MARC-ARIEL

Seulement trente minutes sont passées depuis l’appel de Lydia mais j’ai l’impression que cela fait des heures tant plusieurs choses se sont passées dans cet intervalle de temps.

Lydia m’appelant en pleurs puis l’appel se coupant, moi essayant de la rappeler sans succès...Elle n’a pas eu le temps de m’expliquer pourquoi ma femme l’aurait chassé !

Il y avait bien un moyen de le savoir...En appelant Cynthia. Mais avouez qu’appeler sa femme pour lui demander pourquoi elle a viré sa maîtresse est assez suicidaire ! Surtout quand on ignore si c’est l’éclatement du pot aux roses qui a créé ce renvoi. Voilà donc comment j’ai lancé le numéro fixe de chez moi en croisant les doigts pour ne pas que ce soit Cynthia qui décroche.

Heureusement ce fut Edwige.

La conversation me revient encore...

A peine ai-je salué qu’elle a commencé à débiter sans interruption l’affaire :

-Eh monsieur ! Heureusement que vous appelez ! Ce qui vient de se passer ici est tellement choquant ! On peut croire connaître des gens sans que ce soit vrai !

Le scandale qui a éclaté ici...Fhm ! Djah notre nounou Lydia était une voleuse oh monsieur ! Madame l’a surpris en train d’essayer de voler quelque chose dans votre bureau monsieur. En plus de fouiller sur votre ordinateur à chercher je ne sais quoi. En tout cas madame l’a chassé mais rassurez-vous, elle n’a pas eu le temps de prendre quelque chose cette voleuse ! Hm...L’homme noir vraiment !

Sans attendre la suite je coupe l’appel de manière presqu’automatique.

Mais c’est quoi ce délire ? Vol ? De Lydia ? Dans mon bureau ?

Ne dit-on pas souvent qu’on a beau chassé le naturel il revient au galop ? Comme des serpents venimeux, des pensées soupçonneuses commencent à naître dans mon esprit...Que faisait-elle dans mon bureau ? Serait-ce possible que la Lydia que je crois connaître soit en réalité une farce ?

Dur de trouver la réponse à ces questions sans parler à la concernée. Voilà donc comment j’ai précipitamment quitté le bureau pour prendre le chemin de sa maison. Là je suis arrivée devant chez elle et gare le véhicule.

C’est bête à dire mais j’ai un peu peur de l’issue de cette conversation. Je me sens bien avec elle et je ne veux pas découvrir que tout cela n’était qu’une arnaque.

Sentant sur moi les regards curieux des voisins de Lydia, j’y fais fi et m’avance vers sa porte à laquelle je tape.

Je dois insister avant de voir sa tête sortie doucement par la porte. Ses yeux sont bouffis comme si elle avait pleuré. Mais bizarrement cette scène n’arrive pas à m’émouvoir car je ne réussis pas à enlever de ma tête les mots d’Edwige. Si ça avait été de Cynthia, j’aurais pu douter mais d’Edwige...

Lorsqu’elle me laisse entrer, Lydia se jette dans mes bras mais je n’arrive pas à lui rendre la pareille. Mon cœur n’y est pas.

Je crois qu’elle s’en rend compte au bout d’un moment car elle se détache de moi et s’entoure de ses bras, comme pour se protéger.

-Un problème Marc-Ariel ?

Comme je ne réponds pas elle se met à tourner en rond un moment en prenant de grandes respirations comme une personne qui essaierait de s’efforcer de ne pas dire ou faire je ne sais quoi qui lui pèse.

-J’ai reçu un appel d’Edwige juste après le tien...Je finis par répondre. Un appel au cours duquel elle m’a transmis un certain nombre d’informations assez déconcertantes...

Je vois exactement le moment où elle comprend là où je veux en venir car ses yeux s’écarquillent grandement pendant qu’elle reste la bouche entrouverte.

-Non ! Non ! Tu te fous de moi ? Tu veux dire que tu crois aux conneries de ta femme c’est ça ? Me crie-t-elle, les yeux douloureux.

-Ca n’a rien à avoir Lydia...Mais avoue quand même qu’il y a de quoi se poser des questions...Ce n’est pas comme si mon bureau était une pièce où tu devais être...

-Ok va te faire foutre Marc-Ariel ! Sors de chez moi ! Commence-t-elle à hurler en me poussant faire la sortie. Sors de chez moi !

Non mais je rêve ! A essayer de couvrir cette parodie de relation dans laquelle tu as eu à me mettre je me fais traiter de voleuse et toi tu te permets de les soutenir ? Pour ton information, cher Marc-Ariel Ehui, hier quand tu me tirais pour m’envoyer dans ton bureau afin de me baiser, mon bracelet y est tombé ! Et comme ta chère femme y va souvent, je ne voulais pas qu’elle tombe sur lui et découvre tout...Alors j’ai décidé d’aller le récupérer ! Mais apparemment je me suis trompée. C’était une énorme erreur de faire tant d’efforts pour une personne qui ne les reconnaît même pas !

J’ai à peine eu le temps de placer un mot qu’elle me pousse hors de chez elle avant de me claquer la porte au nez. Malgré mes coups à sa porte, elle ne répond pas...

La déception que j’ai lu dans ses yeux...C’est indescriptible. Ces mots me reviennent encore en tête et me font me sentir encore plus mal...

Merde...Mais qu’est-ce que j’ai fait ?

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CYNTHIA

Les jours passés ont été pour moi l’un des plus beaux depuis un moment ! Rester là sans voir mon époux dévorer cette nounou des yeux était super !

Marc-Ariel est encore un peu distrait. Apparemment la petite sauvage avait implanté ses marques plus profondément que je ne le croyais...Mais bon, je compte bien prendre mon temps pour bien les effacer. Loin des yeux loin du cœur ne dit-on pas souvent ? Eh bien je m’assurerai de faire en sorte que cette pensée ait valeur.

Aujourd’hui est vendredi soir et pour une fois depuis oh combien de temps on sort Marc et moi !

Enfin...Nous ne sommes pas vraiment juste tous les deux car il y aura aussi Richmond et une énième fille avec laquelle il sort ainsi qu’une de leur partenaire de boulot et son chéri. Mon bébé a apparemment avec son équipe régler une situation assez complexe et conserver un lourd contrat qu’ils ont failli perdre et apparemment ils veulent célébrer cela. Enfin...Richmond veut célébrer cela mais je veillerai à ce que Marc-Ariel le fasse aussi. Cette soirée je compte bien avoir mon homme pour moi !

Heureusement on a pu refiler Yoann à ma tante Aya pour le week-end sinon Marc n’aurait jamais cédé à la fin.

Bref. Parlons de ma tenue. J’ai enfilé une robe super sexy noire qui me colle comme une deuxième peau. Elle met en évidence mes attributs qui ont fait craquer mon mari. Des talons dorés de quinze centimètres au moins. Mon visage, impeccable ! En tout cas on peut dire que je n’ai pas joué avec moi-même.

J’ai bien vu le regard intéressé de Marc-Ariel quand il m’a vu. Comme quoi tout ce temps à me pomponner en valait la peine.

Il est presque une heure du matin et cela fait une vingtaine de minute que nous sommes dans le club. Nous avons dîné avant de venir ici et c’était super.

Là on est dans un carré VIP en hauteur, supplantant tout le monde. De notre position, on peut voir les gens danser en bas. La musique nous parvient mais elle est moins forte.

L’ambiance est assez détendue. Assise sur les pieds de Marc, je fais des petits mouvements lascifs pour le chauffer un peu. Enfin...tout se passe bien jusqu’à ce qu’une ombre passe et que j’entende Richmond crier le nom de Stéphane Badou.

Je sens automatiquement Marc-Ariel se raidir. Je ne peux pas empêcher mon corps de faire pareil. Stéphane a souvent été mon « complice » dans certaines actions mais la dernière fois que j’ai essayé de l’impliquer, il été le pétrole qui a fait s’enflammer cette histoire entre mon époux et la petite nounou. Alors je ne suis plus trop sûre de souhaiter l’avoir dans mon périmètre.

-Hey...Les gars ! Salue-t-il un peu jetant des coups d’yeux derrière lui. Si je m’attendais à vous ici ! Sans plus tarder il fait le tour pour tous nous saluer. Bises pour les femmes et poignée de main pour les hommes.

On est en pleine discussion lorsqu’une femme en robe rouge vient vers nous...Enfin vers Stéphane.

-Sté, je l’ai retrouvé ! Il était resté dans... Elle coupe sa phrase net quand elle lève la tête et nous vois.

Je n’arrive pas à comprendre sa réaction car je ne la reconnais pas automatiquement...Mais quand Stéphane l’attrape par les hanches et la fait sortir de la lumière, je crois que ma mâchoire veut s’en décrocher.

Non ! Mais pas elle encore...