Chapitre 25: Dieu parle parfois d’une manière

Write by Plume Inspirée

Chapitre 25: Dieu parle parfois d'une manière (1)


Toute la semaine j'avais été très chargée, je repoussais tous les rendez vous de Harris. Ornella n'avait pas fait signe de vie depuis. Mais ce midi j'avais un petit temps de libre, il était 11h alors je pouvais encore prendre rendez vous avec Harris pour la pause. Je pris mon téléphone et fis un message sur WhatsApp:


<< Coucou Harris >>


<< Oui Jojo>>


<< T'es libre à la pause ? >>


<< Oui, on se voit alors ? >>


<< Okiii 12h 40 te convient ? >>


<< Cool je viens te chercher à 12h 40>>


Zut, j'avais complètement oublié que j'avais prévu de faire un tour au marché de puces avec Sandrine pendant la pause. C'était vendredi et ils ouvraient des nouveaux ballons (marchandise) là bas. Mais il fallait que je tire cette histoire au clair avec Harris, Sandrine allait être déçue mais ça pouvait attendre alors je m'etais décidé à annuler avec Sandrine:


- Sandrine, je crois que je vais te fausser compagnie 


- Kiékiékiékié ah toi vraiment tu as encore quoi de prévu ? 


- Je dois me voir avec Harris 


- Harris c'est le copain de ta soeur là ? 


- Oui c'est lui. 


- Hum vous avez l'air de bien vous entendre hein, mama mokambi 


-  ah arrête avec tes mama mokambi là ! 


- Hum je pense que chaque fois que je t'appelle ainsi ça te rappelle qui tu es, tu es vraiment un modèle pour la marche de certains Oh, à commencer par moi même alors Rappeller comme ça me fait plaisir. En plus comme tu es d'abird célibataire ça me permet de te rappeler que l'homme que tu dois accepter doit aussi meriter d'être un papa mokambi 


- Kiékiékiékié tu es folle toi.  Déjà je me suis même pas mama mokambi. Mokambi Ce n'est pas pasteur ? 


- Non hein c'est un dirigeant, un responsable je crois non avec mon lingala il fait s'attendre à tout oh. Sinon Harris là c'est déjà notre papa Mokambi ? 


- Yeeeeeee, laisse ! ma vie est un vrai mélange en ce moment mais déjà avec Harris ce n'est pas ce que tu penses. 


- T'inquiète je sais, je te taquine juste.  Mais j'ai remarqué que Martial est tout bizare. La semaine passée j'étais dans leur bureau pour donner un dossier à Mr Rémi. On a bavardé avec Brice et Mr Rémi mais Martial était très silencieux, je suis sûre qu'il a un problème mais bon c'est toi qui es proche de lui. Tu n'as pas une idée ? 


- Euh non non


- Hum j'oubliais que toi ces jours ci tu es occupée avec l'américain Harris. 


- Aaaaah Sandrine arrête de me taquiner tchuiiiiiip 


Alors là... Martial avait donc quoi ?  Est ce que je pouvais me permettre de lui demander ce qui n'allait pas ? J'avais peur d'être maladroite ou de lui faire passer un message qui était loin de ce que je pensais. Je me disais que son silence c'était face à moi mais apparament, par rapport aux dires de Sandrine, ça n'avait rien avoir avec moi. Mais je ne savais pas si j'étais bien placée pour lui demander de briser le silence ou de se confier à moi. J'allais peut être demander conseil à Imelda ou à Jemima ou même à Yasmine. Mais là maintenant ce qui m'importait c'était de mettre les choses au clair avec Harris. Je me remis au travail le temps d'attendre l'heure de la pause.


À 12h 35 ,je quittais le bureau pour attendre Harris en bas,  une fois dehors, je m'etais lèvée là, je pris mon téléphone pour faire signe à Harris quand une voix familière appela mon nom :


- Johanna Itoua 


Martial, il avait presque son sourire d'autre fois, je m'etais retournée et nos yeux venaient de se croiser:


- Mr Martial tu prends ta pause ? 


J'avais mis tout mon sourire dans cette petite phrase. Après ce que venait de me dire Sandrine je me rendais compte que peut être qu'il avait besoin d'une oreille attentive pour se confier. J'avais cru que son silence était contre moi mais qui sait peut être que ça n'avait rien avoir avec moi. 


- Oui, j'ai deux à trois courses à faire et je me demande même si la pause suffira pour que je fasse toutes mes courses.


- Mais demain c'est le week-end tu peux toujours finir tes courses demain non ? 


- Hum laisse ma chérie, demain je voyage pour brazza et de là bas j'irais à Kinshasa.


- Ah bon !  Ça sera trop indiscret de demander ce que tu va faire à Kin ? 


- Non,  mademoiselle Itoua 


Il avait ce sourire du Martial d'avant. Il avait cette façon taquine de m'appeler mademoiselle Itoua, j'étais contente de le voir si différent et si joyeux. Puis il continuait de parler:


- En fait Kinshasa ou disons toute la RDC c'est mon 2e chez moi. Après mon bac je suis allé à Kinshasa poursuivre mes études. J'ai même eu mon premier emploi là bas.  J'ai une vrai famille là bas et ça fait un grand moment que je ne les ai pas vu.


- Hum OK je vois. C'est un peu comme moi et l'Afrique du Sud.


- Exactement ça ! 


- Mais j'ai aussi une maman là bas à Kin, je pense qu'un jour je m'arrangerais pour lui rendre visite.


- Ah ouais c'est une belle ville. Quand tu te decideras à y aller fais moi signe je te donnerais des tuyaux sur les bon coins de là bas.  Mais bon je pense que ta maman te servira mieux de guide 


On parlait encore quand la voiture d'Harris gara devant nous. J'avais envie de crier Hé toi repars d'où tu viens. Cela faisait près de 5 mois que je n'avais pas ainsi parlé avec Martial il avait fallut que Harris vienne gâcher ça. Il baissa la vitre de sa portière :


- Désolée ma puce je suis un peu en retard


Je fis un sourire genée, je ne sais pas pourquoi je me sentais coupable devant Martial qui pourtant était que mon ami et Harris aussi n'était q'un simple ami si je pouvais me permettre de le dire ainsi. Martial ne m'avait pas laissé le temps de faire les présentations qu'il tourna déjà ses talons pour se diriger vers sa voiture en me disant:


- Mademoiselle Itoua à tout à l'heure ! 


- D'accord Martial 


Je le répondais avec mon plus beau sourire, je voulais tellement crier en disant ce n'est pas ce que tu crois. J'avais remarqué que sa façon de dire à tout à l'heure n'avait rien de contrarié il l'avait dit avec un air ok. Était ce parce qu'il se foutait de ce que je faisais qui je voyais ?  Je montai dans la voiture d'Harris mais toute mon attention était vers la voiture de Martial.  Une fois dans la voiture, Harris commença tout de suite la conversation:


- Très belle montre je ne t'ai jamais vu avec 


Bah je ne me rendais même pas compte, depuis les distances de Martial ou disons son épisode de silence,  je ne mettais plus la montre qu'il m'avait offerte et ce matin j'avais eu envie de la mettre. À se souvenir un sourire se dessina Sur mes lèvres.  La coïncidence me fit sourire j'avais mis la montre juste le jour où Martial avait décidé de briser le silence. Puis m'étant tourné vers Harris je répondis :


- Ah bon, tu ne m'as jamais vu avec ? genre on se voit tout le temps ?  


- Hum toi tu ne m'as pas l'air d'être de bonne humeur 


- Écoute Harris je pense que tu prends mal mes intentions lorsque je me montre gentille avec toi c'est par pure politesse et je commence à remarquer que tu le prends pour une certaine attirance ou un truc du genre. 


- Jojo qu'est ce que tu racontes ?  Ai je fais quelque chose qui te fait dire une chose pareille ? 


- Déjà tu m'invites en boite je te dis que je ne fréquente pas ce genre de milieux, toi tu cours le dire à Ornella.  Est ce que je suis même obligée d'accepter toutes tes invitations ? 


- Je ne lui ai rien dit directement, c'est juste qu'elle m'avait appelé et j'ai juste lancé ça en passant et ce n'était même pas avec une mauvaise intention crois moi,  Jojo je te respecte et je value notre amitié ne va pas penser n'importe quoi. Il est vrai que tu me plais mais je ne peux pas me permettre d'imaginer quoi que ce soit. S'il te plaît calme toi je t'en prie.  D'ailleirs Ornella étant ta soeur je pense que ce n'est pas à moi de t'informer sursa manière d'être. Elle dramatise souvent.


Je fis un sourire, il avait cette façon polie de s'excuser puis je ne voulais pas paraître impolie ou abuser du fait qu'il m'avait avoué ses sentiments. 


Au restaurant on passa un moment calme et bien amical.  J'avais pu être claire avec lui mais lui de son côté m'avait avoué ses sentiments. J'avais aussi été claire sur l'intention de Ornella en nous présentant ensemble à cela il me repondit :


- Écoute Johanna nous sommes des adultes et je savais bel et bien l'intention de Ornella  bien qu'elle ne me l'avait pas directement confié . Mais à mon avis, toi et moi sommes des adultes, alors apprends à me connaître avant de tirer des conclusions hâtives sur moi.  Maintenant je connais certaines de tes limites tu me les a présenté alors laisse moi une chance. 


- Dire que je vais te laisser une chance c'est peut être mal le dire mais bon tu es libre d'avoir des sentiments pour moi mais seulement je ne veux pas qu'on se voye encore en tout cas, tant qu'il y a ma tante et ma soeur au milieu je ne veux pas me mettre dans ce genre de problèmes.


- Johanna, j'aurais aimé t'entendre m'avancer une autre raison que celle d'Ornella. Accorde moi le temps et apprend à mieux me connaître s'il te plaît. Pas de boîte de nuit, pas de bar, pas de musique mondaine en ta compagnie, pas d'alcool, pas de geste physique mal placé j'ai retenu les règles alors laisse moi une chance de te laisser me découvrir.


- Hum !  Tu sais Harris j'évite de te donner de faux espoirs mais bon si tu insistes ! 


- Merci Johanna ! 


Après le resto, Harris m'avait déposé au boulot. 


Là,  il était 17h 35 ,Sandrine et moi on s'apprêtait à quitter le bureau, elle avait promis me déposer à la maison avant de rentrer. J'étais debout devant le poste de travail de Sandrine qui se connectait encore quand Martial fit son entrée dans notre bureau:


- Bah les dames Bon week end hein on se voit lundi ! 


Sandrine prit la parole en premier:


- Merci mon chou n'abuse pas du vin pendant le week-end 


- Kiékiékiékié ( Martial se mit à rire) 


Puis il répondit :


- Déjà c'est cliché qu'une femme mariée m'appelle mon chou je ne veux pas avoir des problèmes avec Mr Mbani. Et autre chose, je ne prend pas d'alcool moi ! 


- Ahahahahah (moi en riant)  merci  Martial surtout fait un bon voyage et n'oublie pas que lundi n'est pas un jour férié 


- Nah, comment tu peux t'imaginer que je rate un lundi. Je serais là t'inquiète je rentre dimanche soir 


- Hum donc comme ça mon chou voyage il ne me dit pas ? 


- Hé Sandrine arrête de m'appeler ton chou qui sait peut être que Mr Mbani a placé des micro sur toi tu veux juste des problèmes pour rien


- Kiékiékiékié ( On se mit tous à rire) 


Puis on prit congé, une fois dans la voiture, je savais que Sandrine devait aborder le sujet sur Martial. Je restais calme à attendre qu'elle le fasse quand elle me lança :


- Martial avait l'air content aujourd'hui, apparemment il va mieux 

- Oui apparament 


- Donc comme ça tu sais qu'il voyage ? Il va où déjà ? 


- Il va à Kinshasa, il m'en avait tenu deux mots pendant la pause 


- À Kin ?  


- Oui à Kin tout à l'heure pendant la pause il m'a dit qu'il avait fait ses études universitaires là bas et donc il a de la famille la bas 


- Je suis sûre qu'il a aussi une petite amie là bas.


- Kiékiékiékié 


Mon rire était un rire qui cachait une opposition je refusais juste de m'imaginer qu'il avait une petite amie là bas.  Mais pourquoi chaque fois qu'il s'agissait de Martial j'avais l'air possessive ?  


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Mon week-end s'était bien passé, le dimanche aux environs de 21h j'étais surprise de recevoir un message de Martial me disant qu'il était bien rentré :


<< Coucou Mademoiselle Itoua, j'espère que tu as passé un excellent week-end quant à moi je suis de retour à Pn et j'ai passé un séjour exceptionnel c'était bien de revoir des gens que j'aime tant>>


<< Je suis contente pour toi.  Oui j'ai passé un excellent week end c'était un peu de la routine maison église babysitting >>


 << Babysitting ? >>


<< Oui, Jemima tu te souviens ?  Elle avait mis au monde et hier j'ai passé ma journée chez elle comme la majorité des samedi d'ailleurs >>


<< Bah c'est profitable hein tu t'exerce déjà... Allez passe une bonne nuit à demain au boulot >>


<< Merci beaucoup Martial. Je te souhaite aussi de passer une bonne nuit. >>


<< Merci, Bisous>>


Hein il avait écrit bisous ?  Je ne voulais pas qu'il se déconnecte avant ma réponse, comme lui il était trop énigmatique, je m'empressai de mettre de mon côté aussi:


<< Bisous>>


J'avais hésité de mettre un émoticone du bisou alors j'abais opté pour un bisou écrit comme il l'avais fait. 


Le lundi à mon réveil, après m'être apprêtée pour le boulot je me mis à réfléchir sur le rêve que j'avais fait la nuit.  Je voulais comprendre ce que ce rêve me transmettait comme message. J'avais rêvé de Harris et dans ce rêve, Harris et moi étions à table entrain de manger dans la même assiette. Un moment il se leva et alla dans les toilettes. C'était des toilettes traditionnelles pas modernes. Au bout de quelques minutes il sortit de là,  puis il y avait une grande poubelle à côté, il se mit à fouiller dans la poubelle. J'avais l'air étonnée de le voir faire. Après cela il revint s'asseoir près de moi et plongea à nouveau des mains dans l'assiette. Dans le rêve j'étais furieuse je me mis à lui faire des reproches: " comment peux tu aller aux toilettes, puis plonger tes mains dans une poubelle et revenir mettre tes mains dans notre plat commun sans même te nettoyer les mains ? " Je ne veux plus manger dans la même assiette que toi. 


Ce rêve était trop bizare, il aurait aussi bien pu être un rêve banal mais quelque chose me disait que ça n'en était pas un.  Pendant que j'étais en route pour le boulot,  dans le taxi,  Harris me fit un message:


<< Jojo, on se voit ce soir ? >> 


Je n'avais pas envie de le voir. Le rêve continuait à me revenir mes sens me trompaient rarement, je sentais que ce rêve était un message particulier sur Harris. Peut être que c'était juste parce que je ne voulais plus le côtoyer mais je restais persuadée que ce n'était pas juste ça. Alors je répondis à son message par un refus:


<< Non pas possible peut être la prochaine fois>>


<< OK, je t'appellerai ce soir pour écouter ta voix et prendre de tes nouvelles>>


<<Ok>>

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