Chapitre 22 : Accepter de se faire accompagner.
Write by Benedictaaurellia
Orlane.
Un
peu avant midi, je quitte le cabinet pour la maison.
Je
fais une soupe de légumes pour Mélanie et un plat de pâtes alimentaires pour
Ainara. Elle aime tellement les pâtes celle-là qu’on croyait que c’est-elle qui
a des origines italiennes et non moi.
Bref,
j’apprête le tout et me rend à la clinique.
Quand
j’entre dans la chambre, je les vois riant toutes les deux et ça me fait un
baume au cœur. Je ne me suis pas trompée en faisant venir Ainara.
Elle
a ce don de mettre les gens bien.
Moi :
Holà !
Elles :
Holà !
Moi :
On dirait que c’est la pleine forme ici là !
Ainara :
Eh oui ! Ta sœur va beaucoup mieux.
Mélanie :
Je reprends du poil de la bête. Mais tu n’es pas au cours ?
Moi :
Non. Je vous apporte le déjeuner. Soupe pour toi Mélanie.
Mélanie :
Super !
Je
déballe les plats que j’ai apportés et la serre.
Ainara
se sert elle aussi et je mange avec elle.
Ainara :
Merci pour les pâtes. C’est bon comme toujours.
Moi :
Merci.
De
toute façon je ne pouvais pas te faire autre chose au risque que tu ne me
critiques.
Mélanie :
Comment ça ? Moi je la trouve bonne ta cuisine.
Moi :
Laisse ça Mel. Ainara c’est un cas. Les pâtes elle ne les aime que parce que
c’est papa qui les fait maison. Et je m’applique ensuite à suivre les recettes
de sauce de Nonna à la lettre.
Mélanie :
C’est qui Nonna ?
Moi :
La maman à papa. Nonna veut dire grand-mère en italien.
Mel :
Elle vit toujours ?
Moi :
Oui.
Mel :
Moi je n’ai pas connu mes grands-parents. J’imagine que ça doit être fun avec
eux.
Moi :
C’est le cas. En tout cas, notre Nonna est spéciale. Tu auras surement
l’occasion de la connaitre.
Après
le déjeuner, Ainara part et je reste avec Mélanie.
Moi :
J’aimerais te présenter quelqu’un.
Mélanie :
Qui ça ?
Moi :
Elle s’appelle Ruth. C’est la maman au fiancé d’Ainara. Elle est aussi une amie
à nos parents.
Mélanie :
Ok je vois. Mais pourquoi voudrais-tu me la présenter ?
Moi :
Je pense que tu as besoin d’aide. Tu as besoin de quelqu’un pour te guider, tu
as besoin de quelqu’un à qui parler, tu as besoin d’un mentor. Et il se trouve
qu’elle est un excellent coach.
Mélanie :
…
Moi :
Je sais que tu as des appréhensions. Mais discute avec elle une fois. Juste une
fois. C’est tout ce que je te demande. Si après cela tu ne trouves pas ma
suggestion importante alors je laisserai tomber.
Mélanie :
Euh je ne sais pas trop. Maman risque de ne pas être d’accord.
Moi :
Ne t’inquiète pas pour ta mère. Ruth parlera avec elle.
Mélanie :
Je lui souhaite du courage. Elle ne sait pas encore ce qui l’attend.
Moi :
Crois-moi, elle a vu plus coriace que ta mère.
Mélanie :
Pourquoi tu tiens à ce que je la vois ?
Moi :
Tu sais, à une époque, j’étais comme toi.
Mélanie :
Tu es sérieuse ?
Moi :
Très. Je te raconterai les détails un jour peut-être mais comprends juste que
j’ai eu à commettre des actes pas louables du tout et aujourd’hui encore, j’en
porte la marque. Mais, si je suis comme je suis maintenant, c’est grâce à elle.
Je n’aimerais pas te voir passer par tout ce dans quoi je suis passé.
J’aimerais que tu te ressaisisses et ce, dès maintenant.
Plus
tu attendras de le faire, plus ça prendra du temps et pire deviendra la
situation.
Et
à un moment, plus personne ne pourra t’aider.
Mélanie :
Waouh ! Je n’en reviens pas.
Moi :
Quand je te vois aujourd’hui, je pense à celle que j’étais avant. Je ne veux
pas que tu glisses la pente comme je l’ai faite. Crois-moi, le plus dur, ça a
été de remonter. C’est facile de tomber. Mais, le plus dur, c’est de se relever
et reprendre le chemin.
Il
faut que tu te reprennes en main et elle peut t’aider à le faire.
Mélanie :
Je comprends. J’accepte de parler avec elle. Suite à notre entrevue, on verra
ce qui se passera.
Moi :
Merci.
Mélanie.
Apprendre
qu’Orlane a été comme je suis me laisse un peu perplexe.
J’ai
vraiment du mal à l’imaginer en peste comme je le suis.
Quand
on la voit et la côtoie on a l’image d’une petite fille modèle. Rien ne laisse
penser qu’elle ait fait des siennes dans le passé.
Apprendre
cela me laisse quand même une lueur d’espoir parce que oui elle a raison.
Je
n’ai pas voulu en parler mais elle aussi bien que sa cousine ont su décelé ce
mal être en moi.
Je
reconnais que j’ai une attitude hautaine mais je veux changer. Le problème est
que je ne sais pas comment m’y prendre.
J’ai
vécu ainsi toute ma vie et comme on le dit, l’habitude est une seconde nature.
J’espère
que cette Ruth pourra m’aider à aller de l’avant.
Avec
de la volonté on peut tout dit-on souvent. J’ai de la volonté mais est-ce que
cela sera suffisant ?
C’est
sur cette dernière réflexion que je m’endors.
A
mon réveil, Orlane est toujours à mes côtés.
Elle
me joue sur son ordinateur un film des jumelles Olsen, une journée à New York
que je regarde en mangeant les fruits qu’elle a apportés pour le goûter.
C’est
un vieux film mais je ne le connaissais pas.
Très
drôle, je vous le recommande.
J’ai
beaucoup aimé parce qu’elle donne une belle leçon d’unité.
C’est
en fait l’histoire de deux filles jumelles qui sont exactement à l’opposé l’une
de l’autre.
La
première est tout ce qu’il y a de plus studieux et sérieux et la deuxième
exactement le contraire. Tout ce qui l’intéresse c’est la musique. Les deux ne
s’entendent pas du tout. Leur maman est décédée et elles vivent avec leur père.
Alors
que la première se rend à New York pour une audition, la seconde fugue pour
aller aussi à New-York pour aller suivre le concert d’un groupe qu’elle adule.
Cette
journée va être riche en émotions pour toutes les deux et elle finira par
ressouder les liens entre les jumelles.
J’ai
tellement rigolé que j’ai eu mal aux côtes.