Chapitre 24
Write by Benedictaaurellia
Lomé.
Ruth.
Je suis particulièrement contente aujourd’hui. C’est dans la bonne humeur que je me lève, fais mon lit et me dirige vers ma salle de bain pour prendre une bonne douche. Je chantonne gaiement en effectuant tout ça. Je suis en train de m’habiller quand Paul entre dans la chambre.
Moi : Eh ! Bonjour chéri. Comment vas-tu ?
Venant m’embrasser.
Paul : Bonjour ma reine. Je vais bien. Tu rayonnes ce matin.
Moi : Comment ne pas rayonner avec tout ce que tu fais pour que ce soit le cas ? Cette nuit a été magique…
Paul : Plus que les autres ?
Moi : Je ne peux pas comparer. Tu innoves toujours, les sensations sont encore nouvelles à chaque fois. Malgré toutes ses années, je découvre encore des nouvelles choses sur ce plan avec toi.
Paul : Ne me jette pas toutes les fleurs. Toi aussi tu n’es pas en reste. Le jeu de reins que tu m’as sorti cette nuit, vraiment… Vaut mieux que je n’en parle pas. Nous risquons de ne pas sortir de la chambre aujourd’hui…
Moi (avec un sourire malicieux) : Tu deviens pervers hein toi !
Paul : Comment ne pas l’être avec une femme comme toi ? Tu me rends fou.
Tout en parlant il m’embrasse encore.
Et oui ! Il n’y a pas de tabous entre nous. Nous prenons plaisir à discuter de nos moments intimes. C’est comme ça que nous rectifions le tir si le besoin se fait sentir.
Toujours la communication et sur tous les plans. Le plan sexuel n’est pas à mettre de côté. C’est un aspect très important dans un couple. L’épanouissement des deux conjoints dépend aussi de cet aspect. Alors, avis aux couples. Couples mariés hein ! Je précise.
Moi (me dégageant de son étreinte) : Chéri ça suffit. On aura tout le temps pour ça ce soir. Je te réserve une surprise.
Paul (les yeux brillant) : Vraiment ?
Moi : Je te promets.
Paul : D’accord. Allons-y alors. Au fait, Ma Ahouefa te cherchais. Elle se demande quand nous allons prendre la route. C’est pour ça que je suis monté te chercher.
Moi : ah bon ? Et tu voulais en profiter pour faire des choses pas nettes ? La dame allait nous attendre fatigué !
Paul : ce n’est pas ma faute si je n’arrive pas à te résister.
Moi : hm flatteur va ! Allez viens, allons la voir.
Nous descendons retrouver Ma au rez-de-chaussée. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble avant de prendre la route pour Tsévié.
Vous vous demandez surement comment va Ma Ahouefa. Ben, elle va mieux. Pas encore totalement rétablie mais, elle est sur la bonne voie. Un petit retour en arrière s’impose pour que vous compreniez.
Le lendemain des analyses, le verdict tombait. Ma a la tuberculose. C’est normal que dans le centre de santé où elle était, ils n’avaient pas pu découvrir cela. Détecter cette maladie nécessite des analyses poussées et des radios. Dans les centres de santé, souvent, ils ne se limitent qu’analyses de base telles que le palu.
Les analyses de Ma ont donc révélées qu’elle souffre d’une tuberculose pulmonaire.
Les radios elles, montraient un nodule dans son poumon droit.
Pour la petite histoire, la tuberculose est-une maladie infectieuse causée par la bactérie Myobacterium tuberculosis. Elle se manifeste par la toux, une fièvre, un amaigrissement. Toutefois, ces symptômes sont variables. Elle est contagieuse arrive en tête des causes de mortalité d’origine infectieuse à l’échelle mondiale. Elle est certes curable mais souvent, le problème de l’accès au diagnostic et au traitement se pose. C’est bien ce qui est arrivé à Ruth. N’eut-été notre intervention à Paul et moi, elle allait mourir sans que personne ne s’en doute. C’est souvent le problème qui se pose dans nos pays africains. La santé est un luxe dont ne peut bénéficier le plus pauvre. Ces derniers n’ont souvent pas les moyens de se soigner dans les cliniques et les hôpitaux publics ne donnent pas souvent satisfaction. Si ce ne sont pas les grèves incessantes du personnel, ce sont les équipements qui font défaut et j’en passe. Seules les cliniques privées sont efficaces. Malheureusement, le citoyen lambda n’y a pas accès.
Le traitement de cette maladie est un long processus. Il se fait généralement sur six mois. Ma se remets donc tout doucement.
La tuberculose étant contagieuse, nous avons vite fait de faire des campagnes de sensibilisation, de dépistage et organiser des séances de vaccination dans toute la ville. Paul et moi nous nous sommes fait aider par les femmes de Renaissance. La population a répondue présente aux différents RDV et est venue en masse. Nous avons aussi eu plusieurs appuis financiers comme techniques, par des relations de Paul et grâce à Dieu, tout c’est bien passé.
Inutile de vous préciser que durant toute cette période, nous n’avons pas cessé de faire la navette entre Tsévié et ici. Depuis lors, nous n’avons pas pu aller dans la maison de mes parents. Avec la découverte de l’état de santé de Ma, nous nous sommes plutôt attelés à l’aider elle. Ensuite, nous avons eu cette idée de sensibilisation. Suite à cela, il fallait tout organiser et personne n’a plus eu la tête à ça. Nous avons fini les sensibilisations il y a deux jours. Donc, c’est aujourd’hui enfin que nous allons découvrir disons plutôt redécouvrir la maison. Il y a quelques mois, je paniquais rien qu’à l’idée d’y aller. Mais aujourd’hui, je suis plutôt excitée et impatiente.
A peine Paul ouvre la porte d’entrée de la maison, quand nous arrivons, que je m’y engouffre.
Rien n’a changé. Tout est resté pareil. Je sens des larmes perler à mes yeux. Comme par magie, Paul apparait soudain à mes côtés et me prends dans ses bras. Il me réconforte. Je me reprends quelques minutes plus tard et parcours les pièces de la maison. La douleur est aussi vive qu’il y a des années. Je ressens encore la douleur de la perte de mes parents comme si c’est aujourd’hui.
Sur les murs, je revois nos diverses photos, des photos immortalisant nos moments en famille ou en solo. Chaque photo avait son histoire. Je vois celle ou Paul avait demandé ma main. Il est à genoux, à mes pieds et tiens l’écrin de la bague ouverte devant moi attendant ma réponse.
Il m’avait fait sa demande lors d’un diner que mes parents avaient organisé pour leur anniversaire de mariage. Un peintre avait immortalisé le moment sur une toile.
Sur une autre, on pouvait me voir entourée de mes parents, celle-là fut prise lors d’un de mes anniversaires.
Quand je me tourne enfin vers Paul, je le vois en train de fixer un portrait de ma mère en fronçant les sourcils. Je m’approche de lui et veut lui demander ce qui cloche quand il secoue la tête et s’éloigne du portrait. Je le vois sortir son portable, pianoter quelque chose et le porter à l’oreille en sortant de la maison. Son air inquiet ne me dit rien qui vaille. Il m’expliquera surement tout après. Je continue la visite de la maison avec Ma.
Quelques minutes plus tard, je le vois revenir, la mine toujours renfrognée. Je vais vers lui.
Moi : ça va ?
Paul : J’ai connu des jours meilleurs.
Moi : Quel est le souci ?
Paul : Je préfère ne pas t’en parler pour le moment. Disons que j’ai des doutes sur quelque chose et je préfère avoir la confirmation avant de t’en parler. Je ne veux pas que tu te fasses des films.
Là, il m’intrigue. Mais, je ne m’en formalise pas. Il m’en parlera quand il sera prêt.
Il me demande ensuite.
Lui : Est-ce que tu penses que tu pourrais retrouver des photos de tes grands-parents maternels ?
Moi : Je ne sais pas. Je pourrai chercher. Je vais voir avec Nana aussi.
Lui : Fais donc comme ça. Dis-moi quand tu les auras trouvés. Tu veux rester ici ou aller à Renaissance ? J’ai une course urgente à aller faire en ville. Je reviens d’ici deux heures à peu près.
Moi : Je reste ici avec Ma. Tu me fais des mystères. Mais t’inquiètes. J’attendrai que tu en parles.
Lui (me faisant un bisou sur le front) : Merci de me faire confiance. Je reviens vite. A toute à l’heure.
Moi : à toute à l’heure.