme Seydina. Avec son salaire minable, il ne pouvait même pas
se payer une voiture. Il était obligé d’emprunter la voiture de son père à
chaque fois qu’il devait faire de longs trajets ; voiture qu’il avait
d’ailleurs bêtement noyé dans le fleuve Sénégal. De plus, Salah était une
parfaite occasion de se venger des deux hommes qu’elle détestait désormais le
plus au monde : Seydina et Ali.
Fama
s’était très vite endormie, ne s’inquiétant même pas de la présence de Seydina,
persuadée qu’à son réveil vers 12h, peut-être même 15h, il serait déjà parti.
Elle
était plongée dans un profond sommeil, quand elle fut arrachée des bras de
Morphée par des coups donnés à la porte. Ils s’arrêtèrent très vite et elle se
recroquevilla. Elle n’avait aucune intention de quitter son lit pour aller
ouvrir la porte, peu importe qui cela pouvait être.
Avant
qu’elle ne replonge profondément dans son sommeil, un bruit de verre brisé la
fit sursauter de son lit. C’était si brouillant qu’elle comprit que cela ne
pouvait pas venir de chez les voisins. Elle était à moitié endormie mais elle
entendit du bruit dans sa salle de bain.
En
une fraction de seconde, les battements de son cœur s’accélèrent puis elle
comprit, mais ne se calma pas.
-
Seydina ; cria-t-elle.
-
Salut ; dit-il aussitôt en
surgissant de la salle de bain, le visage et le col de sa chemise de la veille,
complètement trempés.
Fama
ne répondit pas. Elle sauta du lit, l’attrapa par le bras et pressa le pas vers
la porte de l’appartement pour le jeter dehors.
Quand
elle ouvrit la porte, ils tombèrent tous les deux sur un homme debout sur le
pas de la porte. Fama fronça les sourcils, essayant de se rappeler si elle le
connaissait, mais non, sans aucun doute. Seydina en avait profité pour se
dégager. Il regarda d’un air sévère l’homme en chemise blanche, costume noir et
cravate orange, avant de lui ordonner de s’en aller. Celui-ci s’était retenu de
lui répondre. Il se tourna vers Fama, lui lança un sourire amical puis lui
dit :
-
Bonsoir Madame GUEYE. Je m’appelle
Ibrahim et je suis le chauffeur que Monsieur El Houda a envoyé pour vous
chercher.
-
Je vous ai demandé de partir,
rétorqua Seydina.
Fama
l’avait fusillé du regard avant de lui lancer sèchement : « toi, tu
la fermes ! ». Elle s’excusa auprès du chauffeur et lui demanda de
patienter quelques instants. Elle attrapa à nouveau Seydina par le bras pour le
pousser dans l’appartement, avant de fermer la porte.
-
C’est bon là Seydina ! Tu te
crois tout permis ? Tu entres et tu sors de chez moi comme tu veux.
Maintenant tu vires les gens qui viennent me voir. Qu’est-ce que tu veux à
la fin ? Tu as une nouvelle et si parfaite petite amie non ? Pourquoi tu
ne vas pas l’emmerder elle ?
-
Quelle petite amie ?
-
Ne fais pas l’idiot s’il te plait.
Tu n’as pas besoin de te justifier. Tu es assez grand pour sortir avec qui tu
veux. Pareil de mon côté. Maintenant je veux que tu t’en ailles de chez moi et
que tu ne reviennes plus jamais.
-
Je ne sors pas avec cette fille.
-
Je m’en fous. Je veux que tu partes
tout de suite d’ici.
-
Il faut qu’on parle.
-
Je n’ai rien à te dire.
-
Mais moi oui. S’il te plait,
écoute-moi juste une minute.
Seydina
ne la quittait pas du regard, tentant ainsi de la faire céder.
Après
courte réflexion, Fama comprit qu’il valait mieux l’écouter, non parce que la
stratégie de Seydina avait marché, mais parce qu’elle voulait se débarrasser de
lui au plus vite. S’il avait bien passé la nuit dans son appart comme elle s’en
doutait, il n’allait pas s’en aller avant d’avoir fait ce pour quoi il était
là. S’il fallait qu’elle sacrifie une ou deux minutes à l’écouter, elle allait
le faire pour qu’il débarrasse enfin le plancher.
-
Vas y parle !
C’est
comme si ces trois mots avaient fait disparaitre tout ce qu’il avait à dire. Il
ne se souvenait plus de rien. Absolument rien. Il se tut, cherchant dans sa
tête le point de départ du pitch qu’il répétait depuis des heures, mais rien ne
lui vint. L’impatience qui gagnait Fama et qui se reflétait sur son regard
perçant, le poussa à tirer un trait sur les mots qu’il avait pourtant
parfaitement choisi.
-
Je t’aime, dit-il car c’est tout ce
qui lui vint à la tête.
Au
lieu de l’attendrir, cela énerva Fama. Elle ne comprit pas à quoi Seydina
jouait mais cela ne l’amusait pas du tout. Elle en avait assez alors elle lui
demanda à nouveau de s’en aller. Lui, ne voulut rien entendre. Il s’était lancé
dans ses explications que lui seul comprenait. Il avait parlé de sa mère
Isabelle, de Alima, de Ali, de lui-même, d’un certain Annan et même de Salah.
Sur ce dernier, il avait beaucoup insisté mais tout ce qu’il avait dit était
encore plus flou. Fama n’essaya même pas de comprendre. Elle attendait juste
qu’il termine.
Quand
Seydina se tut enfin, elle lui dit juste : « Ok ».
Sa
réponse le surprit. Fama n’avait jamais été aussi facile à convaincre. Au
contraire, entre eux deux, c’est elle qui avait toujours le dernier mot.
-
Tu es d’accord avec moi ?
demanda-t-il pour s’assurer qu’il n’avait pas rêvé.
-
J’ai ok alors c’est ok. Maintenant
tu peux y aller, je dois sortir.
-
Sortir ? Et tout ce que je
viens de te dire ?
-
En réalité je m’en fous complètement
de tout ce que tu viens de dire. Tu t’attends à quoi au juste ? Tu crois
que je vais rester là à pleurer dans mon lit en attendant que tu oublies la
parfaite Alima et que tu reviennes vers moi ? Non ! Tu n’es pas le
seul homme sur terre Seydina. Je vais sortir profiter d’une soirée tranquille
avec un homme encore plus parfait que ta copine.
-
Alima n’est pas ma copine, tu le
sais très bien. En plus comment tu peux sortir avec cet homme ? Tu ne le
connais même pas.
-
Vraiment ? répondit Fama en
faisant allusion à la scène de la veille, quand Alima l’avait présenté comme
étant « l’homme de sa vie » alors qu’ils ne se connaissaient pas
depuis longtemps.
-
Il est blanc ; ajouta Seydina,
ne sachant plus quoi dire.
-
Toi aussi tu l’es non ?
-
Seulement à moitié.
Fama
trouva sa réponse ridicule mais elle n’attendit pas qu’il ajoute un mot. Dans
ses souvenirs, des disputes pareilles avec Seydina pouvaient durer des heures.
Elle se dirigea vers sa chambre, ouvrit son placard à vêtements et se mit à choisir
une robe.
Sedyina
l’avait suivi, toujours aussi déterminé à la faire changer d’avis.
-
Cet homme est loin d’être ce qu’il
prétend être.
-
Figure toi que c’est exactement ce
que je me dis à ton sujet.
Son
choix, loin d’être innocent, se porta sur sa robe en stretch rose bonbon qu’elle
avait mis le jour où elle rencontrait « officiellement » les parents
de Seydina. Ce denier l’avait regardé la poser sur le lit avant se diriger vers
la salle de bain.
-
Débrouille-toi pour remplacer le
miroir que tu as cassé, avant que je ne rentre ; lui dit-elle avant de fermer
la porte de la salle de bain.
En
rejoignant sa chambre après avoir pris une douche rapide, elle ne vit aucune
trace de Seydina. Elle se dit qu’il s’était finalement décidé à partir. Elle
enfila aussi vite que possible sa robe, improvisa une coiffure discrète en
créant un petit chignon arrière avec ses cheveux et enfila les première
ballerines qu’elle réussit à attraper. Elle ne prit pas le temps de se
maquiller parce qu’elle n’avait plus de miroir, mais aussi par peur de ne faire
encore plus attendre Salah. Il avait un avion à prendre et
elle
ne voulait surtout pas qu’il rate son vol à cause d’elle.
Avant
de quitter sa chambre, elle attrapa son sac à main de la veille, et y glissa
son téléphone.
Fama
qui pensait que Seydina avait cédé et avait fini par s’en aller, le trouva
debout à la porte. En la voyant s’approcher, il lui avait montré la clé de
l’entrée avant de la glisser dans la poche droite de son pantalon. Il croisa
ensuite les bras, tel un videur devant un bar malfamé.
Fama
trouva la scène plus que ridicule et ne manqua pas d’ailleurs de le lui faire
savoir mais Seydina ne voulut rien entendre.
-
A moins que tu ne me passes sur le
corps, tu ne vas pas sortir d’ici Fama Guèye. Pas pour aller rejoindre cet
homme. Ni cet homme, ni aucun autre d’ailleurs.
Même
s’il laissait voir qu’il était bien sérieux, Fama prit ses paroles pour une
plaisanterie que ne ferait même pas un gamin de douze ans. Elle l’avait
toujours trouvé immature pour son âge mais là, il dépassait les bornes. Elle se
laissa prendre au jeu. Sans rien ajouter, elle avait posé sa pochette sur la
petite table basse en bois sapin qui faisait face au canapé. Elle s’était
ensuite dirigée vers l’espace cuisine et avait tiré un tiroir pour y sortir un
couteau de cuisine. Fama retourna ensuite à la porte, en jurant qu’elle
n’hésiterait pas à s’en servir si jamais Seydina s’entêtait à l’empêcher de
quitter l’appartement.
-
Seydina, tu sais très bien que je
suis capable de te planter ce couteau en plein cœur si jamais tu ne dégages pas
de cette portes ; dit-elle en continuant de lui pointer l’arme.
-
Vas-y ; dit-il, certain qu’elle
n’en aurait jamais le courage.
Fama
s’était pourtant précipitée vers lui en brandissant le couteau. Sans gros
effort, Seydina l’avait immobilisée en l’attrapant par le poignet. De sa main
libre, il lui avait pris le couteau qu’il jeta aussitôt par terre.
Fama
n’eut le temps de réagir, quand il l’attira contre lui. En sentant ses bras se
refermer autour d’elle, Fama réalisa à quel point les étreintes de Seydina lui
manquaient.
Elle
ne savait pas si c’était le fait d’être si proche de cet homme dont elle était
toujours amoureuse, qui lui coupait le souple, ou sa surprise qu’il se soit si
bien défendu face à la menace. Elle savait juste qu’elle avait de plus en plus
de mal à respirer. Ils ne bougeaient plus, ne disaient rien. Ils étaient collés
l’un contre l’autre, chacun le regard perdu dans celui de l’autre et l’esprit
tourmenté par ce à quoi pouvait bien penser l’autre.
C’est
Seydina qui avait brisé la magie en lançant une excuse.
-
Pardonne-moi Fama, dit-il, toujours
plongé dans le regard de la jeune femme.
-
Oui, répondit-elle machinalement.
Il
pouvait tout lui demander à cet instant précis, sa réponse serait toujours la
même : oui. Des frissons lui parcouraient tout le corps et elle voulait
juste que ce moment dure à jamais. Ses prières ne furent pas exaucées. Sa
vision était devenue floue et elle ne tarda pas à ne plus sentir ses jambes. Fama
se cramponna à Seydina pour ne pas perdre pied, mais c’était trop tard, elle
perdit connaissance.
Elle
ne sut pas combien de temps elle était restée dans les vapes, mais quand elle
reprit connaissance, Fama eut l’étrange impression d’être en train de rêver.
Elle s’était retrouvée au bon milieu d’une foule de femmes qui se tenaient devant
des hommes qui chargeaient lourdement des charrettes.
« Encore un de ces cauchemars
éveillés » se dit-elle, en faisant le lien avec les
absences qu’elle avait depuis des jours. A chaque fois, elle paniquait et
essayait de revenir à la réalité en criant et en tournant dans tous les sens,
mais là, le calme de toutes les personnes autour d’elle l’obligea à garder son
sang-froid, malgré son cœur qui s’emballait.
Elle
observait, comme tout le monde dans cette foule, mais se sentit tout d’un coup
obligée de s’en aller. Elle résista quelques instants mais ne put s’empêcher de
se retourner pour s’éloigner. Fama était certaine qu’elle allait se faire
remarquer, rien que pour son accoutrement flashy qui n’avait rien à voir avec
l’environnement dans lequel elle se trouvait. Personne ne daignait lui accorder
le moindre regard. C’était comme si elle n’existait pas, comme si elle était
invisible.
Elle
marcha alors sans vraiment savoir où elle allait. Guidée par une force dont
elle ignorait la source, pas après pas, elle se persuadait qu’elle savait où
elle allait. Elle était passée devant plusieurs cases jusqu’à s’arrêter devant
l’une d’elles. Sans hésiter, elle entra et tomba sur une jeune fille qui lui
ressemblait trait pour trait. Elle était assise par terre et griffonnait des
mots sur un bout de tissu. Celle-ci lui avait jeté un bref regard avant de
retourner à sa tâche. C’était elle, la fille vêtue d’une cape noire, qu’elle
avait vue dans son rêve le soir précédent, celle qui lui avait placé le collier
de Seydina dans sa main avant de disparaître. Apparemment, elle était la seule
capable de remarquer la présence de Fama dans ces lieux.
Fama
s’approcha d’elle pour voir ce qu’elle écrivait. C’est là qu’elle s’arrêta et
elles lurent ensemble, à haute voix, ce que sa doublure venait d’écrire.
« 7 Novembre 1674,
Annan de mon cœur,
Il est peu probable qu’un jour
ces mots arrivent à toi, car je sais des choses que tout le monde ignore sur
nos terres.
Tu t’en vas, pour quelques
jours, pas plus, d’après tes dires et ceux du grand chef Osei, mais je sais que
jamais tu ne reviendras dans nos bras, et cela me laisse dans une immense
peine.
Cela m’est une torture de le
voir dans mes rêves depuis huit nuits, bien avant que tu ne saches toi-même que
tu rejoindrais le bataillon.
Je te laisse partir sans un
seul mot car, malgré la grandeur de mon amour pour toi, il m’a été soufflé que
ce sera grâce à ton courage et la force de ton poignard qui transpercera le
cœur du roi de Denkyéra, que nos frères Ashanti seront à nouveau réunis.
Vas donc mon tant aimé accomplir ta destiné, mais quand tu seras sur d’autres cieux, ra