Chapitre 25: Ne couvre pas le diable

Write by Plume Inspirée

Chapitre 25: Ne couvre pas le diable

 

- Je suis tellement honteuse maman! J’imagine qu’après avoir écouté tout ceci tu dois m’en vouloir!

 

- Johanna ma fille, c’est vrai que je t’en veux mais pas pour les raisons que tu crois. Je ne t’en veux pas de t’être sentie à un moment submergée, fatiguée, d’avoir eu envie de tout lâcher . Non, je ne t’en veux pas pour ça. Mais je t’en veux d’avoir cru que si tu m’avais dis tout ça je t’aurais jugé. 

 

- Mais maman Nathalie j’étais entrain de presque faillir à mon rôle. Du coup, j’avais honte de te dire que j’en veux à Martial alors qu’il est en prison. 

 

- Désormais évite d’avoir honte à la place du diable ma fille. Tu sais celui qui était entrain de te faire passer une loupe sur les petits détails désagréables de ton couple c’est le diable et le fait d’avoir gardé ça pour toi tu as couvert le diable. Tu dois connaître désormais un principe il faut dénoncer les mauvaises pensées que le diable te souffle afin qu’il sache que tu n’es pas sa collaboratrice.

 

Cette remarque de maman Nathalie n’avait pas manqué de me faire rire, je souriais un moment. Maman Nathalie était une femme assez catégorique dans ses principes. Derrière sa voix douce se cachait beaucoup d’autorité et de principes. 

 

- Johanna il y a des pensées qu’il faut partager avec quelqu’un de confiance pour exposer le diable. A force de garder tu donnes de la force au péché. Moi je reste persuadée que si tu avais parlé de ce remord que tu avais contre Martial clairement avec moi ou l’une de tes amies tu ne te serais pas rapprochée d’Alexis. Tout ce qui te rapprochait d’Alexis c’était que tu avais besoin d’étaler à quelqu’un combien de fois tu étais en colère contre Martial. 

 

- Eh effet c’est vrai maman!

 

- Et regarde si Yasmine ne t’avait pas dis qu’elle savait pour Alexis et toi peut être que tu aurais fais plus que l’embrasser. Tu vois que le diable a peur de la lumière? Toutes les fois où tu veux faire honte au diable expose le. Il ne faut pas garder pour toi ce qui te fait du remord tu n’es pas pas la collaboratrice du diable.

 

- Mais maman jusqu’ici tu n’as toujours pas abordé le vrai sujet j’ai presque trompé mon mari!

 

- C'est vrai Johanna. Disons directement que tu l’as trompé car même en pensée on peut tromper son mari tu sais! Je vais te raconter un truc.

 

Dans le calme de ma maison, assise dans mon salon seule, mon téléphone contre mon oreille j’écoutais attentivement cette femme qui était pour moi plus qu’un mentor. Les enfants étaient partis à une fête avec Mady. Martial était au cabinet. Depuis son retour il travaillait comme un fou pour rétablir l’ordre que ce soit dans l’église, à son cabinet ou même chez moi à Rehoboth où il avait pris les commandes aussi pour me permettre de souffler.

 

Maman Nathalie s’était lancée dans un récit m’expliquant comment des années en arrière elle avait faillit tromper son mari

 

- Et donc c’était une période assez tendue entre nous. Patrick n’était jamais là. Tiré entre le boulot et le ministère déjà qu’il commençait à être sollicité de partout. Avec d’un côté aussi le fait que les enfants étaient tout petits je ne pouvais pas partir avec lui en voyage c’était pourtant une décision commune que nous avions prise pour l’équilibre de l’éducation des enfants. J’ai commencé à avoir des pensées négatives du genre je ne représente rien , je suis juste comme une bonne ménagère. Il ne me voit plus assez,...

 

Je l’écoutais attentivement, ce qu’elle disait je connaissais l’effet que cela faisait. J’avais moi même ces derniers jours avant mon voyage de l’Afrique du Sud ressenti la même chose. J’avais comme l’impression de ne servir à Martial que pour lui permettre de sortir de prison tandis que mes problèmes à moi ne comptaient pas à ses yeux. 

 

Maman Nathalie poursuivait,

 

- L’un de mes collègues était là il était d’une oreille attentive, j’avais commencé à me confier à lui pendant les pauses. Puis c’était passé des pauses à des appels mêmes les week-end. J’avais comme l’impression qu’il était la seule personne qui me comprenait. Patrick de son côté ne semblait pas faciliter les choses. Je pouvais faire une nouvelle coiffure il ne remarquait rien. Mais mon collègue lui remarquait que j’avais une nouvelle tête. Les compliments que Patrick ne me faisait plus, mon collègue me les faisait. Un soir c’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Je décidai de me plaindre auprès de Patrick après l’avoir étalé ce qui me rendait triste dans notre routine. Johanna il me répondit, je ne vois même pas où tu veux en venir, puis il rajouta, Nathalie tu dois comprendre que le mariage ce n’est pas un conte de fée c’est une vie réelle et je suis là mais comment peux tu me dire que tu ne me sens pas tu veux que je fasse quoi pour que tu me sentes?

 

J’écoutai maman Nathalie avec attention son récit me captivait tant mais une question battait très fort dans mon cœur je voulais savoir alors je lui coupai presque la parole pour poser cette question qui brûlait dans mon cœur 

 

- Maman Nath l’avais tu trompé?

 

Elle s’arrêta un moment, je connaissais si bien maman que même sans la voir en face de moi j’aurais juré qu’elle avait souri avant de me répondre 

 

- Non pas pratiquement, pas même un seul baiser ce n’est pas pour te rendre coupable d’avoir échangé un baiser avec un autre mais je n’avais pas osé arriver là. Tu sais pourquoi?

 

- Tu l’aimais trop?

 

- Non, non parfois aimer trop ne suffit plus mais j’avais confronté mes pensées, j’avais exposé mes pensées. J’en avais parlé avec ma sœur. Je savais combien de fois elle était une femme stricte alors je lui avais dis les pensées que j’avais. Et elle venait me chercher chaque pause pour manger avec moi

 

Elle s’arrêta un moment puis elle éclata de rire 

 

- Kiekiekiekiekiekie 

 

Je me mis à rire aussi

 

-Kiekiekiekiekie 

 

- Oui Johanna elle déjeunait avec moi à chaque pause. Au lieu de m’ouvrir à mon collègue je mouvrais à elle. Du coup j’avais compris qu’avec mon collègue ce n’était même pas une attirance mais un vide. Dès que ma sœur était là pour couvrir ce vide j’avais retourné tout le poids sur ma sœur. Mais en même temps ma soeur et moi nous prions les samedis pour demander la sagesse à Dieu. Un samedi ma soeur me dit clairement on a beau prier et tu as beau te confier à moi ça ne réglera pas le problème il faut en parler avec Patrick. J’étais dépassée parce que j’avais pourtant déjà parlé avec Patrick et ma sœur le savait. Mais grâce au Saint-Esprit par rapport à ce que ma soeur m’avait dit j’avais compris que parler est différent de se plaindre et de voir l’autre comme le fautif. Si ma première tentative de dialogue avait échoué c’était parce que je voyais déjà Patrick comme le fautif. Celui qui ne m’accordait plus son temps. Alors que parler c’est dire comment on se sent sans endosser le tort à l’autre juste dire,  en ce moment , je me sens ceci je me sens cela. Or ça, je le faisais avec ma sœur mon collègue mais pas avec Patrick.

  

Je restais calme j’écoutais maman Nathalie et je comprenais déjà là où j’avais failli. J’avais le droit d’avoir un ressenti mais je n’avais pas le droit de vouloir que Martial l’imagine il fallait que je l’en parle. Peut être que si je l’avais fait je n’allais pas embrasser un autre homme. Hélas, c’était déjà fait. Au même moment que j’avais cette pensée, on aurait dit que Maman Nathalie avait été connectée à moi, 

 

- Tu dois te dire que ton cas est différent car toi tu as déjà posé un acte qui te condamne mais le cas reste le même Johanna. Parle à Martial en commençant par ton ressenti jusqu’à ce qui s’est passé pendant ton séjour en Afrique du Sud.

 

....

 

J’avais fini de repasser les vêtements de Martial quand les enfants arrivèrent avec Mady

 

- Maman c’était trop top l’anniversaire là. Waouh on s’est amusé comme des malades.

 

Je la regardais avec un sourire, Lola était si énergétique et enthousiaste. Elle mimait tout en me racontant ce qui s’était passé à la fête.

 

- Hum je vois que vous vous êtes super amusé là bas!

 

- Trop maman trop c’était top de chez top Euh Dodo rappelle moi encore ton mot que tu aimes dire quand c’est trop top là.

 

- Topissime

 

Répondirent Doxa et Mady au même moment 

 

- Topissime voilà c’était Topissime

 

- Kiekiekiekiekie 

 

On éclata de rire tous les quatre. Concentrée à écouter Lola je n’avais même pas remarqué que Martial venait d’arriver. C’est juste au moment où il était entré au salon que je m’en rendis compte 

 

- Papa la fête là était Topissime!

 

S’empressa Lola de l’accueillir 

 

- Alors là!

 

Il avait juste répondu vaguement sans intérêt et sans même s’attarder il s’était dirigé vers la chambre. Quelque chose n’allait pas apparemment. Les enfants n’avaient pas prêtés attention à son humeur ils étaient trop occupés à parler de leur fête avec Mady. 

 

- Tiens Tantine Mady pour ton déplacement ma puce. 

 

- Merci maman 

 

Puis je m’étais dirigée à mon tour vers le couloir pour rejoindre Martial dans la chambre. A peine j’entrais dans la chambre, il se leva, me foudroya du regard et ferma la porte à clé. Là ce n’était pas encore l’une de mes idées de culpabilité, il y avait bel et bien quelque chose qui n’allait pas.

 

- Johanna donc comme ça c’est ce malade d’Alexis qui a payé ton billet pour que tu ailles au mariage d’Angie? Dis moi après toutes ces années de mariage t’ai je déjà montré une défaillance à m’occuper de ma maison? Tu as des frères, des amis si tu pensais que tu avais besoin de mendier pourquoi ne t’ai tu pas tourné vers eux pour quémander mais il a fallut que tu te tournes vers ton ex?

 

Le ton de Martial était sévère, plus sa voix raisonnait, plus, mon cœur accélérait ses battements. N’arrivant plus à me tenir debout sur mes jambes, je m’étais assise dans le lit, mes coudes sur les genoux pour arriver à rester assise et mes deux mains couvrant mes yeux. J’étais submergée je ne savais quoi dire. 

 

Les picotements laissèrent place à des larmes qui envahirent mes yeux et descendaient sur mes joues. D’un geste sans tendresse et brutal Martial enleva mes deux mains de mes yeux

 

- Ne joue surtout pas à ce jeux je ne veux pas voir des larmes dans tes yeux, arrête moi ce semblant Johanna!

 

- Je je Je...

 

Je n’arrivais pas à articuler mes mots: Martial n’était pas un homme violent mais il est clair que Martial était imposant. Même dans les petites discussions de routine il était difficile qu’il se laisse amadouer à combien  plus forte raison là maintenant...

 

- Johanna je t’écoute parle! Que tu te décide de repartir avec ton ex c’est quelque chose mais que tu me fasse passer pour un homme qui ne prends pas soin de sa femme ça aussi c’est autre chose!

 

- Mais Martial je ne me suis jamais décidée de retourner avec Alexis qu’est ce que tu racontes? C’est vrai qu’il m’a proposé de m’aider avec le billet et j’aurais dû dire non! Mais je ne l’ai pas fait j’avoue que là est mon tort, pardonne moi Martial mais je passais un moment où j’étais vulnérable je me sentais trop submergée du coup j’ai manqué de prudence:

 

- Arrête de te passer pour la victime. Tu étais submergée ne te donne pas le droit de retourner dans les bras de ton ex Johanna tu me fais honte! Très honte même et tu as le courage de regarder nos enfants en face depuis et de leur prodiguer des conseils. De faire comme si t’es un modèle à l’église non mais tu es pathétique toi!

 

J’avais toujours mes larmes aux yeux 

 

- Martial je sais que tu auras du mal à me croire mais je n’ai jamais pensé retourner avec Alexis ou même pensé voir un autre homme je ne sais pas comment expliquer ça.

 

- N’importe quoi et moi qui pensais que tu étais partie en voyage sans me dire parce que tu avais besoin de te ressourcer je justifiais ton infidélité Johanna! Je vais te dire une chose si réellement tu ne te reprochais de rien tu m’en aurais parlé mais non tu as voyagé sans rien dire. Avant ton voyage déjà ton mari qui est dans une situation difficile essai de te joindre tu ne décrochais plus. Johanna tu me déçois!

 

Son visage était tendu, Martial était vraiment en colère. 

 

J’avais pris des jours de repos et Martial gérait Rehoboth, je venais de me rendre compte qu’il avait certainement lu ce mail dans mon bureau. L’agence de voyage m’avait demandé mon passeport et précisait dans la correspondance que c’était Alexis qui avait acheté le billet pour moi depuis Cape Town. Je ne savais plus si le moment était bien choisi pour parler de ce baiser. Dans quoi je m’étais plongée Seigneur! Me disais je...

 

- Johanna tu n’as pas fait ça? Non Johanna tu n’as pas osé?

 

Je levais les yeux et l’irréparable était commis, Martial tenait entre ses mains mon téléphone. Je ne m’étais même pas rendu compte tout à l’heure à quel moment il l’avait pris tellement j’étais perdue dans mes pensées à me demander si c’était le moment de lui dire pour le baiser.

 

- Martial je sais que je suis la dernière personne que tu te permet de croire en ce moment mais je te jure Martial sur ma propre vie, que je n’ai aucun sentiment pour un autre homme. Martial je ne sais pas ce qui m’a pris mais dès que je m’en suis rendue compte j’ai coupé tout contact Martial please crois moi je t’en prie!

 

- Une femme qui s’est permise d’aller dans les bras d’un autre homme alors que son mari croupissait en prison. Une telle femme jure sur sa propre vie et tu t’attend à ce que je sois berné par autant de comédie! Tu as souillé notre mariage Johanna, je ne te pardonnerais jamais ça tu m’entends jamais! Tu ne t’es jamais soucié de comment se passait mon procès parce que tu étais tranquille entrain de te consoler dans les bras d’un autre homme! Chaque fois que je te verrais, ça sera comme si je te voyais entrain d’embrasser un autre. Et de surcroît ton amant est ici ça veut dire que pendant que je me tue à aller travailler parce que je me dis que tu as besoin de repos toi tu vas calmement le rejoindre!

 

- Martial depuis son arrivée je ne suis pas allée le voir Martial s’il te plaît crois au moins ça. Je t’en prie chéri crois moi! Sniff sniff sniff 

 

J’avais gâché ma saison de bonheur, depuis le retour de Martial je vivais une saison de bonheur et là je venais de l’écourter.

 

Martial sortit de la chambre, j’étais restée dans le lit avec des larmes aux yeux, je pleurais de toute mes forces. 

 

- - Seigneur je te demande qu’une seule chose cette nuit sauve mon mariage sinon ça sera la goutte d’eau qui va me noyer après tout ce que je viens de vivre si mon mariage va en vrille je ne vais jamais m’en remettre. Je t’en supplie Seigneur sauve mon mariage sniff sniff sniff 

 

.....

 

J’étais restée là assise dans mon lit sans voir l’heure passer, il était 22 heures et je n’avais même pas pris soin des enfants. C’est sure que Martial s’en était occupé mais je sortais quand même de la chambre pour m’en rassurer 

 

- Maman tu as les yeux tout rouge tu as pleuré?

 

S’enquérais Doxa 

 

- Non chéri je m’étais endormie. Papa n’est pas?

 

- Non maman il est sortit depuis que tu dormais 

 

- Je m’excuse mes chéris je n’ai pas vu l’heure passer, je vais vous faire une salade rapidement 

 

Ce n’était pas dans leur habitude de manger la nuit, il préférait prendre le lait, une bouillie ou une salade.

 

- D’accord maman.

 

Ça ne m’avait pas pris beaucoup de temps pour faire cette salade puis je les invitais à table 

 

- C’est prêt!

 

Tout le long du repas que je ne touchais même pas d’ailleurs, Lola et Doxa parlaient de leur fête, je faisais l’effort de sourire pour ne pas attirer leur attention mais la vérité est que je n’étais pas là!

 

.... 

 

Minuit dépassé de plus de vingt minutes, aucune trace de Martial! C’était la première fois qu’il osait rentrer aussi tard. 

 

J’arborais la pièce de vas et viens. Je tournais dans tous les sens. Je sentais un poids énorme dans mon cœur.

 

1h 10 minutes, il y avait le bruit de quelqu’un qui parlait avec la sentinelle, comme la fenêtre de notre chambre donnait du côté du portail je poussais un coin du rideau pour voir mais la sentinelle était seul. Il y avait cependant enfin la voiture de Martial. Je n’avais pas encore relâché le rideau quand la porte de la chambre s’ouvrît. Je sursautai et relâchai le rideau 

 

Martial prit une douche puis il se mit à prendre un drap et l’oreiller 

 

- Martial tu ne peux pas dormir dans la chambre d’ami que dirons nous aux enfants quand ils le constateront 

 

- Quand tu embrassais ton amant tu avais prévu dire quoi aux enfants quand ils allaient le constater. Johanna je ne te permet pas de me faire des reproches sur ma conduite. Une autre personne mais pas toi! Tu n’es pas digne de me parler de ce qui est bien pour l’éducation des enfants ou pas. 

 

Il tourna sur ses talons, la porte se referma sur lui, je m’assis et me mit à pleurer. Même pas 5 minutes plus tard, la porte s’ouvrît à nouveau, Dieu merci me disais je, il avait changé d’avis pour le bien des enfants. 

 

Debout sans refermer la porte, il lança le drap et le coussin à la direction du lit, puis referma la porte derrière lui. Il était juste revenu remettre le drap parce qu’il s’était rendu compte que la chambre d’amis avait déjà tout ça.

 

Je n’avais pas pu fermer l’œil de toute la nuit, je n’avais même pas pu m’allonger, j’étais restée assise, depuis que Martial avait quitté la chambre jusqu’à 5 heures j’étais assise dans le lit. 

 

La porte s’ouvrît à nouveau sur lui, sans dire bonjour, il me trouva là assise. Il s’était dirigé vers la douche pour prendre son bain.

 

On était dimanche, il fallait qu’on se prépare pour le culte. Je ne savais même pas ce qu’il fallait que je fasse! Est ce qu’il fallait que je parte au culte ou pas, tout ça je ne savais plus quoi faire. 

 

Pendant qu’il s’apprêtait, je me levai pour préparer le petit déjeuner. C’était ça notre rythme du dimanche Martial et les enfants déjeunaient avant de partir au culte. Généralement je ne déjeunais pas. Je profitais souvent du temps où ils mangeaient pour m’apprêter à mon tour. 

 

J’avais fini de faire le petit déjeuner et dresser la table.

 

- Bonjour maman, 

 

C’était Lola

 

- Bonjour ma puce 

 

Martial sortit au même moment de la chambre 

 

- Le ciel Lola tu as bien dormi 

 

- Oui papa et toi?

 

- Bien aussi ma puce et ton frère il est où?

 

- Il a presque fini de s’apprêter 

 

Avant de partir m’apprêter je jetai un coup d’œil rapide derrière moi pour voir l’attitude de Martial. Lola venait de s’installer à table, Martial compte à lui était debout à côté de la table, il se servait une tasse de café, il n’allait pas prendre son petit déjeuner. Mais bon je savais que ça n’avait rien à avoir avec tout ça, car ça l’arrivait de pas prendre de petit déjeuner les dimanches.

 

....

 

J’avais fini de m’habiller, j’étais trop submergée pour penser à m’habiller convenablement j’avais juste mis une robe, attaché un foulard et mis des sandales. Aucune mise en beauté, mes cernes montraient un manque de sommeil mais je n’avais même pas envie de durer devant un miroir. 

 

Je rejoignis ma petite famille au salon, je trouvai Martial et Doxa entrain de parler de football alors que Doxa finissait son petit déjeuner, Lola entrain de lire sa bible pour enfant à table elle avait terminé de prendre son petit déjeuner. Martial quant à lui était debout avec sa tasse de café presque vide qu’il avait fini de prendre. 

 

- Maman tu vas aller comme ça à l’église c’est dimanche!

 

- Je sais chérie je n’ai pas envie de m’habiller ça arrive 

 

- Kiekiekiekiekie oui maman tu as raison mais regarde comment papa est sapé il y a un décalage hein 

 

- Kiekiekiekiekie 

 

Doxa éclata de rire à la remarque de sa sœur avant d’ajouter 

 

- Mais maman reste tout de même la plus belle même avec sa robe des courses là

 

- Robe des courses! Vous là vraiment donc je ne met cette robe que pour aller faire les courses c’est ça?

 

-Mais oui souvent c’est pour ça ou pour aller à l’intercession 

 

Répliqua Lola

 

Je lançai un coup d’oeil rapide à l’humeur de Martial et je lisais sur ses yeux qu’il était exaspéré de me voir rire avec les enfants comme si de rien était alors que je m’étais comportée indignement. Alors je ne voulais pas l’exaspérer de plus bel, que je me dirigeai déjà vers la voiture.

 

Je comprenais que Martial pense que je n’avais plus le droit d’être autant libre de rire avec les enfants, d’ailleurs moi même aussi je sentais la même culpabilité mais je ne pouvais pas laisser transparaître le moindre doute aux enfants. Ils avaient déjà été obligés de supporter beaucoup de choses ces derniers mois, j’estimais qu’ils avaient besoin de tranquillité et d’un cours de vie normal et heureux loin de toutes secousses.

 

D’un air pensif j’étais debout contre la voiture de Martial, quand le bruit des enfants et Martial qui approchaient me fit sursauter.

 

...

 

Pour une fois, Martial n’essayais même pas de faire semblant devant les enfants. D’habitude lorsque nous étions en froid, Martial entamait des causeries vagues pour que les enfants ne se doutent de rien. Mais ce matin sur la route de l’église, Martial silencieux au volant de sa voiture. Lola et Doxa bavardaient entre eux. Moi, j’avais cette honte dans mes yeux que tout le long du trajet mes yeux étaient rivés sur le paysage du côté de la vitre de mon siège.

 

En plus de 12 ans de mariage, je savais que ce malentendu dépassait de loin tout ce qu’on avait pu avoir comme différent avec Martial. Je sentais mon mariage courir une grand risque!

 

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