Chapitre 22 : Je t'aime malgré tout
Write by Alexa KEAS
Flora
Mon téléphone s’est mis à sonner et c’était le numéro de Sélom. Ah, Monsieur rappelle maintenant en se rendant compte que j’avais découvert son petit secret.
Je décroche avec pour l’intention de lui dire d’aller se faire foutre mais c’est la même voix de femme que j’entends ! Cette fois, sans prendre le temps de dire ‘’Allo’’, elle lance déjà.
-Vous me recevez?
-Oui, je vous entends parfaitement madame, passez-moi Sélom s’il vous plait, il s’agit d’une urgence. Dis-je la gorge nouée.
-Je ne connais pas de Sélom et il doit être le propriétaire de ce téléphone que j’ai ramassé plus tôt dans le bus.
Ouf ! La pression accumulée dans mon pauvre petit cœur est redescendue directement et j’entreprends d’être plus aimable avec elle.
-Ah je vois, je suis la fiancée du propriétaire de ce téléphone mais je suis en Afrique malheureusement. Dis-je confiante.
-Toutes mes excuses madame, je n’ai pas pu rattraper votre fiancé avant le redémarrage du bus quand je me suis rendu compte qu’il avait oublié son téléphone sur le siège. Je l’ai mis dans mon sac en espérant qu’il tente de me joindre afin que je le lui remette mais malheureusement, c’est en cherchant un truc dans mon sac tout à l‘heure que je me suis rendu compte que le fameux téléphone était en mode silencieux. N’eut été le signal lumineux de votre appel, je n’aurais pas su, et donc j’ai loupé tous les appels possibles pour qu’il puisse le récupérer. Débite t- elle en un trait.
-C’est très gentil de votre part. Je suis sure qu’il vous joindra d’ici là pour le récupérer.
-Ah oui, je viens de changer le mode d’appel pour ne plus le louper. Dit-elle toute joviale.
Sentant que j’avais affaire à une personne plutôt aimable et sociable, j’ai sauté sur l’occasion pour lui demander ce si grand service.
-Euh madame, j’ai un très grand service à vous demander et vous sauveriez mon couple si vous acceptez de me le rendre.
-J’avoue que je suis sceptique sur ce coup, que puis-je moi une parfaite inconnue faire pour sauver votre couple ?
-Allez dans sa messagerie s’il vous plait et supprimez les deux derniers messages que je lui ai envoyés. Mon prénom est Flora mais vous verrez Flora chérie.
-Euh, ça se fait pas de fouiller la vie privée des autres, je suis désolée mais je ne pourrais le faire.
-Je vous en supplie, croyez-moi, ceci n’est en aucun cas une intrusion dans la vie privée d’autrui mais une mission de sauvetage pour un cœur en détresse amère! J’ai commis une grave erreur en lui envoyant ces messages et je pense que le destin me tend la perche à travers vous pour rétablir les choses.
-…silence au bout du fil
-Êtes-vous déjà tombé amoureuse et qu’on vous fasse croire que votre amour était impossible, vous amenant à prendre une décision que vous risquer de regretter toute votre vie? Ce message que je vous demande de supprimer est la décision que je risque de regretter toute ma vie. Aidez-moi, s’il vous plait.
-Euh d’accord, je vais le faire, laissez-moi quelques secondes.
A ces mots, je trouvais déjà l‘air de ma chambre si bonne à respirer comme si j’étais au paradis mais mon bien-être fut de courte durée quand elle me dit.
-Désolée, il y a un mot de passe. Vraiment désolée !
-Ne le soyez pas, vous auriez essayé. Dis-je la mort dans l’âme. Le destin s’acharne contre moi !
-Je vous laisse alors, il est assez tard et je dois pouvoir dormir un peu.
-Oui, je comprends, merci quand même et bonne nuit à vous.
Sentant le désespoir dans ma voix, elle me demanda.
-Attendez, vous n’avez aucune idée de ce que pourrait être son mot de passe ? Vous êtes bel et bien sa fiancée, n’est-ce pas ?
Je réfléchis à la vitesse de la lumière quelques secondes et lui dit d’essayer mon prénom quand elle me dit que le passe est en chiffres et non en lettres. Comme chiffres, qu’est-ce qu’il a pu bien mettre ? Je me demande.
-Essayez le 10-03, c’est la date de mon anniversaire. Je lance sans trop d’enthousiasme.
-ça a marché ! Elle crie en joie, en pleine une heure du matin comme si elle venait de gagner à la loterie.
Super heureuse, j’attendis qu’elle me confirme qu’elle avait bel et bien retrouvé et supprimé lesdits messages pour pousser un gros ouf de soulagement indescriptible.
-Merci, merci infiniment. Euh votre prénom ?
-Erica !
-Je suis enchantée Erica, merci encore.
-Je vous en prie Flora. Allez, bonne nuit à vous et bonne chance pour la suite. Trop beau l’amour !
Après avoir raccroché avec l’ange Erica envoyé directement du ciel sans aucune escale sur le chemin pour moi, le sommeil qui se refusait à moi malgré ma cour assidue à son égard m’a envahi et emporté dans ses tendres bras. Le problème est loin d’être réglé mais au moins, ce maudit message a été effacé.
*
*
Je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone et sans ouvrir les yeux, j’envoie mes mains en exploration au chevet du lit pour le saisir. Je décroche sans prendre la peine de regarder qui pouvait bien appeler et me redresse brusquement en ouvrant les yeux comme un vampire qui se réveille la nuit en entendant la voix de Sélom qui a sur moi l’effet d’une caresse brutal.
-Chéri ! Je crie
-Bébé, je te réveille ?
-Oui, mais ce n’est pas grave. J’attendais ton appel mon amour.
- Je viens à peine de récupérer mon téléphone, la bonne dame qui a eu l’amabilité de le prendre avec elle m’a dit que ma fiancée avait appelé.
-Oui, effectivement, toute la journée d’hier j’avais essayé de te joindre en vain, je me suis inquiétée.
-J’imagine, j’en suis désolé. Tu me manques tellement Flora et tu ne peux pas imaginer tout ce qui me vient en tête en cet instant précis, à faire subir à ton corps si je t’avais à mes côtés. Je te ferais conjuguer les verbes aimer et adorer d’une autre manière que celle qu’on t’a apprise à l’école, dans mes bras.
-Hum chéri, tu me manques encore plus ! Lui réponds-je en me mettant à pleurer, repensant à l’épée de Damoclès qui pèse sur ma tête en la question de ma précédente relation avec son oncle encore inavouée.
-Oh, ne me dis pas que tu es enceinte et que tes hormones te font pleurer sans raison ?
-Tu es fou, l’enfant aurait traversé le préservatif ?
-Ben ce n’est pas impossible non ! Dit-il en éclatant de rire.
-Sélom ! Dis-je de tout le sérieux dont je sois capable.
-Oui bébé, arrêtes de pleurer, nous nous retrouverons bien plus tôt que tu ne l’imagines.
-J’ai quelque chose très important à te dire.
-Je t’écoute alors !
-Non, pas toute suite, on se fait un skype ce soir ?
-Ça marche, je dois même te laisser, encore quelques dernières courses avant la reprise du boulot demain.
-Je t’aime !
-Je t’aime aussi, à ce soir
*
*
Le soir
Je me suis faite très coquine pour ma séance Skype avec Sélom. Nuisette sexy dévoilant les trois quart de ma poitrine, mes cheveux coiffés en mode Rock and Roll girl et mes lèvres peintes d’un rouge à lèvres si vif qu’on pourrait ne distinguer que ma bouche sous une faible lumière.
Je m’installe sur le lit, mon ordinateur portable posé entre mes jambes. Ne portant pas de sous-vêtement, je lui offre une vue exceptionnelle sur mon mont de venus. On s’est donné rendez-vous sur vingt-heures et il vient de sonner. Je lance l’appel vidéo vers lui et il apparait quelques secondes plus tard, posé dans son canapé tout frais comme un poisson dans l’eau, trop beau mon mec ! Je remercie Togocel pour avoir permis que la connexion soit très bonne ce soir.
-Ouaou ! Flo, tu es indescriptible.
-Qui vous dit que c’est Flora très cher bel homme ? Je suis Miss plaisir, juste pour assouvir vos désirs les plus fous ce soir.
-Hum Miss plaisir, me feriez-vous l’honneur de faire descendre un peu plus vos bretelles afin que je puisse admirer dans sa globalité, ces magnifiques fruits sauvages qui ornent votre poitrine ?
-A vos ordre, mon roi.
Je me suis mise à faire descendre le plus sensuellement possible, les bretelles de ma nuisette jusqu’à ce que ma poitrine soit à l’air libre. Au même moment, je vois Sélom enlever le short qu’il portait, me dévoilant son sexe en érection. Je me touche les tétons avec délicatesse en poussant de petits gémissements de plaisir.
-Oui, touches-toi comme ça Miss plaisir, tu vas me rendre fou.
Après la poitrine, je suis descendue plus bas vers mon intimité, me caressant en douceur en mimant une danse du ventre. Mon gars aussi se donnait son plaisir solitaire en me regardant faire.
-Gémis plus fort bébé.
Je le fis mais avec modération pour ne pas réveiller toute la maison. Je me fais l’amour avec mes doigts tout en disant à Sélom que c’est lui que j’imagine en moi. Après s’être torturé mutuellement une bonne demi-heure, le point culminant du plaisir a fini par nous saisir. Il s’est levé pour aller se nettoyer dans la douche et moi j’essayais de me remettre de mes émotions.
Il me fallait cette sensation avant la bombe que je m’apprête à lui lâcher car s’il décide de ne pas me pardonner, j’aurais quand même eu la chance d’avoir vécu ce dernier moment intense avec lui.
-Je suis là chérie, j’ai vraiment adoré tout à l’heure, tu es géniale.
-C’est mon amour pour toi qui me fait avoir de si longs ailes, je t’aime très fort Sélom.
-Je t’aime aussi ma Flora chérie.
-Bébé, avant toute chose, je tiens à te dire que tu as croisé mon chemin jadis sombre telle une lumière éblouissante qui m’a fait découvrir la beauté de ce qui m’entoure. Mon cœur t’a choisi, sans détour et auprès de toi je rêve passer le restant de ma vie.
-Tu me fais peur Flora, qu’est-ce qui se passe ?
-Par amour, Sélom, dis-je en larmes, je t’ai caché ce que je m’apprête à te dire à cause de mon amour pour toi, j’avais peur de te perdre.
-Ecoutes Flo, je suis là, ok ? Quoi qu’il se passe nous allons le surmonter ensemble, je te le promets ma puce. Allez, arrêtes de pleurer.
J’essuie mes larmes de l’extérieur tandis que tout mon être continue de pleurer de l’intérieur.
-Bertrand ASSOGBA, ton oncle…
-Quoi mon oncle, il lui est arrivé quelque chose de mal ?
-Non, rassures-toi. Réponds-je timidement en marquant une pause. C’est tellement difficile de sortir cette vérité qui est comme bloquée dans ma gorge à présent.
-Parles Flora, je ne tiens plus sur place là !
-C’est mon ex ! Dis-je en baissant la tête.
-Euh, relèves la tête et regardes moi. Là, ça sonnait comme un ordre que j’ai exécuté en battant mes cils comme une poupée.
-Je n’ai pas bien compris ce que tu viens de me dire, qui est ton ex et, ex comment ?
-J’ai été la maitresse de ton oncle ! Dis-je en éclatant en sanglot quand Sélom s’est lancé dans un fou rire suite à ma révélation.
-Ah la femme ! Je comprends alors ta réaction de ce jour là. Et pourtant je t’ai laissé l’occasion de m’en parler mais tu as jugé bon de me le cacher ! Vous vous êtes bien foutus de nous tous les deux. Bravo, vous méritez un oscar tous les deux. Dit-il en applaudissant.
Sa voix tremble de colère pendant qu’il parle et moi je pleure de plus belle, incapable de regarder l‘écran.
-Je suis désolée chéri, je ne savais pas comment te le dire.
-La belle blague Flora. Ce n’était pas si difficile de me dire que mon oncle te baisait avant moi ! Mais dis-moi, tu savais que j’étais son neveux ? Tu voulais comparer nos performances sexuelles ? De lui à moi, qui t’a le plus fait grimper au rideau ?
-Non, chéri. Arrêtes ça s’il te plait, tu aggraves ma douleur, il n’en est absolument rien de tout ça. Dis-je entre deux sanglots.
-J’aggrave ta douleur ?! Que crois-tu que moi je ressente à l’heure actuelle ? Tu viens de me planter un couteau en plein cœur, j’avais confiance en toi !
-Tu es le seul que j’aime et que je n’ai jamais aimé ! J’ai été prise au dépourvue, notre relation étant toute jeune, je ne savais pas si tu me pardonnerais, je ne voulais pas gâcher le reste de ton séjour avec cette vérité.
-Ecoutes, je déteste qu’on me prenne pour un idiot. Tu t’es foutu de ma gueule, mon oncle avec toi et ce de la plus sale des manières.
-Je suis désolée Sélom, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir. Pardonne-moi mon amour !
-Il faut que j’y aille.
Et il raccroche, se déconnectant à la seconde qui a suivi. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et mon cœur me faisait atrocement mal. L’incertitude dans laquelle il vient de me planter amplifie tous ces sentiments atroces qui m’animent.
*
*
Deux mois après
Naomi
-Alors, que penses-tu de celui-ci ?
Je sens que de tout le long discours que je viens de faire, Flora n’a retenu aucun traitre mot. Je me suis sentie mal en remarquant que je lui exhibais mon bonheur alors qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis que Sélom a coupé les ponts sans un mot. Mes fiançailles se célébreront dans deux semaines et je ne me suis pas encore décidée sur le pagne à acheter pour nos tenues à Léo et moi, raison pour laquelle j’ai fait sortir Flora de force de chez elle pour qu’on aille faire les courses. Ces deux derniers mois, je là vois survivre au lieu de vivre et j’ai de la peine de voir ma meilleure amie, ma sœur d’une autre mère ainsi.
-Flora, ma chérie ! Je l’appelle en lui tapant sur les cuisses
-Oui Nao, tu disais ?
-Rien, et si on allait se prendre une glace à côté ? Il parait qu’ils en font de très bonnes.
-Ok, allons-y si tu veux.
J’ai demandé à la vendeuse de ranger les pagnes et que nous revenions tout à l‘heure avant de trainer Flora à la crèmerie d’à côté. Une fois installées et nos commandes passées, j’attaque avec le sujet qui fâche.
-Toujours pas de nouvelle ?
-Non, toujours pas depuis qu’il m’a dit il y a exactement quarante cinq jours qu’il avait besoin de temps pour réfléchir.
-Ma chérie, tu devrais te ressaisir et continuer de vivre malgré tout. Regardes-toi, tu perds du poids et ce sourire si radieux que j’adore se plaque rarement sur ton visage.
-J’essaie Nao, j’essaie mais je n’y arrive tout simplement pas.
-Je n’ai jamais dit que c’était facile, je suis passée par là rappelles toi. Et tu as été là pour m’aider à remonter la pente. Je vais me fiancer dans deux semaines mais je n’arrive pas à être complètement heureuse parce que toi ma meilleure amie tu es malheureuse.
La serveuse vient poser nos commandes et je marque une pause. Une fois qu’elle nous souhaite bonne dégustation avant de s’en aller, je reprends.
-Même s’il ne revenait pas, ce n’est pas la fin du monde Flo. Arrêtes de te culpabiliser autant, tu n’es pas celle qui a ouvert la boite de Pandore !
-Hum, merci d’être là ma chérie et sois heureuse s’il te plait, tu le mérites amplement. Attaquons ces glaces avant qu’elles ne fondent.
*
*
Une semaine après
Flora
Je suis à fond dans les préparatifs pour le mariage coutumier de Naomi et ça m’aide à ne plus penser à Sélom qui n’a toujours pas fait signe de vie. Les locataires après lui ont libéré la maison plus tôt que prévu et j’ai un autre contrat en vue. J’appelle d’ailleurs mon potentiel client pour confirmer la date de son arrivée. Il décroche à la troisième sonnerie et j’engage la discussion.
Son vol atterri dans deux jours, le temps pour moi de tout préparer pour son confort. Il m’a donné le numéro d’une de ses amies ici à qui je devrais montrer la maison afin qu’elle vienne le chercher à l’aéroport et l’y conduise. Je remercie Dieu d’être déchargé de cette tâche et appelle l’amie après avoir raccroché avec lui qui me donne rendez-vous sur le lendemain.
*
*
Deux jours plus tard
Je suis avec Naomi et Léo chez ce dernier, attablés autour d’un bon repas quand mon téléphone sonne. Je reconnais le numéro de l’amie de mon client à qui j’ai remis les clés de la maison ce matin même. Il est presque vingt et une heure et j’imagine que son ami est déjà sur le sol togolais, j’espère qu’il n’y a aucun problème !
-Allô ! Dis-je en décrochant
-Allô Flora, désolée de vous déranger à cette heure mais il y a un léger problème ici qui nécessiterait que vous passiez tout à l’heure.
-Euh, quel est le problème ? Ça ne peut pas attendre demain ? Votre ami est-il bien rentré ?
-Oui, effectivement il est là mais nous avons un souci avec les clés. Nous revenons tout juste de l’aéroport il nous est impossible de pénétrer la maison, obligés de camper sur la terrasse.
-Mais, ce matin, vous avez bien eu accès à la maison sans souci !
-Vous venez ou vous nous laissez dans cette situation ? Dit-elle visiblement en colère
-J’arrive, dans une demi heure au plus.
Je raccroche agacée et énervée de devoir prendre congé de mes amis et appelle mon taxi moto qui atterri quinze minutes plus tard.
-Qu’est ce qui se passe ? Demande Nao
Je leur explique la situation et mets les voiles en entendant les klaxons de la moto de mon gars sûr dans ce genre de situation.
*
Nous arrivons très vite sur les lieux et le gardien que j’ai réengagé m’ouvre le portail. J’avance à pas rapide jusqu’à la terrasse où je ne vois ni personnes, ni valises, mais il y avait de la lumière au salon. Eh ben ça alors ! Ils ne pouvaient pas me prévenir qu’ils avaient pu résoudre le problème.