Chapitre 22 : Entre sœurs

Write by Mayei

Chapitre 22 : Entre soeurs

 

...Linda...

 

Moi : tu me stresses Nath

 

Nath : moi ! Je te stresse ?

 

Moi : oui ! C’est écrit que le résultat apparaîtra dans trois minutes. Je viens tout juste de poser le test et à chaque fois que tu te penches comme ça, tu fais grandir mon anxiété.

 

Nath (levant les mains au ciel) : ok ! D’accord ! Je reste dans mon coin.

 

Je maintenais ma main sous mon menton pour soutenir ma tête. J’étais assise, le caleçon aux chevilles attendant le résultat de ce fameux test. Même si au fond j’étais persuadée du résultat, j’attendais toujours de voir ce que donnerait ce test. Le fait d’avoir Nath dans les parages n’arrangeait pas tellement. J’essaie de me creuser les méninges pour trouver le moment durant lequel il aurait su pour de test mais rien. C’est purement un sorcier. Il est là-bas dans le coin mais je vois parfaitement comment il aurait rendu son cou flexible pour atteindre de test.

 

Nath : nous ne sommes pas encore à trois minutes ?

 

Moi (levant la tête) : Nath...tu es pressé pourquoi ? Pour le positif ou pour le négatif ?

 

Nath : cela n’a pas d’importance...comme tu ne veux pas lire le test je vais le faire moi-même.

 

Je le regardais donc avancer vers le levier et tendre son bras afin de saisir le test. Pendant quelque seconde, un bref instant, j’avais cru apercevoir un sentiment de joie se dessiner sur son visage puis plus rien. Il affichait à nouveau cette mine neutre, qui ne laissait transparaître aucun état d’âme. J’étais suspendue à ses lèvres pour enfin savoir ce qu’il en était.

 

Nath : c’est positif !

 

Moi : ok

 

Nath : ok ? C’est tout ce que tu trouves à dire ?

 

Je me levais des toilettes, remontais mon caleçon et finis par me laver les mains au savon et à l’eau propre.

 

Moi : que veux-tu que je dise Nath ? Je suis enceinte. Je porte un enfant en mon sein c’est fini, la vie continue.

 

Nath : pas n’importe quel enfant, Mon enfant ! et l’avortement n’est pas une option.

 

Moi : et qui a parlé d’avortement Kalou ? À quel moment m’as-tu entendue dire que je ne voulais pas de cet enfant ?

 

Nath : comment comptes-tu faire avec ton mari ? C’est clair et net qu’il saura que l’enfant n’est pas de lui.

 

Moi : de quel mari parles-tu ?

 

Nath : tu sais que j’ai horreur du fait qu’on se paie ma tête. C’est à moi que tu poses la question ? c’est à moi que tu vas demander « quel mari » ? Tu ne sais donc plus que tu es mariée ?

 

Moi (le cœur battant) : je ne suis pas mariée Nath

 

Nath : lin...

 

Moi (le coupant) : je n’ai jamais été mariée. C’était juste un arrangement qu’il y avait entre lui et moi. Rien d’autre il ne m’a jamais épousée. Il donnait l’air d’être complètement dépassé par ce que je venais de lui dire. Comme s’il venait de recevoir un vrai coup de massue et cela me faisait tout de même peur. J’avais voulu me voiler la face peut-être, m’attacher à cette relation avec Dharan et me convaincre que seules les prouesses sexuelles de Nath m’intéressaient mais la vérité était bel et bien là. Des sentiments pour lui, j’en avais…je l’aimais. Et là en ce moment j’avais l’impression que tout se jouait.

 

Un silence de cimetière s’était abattu dans cette douche. Nath me regardait les yeux grands ouverts mais ne disait absolument rien

  

...Nathanaël...

 

Mes yeux restaient grandement ouverts lorsqu’elle me sortit cette information de grande taille, une information si importante et qui aurait pesé vraiment lourd dans la balance concernant notre relation. C’est vrai que j’avais aperçu « son mari ». Bien que ne le connaissant pas, j’avais pu faire le lien entre le nom en plus des origines. Pendant tout ce temps qu’il était resté avec cette femme à l’hôtel, je m’étais dit qu’il trompait certainement Linda ou encore que cette femme fût sa deuxième femme. Mais ce qu’elle me racontait-là était bien trop gros à avaler. C’était tellement gros que cela avait réussi à déteindre sur ma joie d’être un futur papa.

 

Moi (me frottant les yeux) : attends ! Je ne comprends pas. Es-tu en train de me dire que tu n’as jamais été mariée et que tous ces airs que tu prenais, toutes ces histoires qu’on a eues, étaient basés sur quelque chose d’artificiel ? D’inexistant ?

 

Linda : oui

 

Moi : donc tu as préféré nous faire perdre notre temps pour absolument rien ?

 

Linda : ne le prends pas sous cet angle. J’ai espéré...

 

Moi : et maintenant la mascarade n’existe plus c’est cela ?

 

Linda : c’est bel et bien fini entre lui et moi.

 

Moi : ah mais oui ! Mais oui je comprends. Je comprends maintenant pourquoi madame m’a suivi aussi facilement. C’est moi la roue de secours n’est-ce pas ? C’est fini avec « ton mari » donc tu te rabats sur Nathanaël Kalou c’est cela ?

 

Linda : ne pars pas chercher je ne sais quelle histoire. Si je ne ressentais rien pour toi, tu n’aurais même pas vu la couleur de mon dessous. Tout ce temps que j’ai passé avec Dharan, les dragueurs ne manquaient pas. Jamais je ne me suis laissée séduire par l’un d’entre eux mais toi si.

 

Moi : est-ce la vérité ce que tu dis ? Je ne sais plus ce que je dois croire venant de toi. Je ne sais plus qui tu es vraiment si, même le début de notre rencontre était basé sur du faux.

 

Linda (touchée) : je pense que je vais rentrer

 

Moi : je te dépose

 

Je n’avais pas l’intention de la garder encore cette nuit sinon j’aurais fini par lui dire tout ce qui me passait par la tête. Si j’avais horreur d’une chose c’était le mensonge. Prendre la décision en tout état de conscience, de cacher la vérité à quelqu’un. Quel que soit les motivations, je trouvais cela lâche. J’ai grandi dans un environnement hypocrite, un environnement où l’on vous aime plus pour ce que vous avez que pour ce que vous êtes. Il fallait à chaque fois redoublé de vigilance pour ne pas se laisser berner. Il fallait constamment observer pour distinguer les vrais des faux. Je crois que les sentiments que je ressentais avaient eu raison de moi et je m’étais laissé aveugler par Linda. Derrière ses aires de grande dame on ne pouvait pas imaginer que se cachait une menteuse. Si je m’en souviens bien, je crois lui avoir déjà mentionné le fait de détester le mensonge mais à ce que je vois, elle n’en avait pas fait cas. Je pense que plus rien ne sera pareil entre nous à compter d’aujourd’hui.

 

Linda (ouvrant la portière) : je vais y aller.

 

Moi (la regardant à peine) : passe une belle journée

 

A peine avait-elle refermé la portière que je démarrais en trombe. J’avais envie de me défouler, de laisser libre court à cette colère qui ne me quittait pas. En maintenant mon regard sur la route je pris mon téléphone de la bouche. Heureusement qu’il dispose de l’assistance vocale.

 

Moi : Appeler Yoann

 

Yoann c’était le fils de Maman Linda. Après la tonalité il décrocha enfin.

 

Yoann : le loup gris ?

 

Moi : c’est comment le renard roux lol

 

Yoann : je suis là…je viens de déposer une petite là.

 

Moi : pourquoi ça ne m’étonne pas ? c’est comment on ne se fait pas une virée ce soir ? je ressens le besoin de savoir si je suis toujours opérationnel là.

Yoann : oh le loup gris reprend du service ! depuis le temps que je t’attendais. Tu ne te cases plus ?

 

Moi : pardon laisse ça, n’en parlons plus.

 

Yoann : voilà que tu retrouves tes sens. Avec toutes ces filles qui ont besoin de nos services tu allais te caser ? ce serait une perte pour l’humanité lol. 

 

Moi : tu es bien fou

 

Yoann : bon laisse-moi régler la science et dès que tout est prêt, je te fais signe

 

Moi : ça marche !

 

Voilà qui était dit !

  

...violette....

 

Il y’a comme un froid parmi nous depuis ce samedi confession, comme j’aime bien l’appeler. J’ai l’impression que Linda se sent mal à l’aise et que les autres la jugent un peu. Depuis ce jour nous ne nous sommes plus réunies toutes les quatre. Et aujourd’hui j’ai eu la bonne idée d’appeler chacune pour que nous ayons une discussion comme de grandes dames, afin de tout aplanir. S’il y a des choses à dire qu’on le dise et ensuite qu’on passe l’éponge. Nous n’allions pas rester dans notre coin à jouer aux effarouchées. Notre réunion était donc prévue pour dans deux heures environ.

 

J’ai remarqué un certain changement du côté de richard. Monsieur rentre de plus en plus tôt même si c’est avec une mauvaise humeur. Bref cela ne me touche pas tellement. Je suis de moins en moins dans cette relation. J’y suis peut-être physiquement mais mentalement il n’y a plus rien à faire. Mon commerce se porte de mieux en mieux et depuis l’anniversaire du fils de monsieur Dibi, j’avais reçu plein de commandes pour d’autres anniversaires surtout les amuse-bouche si bien que j’en ai fait une partie intégrante au menu que je propose ici à la boutique. Il faut dire que les parents qui y étaient invités avaient beaucoup apprécié et c’étaient ces mêmes qui passaient les commandes. D’autres m’avaient référée à des amis ou membres de leur famille. Aujourd’hui la fille qui m’aide est absente pour la journée donc je tourne un peu partout.

 

Je posais cette bouteille de jus de passion et les assiettes d’amuse-bouche devant ces deux clients et en me tournant je tombais sur monsieur Dibi en chair et en os, debout me souriant.

 

Moi (étonnée) : monsieur Dibi ?

 

MrD : je t’ai dit que tu peux m’appeler Martin comment vas-tu violette ?

 

Moi : pas de soucis ! Mais que fais-tu là ...je suis bête. Je suis prête à prendre ta commande quand tu veux.

 

MrD (souriant) : je vais prendre du jus de gingembre et aussi les mini pizza

 

Moi : prends place je reviens tout de suite avec tout ça

 

Je sentais son regard dans mon dos si bien que j’en fus gênée. Je ne sais pas trop mais quelque chose me gênait face à monsieur Dibi, je me sentais du coup toute petit. Son image se présenta à moi alors que je remplissais son verre et une certaine honte envahit mon être tout entier. Je dû souffler avant de prendre le plateau afin de me rien renverser car mes mains tremblaient déjà. Qu’est-ce qui me mettait dans cet état ? Je ne saurais le dire. Serait-ce sa façon de me regarder ? Ou encore de me parler ? Le timbre de sa voix, si chaux et si viril ? je m’approchais vers sa table et posais ce qu’il avait demandé.

 

Moi : voilà pour toi

 

MrD : joins-toi à moi violette

 

Moi (regardant un peu partout) : euh...

 

MrD : il n’y a plus personne et je pense que c’est bientôt l’heure de la fermeture n’est-ce pas ?

 

Il n’avait pas tort ! Le rejoindre mais pour se dire quoi en fait ? Quelle conversation pourrai-je tenir avec lui ? Cela se voit qu’il est très bien avancé intellectuellement alors que moi, comme aimait bien le dire Richard, je n’ai même pas le baccalauréat. Je pris mon courage et m’assis tranquillement face à lui. Il me sourit et pris une gorgée de jus qu’il apprécia en me faisant des compliments par rapport au goût. Il n’était pas avare en compliments à ce que je voyais et cela changeait des reproches que Richard passait tout son temps à me faire du coup j’appréciais vraiment même s’il ne s’agissait que des jus.

 

MrD : penses tu ouvrir une seconde location pour élargir ton business ?

 

Moi : je n’y avais jamais pensé. Bien que ce soit une très bonne idée, je ne pense pas que cela se fera dans l’immédiat. Je ne pourrai pas être dans les deux lieux en même temps, faut trouver une personne de confiance sans oublier que ça ajoute plus de dépenses avec le loyer et l’électricité. Enfin j’y penserai

 

MrD : croyez-moi cela en vaut largement le coup. Je pense même qu’il faudrait que tu aies trois locations. Tu vois tu as déjà une ici à cocody, ce qui veut dire que toute la zone viendra dans ce lieu précis. Toute la zone je veux dire, Angré, Riviera enfin tu me comprends. Essaie d’avoir une autre boutique dans la zone de Marcory, qui alimentera Koumassi, zone 4 et le reste. Et enfin Yopougon puisqu’à elle toute seule cette commune représente une vraie population. Tu verras que tu auras encore plus de clients. Ainsi ceux de Marcory qui aimeraient goûter à tes jus par exemple, n’auront pas à devoir faire tout le trajet jusqu’ici. Crois-moi, si j’habitais à Marcory je n’aurais pas pris la peine de dépenser une fortune dans le transport pour juste m’abreuver aussi bon que soient tes jus. Tu me suis ?

 

Moi : tout à fait !

 

MrD : excuse-moi si je t’embrouille avec tout ça mais c’est ce que je fais dans la vie (souriant) j’examine les opportunités d’investissement et nous offrons même des prêts pour des entreprises qui démarrent.

 

Il avait appuyé sur sa dernière phrase en me fixant fortement. Je savais qu’il faisait allusion au fait que je pourrais avoir recours à ce prêt pour agrandir mon affaire mais était-ce le moment de grandir ? Ne devrai-je pas attendre d’être bien installée avant de me lancer dans quoi que ce soit ? Il est vrai que Salomé recevait des messages des potentiels clients d’autres communes demandant si nous avions des boutiques dans leurs localités. Mais c’était trop risqué. Qu’allais-je même présenter pour fournir le dossier pour l’acquisition du prêt ? quelle garantie allais-je leur présenter ?

 

Moi : Ne vous excusez pas. Vous avez exposé là un très bon point. Je vais y réfléchir et voir ce qu’il y’a à faire.

 

MrD : dans ce cas (fouillant dans sa poche) je vous remets ma carte. As-tu un stylo s’il te plait ?

 

Je me pressais de prendre l’un des stylos qui trainaient et il inscrivit sur sa carte son numéro personnel. Il insista sur le fait que je ne devais pas hésiter une seconde à le joindre sur ce numéro précis. Arriva le moment où il prit congé. Ce moment coïncida avec Nancy qui qui rentrait. Il fallait toujours que celle-là arrive à ce genre de moments lol. Elle le salua et attendit que je revienne après avoir raccompagné monsieur Dibi.

 

Nancy : ce n’est pas le tonton de la dernière fois là ?

 

Moi : tu aimes trop les histoires, attends seulement que je m’asseyes ou bien ?

 

Nancy : moi j’ai dit ici que le tonton là te regarde avec les yeux doux tu fais comme si tu ne vois pas. En tout cas je le veux comme parrain de mon futur enfant si jamais j’en ai un

 

Moi : ne dis pas de sottises ! Tu en auras forcément.

 

Linda et Salomé arrivaient enfin. Après les salutations d’usage j’interviens

 

Moi : si j’ai demandé qu’on se rencontre aujourd’hui c’est pour mettre fin à ce froid qui ne dit pas son nom mais qui existe quand même. Les filles je pensais que nous étions plus soudées que ça. Je pensais que c’était bien plus qu’un lien d’amitié et que nous étions en train de développer un lien de famille. Vous savez ce qui se passe dans les bonnes familles ? Lorsqu’il y’a des problèmes, lorsqu’il y’a des ressentis, on s’assoit comme des grands et on en parle. Quand je dis parler, ce n’est pas pour garder encore dans son cœur mais une fois qu’on met le pied dehors tout es oublié et on repart de plus bel. Personnellement je n’ai rien à reprocher à Linda. Je l’ai connue et si elle a jugé bon de ne pas me faire part de ce côté-là de sa vie elle en avait les raisons. Nous ne sommes pas parfaites nous avons toutes nos défauts alors sous quel droit vais-je me permettre de juger sa vie ? (Me tournant vers Linda) comme je l’ai dit plus haut, tu es ma sœur, même plus sur mes sœurs biologiques et je t’aime vraiment. Tu as commis une bêtise, ça arrive à tout le monde. L’important est de reconnaître sa bêtise et ça je sais que tu je fais. Relève foi, bombe fièrement ta poitrine et avances.

 

Linda : merci violette.

 

Moi : de rien ma chérie, si une veut ajouter sur leur chose, je micro est tendu

 

Salomé : moi je n’ai rien à ajouter je crois que tu as tout dit. Personne n’est parfait

 

Moi : bien et toi Nancy

 

Nancy : pour dire vrai (se raclant la gorge) je me suis mise dans les chaussures de la femme du monsieur. Tu savais Linda...tu savais très bien que le monsieur était marié mais cela ne t’a pas empêchée de lui proposer d’être sa femme ici à Abidjan. Je ne dis pas que la faute te revient entièrement car lui aussi y est pour quelque chose quand on est marié on ne cherche pas à séduire une innocente qui n’a rien demandé, la rendre accroc et ensuite tout faire exploser. Je pense que même toi à la place de la femme du monsieur tu n’allais pas être contente. Il est inutile de jeter la pierre encore. Tout est dit et je n’ai absolument rien contre toi. Tu es ma sœur et c’est ce qui importe.

 

Linda : je vous ai écouté les filles et ai bien compris tout ce que vous avez dit. Je compte tout de même m’excuser de vous avoir entraîner dans mon mensonge. J’aurais dû vous dire la vérité dès le début mais vous savez comment se passe ce cercle vicieux de mensonges. Une fois qu’il est commencé difficile d’arrêter. Ce qui est (voix brisée) sur C’est bel et bien fini avec Dharan et...

 

Elle ne put finir sa phrase car madame venait d’éclater en sanglot. Décidément à chaque fois que nous nous rencontrons, l’une doit pleurer. J’ai déjà pleuré, Nancy de même, maintenant c’est Linda il ne reste plus que Salomé. Je pris des mouchoirs que je lui tendis alors que les autres lui parlaient document.

 

Nancy : c’est toujours dur une rupture...vous aviez duré ensemble tout de même

 

Linda (disant non de la tête)

 

Salomé : mais pourquoi pleures-tu alors ? Tu pleures de joie ?

 

Linda (non de la tête)

 

Moi : bon calme toi et parle nous

 

Linda (les yeux remplis de larmes) : je...je suis enceinte

 

Nancy (la main sur la tête) : ah les hommes sont vraiment mauvais ! depuis tout ce temps, il ne t’a pas mise enceinte c’est maintenant où il part là qu’il te laisse un cadeau ?

 

Linda : ce n’est pas lui

 

A cet instant nous posions, comme d’un accord commun, nos regards sur elle.

 

Linda : l’enfant est de Monsieur Kalou

 

Salomé (sautant de sa chaise) : yes ! Yes ! C’est un bété ou pas ? C’est mon frère ça ! Nous ne sommes pas là pour nous amuser. On frappe très mal.

 

Je failli exalter de rire et Nancy aussi mais la mine de Linda était bien trop triste pour que nous le fassions. D’ailleurs, Salomé se tue immédiatement. On savait qu’il y avait encore quelque chose qui clochait.

 

Moi : il y a un problème ?

 

Linda (pleurant) : je...je l’aime mais lui il ne veut plus de moi. Il dit ne plus pouvoir me faire confiance.

 

Nancy : eh ben il a menti, il prendra et la mère et l’enfant.

 

Salomé : on va s’occuper de ça très vite même, sèche tes larmes.

 

Nancy : on va s’occuper de ça très vite vraiment...donne-moi le temps de revenir avec un plan d’attaque.

 

Moi (riant) : je veux bien voir ça moi

 

...amandine Gnahoré...

 

C’est moi la servante dans cette maison. Quand il faut nettoyer c’est moi ! Quand il faut préparer c’est encore moi. Si c’est pour faire de moi sa servante qu’elle a déménagé dans cette nouvelle maison, il serait préférable qu’elle me renvoie là où elle m’a prise. Après elle s’étonne que je rentre tard de l’école. Si c’est là-bas que je me sens à l’aise c’est normal sur je traine les pas avant de rentrer. Et la (regardant l’heure) il est 19 heures, je viens de finir la nourriture car madame m’avait appelée à seize heures disant « je vais rentrer tard, s’il te plaît tu peux faire à manger pour tout le monde ? » que voulait-elle que je lui réponde ? Je suis chez elle ! C’est elle qui s’occupe de me nourrir et bien plus donc je ne peux faire la forte tête à moins d’avoir une source sûre sur laquelle je peux compter. En parlant de source, j’ai fait la rencontre d’un jeune qui passait en voiture devant l’école. Il s’était arrêté pour prendre mon numéro mais depuis plus rien. Il n’avait fait aucun signe de vie et moi non plus je n’avais pas son numéro. Je devais donc attendre patiemment qu’il se décide.

 

Cling

 

Même la porte je dois aussi m’en occuper !

 

Cling

 

Moi (criant) : j’arrive ...c’est qui ?

 

« Maxime »

 

J’ouvris timidement la porte et le laissais rentrer.

 

Maxime : bonsoir amandine, ta sœur est là ?

 

Moi : non mais elle a dit qu’elle ne tardera pas. Tu peux t’asseoir au salon. Elle ne tardera pas je t’assure.

 

Maxime : ok je vais attendre au salon. Depuis j’essaie de la joindre mais ça ne passe pas.

 

Moi : je t’apporte que les chose à boire pendant que tu patientes ?

 

Maxime : de l’eau ça ira

 

Je filais à la cuisine. Je tirais sur mon t-shirt pour laisser entrevoir ma poitrine et pris dans mes mains le plateau dans lequel se trouvaient la bouteille d’eau et le verre. Je m’approchais de lui considérablement sans toutefois le toucher. Je me baissais avec minutie pour qu’il ait une vue parfaite sur mes seins que j’avais délibérément exhibés de la sorte. Je sentais son regard sur moi alors que je feignais d’être absorbée pas cette tâche qui était de renverser l’eau de la bouteille dans le verre. De façon sensuelle je lui tendis le verre.

 

Maxime (se raclant la gorge) : merci !

 

Il descendit le verre d’eau d’une traite, j’en fus surprise

 

Moi : je te ressers un autre verre

 

Maxime : oui s’il te plaît

 

Je répétais la même scène puis débarrassais la table.

 

Moi : je vais prendre une douche je reviens

 

Maxime : ok (prenant la télécommande) je vais voir ce qu’il y’a à la télé

 

Je le laissais donc et me précipitais sous la douche. À vrai dire ma douche n’était même pas prévue pour maintenant. Il me fallait ce pendant saisir la chance. Lorsque je quittais Daloa maman m’avait dit de faire absolument tout pour que Maxime me revienne. Ce n’est pas lui qui met Salomé à l’aise car d’après elle, le mannequinat est son métier donc si je prends maxime pour qu’il me mette à l’aise ainsi que le reste de ma famille ça fait quoi ?

 

La nuit que j’avais passé dehors, la veille de l’enterrement de papa, mon corps avait été sérieusement travaillé. Mais je devais tout faire pour avoir des rapports avec lui ainsi il serait à moi entièrement. J’arriverais à faire de lui ce que je voudrais. L’occasion ne s’était pas présentée avant Aujourd’hui. Elle ne le quittait jamais, toujours scotchée à lui comme une femme à son sac à main surtout lorsque ce sac est de marque. Ici maxime est vraiment de marque. La différence d’âge entre nous est grande mais n’a-t-on jamais vu ça ?

 

Après ma douche je pris le temps de m’enduire le corps de ma crème habituelle. Et aussi de me parfumer. Heureusement que j’avais déjà fini de préparer lorsqu’il arrivait. Je choisis parmi mes serviettes, celle qui était la plus courte, celle qui difficilement me faisait le tour du corps et couvrait mes grosses fesses. C’est sûre que je n’allais pas passer inaperçue. S’il restait inébranlable face à un corps comme le mien, c’est sûr qu’il est puceau.

 

Je sortis de la chambre en trombe, me présentant devant lui.

 

Moi : tu as besoin de quelque chose maxime ?

 

Maxime (me regardant) : euh...non... (se raclant la gorge) je n’ai besoin de rien

 

Moi : oh j’ai cru entendre mon prénom. Je me suis dit que tu me demandais

 

Maxime (me regardant de la tête aux pieds) : non...je n’ai pas appelé ton prénom

 

Pendant un court instant nos regards s’accrochaient. Je lisais le désir dans ses yeux. Je l’avais dit, il ne pouvait guère rester indiffèrent face à un corps comme le mien. C’est de ça dont tu as besoin papa et non le corps maigre de Salomé. Je savais que je créais en lui l’envie surtout lorsque je fis semblant de ramasser je ne sais quoi au sol. Mes fesses étaient complément sous ses yeux et n’ayant aucun dessous mon sexe aussi se montrait. C’était clair là n’est-ce pas ? Il y avait-il une autre explication.

 

Maxime (un ton suppliant) : amandine...

 

Moi : oui Maxime ?

 

L’atmosphère était chargée en électricité

 

« AMANDINE ! »

 

Moi (sursautant) : Georges !

 

Maxime (balbutiant) : je...je vais rentrer...si ta sœur arrive dis-lui que je suis passé et que je l’ai manqué.

 

Il s’en alla sans attendre que je lui dise quoi que ce soit. Il dépassa Georges qui se tenait debout les point formés. Merde ! J’avais oublié que chacun avait sa clé ici et qu’il pouvait venir à tout moment. Ça allait encore être une occasion, si maman avait été là, de me traiter d’idiote.

 

Georges : c’était quoi ça amandine ?

 

Moi (m’en allant) : tchrrr comme quoi ?

 

Il s’empressa de me rattraper et de me retenir par le poignet.

 

Moi (me débattant) : laisse-moi, tu me fais mal Georges

 

Georges : c’était quoi ça ? C’est le copain de Salomé que tu veux maintenant ? Tu oublies que c’est elle qui s’occupe de toi ?

 

Moi : laisse-moi ! Je ne sais pas de quoi tu parles, laisse-moi Georges.

 

George : je te laisse amandine mais crois-moi que la prochaine fois que je vois une scène pareille je vais tout raconter à notre sœur.

 

Il me laissa en plan là et s’en alla dans sa chambre. « Je vais raconter, je vais raconter » son visage on dirait je vais raconter. Comme c’est son rôle dans cette maison c’est bien. Espèce de perroquet. Je m’enfermais dans ma chambre à double tour. Je sais que j’ai semé l’envie chez Maxime. Il reviendra sûrement pour approfondir la chose. Si George n’était pas rentré comme on rentre dans un moulin, j’étais sûrement en train de gémir de plaisir. En plus ça faisait longtemps que je n’avais pas reçu ma ration. Avec mon petit ami à Daloa nous étions très actifs, nous pouvions le faire tous les jours de la semaine sans être fatigué. Demain est un autre jour nous verrons bien ce qui se passera entre maxime et moi. Que Salomé se tienne bien parce que bientôt cet homme n’aura d’yeux que pour moi uniquement.

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