Chapitre 22
Write by Annabelle Sara
Chapitre
22
Victoire
reprit la pose, la tenue qu’elle portait était tellement confortable qu’elle
oublia aisément la tension qui lui nouait les entrailles. Travailler aussi près
de sa sœur sans pouvoir lui crier son ressentiment et ses quatre vérités ou
comme elle en rêvait, la prendre dans ses bras et l’entendre lui demander
pardon pour les bêtises qu’elles se sont dites, était plus facile à dire qu’à
faire. Une chance qu’elle avait appris des années durant à travailler son sens
des priorités et en ce moment sa priorité était son travail donc la campagne de
La Crête qui débutait un peu sur les chapeaux de roues.
Elle
souriait avec espièglerie à l’objectif que Marcus braquait sur elle en
l’encourageant à donner plus d’elle, elle sentait les yeux froids d’Angèle posés
sur elle. Elle n’aimait pas cette situation mais elle devait mettre de cotés le
lien qui les unissait et la traiter avec toute l’indifférence possible en
espérant qu’elle n’essaiera pas en retour de l’attaquer de front.
Un
roucoulement attira son attention, elle leva les yeux et tomba sur une femme
sulfureuse, qui portait des cheveux blonds, des leggings bleu avec un
haut blanc qui dessinait formidablement bien les monts et vallées de son corps
sculpturale tout en courbe.
Elle
semblait transportée par un immense bonheur.
Une
femme amoureuse, se dit-elle un peu envieuse.
Le
mannequin se pencha en peu pour voir le visage de celui qui donnait
autant de joie à cette femme. En découvrant de qui il s’agissait elle faillit
tomber de son estrade.
Le
salaupard, lui cria une voix en son for intérieure, comment osait-il venir ici
dans les bras d’une autre sachant très bien qu’elle aussi s’y trouve. Tous les
mêmes pensa-t-elle sans se départir de son sourire et de son air mutin. Elle allait
donc devoir se battre contre deux femmes pour avoir son homme !
Elle
repensant au dessin que Cathy Ly lui avait remit la veille en murmurant :
« Toi, le monsieur et moi ! »
Un
peu surprise par ce cadeau un peu décalé et surtout très fantaisiste pour une
fillette de cinq ans, elle sourit et se demanda pourquoi Angèle ne figurait pas
sur le dessin de l’enfant, lorsqu’elle lui avait demandé d’où lui venait cette
idée, elle répondit :
« C’est la dame en blanc qui me l’a dit ! Elle est venu me voir hier
soir ! »
Ne
sachant pas trop quoi lui répondre elle prit de bonne grâce le papier que
l’enfant lui tendait. Ce n’est qu’après avoir longuement observé le dessin
qu’elle se rendit compte que Cathy Ly avait mis des initiales au dessus de
chaque personnage, un V pour elle, un L pour la petite fille qu’elle tenait et
un S pour l’homme.
Elle
ne savait pas trop si elle devait croire aux divagations d’une enfant, surtout
qu’elle n’est pas de nature superstitieuse, mais après tous les chapitres
qu’elle a écrit avec Stéphane elle était sure d’une chose, elle se battrait
contre le monde entier pour goûter au bonheur qu’elle avait entrevue dans les
bras de cet homme. Il est de plus hors de question qu’elle laisse une fille
débarquée de nulle part la supplanter.
La séance achevée elle regroupa le tas de tissu qui l’enveloppait et en
descendant de son estrade, un éclair traversa son esprit. Sans tenir compte de
la présence de sa sœur et d’ailleurs cela lui était bien égal à présent, le
cœur battant la chamade elle se dirigea droit sur lui, la voyant approcher il
eut un mouvement de recul vis-à-vis de la malotrue qui posait ses pattes sur
lui.
Il
la vit se diriger vers eux, ou plus précisément vers lui, les mèches de sa
perruque volant autour d’elle. Elle fonçait sur lui sans tenir compte des
regards qui se tournaient vers elle, surtout ceux de sa sœur qui lançaient des
éclairs.
Il
ne comprit ce qu’elle s’apprêtait à faire qu’en voyant l’expression de son
visage. La même qu’elle arbore quand elle dévore une fraise, la même qu’elle
avait ce fameux matin où il lui avait fait son petit déjeuner. Il savait ce
qu’elle allait faire et en un clin d’œil le monde n’exista plus autour d’eux,
elle lui sourit et il lui rendit son sourire en allant à sa rencontre.
Lorsque
ses mains furent en contact avec ce corps gracieux qui l’empêchait de dormir
depuis des mois, le reste suivit de manière naturelle.
Retrouver
le gout fruité de la bouche de Victoire fut comme une explosion. Il sentit la
tension dans ses membres volés en éclat sous la force du souffle qui traversait
leurs corps. Lorsqu’elle entoura son cou de ses bras il la souleva légèrement
du sol, provocant ainsi un éclat de rire chez le mannequin.
« J’espère que tu te rends compte que ta sœur nous observe ! »,
murmura-t-il entre deux baisers.
« Te rends tu compte que tu es accompagné ? Sans oublier que nous
sommes au travail… », dit-elle en guise de réponse.
Il
la serra contre lui, il retrouvait la Victoire Esso’o qu’il avait connu,
pétillante, provocante, il s’en fichait du regard et des avis des gens. Il
était heureux de la voir aussi en forme et fière qu’elle affiche ainsi leur
relation. Ils avaient fait un grand pas en avant.
« Humm, jalouse ? »
« Non, plus maintenant… »
Une
légère quinte de toux les ramena à la réalité. En gardant Victoire dans ses
bras ils se tournèrent vers la poupée, derrière eux, qui portait une lourde
masse blonde sur la tête.
« Shannon, je vous présente Victoire Esso’o ! », présenta-t-il
en se dirigeant vers l’invité de sa mère.
Il
trainait celle-ci avec lui depuis deux jours et était très heureux que Victoire
ait réagit d’une manière aussi possessive, il serait peut être débarrassé
d’elle pour de bon.
« Enchantée de faire votre connaissance, et je suis heureuse de voir que
vous avez rebondi ! », lança Shannon provocant ouvertement Victoire,
qui ne fit rien d’autre que lui sourire.
« Il y’avait des gens pour me rattraper ! », fit-elle en lançant
un regard sur Stéphane qui laissait les deux femmes s’affronter sans
intervenir, exulter par l’attention du mannequin. « Et vous ? Vous
plaisez vous chez nous ? »
Un
peu surprise que Victoire sache qu’elle est étrangère elle arqua un cil nacré.
« Votre accent... On dirait que vous venez d’Afrique du Sud ! »
L’expression
sur le visage de Shannon intrigua Stéphane qui attendit la réponse de la jeune
femme.
« J’ai… Je viens de Lagos en fait ! Mais je suis originaire de
Bamenda… », murmura-t-elle d’une voix à peine audible.
« Oh d’accord… En tout cas je suis heureuse de rencontrer une amie de Stéphane ! »,
dit Victoire en appuyant sur chacun de ses mots.
Cherchant
ainsi à lui rappeler qu’il ne lui avait pas dit qui elle était.
« C’est la fille d’une amie de ma mère elle a voulut découvrir La Crête et
je lui sers en quelque sorte de guide ! »
Il
se garda d’ajouter qu’elle essayait désespérément de le séduire, et que
contrairement à ce qu’il pensait au départ sa mère ne cherchait pas à le caser
avec cette femme. Elle et son histoire un peu tirée par les cheveux ne
lui faisait pas bonne impression.
Il
se tourna vers Victoire qui semblait jauger du regard la jeune femme.
« Puisque nous sommes ici ! », commença-t-il en attirant son
attention. « Nous pourrions aller déjeuner, si tu
as fini ! »
« Je ne veux pas m’imposer si vous avez prévue … »
« En fait je dois aller retrouver une amie, elle a promis de me faire
visiter un de ses coins préférés dès que j’aurais le temps ! », coupa
Shannon en faisant bouger la lourde masse qu’elle portait sur la tête.
« Je suis heureuse d’avoir fait votre connaissance Victoire ! »
« Le plaisir est partagé ! »
« On se verra peut-être à la soirée de gala ! », dit-elle en
amorçant son départ.
« Bien-sûr ! », répondit Victoire, qui se raidit d’un coup après
son départ.
Stéphane
sut qu’il allait essuyer une scène, mais elle n’en fit rien et prit sans
attendre son reste la direction de sa loge au fond du studio. Amusé il la
suivit d’un pas lent, heureux de la voir ainsi afficher son mécontentement.
Une
fois dans la loge il se cala contre la porte et sans broncher la regarda se
démaquiller et enlever sa perruque, assise face au miroir. Il put voir qu’elle
avait gardé la nouvelle teinture blonde sur ses cheveux naturels. Elle était
définitivement belle quelque soit la couleur de ses cheveux.
« Il faut avouer que la première fois que j’ai vu ta nouvelle couleur je
n’ai pas été très enchanté mais… en y repensant le blond platine te va à ravir…
tu es magnifique ! »
« Tu t’attends à ce que je te fasse une scène n’est-ce pas ? »,
demanda-t-elle brusquement.
« Je crois que tu l’as déjà faite… et j’ai adoré ! »
Elle
fronça les sourcils en croisant ses yeux amusés à travers le miroir, il ne
cherchait pas à cacher son enchantement.
« Si… je veux savoir ce que nous faisons ! », fit-elle en se
tournant, lui faisant face.
Elle
semblait d’ailleurs très préoccupée par la question, quittant la porte il se
dirigea vers elle. Il la poussa à quitter son siège, la prenant par la taille
il appuya son front contre le sien, elle ferma instinctivement les yeux. Sa
chaleur et son parfum lui avaient beaucoup manqué.
« Je crois que tu sais ce que nous faisons, Victoire ? »
« Avoues que tout ceci est un peu… effrayant… il y’a quelque temps tu ne
rêvais que d’une chose, me tordre le cou…et maintenant… »
« Tu te trompes, si j’ai autant bataillé contre toi c’était pour me
protéger de ton emprise sur moi, mais je ne peux et ne veux plus me battre
contre toi ! », murmura-t-il en lui embrassant le bout du nez.
« Fini les batailles, il est temps de faire l’amour… »
Elle
s’écarta légèrement, et le fixa gravement.
« Qui était cette femme ? »
La
question du jour !
« La fille d’une amie à ma mère… Seigneur Victoire, tu as l’art de te
dérober ! », se moqua-t-il.
Un
point intriguant traversa la tête de Stéphane.
« Pourquoi as-tu pensés qu’elle venait d’Afrique du Sud ? »,
s’enquit-il.
« J’ai des amies sud-africaines et lorsqu’elles parlent elles ont cet
accent chantant que j’ai cru reconnaitre chez elle. »
Stéphane
relâcha sa prise sur sa compagne et pensif lui demanda :
« Et crois tu qu’elle y a vécu ? »
« Oui ! Enfin c’est ce que je me suis dit en l’entendant parler, même
si elle fait beaucoup d’effort pour le dissimuler… pourquoi, il y’a un
problème ? »
Il
resta pensif un moment.
« Stéphane… », murmura Victoire lui rappelant sa présence. « Qui
est cette femme ? J’ai l’impression qu’il y’a un problème avec
elle ! »
« Si ce que tu me dis est vrai alors elle nous a menti, mais je me demande
pourquoi ma mère l’appuierait si c’était le cas…ou alors… »
Mais
il n’avait aucune envie de penser à cela aujourd’hui.
« Si on dinait ensemble ce soir… », commença-t-il en reprenant Victoire
par les hanches.
« Je ne crois pas que ce sera possible. », répondit-elle en riant,
tandis qu’elle passait les mains autour de son cou. « Il y’a la soirée de
gala qui approche et nous sommes considérablement en retard sur l’emploi du
temps ! Marcus veut faire le maximum de prise pour être dans les
délais. »
La
mine boudeuse, il prit la bouche de Victoire dans le but de la faire changer
d’avis. Elle répondit à son baiser avec beaucoup de fougue, ils retrouvèrent
peu à peu l’harmonie affolante et naturelle qui les liait.
Victoire
s’arracha à sa bouche, à bout de souffle et s’écarta.
« Je dois y retourner… me faire remaquiller, ma journée est extrêmement
chargée... et merci… j’avais peur que mon nouveau look ne te plaise
pas ! »
« Ne sois pas idiote, Marilyn doit être morte de jalousie dans sa tombe.
Je te verrais chez Pierre demain ? », demanda-t-il en se souvenant
qu’il devait rendre visite à son ami qui les avait tous invité.
« Sans faute ! », dit-elle en le poussant vers la sortie.
Il
ne la quitta qu’après lui avoir arraché un baiser. Souriant il quitta le studio
en saluant le photographe qui le jaugeait du regard, il ne savait pas comment
exprimer la joie profonde qu’il ressentait, mais il savait qu’aujourd’hui était
à marquer d’une pierre blanche. Il se retrouvait peu à peu et rien ni
personne ne pouvait empêcher ce qui allait suivre, parce qu’il n’avait pas
l’intention de s’arrêter en si bon chemin.
Shannon
fulminait, elle n’arrivait pas à croire que la situation avait failli lui
échapper et ce à cause d’un vulgaire top model. Elle acceptait le fait qu’elle
ait aussi clairement marqué son terrain, mais sa remarque par rapport à son
accent l’avait déstabilisée et elle avait vu le doute traverser une minute le
regard de Stéphane Medou.
Elle
espérait seulement qu’ils avaient cru à son explication un peu tirée par les
cheveux. Il faut avouer qu’elle ne s’attendait pas à être démasquée aussi
facilement par le mannequin. Mais elle aurait dû se douter qu’elle était
dangereuse lorsqu’elle a embrassé Stéphane. Il allait falloir faire très
attention à cette femme et la tenir le plus éloignée possible des Edang, si
elle ne voulait pas ruiner ses plans.
Pulchérie
ne quitta pas la femme assise sur la terrasse des yeux. Depuis quelque temps
elle avait l’impression que le sort se liguait contre elle. D’abord cette
espèce de chercheuse d’or qui débarquait de nulle part et maintenant cette
constante menace qui pointait son nez à l’approche de la date fatidique de la
lecture du testament de Samuel. Inès Medou était arrivée une heure plutôt, sa
sœur ainée semblait très bien se porter malgré l’infarctus dont elle avait
souffert en début d’année.
Sa
sœur et elle, n’ont jamais eu une très bonne relation, il y’avait toujours eu
cette sourde rivalité entre les deux femmes. Très jeune, Pulchérie considérait
déjà sa sœur comme celle qui l’empêchait d’avancer et de s’affirmer auprès de
ses parents, dès qu’elle avait saisi le principe fondamental de la vie telle
que le lui a appris sa mère, elle a tout fait pour battre sa sœur sur tous les
plans. Elle se débrouillait pour sortir avec les amis d’Inès, ce qui la
mettait hors d’elle, elle avait poussé le bouchon en montant leurs parents
contre l’ainée de la famille, dans un seul but, celui d’être la grande
bénéficiaire de l’héritage de la famille Medou. Là encore elle a réussi.
Pourtant
Inès lui clamait toujours, qu’elle n’avait pas gagné la grande guerre et qu’un
jour lorsqu’elle s’y attendra le moins elle sera surprise de voir tout son
monde s’effondrer autour d’elle. Pulchérie savait très bien à quoi elle faisait
allusion et jamais n’a prêté une oreille attentive aux élucubrations de sa
sœur, qui n’avait pas apprécié de voir sa sœur épouser l’homme qu’elle aimait
plus que tout.
« Inès… »
Elle
se tourna et leur yeux se croisèrent, l’éternel rancune qu’elle se vouait
s’était au fil des années de combats et de querelles, mué en une sorte de
profond respect. Chacune appréciant la ténacité de l’autre et la capacité de
relever la tête après un coup dur.
« Inès, ma chère tu as l’air très en forme, mais je ne m’attendais pas à
te voir ici ! Que me vaut ta visite sœurette ? »
Elle
lui fit un sourire forcé et porta le verre d’eau que lui avait servit Martine à
ses lèvres un peu ridées par l’âge.
« Je suis contente de voir que mon état de santé te préoccupe aujourd’hui,
mais je crois au contraire que tu sais exactement pourquoi je suis
ici ! », répondit-elle d’une voix rauque et plus faible que
d’habitude, mais ce vieux rictus qui lui creusait un peu plus la commissure des
lèvres, était toujours présent.
« J’ai toujours su que tu étais de la même famille que ces charognards qui
courent après le moindre jais de sang, mais pas à ce point Inès ! »
La
concernée rit de plus belle.
« Je ne savais pas que tu pouvais être aussi aveugle ou alors te voiler
les yeux est devenue ta meilleure défense, mais je crois que tu es en train de
rouiller… et les récents évènements dans ta famille prouve à quel point tu es
dépassée ! »
« Je suis maintenant plus préoccupée par ma vie et ma propre santé que
celle des autres, je crois que tu comprends pourquoi à mon âge je n’ai ni
tension ni problème de cœur, il faudrait plus qu’un tremblement de terre pour
venir à bout de moi. », dit-elle défiant sa sœur ainée du regard.
« Ne t’inquiète pas il y’en a un qui se prépare ! Me Mbang m’a convié
à la lecture du testament de ton feu mari… »
Pulchérie
savait que c’était la seule raison plausible qui expliquait la présence de sa
sœur à Mbankomo, mais cette lecture n’aura pas lieu avant une semaine, alors
que lui voulait sa sœur ? Pourquoi avait-elle quitté ses champs chéris à
Edéa pour venir dans une maison qu’elle ne portait pas dans son cœur, parce
qu’elle n’avait pas pu y entrer par la grande porte ?
« Pourquoi es-tu venue ? », coupa Pulchérie pour aller droit au
but.
Inès
but une autre gorgée d'eau avec un air qui avait le don d’agacer Pulchérie, sa
suffisance l’exacerbait.
« Si tu n’étais pas autant dispersée tu saurais pourquoi je suis venue te
rendre visite. »
« Je ne comprends pas ! », protesta la veuve Edang un peu
troublée par le ton que maintenait sa sœur.
« Contrairement à ce que tu peux imaginer Pulchérie, je me préoccupe un
peu pour toi… crois tu que ton époux était un benêt ? »
« De quoi est-ce que tu parle ? », s’irrita la cadette.
Voyant
à quoi faisait allusion sa frangine.
« Je parle de ton aventure de voyageuse ! »
A
peine ses mots sortir de la bouche de sa sœur que Pulchérie se levait d’un bond
offusquée par le cran qu’avait sa sœur d’évoquer cette partie privée de
sa vie.
« Si tu n’as rien de bon à me dire il vaut mieux … »
« Ne sautes pas sur tes grands chevaux… pas encore ! Tu vois
que si moi je suis au courant de ce paragraphe de ta vie alors il est bien
possible que Samuel aussi était au courant… »
« Et je suppose que tu serais donné un immense plaisir de le lui souffler
au creux de l’oreiller…bien sûr qu’il le savait je lui ai tout raconté avec les
détails. Tu sais quel est ton problème Inès ? Tu n’as jamais supporté que
malgré tout, Samuel m’aime plus que tout… plus que toi ! »
La
mine d’Inès s’assombrit aussitôt, Pulchérie sourit, elle venait de marquer un
point. Elle avait toujours sut qu’il y’avait une liaison entre son mari et son
« ex-petite-amie ».
« Tu sais très bien qu’entre toi et moi il n’y aura jamais de comparaison
à faire que ce soit pour les parents ou pour mon mari ! »
« A la différence que moi j’ai toujours su affronter mes peurs, si jamais
je parle des origines de ton fils chéri… »
« Ne sois pas idiote au point de prendre mes enfants pour des imbéciles
Inès ! », ricana Pulchérie en buvant son café. « Tu crois qu’en
sachant à quel point tu me détestes mes enfants vont prendre ton
partie ? »
« Ou de l’autre bâtard que tu as abandonné de l’autre coté des montagnes... »
Pulchérie
vit rouge.
« Je veux que tu t’en ailles d’ici Inès, tu n’as jamais été la bien venue,
tu ne le seras jamais ! », proclama-t-elle de sa voix vermeille.
« Je crois pourtant chère petite sœur que tu vas mordre la poussière cette
fois ! »
« Une menace venant de toi est plus une piqure de moustique qu’autre
chose ! »
Sans
attendre son reste elle quitta la terrasse, abandonnant sa sœur seule. Elle
n’allait pas laisser cette vieille bique l’effrayer. Inès serait capable de
toute sorte de supercherie pour arriver à la déstabiliser.