Chapitre 21 : La cité balnéaire
Write by Auby88
"Il y a plus de gloire à pardonner qu'il n'y a de plaisir à se venger : le pardon est la marque d'un grand cœur et d'un esprit bien fait, la vengeance est la marque d'un cœur haineux et d'un esprit violent.
Etienne François de Vernage ; Maximes et réflexions (1690)"
Dans la paradisiaque et paisible cité balnéaire, aux mille et uns cocotiers qui s'étendent le long de la mer, le Panthers Jazz Band a posé ses valises.
Si Richmond a tenu à être à Grand-Popo, c'est pour honorer la mémoire de son père. Sur un jean azur, il porte un débardeur dont l'imprimé délavé est celui d'une plage sous le coucher du soleil. Une serviette est enroulée autour de son cou, à la façon des autochtones de la cité.
Debout, devant la vaste étendue d'eau turquoise, il contemple à travers ses lunettes de plage, l'horizon devant lui. Son regard se voile. Il passe une main dans ses cheveux courts bien soignés. Le son des vagues le ramène à ses souvenirs d'enfance. Fouler la terre natale de son père, c'est revivre les joies de son enfance, les vacances au soleil à courir pieds nus sur la plage et à se désaltérer avec l'eau savoureuse des cocos.
Sa mémoire est floue mais il se rappelle encore de la presqu'île d'Avlo, de la bouche du Roy, des temples vaudoun, de la mangrove, des modestes cabanes de pêcheurs qui rivalisent avec de luxueuses demeures …, de tous ces lieux qu'il a hâte de revoir. La veille, lui et ses partenaires s'étaient produits à deux endroits : la villa Caro avec son musée et ses expositions artistiques ainsi que l'incontournable Hôtel Awalé. Ils avaient une fois de plus ravi, pendant deux heures voire plus, un public plus étranger que local. La sueur qui perlait sur leurs fronts quand ils jouaient, les mimiques de leurs visages ainsi que leur gestuelle témoignaient de leur passion, leur engouement pour le jazz. Fatigués, ils s'étaient ensuite endormis dans les chambres VIP de l'hôtel.
Debout sur la plage, Richmond est encore. Samson est près de lui. Pas trop loin d'eux, sous un apatam, se trouvent Cica, le vieux et Arsène.
Assise sur un pagne posé sur le sable, Cica s'efforce de tourner les pages du roman qu'elle tient dans ses mains. Elle est vêtue d'un slim qui habille ses longues jambes, mais dévoile quelque peu ses courbes féminines. Pour cela, elle s'est affublée d'une large tunique qui lui descend jusqu'aux genoux. Ses cheveux naturels sont retenus par un chouchou dont la couleur marie avec ses boucles d'oreilles rondes, qui siéent bien à son visage plutôt ovale.
- Ça se voit qu'il est nostalgique, ce petit ! commente le vieux.
- Oui, il a tenu à être ici mais ce doit être un supplice pour lui de revenir sans son père, répond Arsène.
Cica ne peut s'empêcher de les écouter. Elle ressent de la peine pour Richmond. Ses sourcils épais et sombres, dont l'un est parsemé par une petite cicatrice, font un bond. Elle lève les yeux vers la plage.
Tout à l'heure, une jeune femme s'est approchée de Richmond et Samson. Elle porte un bikini, avec un foulard attaché autour de la taille. Elle salue Richmond, en l'appelant par son prénom. Il écarquille les yeux tout en serrant la main qu'elle lui tend.
- C'est bien toi le saxophoniste qui a presté hier à l'hôtel AWALE ?
- Oui, nous formons un groupe et notre batteur est juste à côté de moi.
Elle s'excuse et tend une main à Samson qui l'accepte.
- Tout le plaisir est pour moi !
- J'ai été distraite par le bel homme en face de moi ! poursuit-elle. Tu es encore plus charmant qu'hier, avec ton look décontracté.
- Tu es bien directe, toi ! reconnaît Richmond en souriant, découvrant ses belles dents blanches.
Mécontent, Samson fronce les sourcils avant de s'exclamer :
- On dirait que je suis de trop par ici. Je vous laisse.
- Attends ! supplie la jeune femme. Je voudrais prendre une photo avec cet adonis.
Samson s'exécute, à contre-coeur et s'éloigne.
- Tu es d'ici ? demande Richmond.
- Oui. Je me présente. Nadia, 100 % originaire de Grand-Popo, mais je vis en France depuis toute petite. Disons que chaque année, je viens me ressourcer ici. Et toi ?
- Béninois de par mon père et canadien de par ma mère.
- C'est tout ?
- Cela suffit amplement pour faire connaissance. Tu ne trouves pas ?
Elle hausse les épaules.
- Ok ! Je vais visiter la bouche du roy. Cela te dirait de venir avec moi ?
- Euh ! commence-t-il en passant à nouveau la main dans ses cheveux. L'idée est intéressante mais j'y vais en groupe tout à l'heure. Pourquoi ne te joindrais-tu pas à nous ?
- Invitation acceptée ! J'espère que tu joueras de ton saxophone pendant la traversée. Ta musique est relaxante, enivrante, sensuelle …
Il sourit.
- Je reste flatté par tant de compliments. Bien sûr que je jouerai ! Allons-y ! Mes amis s'impatientent. Ils nous font déjà signe de la main.
Ils sont tous prêts à monter dans la barque motorisée. Richmond entre en premier, dépose son instrument et dirige un bras vers Cica.
- Je préfère passer après le vieux !
- Moi, je veux bien passer en premier ! réplique Nadia.
- Cica, j'insiste ! reprend Richmond. Ses yeux l'implorent.
- La demoiselle a peut-être peur ! ironise Nadia.
Cica attrape la main de Richmond, et pendant qu'elle entre, elle sent un frisson lui parcourir le dos. Sa main l'entoure. Elle se contrôle pour ne pas le repousser. Près de lui, elle se retrouve contrainte à s'asseoir. Il aide ensuite Nadia, qui insiste pour prendre place entre Cica et lui. La barque démarre enfin. L'eau clapote doucement contre les flancs de la pirogue. Au loin, des pêcheurs lancent leurs filets. A l'aide de sa caméra numérique, le vieux prend des photos tout en écoutant le passeur qui fait office de guide. Samson est occupé avec son téléphone. Arsène taquine Cica, tandis que l'invitée n'a d'yeux que pour Richmond.
Il s'empare de son saxophone et improvise quelque chose, un air triste qui émeut Cica. Elle ne sait plus quoi penser de cet homme aux multiples visages. Tantôt humain, tantôt animal. Tantôt brute, tantôt courtois. Tantôt impitoyable, tantôt sensible. Il termine sa musique sur un air plutôt joyeux. Tous applaudissent. Cica aussi.
- Ceci est une nouvelle composition que je compte intituler Father's love (amour paternel ).
- C'est fabuleux, Richmond ! commence Nadia, en insérant son bras sous celui de l'homme.
- J'approuve ton idée, mon petit. On travaille ça dès que tu veux.
- Je t'ai déjà dit que c'est assez original, ajoute Samson.
- T'as mon Ok, compère ! renchérit Arsène.
Il retire son bras de celui de Nadia.
- Et toi, Cica, cela te plaît ?
Elle hésite à lui répondre.
- Oui, finit-elle par dire. Cela cadre avec le nom, c'est triste au début puis ça finit sur une note gaie !
- C'est exact, Cica, réplique Richmond. Merci.
Il la fixe, du mieux qu'il peut avec Nadia entre eux. Cette dernière, qui s'en est rendue compte, reluque Cica. Elle ne peut s'empêcher d'embêter Cica, qui contemple le paysage.
- Tu sembles vraiment fascinée par l'endroit, Cica ! C'est à croire que tu viens ici pour la première fois !
- Oui, Nadia. C'est ma première fois ici.
- Je n'arrive pas à croire qu'on puisse vivre au Bénin sans visiter ce magnifique endroit. Tu as raté la moitié de ta vie. Moi, je vis en France et pourtant je ne peux compter le nombre de fois où je suis venue ici.
Richmond a envie de répondre à cette impertinente, mais se ravise. Car la discussion ne le concerne pas.
- Eh bien, je te félicite, répond Cica. Moi, il y a quelques mois encore, dans l'orphelinat où j'ai grandi, je me souciais plus de ce que je pouvais manger que des endroits que je pouvais visiter. Et même si à cette époque, j'avais été riche, j'aurais utilisé mon argent pour des œuvres de charité. Parce que c'est en cela que je trouve mon bonheur, c'est cela l'essence de ma vie !
Elle parle avec conviction — ce qui ennuie fort Nadia — puis se concentre à nouveau sur le paysage.
Le vieux toussote. Richmond se mord les lèvres pour ne pas rire. Arsène tourne son regard. Samson baisse la tête.
- Bah ! Je m'excuse si je t'ai froissée.
- Je ne suis pas du tout vexée, Nadia. Chacun a le droit de dire ce qu'il pense.
Cica parle en gardant le sourire. Nadia rumine intérieurement. Richmond sourit en son for intérieur. Il admire encore plus Cica.
Ils aperçoivent l'île d'Avlo, située au milieu de l'eau. D’un côté, un bras du fleuve Mono ; de l’autre, l’océan Atlantique. Droit devant, la bouche du roy ou l'embouchure du fleuve mono. C'est là qu'il se jette dans l'océan, formant un delta magnifique. Ils poursuivent vers l'embouchure pour découvrir la mangrove, les marécages et les villages de pêcheurs où l’on fabrique encore le sel de manière artisanale. Ensuite, ils vont déguster des produits de mer au restaurant Boca del Rio, à l'exception de Richmond qui préfère aller se baigner. Bien sûr, Nadia est avec lui. Elle le suit comme son ombre. Il aurait pourtant préféré être seul ou en compagnie de Cica. Quoi qu'il en soit, il se montre courtois et galant avec Nadia.
Il retire son débardeur et son pantalon, devant la jeune femme qui semble bien apprécier le spectacle, d'autant plus que l'homme en face d'elle est plutôt musclé. Il porte à présent un boxer tandis qu'elle s'est défaite de son foulard. Ils se baignent puis s'étendent sur le sable.
- Ça te dirait d'aller les rejoindre pour manger les gambas ! demande Richmond à sa nouvelle amie.
- J'ai autre chose de plus intéressant en tête.
Elle glisse un doigt sur le torse de Richmond et affiche un sourire coquin.
- Tu vois ce que je veux dire !
- Un partie de jambes en l'air, je devine, répond-t-il en souriant.
- Oui, mon bel étalon. Il y a des chambres privées, bien propres par ici.
- C'est bien tentant, mais je ne peux pas.
Elle n'en revient pas. Il semble pourtant être un séducteur.
- Ne me dis pas que tu sors avec cette fille vieux jeu !
- Non. Mais Cica est une fille très sympa. Quoi qu'il en soit, j'ai une fiancée que je vais épouser bientôt.
- Tu es fiancé certes, mais cela ne t'empêche pas de t'amuser avec d'autres femmes comme moi !
- Avant oui, j'aurais accepté ton invitation. Mais plus maintenant. J'ai changé. Je suis désolé, Nadia, mais c'est NON.
Elle est déçue.
- Ok. J'ai quand même passé de bons moments avec toi.
- Moi aussi.
Elle insiste pour avoir son numéro privé ; ce qu'il refuse. Alors, avec rage et empressement, elle se lève et s'en va, sans même lui dire aurevoir.
Il sourit, quitte le sol, se rhabille et longe la plage. Il a le plaisir d'assister à une scène des plus extraordinaires : une trentaine de personnes voire plus qui, à la queue leu leu et en chantant, tirent la ligne de la mer. Il admire la manière dont les pêcheurs affrontent chaque jour les vagues de la mer, risquant leur vie, passant parfois des jours à bord de ces embarcations précaires.
Au loin, il remarque Cica. Elle est seule, assise sur la plage. Les autres semblent en retrait. A pas pressés, il se ramène vers elle, s'accroupit et lui ôte le roman qu'elle a dans ses mains.
- Qu'est-ce que tu me veux encore ? interroge-t-elle en reprenant son roman.
Elle lui parle sur un ton sec.
- Ce statut quo entre nous a assez duré, Cica ! Cela fait plus d'un mois maintenant. Je préfère que tu me cries dessus plutôt que tu restes froide et muette en ma présence.
- ….
- J'ai des insomnies toutes les nuits, Cica ! Ce sentiment de culpabilité, je ne le supporte plus. Je te rappelle que je ne suis pas un monstre ! Je suis humain donc imparfait. Alors s'il te plaît, fais un effort !
- Un effort ! s'insurge-t-elle. Je le fais déjà en me tenant en face de toi maintenant, en me tenant sur scène avec toi, en sauvant les apparences devant tous, en ne te criant pas dessus en public.
- Je pourrai comprendre que tu ne veuilles plus continuer avec le groupe ! Tu en as le droit !
- Je ne suis pas une lâche ! Encore moins égoïste comme toi pour ne penser qu'à moi et laisser tomber Arsène, Samson et le vieux qui ont fait tant d'efforts.
Elle se lève et s'en va. Dans sa précipitation, elle oublie son roman.
Il ouvre les premières pages de l'ouvrage et découvre des mots, écrits à l'encre bleue. La forme des lettres lui est familière. Il a la chair de poule. Mais ce sont surtout les mots qui l'affectent plus. Il sent un pincement au cœur.
"A Toi, ma moitié et ma confidente, afin que notre amour demeure éternel. Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai pour toujours. Ton âme-frère Leo !"
Il referme l'ouvrage. Une main se pose sur son épaule. Il fait volte-face.
- Ah ! C'est toi ! T'es allé te cacher où ?
- Je discutais avec … un touriste. Tu devrais arrêter d'harceler Cica ainsi.
Richmond ne dit mot. Il se laisse choir sur le sol et se prend la tête entre les mains.
- Donne-lui du temps. Au moins, elle ne t'a pas dénoncé publiquement, ni porté plainte contre toi. Tu sais bien que quand un proche qu'on aime nous fait du mal, il est difficile de pardonner !
En parlant, Samson prononce distinctement ses mots tout en scrutant attentivement Richmond qui ne le remarque pas. Ses yeux sont menaçants, son visage déformé par la colère qu'il réprime au fond de lui depuis des années. Quand les yeux de Richmond finissent par croiser les siens, il change promptement de mine.
- Je reconnais que pardonner est compliqué, répond Richmond. Moi aussi, malgré les ans et le fait que je ne l'ai jamais vue, je continue d'haïr cette garce qui sortait avec Jonas et qui l'a entraîné dans l'alcoolisme, qui a causé sa perte. Je la hais parce que mon frère est mort alors qu'elle a survécu. Tu ne peux savoir combien j'aimerais l'avoir en face de moi à cet instant pour lui crier toute ma rage. Jamais, je ne pourrai lui offrir mon pardon.
- Tu ne devrais plus penser à cela. Il te faut pardonner pour être pardonné.
- Revenir ici m'a fait repenser au passé, Samson. Et la situation entre Cica et moi accentue ma douleur. J'ai vraiment besoin qu'elle me pardonne.
- Cela ne te fait aucun bien ! Le pardon ne se mérite pas. C'est à la victime de décider si oui ou non, elle est prête à pardonner. De toute façon, il y a des trahisons qui ne se pardonnent jamais !
Richmond soupire.
- Je prie pour qu'elle le fasse ! Je n'en peux vraiment plus !
Le téléphone de Samson sonne. Il se met un peu à l'écart, en répondant que par oui ou non.
- Il faut que je te laisse, commence-t-il quand il revient vers Richmond.
- Un rencard ! demande Richmond.
- Blasphème ! Que dis-tu là ? Tu sais bien que je suis fidèle à ma moitié.
- Alors pourquoi tout un mystère autour de cet appel ?
- C'est privé !
- Privé ! ricane Richmond. On ne se cache rien d'habitude.
Samson réprime un sourire ironique sur ses lèvres.
- Mon cher ami, il y a une première fois pour toutes choses ! achève-t-il en s'éloignant.
Richmond reste bouche bée. Au départ, il est un peu vexé mais finit par ne pas prendre cela au sérieux. C'est la vie de son ami après tout. Il est libre de ses actions. Et de toute façon, il avait matière à réflexion …
Il sent une présence dans son dos. Il se retourne. Elle est là, derrière lui.
- Cica !
- J'ai oublié mon roman !
Il le lui remet. Elle le prend rapidement sans le remercier, tourne le dos, avance de quelques pas, mais s'immobilise et revient vers lui.
- Je te pardonne, Richmond ! articule-t-elle faiblement. Je suis sincère. Mais j'aurai besoin de temps avant que tout redevienne normal entre nous.
- Cica !
Il essaie de lui prendre la main mais elle la cache derrière son dos.
- Je ferai tout le nécessaire pour regagner ta confiance et pouvoir te toucher à nouveau sans que tu aies peur de moi.
- Il ne faut pas précipiter les choses, Richmond. Pour le moment, garde juste à l'esprit que je t'ai pardonné.
- Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
- Tes yeux ! Aujourd'hui, ils sont pleins d'humanisme, de regret et de tristesse. C'est peut-être juste lié à ta nostalgie de Grand-Popo, mais moi aussi j'ai éprouvé une nostalgie par rapport à toutes les fois où tu m'as soutenue, m'as aidée, m'as fait comprendre que je valais beaucoup. J'ai décidé de ne garder que cette image de toi, rien d'autre. Et j'espère que tu ne me décevras pas à nouveau ! Parce que crois-moi, je ne t'accorderai pas mon pardon une deuxième fois.
- T'inquiète ! Je passerai chacune de mes journées à illuminer les tiennes !
- L'idée ne me plaît pas, Richmond. Je n'ai pas envie d'occuper à nouveau toutes tes pensées, même les plus folles. (Il se mordille la lèvre). On comptera l'un sur l'autre si nécessaire, sans s'immiscer dans nos vies privées respectives.
- Ok. Je m'excuse pour ma maladresse.
La bouche de Cica s'étire en un sourire.
- Ma semaine promet d'être belle, avec un visage pareil. Ton sourire me manquait.
Il plonge son regard dans le sien. Elle est intimidée. Il sourit intérieurement.
- Asseyons-nous un moment pour papoter un peu. Tu me donneras des nouvelles de l'orphelinat, de toi et tu pourras me faire un résumé de ce que tu lis ; bien sûr si tu le souhaites.
Elle acquiesce. Sur le sable, tous deux se laissent choir.
Au loin, les regards sont fixés vers eux.
- Il me semble qu'une petite flamme naît entre ces deux-là ! s'exclame Arsène.
- J'espère que ce n'est pas le cas. Parce que Richmond ne la mérite pas. Il ne sait pas aimer. Il la fera souffrir. Avec lui, ma petite n'aura que des problèmes.
- Le vieux, on dit que l'amour est aveugle ! renchérit Arsène.
- De toute façon, je sais par expérience que les bonnes filles préfèrent les mauvais garçons ! conclut Samson sur un ton froid et un regard noir.