Chapitre 23
Write by Benedictaaurellia
Deux mois plus tard.
Paris.
Edmund
Nous sommes en décembre en actuellement. Avant, c’est un mois que je détestais. Je détestais ces périodes de fêtes parce que, je me sentais seul, jamais entouré. C’est la période par excellence ou les familles se réunissent, et passent du bon temps ensemble. Je n’avais personne autre que ma mère et comme vous le savez déjà, ce n’est pas le modèle de mère idéal.
Aujourd’hui, c’est un mois que j’aime. Quand j’ai connu Paul et Ruth, c’est là ce mois a commencé à avoir son sens pour moi. Je le passais toujours avec eux. On a ainsi passé de bons moments ici. Aujourd’hui, je suis encore plus content parce que je suis avec la femme de ma vie et j’ai une nouvelle famille. Je suis bien entouré et c’est ce que j’ai toujours voulu. Je descends à Lomé pour les fêtes. J’aurai du descendre plus tôt mais, le trop plein de travail m’a eu.
Hmm !
Paul et Ruth.
Ces deux-là m’ont eu. Ils ne parlent même plus de revenir ici. Je soupire.
On dirait qu’ils ne pensent plus à revenir en France. Ils passent leur temps à jouer aux amoureux à Lomé. Que dis-je ? c’est plutôt dans tout le Togo.
Paul m’a relégué tous ses dossiers du cabinet. Quand j’y ajoute les miens, ça fait quasiment une tonne. Je ne sais même pas où donner de la tête parfois. J’ai même deux assistants en ce moment mais, c’est toujours aussi compliqué. Quoiqu’il en soit, j’ai décidé de prendre un congé pour les fêtes. Les dossiers attendront. Ma chérie non.
Elle me boude depuis un moment. Pour cause ? On n’arrive pas à se mettre la main dessus. Quand elle m’appelle, je ne suis pas disponible et quand je l’appelle, pareil. Elle voyage aussi beaucoup ces temps-ci.
Avec le décalage horaire, ce n’est vraiment pas évident de se joindre, surtout avec nos programmes hyper chargés. Elle est tout autant occupée que moi.
Nous avons tous les deux trouvé un exutoire pour ne pas nous laisser submerger par l’absence l’un de l’autre et c’est le travail. Notre relation en pâtit et c’est pour tout ça qu’il faut que je rentre. Elle aussi doit être au pays à ce moment du coup, ça nous facilite les choses. On fera le plein d’amour !
Ce n’est vraiment pas facile de vivre une relation à distance. Je souffre d’être loin d’elle. Nous avons beau passé plusieurs heures au téléphone matins et soirs mais, ce n’est pas suffisant. Je suis très tactile et ça me manque de la toucher, de la sentir dans les bras, de l’embrasser. Je stoppe là mes pensées avant qu’elles n’aillent plus loin. Nous nous sommes promis la chasteté jusqu’au mariage et je compte bien m’y tenir. Du coup, j’évite tout ce qui peut m’entrainer à faillir à ma promesse.
Bon il faut que je me replonge dans mes dossiers. Je dois justifier le salaire exorbitant que je reçois et aussi dégager le terrain pour les deux semaines de congé que je compte prendre.
Ainara
Votre Edmund là, il m’énerve, il m’énerve. Ces derniers temps, je n’arrive pas à le joindre et il me dit qu’il ne fait pas exprès.
Bon j’avoue que c’est aussi un peu ma faute. Mais, c’est le boulot. Je n’y puis rien. Je soupire.
La seconde d’après, je souri. Pourquoi ?
Je pense à Orlane. Elle déteste quand je soupire. J’ai besoin de me défouler sur quelqu’un. Je l’appelle et elle décroche après plusieurs sonneries.
Orlane (d’une voix endormie) : Je vais te tuer, Nara. Je vais te tuer.
Je me mets à rire. Je savais qu’elle allait me dérider.
Moi : Bonjour ma cousine préférée. Comment vas-tu ?
Elle : Laisse-moi. Tu m’entends ? Laisse-moi. On ne peut plus dormir en paix. Vivement que ton chéri revienne. J’en ai marre d’être ton souffre-douleur.
Moi : Mais qu’est-ce que tu me racontes ? J’appelle juste pour avoir de tes nouvelles.
Elle : Va dire ça à mon chien. Tu appelles pour avoir de mes nouvelles deux fois par nuit depuis deux semaines ? Toi-même tu n’es pas fatigué de moi ?
Moi : Aka ! Comment je vais être fatiguée de toi ? Toi et moi c’est jusqu’à la gare !
Elle : Eh ! Mme TOMETI. Pardon, descends-moi là. Appelle ton homme et laisse-moi dormir. J’ai des examens moi !
Moi : Et nous savons toutes les deux que tu n’as pas besoin d’étudier pour réussir… je ne suis pas encore Mme TOMETI.
Elle : J’ai quand même besoin de mes nuits de sommeil. Pourquoi tu fais semblant ? Nous tous nous savons que vous allez finir par vous marier. J’attends la date seulement pour commencer les préparatifs.
Moi : Je n’ai personne d’autre à qui parler. Tu sais que les mamans dorment. S’il te plait !
Elle : Et c’est moi qui ne dois pas dormir n’est-ce pas ?
Moi : Nous savons toutes les deux que tu ne dors pas plus de deux ou trois heures par nuit. Et tu as déjà fait ta ration.
Elle : Je vois que tu as tous les arguments.
Moi : Je plaide coupable !
Elle : Ton gars-là, il déteint sérieusement sur toi. Alors dis-moi, quel est le problème cette fois ci ?
Moi : Je n’arrive toujours pas à le joindre. Je n’en peux plus de ne pas avoir de ses nouvelles. C’est vrai que nous avons des emplois de temps chargés mais, c’est difficile. Sa voix me manque. Ce n’est pas la distance le problème. On gère. Mais, c’est le fait qu’on n’arrive pas à se parler. C’est frustrant. Je me sens coupable aussi puisqu’avec tous mes voyages là, le décalage horaire n’aide pas. Je pense même aller à Paris pour les fêtes pour rester avec lui. Pour une fois, je pense fêter sans la famille.
Elle : Je te comprend, tu sais. D’abord, tu vas te reprendre. Je sens de la tristesse dans ta voix et je veux que tu m’effaces ça. Allez ! Quoi ! C’est quand même toi là ! Allez ! Fais-moi un sourire ! Et passe en mode vidéo que je puisse voir ton visage.
Je m’exécute et lui fais un sourire timide.
Elle : Hm Tu refuses de sourire hein. Mais si c’était ton Ed là, je suis sûre que ton sourire allait atteindre tes oreilles.
Là, je ris franchement. Elle enchaine plusieurs blagues et je ris tellement j’ai failli me faire pipi dessus.
Moi : Orly ! Ça suffit. Tu m’as eu. J’ai mal aux côtes. Pipi me chauffe même.
Elle : OOh ! Ce n’est pas pour ça que tu m’as appelé ? Au lieu d’être amoureuse de moi, tu es parti chercher la grosse tête d’Edmund là ! Voilà, c’est ça ma vengeance.
Elle n’arrête pas. Elle continue de me faire rire. J’abandonne le téléphone pour me rendre aux toilettes et reviens quelques minutes après.
Moi : Je dis, ce n’est pas toi qui ne voulait pas parler ? Voilà maintenant tu es lancé et on n’arrive plus à t’arrêter.
Elle : Je dis, tu me provoques non ?
Moi : Non princesse.
Elle : Tu as intérêt. Sinon, toi-même tu me connais.
Nous bavardons gaiement encore pendant quelques minutes et je raccroche toute souriante. Je repense à la dernière phrase d’Orlane.
Elle : Ecoute sis, tu n’as pas à t’en vouloir, ni à lui en vouloir. Tu fais ton boulot et lui le sien. Vous devez vous y faire. Ce n’est que le début alors soit forte. Essayer de trouver un créneau pour discuter tous les deux. Je suis sure que cette situation ne lui plait pas non plus. Essayer de trouver un compromis. S’il faut que tu ailles le rejoindre pour les fêtes, vas-y. Ben sûr tu nous manqueras mais on fera avec. Les parents seront d’accord avec toi. Vous avez besoin de parler, de communiquer. Sans cela, votre couple est voué à l’échec.
C’est la voix même de la sagesse.
Je suis résolue à l’appeler aujourd’hui. Actuellement, je suis à Singapour. Comme je l’ai dit plus tôt, je bouge beaucoup ces temps-ci. Je fais un calcul rapide pour voir quelle heure il est à Paris. Il est quasiment midi ici. Nous avons sept heures d’avance sur Paris. Il doit être quasiment 5h là-bas. Je lance l’appel vers le numéro d’Edmund. Espérons qu’il ne dorme pas. Il décroche à la deuxième sonnerie.
Je lance un soupir de soulagement.
Lui : Eh ! Prunelle ! Qu’as-tu ? Pourquoi ce soupir sort-il de ta si jolie petite bouche ?
Moi : Je suis juste soulagée de t’avoir au bout du fil. Je craignais que tu ne dormes.
Lui : Je suis réveillé depuis un moment. Je bossais sur un dossier. Je pensais même à t’appeler. Il est bientôt midi chez toi. Je voulais te tenir compagnie pendant ton déjeuner.
Moi : Nous sommes vraiment connectés.
Lui : Tu en doutais ?
Moi : non, j’en ai juste encore la confirmation.
Lui : Tu me manques prunelle.
Moi : Tu me manques aussi.
Lui : Je suis vraiment désolé de ne pas être assez disponible ces temps-ci. Je croule vraiment sous le travail.
Moi : T’inquiète. Je comprends. C’est aussi un peu ma faute. Je bouge beaucoup.
Lui : Je sais mais, ce n’est pas ta faute. C’est le travail qui demande cela. Je vais m’organiser d’accord ? Revoir mon emploi du temps et tout pour qu’on puisse se parler comme avant.
Moi : Je ferai aussi des efforts. Ça me manque nos discussions.
Lui : Moi aussi. Alors, raconte comment ça se passe là-bas ?
Moi : Bof, tu sais, ce sont les mêmes choses. Je n’aurai pas dû me déplacer mais bon. Le client est roi. Tu imagines que le projet que je lui ai présenté à Lomé c’est typiquement la même chose qu’il voulait me faire voir ici.
Lui : Vraiment ?
Moi : Je t’assure. Finalement je me demande s’il n’a pas une idée derrière la tête.
Pour la petite histoire, notre boite a signé un partenariat avec une grosse pointure de l’industrie asiatique. Ils sont dans presque tous les domaines. Des chaines hôtelières en passant par des centres commerciaux, des hôpitaux, et j’en passe. Actuellement, ils veulent construire et ouvrir un hôtel à Lomé. Et ce ne sera que le début. Ils ouvriront ensuite des centre commerciaux, des hôpitaux et autres. J’ai conçu pour eux, le plan d’un complexe hôtelier qui reflète un peu les autres hôtels qu’ils ont un peu partout dans le monde. J’avais ajouté une touche togolaise à l’ensemble. Mais le Mr ne semblait pas content. Il voulait que je vienne à ici, à Singapour visiter l’un de leur complexe hôtelier pour m’imprégner de l’ambiance afin de le retranscrire sur mon plan. Je suis ici depuis hier et ce que je vois n’est guère différent de ce que je lui ai proposé. Bien sûr il y a quelques éléments qui diffèrent mais, l’esprit y est. Je compte d’ailleurs aller déjeuner avec lui ce midi pour que nous mettions cela au clair.
Lui : Ne tire pas de conclusion hâtive. Tu en as déjà parlé avec lui ?
Moi : Non, je compte le faire ce midi au tour d’un déjeuner. J’ai déjà pris RDV.
Lui : Attends donc de discuter avec lui. D’accord prunelle ?
Moi : oui chef ! Si tout se passe bien, je pense rentrer à Lomé ce soir.
Lui : Tiens-moi au courant.
Moi : Sans faute. Alors, sur quoi travailles-tu ?
Nous passons les minutes suivantes à discuter de son dossier et évidemment, il me fait rire avec ses blagues. Ce n’est qu’à quelques minutes de l’heure de mon RDV que nous raccrochons. Dire que je suis contente est un euphémisme. Je suis aux anges. Aux archanges même. Lol ! C’est toute souriante que je me dirige vers le restaurant de l’hôtel où je dois retrouver le Mr LIU-YANG.