Chapitre 22

Write by Les Chroniques de Natou


Monsieur Patrick et Maman Annette se croisèrent nez à nez et elle aussi semblait surprise de le voir dans cette clinique, et en plus sortir de la chambre d'Eric.  Elle était  restée immobile, muette, voire étourdie pendant quelques secondes, tandis qu’il la fixait dans les yeux avec étonnement. 

        - Annette ? Suis-je en train de me tromper ? C'est bien toi ? 

Maman Annette le regarda avec fureur et on aurait dit qu'ils se connaissaient avant. Elle cherchait à l'esquiver pour pouvoir passer, mais il lui barra la voie.

         - Annette, réponds-moi ! Que fais-tu ici ? 

         - Qui êtes-vous, monsieur ? Je ne vous connais pas, répondit maman Annette. 

         - Déjà pour commencer,  je suis celui qui a fait don de son sang à ce malade couché là. Je venais le voir et le docteur m'a dit que ses parents auraient souhaité me rencontrer pour me dire merci. Mais je les ai attendus pendant quelques temps en vain; donc je dois m'en aller. Tu connais ce malade qui est couché là ?

        - Excusez-moi, je n'ai rien à vous dire de plus,  monsieur.  Cédez-moi le passage, s'il vous plaît !

Noëlle et moi observions la scène qui se déroulait devant nous et on se regardait dans les yeux comme pour nous demander ce qui se passait exactement. Eric, quant à lui, n'était pas très attentif à ce qui se passait ; il se disait que maman Annette remerciait juste le monsieur qui avait fait don de son sang.  Mama Annette faisait semblant de ne pas connaître monsieur Essomba Patrick car elle avait peur qu'en admettant le connaître, la vérité aurait éclaté  au  grand jour... Elle continuait de garder le silence jusqu'à ce que papa Belinga arrive et les trouva l'un face à l'autre. 

            - Bonjour monsieur, dit papa Belinga. 

            - Bonjour monsieur,  je me nomme Essomba Patrick. 

            -  Et moi,  Belinga Armand.  Enchanté!

            - Annette,  qu'est-ce que tu fais là ? 

            - Euh... Euhh... C'est... C'est le monsieur qui a fait don de son sang pour sauver Eric. Je le remerciais. 

             - Ah d'accord ! Merci énormément,  monsieur. Nous sommes reconnaissants pour tout, merci infiniment. 

           - Oh ! Il n'y a pas de quoi. Je suppose que vous êtes le père du malade !

          - Bien évidemment !

          - D'accord. Ce fut un réel plaisir. Je vais m'en aller dès à présent. Je venais voir comment évolue son état.

           - D'accord, merci monsieur. 

           - Papa Belinga, entre alors. Moi je vais voir le docteur, dit maman Annette. 

           - D'accord,  Annette. 

Maman Annette était toute perturbée et essayait de jouer le jeu pour que son mari ne puisse se douter de rien. Elle ne voulait pas que papa Belinga puisse soupçonner quoi que ce soit.  Quant à monsieur Patrick Essomba,  il se demandait à quoi jouait réellement maman Annette en feignant de ne pas le connaitre. Il sortit de la chambre,  et maman Annette fit semblant d’aller voir le docteur dans son bureau afin que Patrick Essomba et elle puissent  mieux s'expliquer. Une fois au couloir tous les deux, maman Annette s'adressa à lui avec un ton coléreux et condescendant. Dans ses yeux se lisait une rage incommensurable qui se laissait entrevoir par sa façon de parler. 


     - Que fais-tu ici ? demanda maman Annette. 

     - À quoi tu joues au fait,  Annette ?

     - Ah ! tu me demandes à quoi je joue ? Après toutes ces années ? Tu ne croirais pas quand même que je t'accueillerai avec un sourire ! 

       - Écoutes, Annette,  en venant je ne savais pas que je te trouverai ici. Je t'ai cherchée depuis que je suis là. Je suis même allé dans ton quartier où tu habitais avant que tu ne sois mariée. On m'a fait comprendre que tu n'y étais plus et que ta sœur et tes parents étaient  décédés.  J'ai cherché tes coordonnées, mais en vain.  Je voulais au moins voir mon fils ! Je ne l'ai jamais vu. 

         - Ah ! Aujourd’hui tu as pensé voir un fils supposé être le tien ! 30ans après, tu reviens me dire que tu as un fils ? Ton fils était mort ! 

         - Tu mens ! Je suis persuadé que c'est lui qui est couché là. En plus, il porte le même nom que moi. Même comme je ne l'avais pas reconnu,  je voudrais  me racheter auprès de lui et non auprès de toi car tout ça est arrivé par ta faute, et tu le sais ! Ne me fais pas ressasser les anciens souvenirs !

         - Écoute, vas t'en ! Je ne voudrais pas que mon mari sache que toi et moi, nous nous connaissions. Alors, va et ne reviens plus. 

         - Oh que si! Je reviendrai  et cette fois-ci,  je veux reconnaitre mon fils et tu expliqueras à ton mari toutes ces manigances que tu avais orchestrées et qui nous ont conduits jusqu'ici. De toute façon, je dois m'en aller  mais demain, je repasserai voir mon fils ! 

Pendant que les deux parlaient dans les couloirs,  maman Régina arriva à la clinique et les y trouva. Elle vit Patrick Essomba et se souvint qu’à l'époque, cet homme-là aussi  venait toujours voir maman Annette  dans leur quartier. Elle passa sans saluer et se dirigea dans la chambre d'Eric.  Quand mama Annette la vit passer,  elle la regarda de la tête aux pieds avec dédain. Mais ma'a Regina ne se préoccupait pas d'elle; elle entra aussitôt dans la chambre pendant que maman Annette continuait la conversation. 

          - De toute façon, oublie qu'on a eu un enfant toi et moi et continue ta vie, Patrick. Je ne voudrais pas que mon mari sache tout ce qui s'est passé. 

         - Il le saura tôt ou tard ! À demain. 

Patrick Essomba s'en alla.... C'était plutôt un bel homme malgré l'âge,  raffiné, très élégant, grand de taille d'au moins 1m80 et métissé; on aurait dit qu'il avait une parenté blanche. C'était un homme très imposant, charismatique et distingué.  Il avait une de ces allures qui laisse s’imaginer que dans sa jeunesse et même à son âge adulte,  les femmes devaient sûrement tomber sous son charme et sa classe. Maman Annette, non plus n'était pas moche comme femme physiquement. Elle était de teint clair,  de corpulence moyenne,  pas vraiment très grande de taille, mais élégante, ayant beaucoup de classe dans sa façon de s'habiller. À la voir, elle ne passait pas inaperçue, surtout qu'elle avait un bon entretien et aimait prendre soin d'elle. Mais, il suffisait de l'entendre  parler pour en déduire quel genre de femme elle était. Elle avait un langage ordurier, dégradant... Parfois, à l'entendre parler, on aurait dit que c'est une poubelle qui parle,  tellement son langage ne ressemblait en rien avec sa personne et son rang social.  C'était plutôt le genre de femme qu'un homme avait sortie de la précarité et qu’elle l’avait accaparé par force et avait obtenu le luxe qu'elle espérait tant. Ce genre de femme rôdée qui, dans sa jeunesse ne s'était pas retenue de profiter de la vie sous toutes ses formes.  

Une fois Patrick parti,  elle regagna la chambre d'Eric où  étaient  Noëlle, ma mère, papa Belinga et moi aux côtés d'Eric. 

          - Mon fils,  ça va ? Tu m'as vraiment fait peur hein. 

          - Ça va aller maman. Je suis juste fatigué  et j'ai encore un peu mal là où il y a les blessures,  répondit Eric. 

          - Mais, papa Belinga, Rollande est même où ? Depuis que je suis ici, je ne l'ai pas vue venir une seule fois à l'hôpital. 

          - Elle y était  avant que tu ne viennes. Elle doit être occupée !

Oui, elle était vraiment occupée à réfléchir sur comment faire du mal à Natacha.  Elle menait tout en œuvre pour que tout soit mis en place pour atteindre ses fins. Elle continuait d'être en conversation permanente avec Mohammed avec qui elle s'envoyait en l'air tout le temps. C'était ce type de fille sans retenue, sans scrupule,  dévergondée mais  sournoise qui, avec son petit air de fille innocente,  cachait sa véritable personnalité pour faire bonne figure. À l'heure où mama Annette demandait de ses nouvelles, elle était dans un hôtel avec Mohammed. Mama Annette décida de l'appeler pour savoir où elle était. Quand Rollande vit son appel, elle afficha une mine bizarre. 


            - Celle-ci me veut même quoi? Peut-elle me coller la paix ? dit Rollande. 

          - Allô ! Rollande ma fille, tu es où ?

          - Bonjour Maman Annette, je suis chez moi. 

           - Je suis à l'hôpital, je t'attends.  Il faut que je te voie !

           - Ok, j'arrive alors. Donne-moi 30min. 

Elle raccrocha aussitôt et se leva du lit sur lequel elle et Mohammed étaient couchés. 

          - Ma gonzesse,  où vas-tu ? demanda Mohamed.

          - Ne me pose pas de questions de ce genre,  je t'ai satisfait dans tous les sens du terme. Alors, je dois m'en aller car ma chère future belle-mère qui me colle à la peau me demande de venir. 

         - Mais si tu n'en as pas envie,  reste là ! J'ai payé  cette suite pour deux jours. 

        - N'oublie pas que je dois faire bonne figure devant la famille et surtout la mère d'Eric pour qu'elle continue à me faire confiance et me prendre comme la belle-fille exemplaire qu'elle souhaiterait avoir. Une fois devenue l'épouse de son fils,  je lui montrerai  mon vrai visage. Quant à toi, il faut que tu relances Natacha et cette fois,  tes gars devraient l'agresser devant la porte de son appartement. Tu as deux jours pour préparer  ton gang à faire un travail impeccable. 

             - Ne t'inquiète pas, ma gonzesse,  le travail sera fait. Je t'attends,  tu me retrouveras ici tout à l'heure. 


Rollande s'apprêtait pour aller à la clinique retrouver mama Annette. Elle avait porté une robe rouge,  trop sexy pour une visite à un malade, en plus pour se présenter ainsi devant les parents. Elle démarra sa voiture et prit la route pour la clinique. Arrivée, elle a garé et est  entrée dans la chambre et nous a vues présentes, Noëlle, ma mère (Ma'a Regina)  et maman Annette.   Papa Belinga était déjà parti avant qu'elle n'arrive. 


      - Bonsoir ! Bonsoir maman Annette. 

      - Bonsoir, répondit ma mère. 

Ma mère nous regarda Noëlle et moi comme pour nous transmettre un message. Elle nous chuchota tout doucement :

        - On s'habille comme ça pour venir voir sa belle-mère ? Hum ! 

        - Ma fille, tu es là ? dit maman Annette à Rollande. 

        - Oui je suis là maman.  

        - Heinheeeiiin ! Voilà ! Assieds-toi près de ta belle-mère. C'est ici que tu devais être pour être aux côtés de ton futur époux. 

       -  Désolé maman, j'étais très occupée par le boulot. Eric, tu vas bien apparemment. 

Eric ne répondit même pas, et jeta la face de l'autre côté.  

        - Eric,  tu ne réponds pas à Rollande quand elle te parle ?

        - Je ne veux pas beaucoup de bavardage maman,  donc je ne sais pas ce qu'elle est venue faire ici. Je suis fatigué, alors vous deux, allez causer dehors. D'ailleurs je voudrais que vous sortiez toutes, je veux rester avec Natacha, s'il vous plaît; on n'a beaucoup à se dire. 

 Lorsqu'il a dit ça,  maman Annette est devenue furieuse, on aurait dit une chienne enragée. 

         - Eeeeeehhhh !! la fille ci a envoûté mon fils (en me pointant du doigt). J'en étais sûre ! 

          - Maman, allons causer dehors,  pas besoin de rester là avec des idiotes qui cherchent à piéger un homme avec la grossesse pour qu'on les épouse, dit Rollande. 

Je croyais que j'avais mal entendu et que je rêvais. D’ailleurs, cette Rollande me sortait de partout à un niveau inimaginable.  Je me suis levée et je me suis dirigée vers elle. 

             - Eeeehhh tu as dit quoi ? Rollande, répète ! 

             - J'ai dit ce que tu as entendu. 

Je lui ai appliqué une de ces claques qui a résonné <<plak plak!!!>>.  J'en avais marre d'elle et il était temps de remettre les pendules à l'heure.  Je l'ai tirée par les cheveux en la faisant sortir de la chambre. 

              - Mets-toi dehors !!!! Mets-toi dehors!!!! Tu es malade ??? On t'a dit qu'on me parle comme ça ? Même avec la grossesse, je peux te bastonner sans me salir. 

               - Aïiiiiieee ! Laisse-moi ! Laisse-moi!!!! Tu me fais mal ! 

Maman Annette n'avait rien vu venir, tout le monde était surpris de ma réaction. J'étais de celles-là qui ne parlaient pas beaucoup. On me connaissait douce, calme, et il fallait vraiment me pousser à bout pour voir mon côté bestial d'une fille Bassa-Eton ! Même ma mère ne m'avait jamais vue ainsi. Maman Annette s'est mise à me suivre derrière !

          - Lâche ma belle-fille ! Lâche-la !!!!

Je ne  l'écoutais même pas et je n'avais pas besoin de lui répondre car je la respectais comme je respectais aussi ma mère. Je laissais ma mère se charger d'elle. J'en avais marre que chacun vienne me parler n'importe comment, me dire du n'importe quoi. C'est ce jour qu'on a vu mes <<5 min de folie>> ; et c'était vraiment en 5min car personne n'avait vu ça venir. Je la tirais par les cheveux pour la jeter dehors.

            - Je t'ai dit que je suppliais le mariage ??? Hein Rollande ??  Je ne suis pas comme toi qui veux te faire passer pour ce que tu n'es pas, juste pour épouser Eric ! Imbécile !!! Salope !!! Une chienne sans valeur qui ose venir me parler.  Je ne veux plus jamais voir tes pieds ici, tant que je suis dans cette clinique. 

           - Weeerrr Natou laisse comme ça,  pardon tu vas la tuer, laisse-la pardon, dit Noëlle. 

           - Noëlle, ne m'énerve pas hein ! sinon c'est sur toi que je vais déverser ma colère. Je vais donner une véritable correction à cette fille. 

          - Natoutou ma fille ! Laisse comme ça, tu peux lui faire mal, dit ma mère.  

          -  Donc elle parle comme ça alors qu’elle n'a même pas la force hein ! Je ne veux plus jamais voir tes pieds ici.  C'est moi qui ai dit ça ! Gardien !  Remarquez bien cette fille, ne la laissez plus jamais entrer ici. Elle vient semer le désordre dans cette clinique. 

           - D'accord madame, c'est noté. 

Maman Annette sortit retrouver Rollande dehors où je l'avais jetée. 

           - Ma fille Rollande,  laisse! On va montrer à cette fille et on va lui régler son compte. 

            - Maman Annette, tu as vu ce qu'elle m'a fait ? Tu as vu ? 

            - Elle ne t'a même rien fait ! Vraiment, elle t'a même ratée! C'est toi qui l’as cherchée et ce n'était qu'un avant-goût ! dit Noëlle à Rollande. 

           - Noëlle, au lieu de supporter ta sœur,  tu préfères supporter ta copine hein ?

           - Ah dis donc maman Annette, quelle sœur même ?! Ça c'est une sœur ça ? Le jour où tu sauras qui est cette Rollande que tu vénères tant comme étant un exemple, tu en auras des cheveux blancs qui te pousseront sur la tête. On laisse le soin à Dieu de l'exposer lui-même. 

Quant à moi, j'avais déjà fait ce que j'avais à faire et je suis retournée dans la chambre d'Eric m'asseoir. Lui-même semblait surpris de ma réaction, il ne m'avait jamais vue ainsi. 

           - Donc c'est comme ça que tu es ? me demanda-t-il en souriant. 

           - Hihihihihihi ! Il fallait que je remette cette fille à sa place. Elle commençait déjà à trop monter sur ses grands chevaux. Je sais être calme, mais je sais aussi être cinglée. Bref ! Elles sont là-bas dehors,  je les y ai laissées. Toi, ça va ?

           - Oui petit cœur,  tu m'as beaucoup manqué.  Et toi ça va ?

           - Oui ça va, bb. Je t'aime, mon cœur.

           - Et moi, encore je plus, chérie. 

Entre temps, pendant que je causais avec mon homme, Noëlle et ma mère étaient rentrées s'asseoir en salle d'attente. Quant à maman Annette,  elle consolait sa belle-fille chérie dehors. 

            - Calme-toi ma fille! Je t'ai dit que c'est toi que mon fils épousera et on va montrer à cette fille et sa mère. Je prépare un coup,  on va ternir cette fille qui se dit fiancée de mon fils. Rentre d'abord, toi et moi on se verra plus tard. ok ?

         - D'accord maman Annette, à plus tard,  dit Rollande. 

Rollande s'en alla et maman Annette rentra s'asseoir en salle d'attente ;

         - Toi Regina,  dis à ta fille de libérer mon fils. Je  t'ai prévenue oooh ! Hein ! Ok!

         - Dis donc, dégage ! Depuis là, je ne fais que t'esquiver, mais c'est toi qui me cherches. Méfie-toi hein, Annette ! Ne prends pas mon calme pour de la faiblesse. 

          - Je vais vous montrer  ta fille et toi.

          - Laisse-moi tes menaces à deux balles là ! Ça n'effraie pas ! Et je t'ai dit que tu es légère ! Imbécile ! Tu es plus sauvage que qui ? Depuis un moment, tu sautilles là comme une tisse ! Sale pute refoulée. Ton mari sait même qui tu es ? Tu oublies qu'on était proches voisines ? Bordelle de femme mariée comme ça ! Tu caches ta bordellerie derrière ton alliance au doigt hein.  Annette, ne me pousse pas à dire ce qu'il ne faut pas hein! 

          - Ah dis donc, tu ne dis rien de bon ! Fous le camp !

          - Ok, continue à me sous-estimer.  Je vais t'exposer devant ton mari si tu continues à déranger ma fille. Tu as même choisi une belle-fille qui te représente bien comme quand tu avais son âge. Elle s'habille comme une pute ! Je vais finir par mettre main sur toi, je te préviens. Aies d'abord le courage de dire à ton mari toute la vérité sur ce que tu faisais derrière son dos avec l'homme marié là, au point de détruire sa famille. Sale chienne ! Elle ose même venir me parler ! Une bordelle ! 

Maman Annette se sentait déjà menacée,  elle a commencé à ne plus hausser le ton. Là, elle commençait à croire que ma'a Regina en savait bien plus qu'il ne fallait sur elle. Ce n'était plus une blague... Si elle osait faire un faux pas de plus, ma mère n'allait pas se retenir de tout dévoiler. Mais mon véritable problème était de savoir réellement ce que ma mère savait sur cette femme car à moi-même, elle n'avait rien dit. À chaque fois que j'essayais de lui tirer les verres du nez,  elle me disait toujours que ce n'est pas le moment. J'espérais seulement que de son côté, ma mère aussi n'avait pas des cafards gardés dans le placard ! De toutes les façons, c'était la guerre des belles-mères. 


Entre temps Cathy, la grande sœur de Carine, ne supportait pas d'avoir perdu sa petite sœur. C'était une famille qui aimait bien aller consulter les marabouts. Alors Cathy décida de retourner  toute seule chez Maman Nyafi. Elle n'y était plus retournée depuis le jour où elle avait emmené Carine  pendant qu'elle faisait sa crise de folie,  accompagnée de Rollande.  Elle décida d'aller chercher la véritable cause de la mort brusque de sa sœur.  Carine était une jeune femme de 35ans,  entreprenante,  et posée comme femme.  Le genre de femme autoritaire qui ne se laissait pas faire,  dans le fond, une véritable bombe à retardement.  De toute façon, Carine n'était pas facile,  alors aucune autre de ses sœurs ne l’était. Cathy prit la route pour se rendre chez maman Nyafi et 1h30 min après, elle y était déjà. 

        - Toc toc toc !

        - Yes Enter! Before enter, just leave your shoes outside there,  répondit mama Nyafi 

Comme d'habitude, elle était toujours vêtue de sa soutane noire et un foulard rouge à sa tête. Des cauris,  des bougies,  des cuvettes de cendre partout,  des plantes traitantes et des bougies noires et rouges tout autour d'elle qui formaient un cercle. 

           - Bonsoir, maman Nyafi !

           - Heee my pikin, you dey ? Long long time hein. Never see you all this while. Ça fait vraiment longtemps ! Mes condoléances hein. Courage !

          - Merci, mama Nyafi.

          - Na weti? What can i do for you ? Tu es venue voir le moi,  for wich kind of problem ?

         - Maman Nyafi, je voudrais que tu me dises ce qui a réellement tué ma sœur. Sa mort est si mystérieuse. Je veux venger sa mort. 

         - Hum.... Laisse-moi faire d'abord mes incantations. 

Elle se mit à chanter des chants incantatoires pendant une quinzaine de minutes, lança ses cauris au sol et se mit à rire aux éclats en écarquillant les yeux. Elle faisait vraiment peur cette femme, avec sa forte corpulence et son masque blanc d'un côté et noir de l'autre qui la rendait semblable à une sorcière. 


         - hahahahaha hahahahahahaha Nyafi !!!! Nyafi !!!! Im the powerful woman!!!! Hahahahaha ! Who can stand against my power !!!!haahahhaaaa


À un moment, Cathy prit peur car vue la façon dont cette femme agissait, on se serait cru être en enfer. D'ailleurs c'était l'enfer en miniature... 

         - Ma fille ! 

         - Oui, maman Nyafi ! La fille que tu m'as emmenée ici la dernière fois,  le jour où tu voulais que je soigne Carine…

         - Oui, c'est Rollande !

         - Voilà ! Na yi ! Na this bad bad girl. Elle a fait un complot avec un marabout derrière le dos de ta sœur pour la tuer. Au départ ta sœur et Rollande s'entendaient bien et avaient prévu de tuer la Natacha là. Mais à un moment, cette Rollande a piégé ta sœur. Ta sœur non plus n'était pas innocente. C'est juste que l'autre fille a été plus rusée qu'elle, avec la complicité du marabout chez qui elles allaient toutes les deux. Et tout ça pour un homme qui n'a aimé personne des deux.  Cette Rollande est très mauvaise ! Et quand je lis dans les cauris,  elle n'est pas prête à s'arrêter là, jusqu'à ce qu'elle tue cette Natacha ! Ce marabout je vais le chercher. Reviens dans deux jours et je te dirai comment te venger. 

          - Moi je vais donc en finir avec cette Rollande une bonne fois pour toutes pour que tout le monde ait la paix !

Roman écrit  par #Natacha_Victoria_Mbili

Contre vents et maré...