Chapitre 22
Write by lelechu
Andy
Je m’assoie 5 bonnes minutes sur la terrasse afin de me
remettre les idées en place. Puis quand je réalise ce qui vient de se passer, j’éclate
de rire. Mais un rire sans joie. Cette pute a réussi à bousiller ma relation
avec Mika. Je le savais pourtant. Je savais qu’elle préparait un sale coup et
je suis tombé dans son piège comme un débutant. Elle n’a même pas eu à faire
beaucoup d’effort. Quelle saloppe ! Quelle chienne ! Je me lève de la
terrasse comme un zombie et je rejoins la chambre. Quand j’entre, je la trouve
debout toute nue. Elle me sourit. A cet instant, une rage sans nom est venue se
nicher dans mon cœur. Sans que je ne puisse me contrôler, je lui assène gifle
magistrale du revers de la main qui l’envoie directement au sol. Elle pousse un
cri qui ne m’émeut pas le moins du monde. Je la rejoins et je la prends par le
cou. Elle ouvre grands les yeux. J’y lis de la peur mais pas n’importe quelle
peur. Une peur panique. Elle a bien raison d’avoir peur parce que je me sens
capable de la tuer sur le champ.
-
Fabienne est ce que tu sais ce que tu viens de
faire ? Je commence à lui parler à voie basse et entre mes dents tellement
j’ai du mal à contenir ma fureur. Est-ce que tu as seulement une idée de ce que
représente cette femme pour moi ? Si je m’écoutais, je te garderais dans
cette position jusqu’à ce que tu n’aies plus de souffle et que tu disparaisses
enfin de ma vie. Mais je ne suis pas comme toi. Je vais te demander de foutre
le camp de ma maison. Si jamais je te vois roder encore autour de moi, de
maison ou de ma femme, je te jure Fabienne, je te jure sur ce que j’ai de plus
cher que je ne répondrai plus de moi.
Quand je finis je la laisse tomber sur le sol. Elle se met à
tousser bruyamment. Sans un regard pour elle, je me dirige dans la salle de
bain pour essayer de me calmer avec une douche. Je sais que je ne la trouverai
pas là à mon retour mais je sais que j’entendrai encore parler d’elle. Elle
reviendra parce que c’est une sangsue, un poison, une malédiction.
Je passe le reste de la semaine à courir après Mika pour
pouvoir lui parler mais en vain. Je sais qu’elle habite chez Rita alors j’y
suis allée mais elle a refusé de me parler. Elle est restée enfermer dans la
chambre jusqu’à ce que je m’en aille. Elle a bloqué mon numéro sur tous les
réseaux. Elle n’est plus venue travailler. J’ai tout fait, j’ai fait tout ce
que je pouvais. Je lui ai fais livrer des fleurs, je me serai mis à genou
devant elle si elle le voulait mais elle ne veut même pas me voir. Je n’ai pas
couché avec cette saloppe, il ne s’est absolument rien passé mais comment
arrivé à convaincre Mika de ça ? Comment ? Je deviens fou. Elle me
manque atrocement. Son parfum est présent dans toutes les pièces de la maison.
Et avec Stan qui nous cherche toujours. Qui va la protéger désormais ?
S’il lui arrive quelque chose, j’en mourrai. Je suis couché dans le canapé du salon. Je n’ai
pas eu la force de sortir depuis des jours mais je ne pourrai pas rester
enfermé ici toute ma vie. Il faut que j’aille travailler. Que je le veuille ou pas. Avec un soupire de
profonde lassitude, je me lève et me dirige vers la chambre pour me préparer.
Mika
Il s’est écoulé une semaine depuis cette horrible scène a
laquelle j’ai assisté chez… je n’ai même pas envie de prononcer son nom. Une
semaine que je ne suis pas sortie et que j’ai passé à pleurer, une semaine que
je ne l’ai pas vu et que je ne lui ai pas permis de me parler malgré son
insistance. Une semaine que je ne suis pas allée travailler. J’ai l’impression
de mourir à petit feu. Je crois que j’ai perdu au moins 5kg. Jamais je n’aurai
pensé qu’il pourrait me trahir de la sorte. Les hommes sont réellement des
chiens. Je pensais que lui était diffèrent des autres. Je ne sais même pas ce
qu’il veut me dire. Certainement les éternels : ce n’est pas ce que tu
crois, laisses moi t’expliquer, … Mais il a juste dû perdre la tête devant la
grande beauté de son ex-femme qu’il a follement aimé et qu’il aime encore
certainement. Ma gorge se noue de douleur. Quand je ferme les yeux, je les
revoie tous les 2 couchés nus dans le lit que lui et moi avons acheté ensemble.
Le lit dans lequel il me faisait l’amour tous les soirs jusqu’à ce qu’il ne
veuille plus de moi. Non, je n’ai aucunement envie de me laisser attendrir par
ses mensonges parce que c’est sur qu’il me mentira si je lui permets de me
parler. Je reçois un message WhatsApp sur mon téléphone d’un numéro inconnu.
Quand je l’ouvre, j’ai des photos de Fabienne et Andy qui s’affichent. Des
images sur lesquelles on les voit clairement s’embrasser sur la bouche sur
notre lit. Il a les yeux fermés et semble aimer ce qu’ils font. Qu’est-ce que
j’espérais ? J’ai envie de dire à la personne qui me les a envoyés que ce
n’était pas la peine parce que les images sont très claires dans mon esprit. J’imagine
que c’est Elle qui me les envoie, non j’en suis sure même. Apparemment, elle pense
qu’elle ne m’a pas assez humilié en couchant avec lui dans notre maison et dans
notre lit. Il fallait qu’elle en rajoute. Des larmes de colère coulent comme un
torrent sur mon visage. Pourquoi a-t-il fait ça ? A quel moment exactement
a-t-il cesser de m’aimer ? Avec colère, je me lève et je saisis de la
paire de ciseaux qu’il y a sur la coiffeuse puis je m’arrête devant le miroir. Au
moment de passer à l’acte, j’hésite un peu mais je finis par y aller. Petit à
petit, mes longs cheveux tombent sur le sol. A ce moment précis j’arrête de
pleurer. Désormais je me conduirai comme une femme forte. Je ne laisserai plus
personne m’atteindre. Je prends la résolution des ce jour, d’être une femme
différente, une femme qui ne se laisse pas dominer par ses émotions, une femme
qui va de l’avant malgré les difficultés de la vie et les trahisons, une femme
qui sait ce qu’elle veut et qui sait se détacher de tout ce qui constitue un
frein a son bonheur et a son épanouissement. Rita qui était sortie pour me
chercher quelque chose a manger après m’avoir convaincu de prendre ne serait
qu’une cuillerée de soupe, pousse un cri quand elle voit que je suis en train
de me couper les cheveux.
-
Seigneur ! Qu’est ce que tu fais
Mika ?
-
Je change de look comme tu peux le voir.
-
Mais... Mais… bredouille t elle sans parvenir à
trouver ses mots.
-
Rita je n’ai fais que couper mes cheveux, je
n’ai pas tenté de me suicider. Arrête de te mettre dans cet état. Je vais bien.
J’ai juste besoin de me sentir différente physiquement. Rassure-toi, je ne vais
pas garder mes cheveux comme ça. Je vais me rendre un salon de coiffure pour
qu’ils me fassent un truc bien comme il faut et on ira faire les boutiques
toute a l’heure. Je veux changer ma garde-robe. Donne-moi ce plat que je le
déguste, je meurs de faim.
Je prends effectivement le plat que je mange jusqu’à la
dernière cuillerée avant de soupirer d’aise. Rita me regarde abasourdie. Elle
semble ne pas être totalement convaincue que je vais bien vu ce que je lis dans
son regard.
-
Ecoute Rita, je ne vais pas prétendre que je
n’ai plus mal parce que ce n’est pas vrai mais j’ai envie d’aller de l’avant.
Je suis fatiguée de me lamenter. Je ne veux plus permettre à personne de me
blesser. C’est fini ma belle, la Mika pleurnicharde n’existe plus.
Pour toute réponse, elle me saute dans les bras en jubilant
et en me faisant des bisous. En rigolant, on se roule sur le lit comme des
gamines. Cette fille est un cadeau du ciel. Heureusement que je l’ai dans ma
vie. Je vais prendre une douche pour effacer les traces de larmes qui sont
encore visibles sur mes joues, ensuite nous sortons pour les courses. Nous
passons plus de temps au salon pour que je me décide sur le style que je
souhaite adopter. Au final, j’opte pour une coupe courte et je fais de petites
boucles sur les cheveux. Ça me rajeunit et donne un air branché que j’adore.
Après nous passons dans plusieurs magasins ou j’abandonne mes éternels
pantalons et chemisiers pour des tenues plus sexy. Je prends des robes courtes
et moulantes, sexy mais décentes, des chaussures aux talons vertigineux, des
boléros, des vestes, et des petits accessoires qui me permettront de me créer
un style bien à moi. Les seuls pantalons que je prends, sont des pantalons
jeans qui moulent mes fesses et font ressortir les finesses de ma taille. Je
prends des petits bodys de différentes couleurs qui dessinent ma poitrine pour
les portes avec mes jeans et des sacs a mains qui vont avec. Après on passe
dans un spa pour des soins avant de manger au restaurant et de rentrer épuisée.
Quand je m’allonge, les pensées déprimantes menacent de revenir mais je les
bloque dans un coin de mon esprit. Je prends mon téléphone pour faire un peu de
lecture histoire de me changer les idées. Je reçois un message de Harry. Je
l’avais complètement oublié celui-là. Après un échange de banalité, il m’invite
à manger demain. Ce que j’accepte. Je n’ai aucune intention de sortir avec lui.
Actuellement les hommes sont très bas dans mon estime mais j’ai besoin de me
changer les idées et je ne vais certainement pas me gêner pour un homme qui m’a
trahi de la pire des façons avec son ex-femme. Demain je retourne travailler à
l’entreprise. Je stresse à l’idée de le revoir et j’appréhende notre nouvelle
collaboration en tant que simple collègue mais je n’ai pas l’intention de me
laisser faire. Même si je meurs toujours d’amour pour lui et que mon cœur se
brisera à chaque fois que je le verrai avec sa nouvelle compagne, je saurai
surmonter.
Andy
La journée d’hier n’a pas été la pire de ma vie mais je
pense qu’elle n’en était pas loin. Je m’étais habitué à la voir plusieurs fois
dans la journée à l’entreprise, à recevoir ses messages qui me demandaient la
plupart du temps ce que je souhaitais manger, si j’allais bien, j’étais habitué
à entendre sa voix dans le couloir, ses éclats de rire. Elle faisait irruption
dans mon bureau un nombre incalculable de fois pour des broutilles et souvent
juste pour me voler un baiser. Je ne me suis pas rendu compte à quel point elle
s’est incruster dans mon cœur et dans ma vie. Ma vie n’a plus aucune saveur. Je
ne me suis pas senti aussi mal quand Fabienne m’a quitté il y a des années et
je me rends compte que ce que j’ai jadis ressenti pour elle n’était pas de
l’amour parce que ce que je ressens pour Mika n’a rien avoir avec ce que cette
folle m’inspirait. Je suis d’une telle humeur que personne ne m’a approché de
la journée. Je n’ai pas crier, je n’ai pas grondé mais rien qu’a ma tronche,
ils ont compris qu’il y avait un problème et personne ne m’a provoqué. Je suis
resté au bureau jusqu’à 23 mais sans prendre une goutte d’alcool. Je pense que
l’alcool et moi ne pourront plus faire alliance. En rentrant, je suis passée devant
chez Rita avec l’espoir de la voir ne serait ce que de loin mais toutes les
lumières étaient éteintes et je n’ai aperçu personne. J’avoue que je retiens de
plus en plus difficilement mes larmes de douleurs. Je suis un homme, je ne dois
pas pleurer mais cette situation me pèse énormément, ma femme me manque
atrocement. Boris m’a suggéré de lui laisser le temps de digérer. Je souris
amèrement. Ai-je le choix ? elle refuse de me parler de toute façon. Je
termine dans mon lit après avoir pris une douche et sans avoir diner, j’ignore
les appels de mon ami et je garde les yeux au plafond jusqu’à ce que le sommeil
me cueille. Le matin je me réveille plus fatigué que je ne l’étais au coucher.
Comme un zombie, je me prépare à nouveau et me rend à l’entreprise. A mon
arrivée, les postes sont inoccupés et les lumières encore éteintes signe que je
suis le premier à arriver, ce qui ne m’ait pas souvent arrivé. Je trouve
toujours une ou 2 personnes déjà installées lorsque j’arrive. Les agents de
sécurité me regardent étrangement ce qui me motive à jeter un coup d’œil à ma
montre : 6h30. Ok d’accord. Je pensais qu’il était 7h30. A cette période
de l’année au Burkina Faso, le soleil se lève relativement tôt. Je n’ai donc
pas pensé qu’il était encore aussi tôt. Ce n’est pas grave. Qu’est ce qui me
retient chez moi ? Plus rien. Je m’installe et j’essaie d’être plus
productif que je ne l’ai été hier. J’y arrive tant bien que mal. A 7h15, ma
secrétaire passe me dire bonjour et me fait le point de mes rendez-vous. A 8h,
j’entends une voix qui me fait immédiatement lever les yeux de ma machine.
Mika ? Je tends l’oreille mais plus rien. Je me décide au bout de quelques
minutes à sortir pour voir. Mika et moi partageons le même étage mais nous
avons des secrétaires différentes. Je fais d’abord une halte devant ma
secrétaire.
-
Ginette, est ce la voix de Mme Eliam que j’ai
entendu tout a l’heure ?
Quand elle me répond que oui, mon cœur menace de sortir de
ma poitrine. Mes mains deviennent moites. Elle est revenue. Enfin pas dans ma
vie mais au bureau. C’est déjà beaucoup. Incapable d’attendre plus longtemps,
je me dirige d’un pas sur vers son bureau. Je ne trouve pas secrétaire a son
poste. Elle est surement allée lui chercher son café. J’hésite un instant
devant la porte clause de son bureau puis, l’estomac noué par l’angoisse, j’ouvre
la porte et j’entre sans même frapper avant. Elle est de dos et s’affaire sur
le meuble a coté de son bureau. Elle pense que c’est sa secrétaire car elle lui
demande de laisser son café sur la table. N’obtenant pas de réaction, elle se
retourne enfin. Je la dévore des yeux. Dieu, qu’elle est belle ! Elle arbore une nouvelle coupe de cheveux qui
lui va à ravir et la petite robe qu’elle porte épouse ses formes
délicieusement. Ses longues jambes fuselées sont mises en valeur par des
chaussures a talons aiguilles. Elle est un tel régale pour les yeux que j’en
oublie de respirer. Le regard qu’elle pose sur moi est d’abord plein d’amour.
Je le sens tout de suite qu’elle m’aime encore puis un voile d’hostilité vient
supplanter ce regard, m’ôtant par la même occasion tout espoir de
réconciliation.
-
Bonjour André.
-
Bonjour ma puce. Tu es magnifique !
Je la sens se raidir. Mon cœur se serre. « Ne t’éloigne
pas ainsi de moi ma belle pitié ! » implorai je silencieusement.
-
Je serais venu te voir après m’être installée.
Je voulais te parler.
Je garde le silence et attend qu’elle laisse tomber sa bombe
parce que je suis sur que je ne vais pas aimer ce quelle va me dire.
-
Je vais te rendre la voiture. Je vais m’acheter
une voiture a la fin de cette semaine mais en attendant, tu peux récupérer la
tienne.
Je veux parler quand elle m’arrête d’un signe de main.
-
Laisse-moi terminer stp. Nous ne sommes plus un
couple alors j’aimerai que tu arrêtes de m’appeler par des petits noms. Appelle
moi Mickaelle tout simplement. Je passerai chercher le reste de mes affaires
chez toi bientôt. Je te dirai quand pour ne pas prendre le risque d’interrompre
une tête à tête avec ta nouvelle fiancée.
-
Tu ne penses pas que je mérite au moins que tu
m’écoutes ?
-
Qu’est ce que tu vas me dire ? que j’ai mal
vu et que vous n’étiez pas dans un lit tous les 2 nus ?
-
Ça je ne peux pas le nier mais elle m’a piégé.
J’avais bu et…
-
Arrête André. Arrête de me prendre pour une
idiote. Cette Mika là n’existe plus. Je ne suis plus la femme naïve qui avalait
tous tes mensonges.
-
Mais je ne t’ai jamais menti
-
C’est ce que je pensais aussi.
Sa réponse m’énerve.
-
Alors c’est comme ça ? Au premier
malentendu tu me jettes ? Moi je tai accordé le bénéfice du doute quand tu
m’as caché que tu étais mariée malgré la trahison de mon ex.
-
Tu m’as trompé avec elle. Dit-elle en criant.
-
Je ne t’ai JAMAIS trompé putain ! Dis-je en
criant à mon tour.
Nous restons silencieux et au bout d’un moment elle me
demande de sortir. Je m’exécute sans un regard en arrière.