Chapitre 23 : nao

Write by Alexa KEAS

Sélom

Il ya deux mois, j’ai reçu la révélation de sa relation avec mon oncle comme un canif en plein cœur. Nous avons tous un passé, et pas toujours un des plus commodes mais me cacher une telle chose a eu le don de m’indigner à un point exponentiel. Si au début de la relation elle s’est permise de me cacher une information de cette envergure, qu’en serait-il à la suite ?

J’ai coupé les ponts parce qu’il me fallait du temps pour digérer la nouvelle, donner le temps à mon cœur de lui pardonner et me décider à lui faire confiance à nouveau.

Des ex petites amies ou copines, j’en ai plein de mon côté et si un jour il s’avérait que l’une d’entre elles soit un membre de la famille de Flora, je me vois le vivre très mal qu’à cause de ce détail, je sois obligée de rompre avec elle, la raison de mon choix de rentrer là voir. Cette femme, je confirme que je l’ai dans la peau.

Du moment qu’elle n’entretenait pas les deux relations simultanément, j’ai décidé de ranger cette histoire dans un coin de mon cerveau. Chaque bon jour de ces deux derniers mois a été une véritable torture et je me tuais doublement à la tâche, enchainant les heures supplémentaires pour ne pas penser à elle. Je l’ai connu il y a très peu de temps mais j’en suis raide dingue comme si je redécouvrais l’amour pour la première fois. Tout en elle m’a plu, il ne me fallait pas plus pour savoir que c’était elle dont j’avais besoin.

Je prends plaisir à savourer le goût exquis de ses lèvres qui m’ont tant manqué. Elle répond avidement à mon baiser sans toutefois cesser de mouiller ses magnifiques joues de larmes. Par besoin de respirer, nous mettons fin à ce baiser quand elle prend mon visage entre ses deux mains en disant.

-Rassures-moi, je ne rêve pas ! Rassures-moi Sélom, tu es bien là en face de moi !

Parfois le silence parle plus que le mot, quoi de mieux pour moi de me perdre en elle pour lui prouver que je suis bien réel ? Je là soulève et là porte jusqu’à la chambre en là posant délicatement sur le lit. Je me déshabille en premier avec son regard larmoyant posé sur moi et là rejoins sur le lit.  Je reprends le baiser là où il s’était arrêté tout en descendant la fermeture de sa robe. Je là lui retire ensuite et là serre très fort contre moi à l’étouffer. La sensation de nos deux corps nus l’un contre l’autre, nous transmettant la chaleur de plaisir longtemps contenu a le don de là faire trembler dans mes bras pendant que mon excitation est à son summum.

Je fais glisser mes doigts vers son intimité qui était inondée. Les heures longues de caresses n’étaient pas au rendez-vous ce soir, le manque avait déjà fait son travail et nos corps ne demandaient qu’à se retrouver l’un en l’autre.

Toujours avec délicatesse, je me suis positionné entre ses jambes et l’ai envahi en lui arrachant un cri de plaisir. Je n’ai pas bougé toute suite, je me suis arrêtée pour contempler son beau visage toujours mouillé par ses larmes incessantes.

-Flora, fora !

-Hum Sélom !

-Arrêtes de pleurer.

-Bouges je t’en prie.

-Non ! Essuies moi ces larmes et regarde moi, ce qu’elle fait ! Je suis là, j’ai fait des milliers de kilomètres pour te retrouver, je t’aime et je ne veux que toi.

-Je t’aime aussi, je n’arrive juste pas à y croire. J’ai failli mourir Sélom, j’ai vraiment failli y passer.

Et elle se met à bouger son bassin, n’arrivant visiblement plus à supporter cette attente.

-Pas de tricherie, arrêtes de bouger !

-Non

-Si

-Non

-Ok, embrasse-moi.

Lèvres entremêlées et langues jumelées, je me suis mis alors à bouger en elle, si lentement, pour ne pas louper le frottement de chaque centimètre carré de son intimité. Ses ongles s’enfonçaient dans mon dos et sa respiration s’accélérait. J’ai continué à ce rythme jusqu’à ce qu’elle n’atteigne le septième ciel. Le rythme s’est alors accéléré jusqu’à ce que je l’inonde de moi en un cri aigüe de plaisir.

*

*

Tête posée contre mon torse et mon bras autour de son épaule, elle s’amuse à faire des petits cercles sur mon ventre. Nous sommes restés ainsi une bonne trentaine de minutes avant qu’elle ne brise le silence.

-Pardonnes-moi.

-Je t’ai déjà pardonné Flora, sinon je ne serais pas ici avec toi.

-Merci mon cœur, je n’y croyais plus.

-Je sais, j’ai été dur mais il le fallait. Me cacher une telle chose au tout début de notre relation m’a fait reconsidérer les choses.

-J’ai revu ton oncle, le lendemain de ton départ.

Mon cœur ce traitre n’a pas manqué de battre plus fort quand elle a dit cette phrase et je me suis rendu compte sans l’avouer que je venais de manifester intérieurement ce sentiment néfaste qu’est la jalousie.

-Ah oui ?!

-Oui, il m’a dissuadé de continuer avec toi.

-Quoi ? Il veut encore te remettre dans son lit ? Le salaud. Dis-je en me redressant brusquement sous le regard apeuré de Flora.

-Non, absolument pas. En fait il a demandé à me voir pour me prévenir des potentiels dangers que je te ferais courir en restant avec toi à cause de mon passé avec lui. Leurs traditions familiales.

Et elle s’est mise à tout me raconter de leur entretien jusqu’au message qu’elle m’a envoyé, des conseils de sa meilleure amie Naomie que je n’ai rencontré qu’une fois et de l’aide d’Erica la bonne samaritaine pour la suppression du message.

-Eh ben ça alors, on entend vraiment de tout ici en Afrique !

-Ce n’est quand même pas à minimiser.

-Quoi de plus beau que de mourir pour toi bébé ? Dis-je en riant.

-Ah non, moi je te veux vivant, auprès de moi, me faisant l’amour pour toujours.

-Tu aimes trop ça et crois moi, tu viens encore de me réveiller. Regarde ! Soulevant le drap qui nous couvrait pour là faire découvrir mon sexe debout.

Sans un mot, elle s’est glissée sous les draps me faisant jurer sur tous les saints les secondes qui ont suivis.

*

*

Le lendemain.

J’en ai pour dix jours à Lomé et il me fallait déjà voir mon oncle afin de passer tranquillement le reste de mon court séjour dans les bras de ma chérie. Occupée avec les préparatifs du mariage de Naomi qui se déroulait dans deux jours exactement, on s’est dit en se quittant ce matin qu’on se retrouverait en ville pour se faire un restau et aller chez son tailleur. Madame a tenu à me faire coudre une tenue traditionnelle pour l‘évènement.

N’ayant pas prévenu mon oncle de ma visite encore moins de mon arrivée au Togo, je me suis présenté à sa secrétaire qui me parle de rendez-vous.

-Dites-lui, je vous en prie belle dame que Monsieur Sélom AKANGA de Paris souhaite le voir et que c’est urgent. Avec mon sourire charmeur, elle n’a pu que céder en décrochant son téléphone tout en me dévorant des yeux. Dommage pour toi ma belle, me dis-je, homme occupé !

-Monsieur ASSOGBA va vous recevoir, vous pouvez y aller !

-Merci très chère.

Je pénètre dans son bureau et il se lève de son siège pour une accolade.

-Sélom, à peine parti, tu es déjà de retour ? Mais pourquoi ne m’as-tu pas prévenu de ton arrivée ? Tout va bien j’espère !

-Calmes-toi Tonton, tout va très bien. En fait ce voyage n’était pas prévu, une question d’urgence sentimentale.

-Je vois ! Dit-il la mine bizarre. Prends place, un café ?

-Non, ça ira. J’ai déjà petit-déjeuner avec Flora et je viens te voir à propos d’elle.

-Ok

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