Chapitre 23

Write by EdnaYamba

      


Aaron MEVIANE

Sorti de la douche, mon jogging et mon torse dévêtu, je regarde l’enveloppe kaki que j’ai eue de mon ami des Renseignements.

Deux semaines c’est le temps que ça lui a pris pour m’avoir des informations que je lui ai demandé. C’est également le temps que ça m’a valu pour tenir Tia éloignée. Et ça n’a pas été facile.  J’ai dû la mettre sur liste noire en priant qu’elle ne vienne pas au commissariat pour assouvir sa curiosité.

J’ouvre l’enveloppe. Je parcours les informations liées à Raïssa MAVOUNGOU.

Le profil dressé ne correspond aucunement à celui de la femme distinguée que j’ai interrogé.

Elle est issue d’une famille défavorisée, elle a vécu dans un des quartiers sous intégré de la ville.

Jusque-là, il n’y a rien d’étonnant n’importe qui pourrait se battre pour arriver à sortir de sa situation précaire.

Mais soudainement une chose attire mon attention.

GODWIN.

Le nom de son ex copain en prison, nigérian de 38 ans arrêté pour possession et  de drogues illicites.

Intéressant.

Maintenant on peut être sûrs qu’elle connait l’agresseur de Tia.

Cependant si GODWIN est en prison, qui s’est chargé d’accomplir la tâche pour elle ?

Il ne me reste plus qu’à rendre une petite visite à ce monsieur en prison.

Je range les  premières informations pour porter toute mon attention sur celle de PETER SIMA.

Et ce que j’y découvre me laisse perplexe.

 

                                                 ***

Je ne m’encombre pas d’une autorisation délivrée par la justice pour me rendre à la prison centrale Libreville.

Mon badge et les quelques relations que j’y ai, me donnent l’opportunité de rencontrer n’importe lequel des prisonniers que je désire hormis les prisonniers politiques qui eux sont sous un contrôle particulier.

Au parloir, on m’amène un homme robuste, les menottées, la lèvre supérieure enflée. Le directeur de la prison m’a dit qu’il y avait eu une altercation dans leur division la veille.

Il s’assoit, les sourcils froncés face à moi, essayant certainement de me déstabiliser.

-         GODWIN ODJEBUKA, je suis l’inspecteur Aaron MEVIANE et j’ai des questions à vous poser !

 

Raïssa MAVOUNGOU

J’observe  satisfaite Roger et les autres chargés  dans les camions les cartons de D-RAX qui vont être transportés dans différentes boutiques de la capitale.

Les premières voitures s’en vont déjà.

Il reste encore une dizaine de cartons à distribuer dans les entreprises agro-alimentaires, un contrat qui nous a rapporté énormément d’argent.

Je frotte les mains rien qu’à l’idée de voir l’argent qui serait transféré dans mon compte après tout ceci.

Je profiterais de l’été pour aller prendre un peu de soleil quelque part en Europe, pourquoi pas en GUADELOUPE. J’ai souvent rêvé de me prélasser sur leur plage et de me plonger dans leurs eaux bleues turquoise.

Avec un peu de chance, Peter se sera déjà lassé de son insipide avocate et m’accompagnera.

Quand les derniers camions s’en vont.

Je vais rejoindre Innocent dans son bureau.

Je le retrouve tripotant la nouvelle secrétaire. Il ne s’arrêtera jamais celui-là.  Encore une autre !

Dès qu’elle me voit, elle s’éclipse.

-         Les derniers camions viennent de partir ! lui annoncé-je.

-         Très bien ! des nouvelles du côté de la police ?

-         Il semblerait qu’ils n’aient pas avancé, après la petite terreur qu’elle a reçu, elle est restée bien tranquille dans son coin !

Ce qui m’arrache un petit sourire.

-         Ça mérite  bien une coupe, me dit-il en se levant pour aller chercher une bouteille.

À ce même moment, mon téléphone sonne. C’est James.

-         GODWIN  a reçu de la visite en prison, me dit-il

-         Active la phase 2 ! dis-je

 

Tia JACKSON

-         Mme Jackson, merci pour le repas c’était très bon ! dit Harry

-         Toi au moins tu y as goûté, lui dit maman en regardant mon assiette encore pleine devant moi.

D’habitude, je raffole des petits plats de ma mère mais là, dès la première bouchée, j’ai eu  le haut le cœur. Impossible d’en rajouter une autre. Je n’allais pas prendre le risque de vexer maman en vomissant.

Je me suis contentée d’avaler un verre de jus d’orange.

C’est comme ça depuis près d’une semaine, soit je n'ai pas d’appétit, soit j’ai des goûts très exagérés.

-         Tu m’as l’air pale, remarque maman. Jackson !

Elle interpelle mon père assis sur son fauteuil et lisant un magazine politique.. Il se retourne vers elle :

-         Oui chérie !

-         Regarde ta fille, tu ne la trouves pas un peu pale, en plus elle n’a presque pas touché le plat devant elle !

Il remonte ses lunettes arrêtées à la pointe de son nez et me regarde alors qu’Harry également me fixe étrangement.

-         Vous lui donnez beaucoup de travail actuellement ?

-         À ce que je sache non !  répond Papa, mais je crois qu’elle a juste besoin de repos !

-         Exactement, fait Harry alors que je tire la langue à ce traître.

Il sait pourtant que ça fait deux semaines que je n’ai rien fait d’autres que me retourner les pouces. Aaron m’a mis sur répondeur, disant qu’il ferait appel à moi au moment venu. Pourtant je lui ai dit que tout allait bien maintenant.  J’ai dû me concentrer sur quelques d’autres dossiers qui ne demandaient pas trop d’implication. Et depuis je meurs de curiosité de savoir où il en est, vu qu’il ne m’a donnée aucune information.

-         Vous n’allez pas recommencer à vous comporter comme si j’étais une enfant, je suis une adulte !

Je me lève pour aller urine. C’est la 4 e fois depuis qu’on est arrivés mais rapidement, prise de vertiges je manque de défaillir je rattrape la chaise à côté de moi. Tous les regards convergent vers moi. Je suis sûre qu’ils ne laisseront plus en paix !

-         C’est juste un coup de fatigue, m’empressé-je de dire. Une bonne nuit de sommeil et je serais en forme !

-         Humm, fais ma mère l’air suspicieux.

Elle me regarde fixement comme si elle cherchait un détail que je pourrais cacher.

-         Cette année nous réserve bien de surprises ! lance-t-elle.

Je ne sais pas à quoi elle fait allusion et je n’ai même pas envie de le savoir, je me contente de sourire avant de me lever à nouveau et de partir dans les toilettes.

Cette affaire a une telle influence sur moi qu’elle influence mon système hormonal.

Harry et moi, prenons congé.

Harry dans la confidence de mon agression derrière, décide qu’il me suit avec sa voiture jusqu’à ce que je sois assez proche de la maison et en sécurité. J’ai tenté de le dissuader en vain. Je veux l’éviter ce détour mais mon ange gardien de meilleur ami s’en moque !

Sur le chemin de la maison, je passe une musique douce pour m’accompagner alors qu’Harry me suit derrière.

Alors que je prends le virage du premier carrefour qui me donne accès à la cité, deux voitures sont garées devant moi à l’arrêt, j’appuie sur la pédale mais la voiture ne freine pas, paniquée j’essaie de reprendre le contrôle mais je le perds.

J’ai l’impression d’être au ralenti d’un film, Harry derrière essaie de me faire des signes mais je n’arrive pas à déchiffrer ce qu’il me dit.

-         Seigneur aie pitié de moi ! prié-je alors que je vais buter contre un  poteau.

 

Peter SIMA

Je démarre en trombe du travail, roulant à cent à l’heure. Si on avait encore des feux rouges dans les carrefours, c’est clair que je les aurais tous brûlés.

Je sortais d’une réunion qui a duré plus que prévue avec de nouveaux investisseurs quand j’ai vu les appels manqués d’Harry.

J’ai tiqué parce que si Harry m’avait appelé et insisté c’est que ça avait à avoir avec Tia. Elle devait diner chez ses parents aujourd’hui.

Il était 21h et la nuit était déjà tombée depuis longtemps sur Libreville.

J’ai rappelé automatiquement et il n’a eu à prononcer quelques mots pour que je rapplique à la polyclinique EL RAPHA.

Je ne me suis pas fait prier. Le cœur battant à tout rompre, je conduis à toute vitesse, m’énervant au passage quand un conducteur devant moi me gêne le passage.

Je suis angoissé à l’idée de la savoir sur un lit d’hôpital. J’ignore dans quel état elle se trouve.

Une fois la voiture garée dans l’enceinte de la polyclinique, je rappelle Harry qui m’oriente où le trouver.

-         Où est-elle ? lui demandé-je alors que je le rejoins.

-         Calme-toi, elle est à l’intérieur !

Quand je pousse la porte de la salle suivi par Harry.

Je trouve l’inspecteur Aaron, assis près de Tia, tenant sa main dans les siennes qu’il porte à ses lèvres alors que Tia est endormie, un bandage sur la tête et une perfusion passant sur l’autre bras.

Je serre les poings.

Qu’est-ce qu’il fout là lui?

Et pourquoi tient-il ma fiancée ainsi ?

Et pourquoi est-il là avant moi ?i?

Je croyais qu’elle avait été claire avec lui, qu’il n’a plus aucune chance avec elle.

J’enrage de le voir aussi proche d’elle.

-         Est-ce que je peux voir ma fiancée ? dis-je d’un ton aussi dur qu’il soit pour qu’il comprenne.

J’ai dû parler fort parce qu’au même moment Tia émerge de son sommeil.

-         Pet….pe…ter, murmure-t-elle faiblement

J’accoure à son chevet.

Mon cœur se serre de la voir dans cet état. Mais mon cœur est soulagé de la voir consciente. D’une main je caresse sa joue.

-         Je suis là  chérie, lui dis-je ignorant l’autre qui n’a pas bougé de sa place. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Je me retourne vers Harry en quête de réponses.

-         Elle a été victime d’un accident, elle roulait et tout à coup elle a perdu le contrôle de la voiture….je n’ai rien compris ! explique Harry.

-         Je doute que ça soit un simple accident, intervient l’autre, pas après qu’elle ait été agressée !

Et de quelle agression parle-t-on ?

Je ne me souviens pas qu’elle m’ait parlé d’une agression.

-         De quoi parlez-vous ?

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