Chapitre 24: Des larmes pour un bien.

Write by Dalyanabil

Chapitre 24: Des larmes pour un bien.

Fadia

Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, je me sens tellement fatiguée « A tu crois qu’ils m’en veulent ? »

« Non mais toi tu t’en veux j’ai l’impression que toutes ces années tu as porté cette culpabilité en toi, tu n’étais qu’une enfant si tu ne t’étais pas cachée tu serais morte. »

« Ça aurait peut-être été mieux. » à l’instant ou je dis ça je le regrette parce que je ne suis pas suicidaire, si ça c’était passé ainsi je ne serais pas assise ici de plus je crois plus que tout au fait qu’on a tous une destiné mais par moment pendant quelques secondes il m’arrive de me demander à quoi aurais ressemblé ma vie si ma famille était encore en vie.

La panique sur son visage me dit qu’elle a dû penser à la même chose que moi « Fadia si jamais et ce peu importe l’heure, le jour, le lieu tu ressent ça s’il te plaît… » Sa voix s’éteint complémente, elle serre mes mains dans les siennes « tu n’est plus seule je veux que tu viennes me trouver moi ou May ou Malick et même Farid. »

« Je ne suis pas suicidaire A. » Je la rassure d’une voix triste « pas seulement parce que je crois en Allah mais aussi parce que quelque part je suis trop lâche pour m’infliger ça. J’ai trop peur du après. »

« Oh ma petite Fadia. » Elle me serre encore dans ces bras, plus longtemps que nécessaire avant de murmure « alors Farid ? »

« Il me plait. » Je ne sais pas quoi lui dire d’autre, c’est la vérité Farid me plait beaucoup j’ai beau ne pas connaitre son nom de famille, d’où il vient je me sens attiré par lui d’une manière que je ne peux expliquer.

« Il est beau garçon. » répond t-elle avec un sourire en coin « néanmoins je voudrais savoir, pourquoi l’épouser lui ? Qui sait quelqu’un d’autre pourrait te plaire une fois que tu commenceras à voyager pour voir un peu le monde. »

« Voyager ? MOI ? » Je m’exclame complètement sonné par cette idée

« Bah oui, toi » elle marque une légère pause pour m’observer avant de reprendre « quoi tu a l’intention de reste sur cet île pour toujours ? »

« Je n’y ai vraiment jamais pensé depuis que tu m’as sauvé en revanche quand j’étais là-bas ce qui m’aidait à tenir s’était de m’évader dans des personnages de femmes ayant très bien réussi leur vie mon préfère c’était quand j’étais sage-femme. »

Elle sourit en m’écoutant encore là, pas de jugement ou de condescendance juste une oreille attentive, de la tendresse et une ouverture d’esprit sans borne « tu aimerais faire des études pour l’être ? »

Je secoue la tête en signe de négation « je ne sais pas. »

Ça te dirait de m’aider un peu en attendant de savoir ? ça te permettrait d’être plus en contact avec le monde extérieur de voyager et de définir plus tes envies ? »

« Mais je n’ai pas fait d’études ? »

« Tu sais lire et je suppose que tu sais aussi écrire ? » j’hoche la tête « en plus tu sembles doué pour les langues ça fait six mois que tu es là que tu comprends déjà de manière passive l’anglais. »

« En même temps pas le choix, c’est la langue de prédilection de vous tous quand ils s’agissent des programmes télé ou pour dire des gros mots. »

« FADIA ! » elle s’exclame sur le ton de la plaisanterie avant d’éclater de rire. J’aime le fait que nous soyons quittés d’un sujet triste et lourd à quelque chose de plus fun et aussi basique que des gros mots. « Tu dois bien reconnaitre qu’ils sont plus cool en anglais. »

« C’est vrai en plus le ‘’Fuck’’ est super fun surtout en adjectif. » Je lui réponds avec une moue, nous rions pendant une bonne minute avant que je ne réponde finalement à sa proposition « Oui ça me plairait beaucoup cependant j’ai une condition. »

« Shoot. »

« Si je suis nul à ça, je ne veux pas que tu hésites à me virer. »

Elle sourit « tu n’as pas de soucis à te faire, je t’aime bien c’est peut-être pour ça que tu as ta chance mais tu garderas le job parce que tu le mérite ça, tu peux en être certaine. » Elle soupire « maintenant revenons à la question que je t’ai posée, pourquoi lui ? »

J’entoure mes genoux de mes bras, pose mon menton dessus et sans la regarde directement j’essaie de mettre des mots sur le pourquoi « Il me regarde comme si j’étais très belle. Comme si j’avais de la valeur sans tenir compte de mon passé ou encore du fait qu’il y’a encore quelques mois je parlais à peine. » Je soupire, lève mon regard vers elle « je sais que je pourrais attendre en fait je le lui ai proposé mais il a dit non et j’ai beau ne pas savoir grand-chose sur lui, ne pas avoir de l’expérience je le crois sincère quand il dit vouloir faire partir de ma vie. »

« Hum hum » elle me caresse la joue, « alors tu veux l’épouser toute suite ? »

Je suis surprise par cette proposition « il veut d’abord me faire la cour. »

« C’est vrai, néanmoins il a parlé de t’épousé toute suite si tu étais d’accord. »

« Tu serais d’accord ? » La question est sortie comme ça mais je dois savoir.

« Que tu te maries avec lui, oui cependant il a des choses à te dire sur son passé, sur la personne qu’il est, sa famille ce genre de choses. »

« Toi tu ne sais pas ? »

« Si mais je ne l’épouse pas. » Elle s’arrête avant de reprendre « ma chérie pour qu’un mariage survive il faut plus que du désir, du charme ou encore même l’attirance physique en fait il y’a une chose essentiel au bon fonctionnement d’un mariage. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« L’amitié. Et c’est un lien qui pour se construire à besoin de confiance, de compréhension, de tolérance, de dialogue, de dialogue, de dialogue et encore de dialogue. »

« Je ne sais pas si je suis prête à lui raconter ce que je viens de te dire. »

« Je comprends ma chérie, ça c’est quelques chose qui viendra naturellement et non je ne parle pas de ça. »

« Alors de quoi ? »

« D’où vous allez vivre, si tu souhaites travaille sera-t-il d’accord ? Est-ce que sa famille sera-t-elle d’accord pour ce mariage ? Et son nom veut-tu le porter ? »

« Islamiquement je dois garder mon nom de jeune fille, car devant Allah ce qui a plus de valeur c’est le fait que je sois la fille de tel et non l’épouse d’un tel. »

Elle sourit affectueusement « rappelé moi de dire ça à mon mari quand il revient à la maison ? »

« Tu as changé ton nom ? » Je suis surprise de l’entendre.

« Pas vraiment, j’ai juste un nom composé parce que Jafar y tenait beaucoup. »

« Et les enfants aussi ? »

« Non les enfants porte le nom de leur père Hassan » répond t-elle avec une fierté mêlé de tristesse.

Je lui serre la main « tu vas finir par le retrouvé » 

Elle laisse échappé un sanglot « et si j’avais tort et qu’Allah me l’avait repris ? »

« C’est ce que te dis ton cœur ? » je ne lui laisse pas le temps de répondre et enchaine avec une deuxième question « et quand tu fais tes prières de consultation c’est ce que tu ressens, tu as déjà eu un signe que oui ? » mes derniers mots sont prononcés dans un murmure.

Elle essuie les larmes qui ont coulé sur ces joues avant de me répondre « non ici, » elle touche sa poitrine juste où bat son cœur « je sens qu’il est encore en vie là dehors quelque part mais pas mort. Je le saurais. » Son affirmation n’admet aucun doute.

« Alors garde la foi et en ce qui concerne Farid tu as raison j’ai beau ne pas avoir grand-chose à mettre sur la table je dois avoir une discussion sérieuse avec lui, même si c’est juste pour savoir si sa famille voudra de moi. »

« Je ne sais pas vraiment te rassure pour la famille mais si par rien à mettre sur la table tu parles financièrement permet moi de te contredire. » Elle se lève vas à son bureau et reviens avec un petit dossier qu’elle me tend

« Qu’est-ce que c’est ? »

Elle soupire « je sais que tu es déjà majeur cependant je veux que tu considères ceci si tu te maries comme ta dot sinon comme un capital de départ pour que tu puisse être financièrement indépendante. »

« Je ne peux pas accepter tu as déjà énormément fait pour moi. »

« Je me doutais que tu dirais ça, c’est déjà sur ton compte et légalement aussi tout est ok. Il faudra plus de temps pour que tu es un statut à Londres mais je me m’inquiète pas sur le fait que ça vas se régler. En ce qui concerne ton mariage avec Farid tu as mon accord je crois aussi que c’est quelqu’un de bien. »

Je suis tellement sous le choc par tout ce qu’elle dit, par tout ce qu’elle a fait pour moi que je suis à court de mots. Quelque part entre les deux mon cerveau enregistre le fait qu’elle vient juste de donner son accord pour moi et Farid le seul mot qui me vient est « merci. » Il est murmure avec calme, en silence mais avec tellement de gratitude que j’en pleure, « merci merci merci merci merci. » Je continue à le répète en la serrant dans mes bras.

« Maintenant vas-y je dois encore boucler ce dossier avant la prière de magrib avec les enfants et le dîner. »

« Tu sais que tu es la meilleur ? » Elle se contente de me sourire « je suis désolée que ça m’ai pris autant de temps pour m’ouvrir à toi. »

« Pas moi je crois que le temps d’Allah est toujours le meilleur. »

Je me sens tellement plus légère quand je sors du bureau de A que j’ai envie de courir rejoindre Farid pour lui annoncer toutefois je vais attendre je pourrais toujours lui parler après dîner. En plus ça me laisse le temps de pour repenser à tout ce qui s’est passé aujourd’hui.

Au dîner, on bavarde tous gaiement sauf Farid qui est affreusement calma, les jumeaux avec leur joie de vivre habituellement font rire tout le monde, une fois que c’est l’heure du café ils demandent la permission pour allez jouer un peu avant l’heure du coucher, A promet de les rejoindre bientôt.

« Je vais m’absenter quelque temps. » C’est Farid qui à parler son regard dirigé vers A.

« Alors ta décision est prise ? »

« Oui. » Il me jette un coup d’œil discret avant de reprendre « c’est toi qui avait raison, je dois réglé ça avant. »

« Tu vas où ? » ma question à fusé de manière un peu abrupte.

« Sur le continent pour quelques jours. » C’est moi ou il vient de donner une réponse évasive à une question directe ?

« Je voulais te parler. »

Il dépose sa serviette sur la table « Ça devra attendre que je rentre, le bateau passe me chercher dans moins de dix minutes. » Il pousse sa chaise pour se retire de table, sa réponse semble choquer tout le monde.

Ça ne peut pas attendre demain ? » C’est May qui pose la question en le regardant surprise, son regard passe de Farid à Malick qui lui aussi semble surpris.

« Non je dois y aller au plus vite. »

Je l’imite quand il se lève « je te raccompagne. »

« Ce n’est pas nécessaire, je vais juste récupérer mon sac et filé. » Il est froid, distant je suis sûre que ça vas être ces derniers mots quand il donne le salam et se retourne pour s’en allez mais sur le seuil de la porte il revient sur ces pas, toujours debout à ma place la tête baissé je ne le vois pas faire. Je sens juste sa présence à côté de moi. « Fadia. » Il est triste et moi je pleure « ah ma Fadia pourquoi tu pleures. »

J’essuie mes larmes d’une main tout en me retournant pour lui faire face « est-ce que j’ai fait ou dit quelque chose de mal ? »

« Non tu n’as rien fait c’est juste moi qui me comporte comme un goujat. »

Ne comprenant pas très ce mot je lui offre un synonyme « Un idiot ? »

« Non un salaud serait mieux. » On se retourne tous les deux vers May qui le fusille du regard les mains croisés sur sa poitrine.

Il laisse échappe un rire sourd « oui salaud convient tout à fait, écoute » il marque une pause quand il a capté mon regard il continue « je dois aller voir mes parents A m’a rappelle que contrairement à toi je n’étais pas... »

Devant son mal évident à dire les mots je le fait pour lui « orphelin ? »

Il soupire « que j’avais des responsabilités. C’est une histoire de quelques jours après ça toi et moi aurons une discussion sérieuse pour que tu saches qui je suis et ce dans quoi tu t’engages si jamais tu te marie avec moi. »

Ces paroles me laisse pensive. Il redonne le salam et cette fois-ci quand il s’en vas c’est avec un concert de salam et de vœux de bon voyage.

Survivre à l’enfer d...