Chapitre 26

Write by Annabelle Sara

#ASPS_26

#FIN_PREQUEL

- Marie-Hélène… La première femme de Dieudonné, révéla Thérèse. Pourquoi c’est Essimi qui s’occupe de cette entreprise aujourd’hui? DD m'avait dit qu'il avait démantelé M&H.

- Il ne l'a pas fait et c'est le fils de son associé Magloire Essimi… Jean qui le dirige! Le père est le partenaire de DD.... sa sœur aussi apparemment, répondit Léon. Il faut que tu trouve le moyen de rencontrer la femme d’Essengue. Elle peut nous aider à comprendre comment cette société est liée à nous!

Thérèse leva la tête surprise.

- De quoi tu parles? Léon tu me parles d’un réseau de prostitution et ensuite tu dis lié à nous? Nous là c’est qui? Demanda Thérèse complètement dépassée par les explications de son frère.

- Notre famille! J’ai reçu ce message sur whatsapp, d’un numéro inconnu… ils… Essengue a tué mon amie!

Il lui mit la vidéo sous les yeux! Elle vit Rose brûler dans son véhicule, l’autre voiture qui quittait les lieux, puis la scène de crime de Marianne, puis Mme Mba'a et enfin Jazmine. La vidéo s'arrête avant de réapparaître sur Thérèse, pour finir sur la photo de leur parents.

- Léon c’est quoi ça?

Thérèse était horrifiée, elle avait les larmes aux yeux et elle les leva sur son frère.

-Pourquoi ces femmes mortes portent le foulard de ma mère autour de leur cou?

- Hein?

Léon fit un retour en arrière. Il ne comprenait pas comment ça lui avait échappé! Comment était-ce possible?

Le vengeur avait fait porter le foulard de sa mère à ses victimes? Comment? Pourquoi? C’était sa signature!

 - Comment c’est possible… Attends c’est ça le lien!

- Quel lien? Quel lien ma pauvre mère peut avoir avec un tueur de sang froid…

- Un lien de sang! Murmura le jeune homme.

Léon leva les yeux et posa son regard d'abord sur la maison de DD et puis sur sa main ensanglanté.

- Tu te souviens quand on était petit… Les oncles disaient que… Maman avait perdu beaucoup de sang lors de l’accident… Papa était mort sur le coup mais maman avait saigné à mort…

- Léon de quoi tu me parles?

- Le vengeur venge maman! Dit-il. Rose et moi on s'est trompé. Il ne venge pas la petite Judith, il venge notre mère.

Il était tellement incohérent que sa sœur fut obligée de le gifler pour qu'il descende de la bulle qui était en train de l’emporter loin, alors qu’il était là avec elle.

- Léon… C’est quoi cette histoire?

- Thérèse, il faut que tu me fasse confiance! Il faut que tu me fasse confiance! Va voir ta belle soeur! Elle pourra te dire pourquoi ces morts sont rattachés à nous! Elle seule pourra te dire la vérité… Moi je dois retrouver la personne qui tue ces femmes avant que ton mari ne pose la main sur lui… Vas-y avec Adolph et dis-lui de te protéger au cas où! 

- Léon… Léon…

Il la quitta en courant. Et dire qu’elle venait en une seule seconde de résoudre l’énigme des meurtres de ces derniers jours. Il avait eu beaucoup de mal à faire le lien même si quelque chose en lui l’avait interpellé la première fois qu’il avait vu le corps sans vie de Marianne.

Thérèse retourna en courant vers la maison. Son cœur battait la chamade. L’histoire que venait de lui raconter son frère était rocambolesque. Mais chaque fibre de son corps lui disait qu’il n’était pas fou.

Elle avait lu tellement de troubles dans son regard pour savoir qu’il avait du mal à la mêler à cela comme s’il avait tout fait pour la préserver.

Julie finissait de nettoyer le nez d’adolph qui était maintenant assis sur une chaise.

- Tu peux marcher? Demanda-t-elle en attrapant son sac à main.

- il ne m’a frappé que sur le visage, répondit-il. 

- Tu viens avec moi… tout de suite…

- Y a un problème?

- Va chercher tes clés de voiture, c'est toi qui va conduire ! Nous devons aller quelque part rapidement… Julie si Monsieur revient avant nous tu lui dis que j’ai emmené Adolph à l'hôpital pour faire des pansements!

En passant une veste sur ses épaules , elle sentit la présence de la jeune aide ménagère dans son dos. Elle se retourna et cette dernière lui tendit un bracelet.

- Je n’ai pas dormi cette nuit! Dit-elle. Il faut porter ça à partir d’aujourd’hui… à la cheville pour guider vos pas!

- Julie…

- je crois aussi en Dieu! Mais les gens qui vous pourchassent eux n’utilisent pas les mêmes armes que vous! C’est une simple protection exactement comme de l’eau ou du sel béni sauf que vous allez le porter sur votre pied pour qu’il vous guide et vous éloigne des problèmes.

- Comment… Ok, merci!

Elle allait prendre la chevillère lorsque Julie se courba à ses pieds et le lui passa. Adolph redescendit les escaliers lui aussi vêtu d’un costume strict.

- Prends tes lunettes de soleil! Dit Thérèse.
Autant parfaire le look stricte.

- Léon est parti?

- Oui… tu vas me conduire à Ekié!

Le cerveau de Thérèse courait dans tous les sens. Elle se demandait ce que voulait dire Léon quand il avait déclaré que la personne qui avait tué toutes ces personnes avait un lien de sang avec sa mère.

- On va chez qui à Ekié?

- Tu connais la tante de DD?

- Oui celle qui ne t'aime pas là…

- Oui on doit aller recupérer la femme de Essengue là-bas?

- Pourquoi?

Les questions d’Adolph exaspéraient Thérèse.

- Quoi qu'il arrive surtout tu ne parles pas! Portes tes lunettes et joue au garde du corps!

Il se tut et se concentra vers la route. Mais Thérèse se rendit compte qu’elle n’avait pas d’excuses pour faire sortir Irène de chez sa belle-mère.

Une fois à quelques mètres de la maison, elle décida de ne pas se montrer. Si jamais les gens de la maison savaient que c’était elle qui voulait voir Irène, ils allaient l’en empêcher.

Ils ont donc garé à bonne distance.

- Bon ! Tu vois le portail? Va voir le gardien, tu lui remets cet argent et lui demande de faire discrètement venir Irène en lui remettant le papier. Dis lui que personne ne doit savoir… Qu’on la demande dehors!

Elle écrivit son nom sur un bout de papier récupéré dans son sac.

Adolph sortit en pestant.

-Et je dois faire tout ça en restant silencieux!

- Ferme ta bouche! C’est important!

Il s’éloigna et Thérèse pria pour que son plan marche. Elle vit son frère en discussion avec le gardien, il avait l’air de sympathiser avec lui. C’était le côté charmeur de son frère. Il faisait ça avec tout le monde. Les deux hommes discutèrent un moment avant qu’Adolph ne lui remette l’argent et le bout de papier, puis il revint vers la voiture.

-Alors?

- Il nous la ramène dans deux minutes, répondit Adolph en entrant dans la voiture.

- Soit prêt à partir, lui dit Thérèse.

- on kidnappe seulement la femme là ou quoi?

- Si ce que je pense est vrai… on lui sauve plutôt la vie! Espérons qu’elle voudra être sauvée; déclara Thérèse nerveuse.

Une minute plus tard, elle vit Irène sortir avec un petit garçon qu’elle tenait par la main.

- Démarre on la prend devant le portail…vite…

Adolph s’exécuta et au moment où la voiture se gara devant Irène et l’enfant, les deux s’engoufrèrent comme s’ils avaient compris que c’était leur seule occasion de s’échapper.

Irène avait une respiration saccadée comme si elle venait de faire une course effrénée.

-Merci… Merci ! fit Irène en jetant un regard apeuré dans son dos. Merci de me sortir de cette prison…

- Bonjour Irène! C’est ton fils?

Irène observa un moment avant de lever les yeux vers Thérèse. 

- Oui! Quand j’ai vu le papier avec ton nom… je ne pouvais pas le laisser! C’est ma seule chance de quitter la ville et de me protéger de ces gens! J'ai déjà perdu deux enfants... Je ne veux pas perdre celui-ci !

- Quels gens? Demanda Adolph qui jusque là ne comprenait rien à ce qu’il se passait.

- je t(ai dis de ne pas ouvrir ta bouche non? Garde les yeux sur la route…

- On va où? 

- Chez Léon… MAis avant nous allons déposer Irène là où elle voudra…

- A Mvan J’ai pris ma carte d’identité, je vais aller dans le sud chez une cousine… J'espère juste qu’ils ne vont pas venir me chercher là bas!

- Tu n’auras qu'à prendre une voiture personnelle au lieu de prendre une agence! Déclara Adolph avant de jeter un regard vers Thérèse qui le fusillait du regard.

Thérèse sourit au petit qui semblait autant apeuré que sa mère.

- Je pense Irène que autant tu avais besoin de mon aide, autant moi j’en ai besoin de ta part! Il faut que tu me racontes la vérité! Dans quoi nos maris trempent exactement?

Irène sourit.

- C’est très noble de ta part de donner une quelconque importance à mon mari! Mais lui c’est le tchinda qui exécute les sales besognes de ton mari! C’est DD le chef de la bande! Le grand patron!

- Patron de quoi exactement?

- D’un réseau de prostitution! Réseau qui a enrôlé mon mari et plus tard, ma fille, qui a fini par la tuer! 

- Seigneur! Pourquoi tu as laissé faire? Demanda Thérèse.

- A ton avis? L’argent! La vie de luxe! Tellement de raison que je me répétais devant le miroir pour ne pas vomir en me voyant dedans. Ma fille est entrée dans leur histoire là elle n’avait même pas 15 ans! DD avait demandé une marque de confiance à son neveu et tout ce que mon mari avait trouvé de mieux à faire c’était de lui offrir notre fille en pature. Et le pire c’est qu’elle était plus que parfaite à chacun de ses rôles. Jusqu’à ce qu’elle commence à dérailler et que son père soit obligé de lui demander de sortir du réseau! Marianne a déprimé! Elle n’était plus elle-même et puis un bon matin on me convoque à la PJ pour reconnaître son corps. Ils ont sacrifié ma fille! Je ne sais pas trop pourquoi… Mais je veux partir avant qu’il ne fasse pareil avec moi!

Thérèse n’avait pas envie d’entendre les lamentations d’Irène.

- C’est pour cela que vous ne vouliez pas que j’épouse DD? Pour que je ne découvre pas ce qu’il faisait et que je le trahisse lui et son organisation?

Irène respira un grand coup et secoua sa tête.

- C’est surement la raison principale de sa tante; mais la vérité c’est que moi j’avais pitié de toi! Une jeune femme qui allait hérité d’un mariage toxique avec une ombre qui planait sur elle! Dit Irène.

- pardon?

- Thérèse! Tu ne sais rien de ton mari… Au fond ce n’est pas une mauvaise personne! Il a juste eu le malheur de lier sa vie à celle d’une femme venant d’une famille maudite.

- Comment ça? Demanda-t-elle.

- Ce n’est pas DD qui a créé le réseau! Mais sa femme Marie-Hélène…

Cette révélation tomba comme un couperet dans la voiture en mouvement. Même Adolph du se ressaisir pour ne pas perdre le contrôle.

- Elle a créé ce réseau pour faire prospérer son entreprise M&H! DD n’était pas dans les marchés publics au départ… C’est un agriculteur et fermier! Il s’est retrouvé mêlée au business de sa femme contre son gré et surtout après son décès par contrainte. Marie-Hélène est la véritable raison de tout ceci! C’est elle qui a créé ce réseau. DD et Essengue on prit le contrôle après le décès de Marie-Hélène.

- Seigneur!

- Moi je trouvais DD égoïste de prendre une petite orpheline pour la mettre dans une histoire qu’elle ne connaissait pas!

- De quoi tu parles exactement!

- Comme Dieu n’est pas fou, il fait toujours un genre! Parce qu’elle prostituait les enfants des gens, Marie-Hélène avait sa propre malédiction! Elle ne pouvait pas avoir d’enfant, dit Irène. Elle avait une petite sœur, Séphora… C’est elle qui a porté tous les enfants de DD…

- Les enfants de DD! Sylviane et ses frères ?

- Oui.... Ceux Sont les enfants de DD avec sa belle-soeur! Et ce genre de pratique on se dit ç’est la solution au problème jusqu’à ce que le mari et la soeur commencent à avoir des comportements bizarres. Séphora s'est retrouvée aussi vite hors de la maison qu’elle y était entrée. Un jour Marie-Hélène qui souffrait déjà de savoir son mari et sa sœur proche apprend qu’il a une maîtresse et que celle-ci est enceinte de lui… Elle a tout fait jusqu’à lui exiger…

- La vasectomie!

Thérèse avait achevé la phrase d’Irène. Adolph lança un coup d'œil sur sa sœur. Il comprenait que les coups de poings que lui avait infligé son frère n'était rien face à ce que vivait sa soeur.

- Mais qui allait te dire? Nous sommes tellement hypocrite dans cette famille! Tant que les hommes subviennent à nos besoin nous fermons nos yeux et nos bouches! Mais nous savons nous plaindre dans les cuisines; voici le résultat 20 ans plus tard!

- Vous avez décidé que c'était mieux de me détester et de me faire vivre l’enfer au lieu de me dire la vérité sur l’homme qui dormait avec moi? Ce n’est pas juste de l’hypocrisie. Vous êtes toutes des femmes vicieuses et perfides exactement comme cette Marie-Hélène…

La voix de Thérèse était perçante et blessante. Mais Irène accusa tranquillement le coup. Avant d’en rajouter.

- Il y a tellement de choses que je me reproche aujourd’hui! Oui j’avais ma vie tranquille dans le luxe qui me forçait à ne pas venir à ton secours à toi et à tes frères. Surtout que il ya un détail que nous avons tous en tête et qui nous a étonné dans le choix de DD de faire de toi sa femme. Marie-Hélène et tes parents sont décédés dans le même accident.

Celle fois Adolph freina bruyamment causant presque un carambolage.

- Quoi? demanda vivement Thérèse en s’accrochant au tableau de bord.

- C’est elle qui conduisait la petite voiture qui avait perdu ses freins et causé l’accident sur la route de Mbankomo ce jour là!

- Marie-Hélène est morte le même jour que nos parents!

Carel était assis dans le canapé du salon de Léon. Il semblait complètement ailleurs. Comme à son habitude il était dans sa bulle dans son ,onde. 

Léon savait que le petit dernier était tout sauf quelqu’un de bavard. Il n’était pas expansif et ceci depuis leur enfance. Il avait juste 3 ans lorsqu'ils avaient perdu leur parent. Alors tout le monde avait mis le caractère effacé de Carel sur le coup de ce traumatisme.

Léon était persuadé d'avoir vu son petit-frère plein de vie à une ou plusieurs occasions. Et chaque fois c’était autour d’animaux. Que l’on finissait par retrouver mort.

On l’avait naturellement orienté plus tard vers la médecine et ce ne fut pas une surprise pour Léon de voir son frère s’intéresser à la médecine Légale.

Seulement ce dont il soupçonnait Carel était d’une toute autre nature. Il avait cherché pendant de longue minute comment aborder le sujet avec lui une fois qu'il serait là mais là toute de suite il ne pouvait pas tourner autour du pot.

Il mit en route la vidéo qu’il avait reçue de ce numéro anonyme et tendit son téléphone à Carel.

L’expression détachée du visage de son petit-frère quitta instantanément son visage.

-Je te connais maniaque, alors tu peux m’expliquer comment tu as fait pour monter une vidéo aussi médiocre?

La question de Léon resta en suspens pendant une bonne minute le temps que Carel voit la vidéo jusqu’au bout.

- qu’est-ce qui te fais croire que c’est moi qui ai monté cela?

- Imaginons que ce soit toi! 

- Oui Imaginons que ce soit moi! Pourquoi je t’aurais envoyé ça? Demanda Carel en lui rendant son téléphone.

- Au départ j’ai pensé que c’était une vidéo de menace dans laquelle quelqu’un me disait qu’il avait tué mon amie et que si je ne laissais pas tomber mon enquête ma soeur serait la prochaine. Mais en regardant de plus près, la voiture qui démarre plus loin pendant que Rose brûlait vive. Je me suis rendu compte qu'elle ressemblait beaucoup à celle de Jasmine. J’ai compris que la personne qui filmait voulait me prévenir du danger que courait ma soeur. 

Carel écoutait et observait son frère sans ciller.

- Ce que je comprenais pas, c’est pourquoi cette personne avouait être responsable de la mort de trois femmes, dont une avec laquelle j’avais été très proche? Parce que cette personne n’était pas responsable de la mort de Rose brûlée Vive; mais elle avait vidé le sang des veines de Jazmine. Sachant que j'enquête sur ses meurtres avec Rose, cette même personne me montre le lien entre ces trois cadavres et moi! Car ce tueur a signé chacun de ses meurtres avec un foulard identique à celui que portait ma mère le jour où elle est décédée. Ce qui me pousse à croire que la personne qui m'envoie cette vidéo ne veut pas me faire peur mais me prévenir et aussi expliquer son geste. Rose et moi étions parti sur la piste d’un ancien membre du club auquel appartenaient les victimes, mais nous n’avions pas certains détails en tête. Comme qui dirige ce réseau, qui l’a créé? 

- Tu as eu réponse à ces questions?

- Marie-Hélène Deffo, murmura Léon en s’asseyant devant son frère. Thérèse a eu une conversation avec Irène Essengue qui lui a expliqué comment quand… mais moi je voudrais savoir pourquoi? Fit Léon.

- Maintenat imaginons que thérèse ne t'ait pas raconté que Marie-Hélène Deffo etait la soeur d’une femme. Celle qui a donné la vie à ses enfants mais qu’en réalité il y’en ait pas eu seulement trois! Mais quatre et que Marie-Hélène ayant découvert que sa sœur cachait un autre enfant de son mari décide de venir le prendre et rentrer à Yaoundé. Ce qu’elle ne savait pas c’est que Mr Deffo avait décidé de mettre un terme à ce mariage qui le freinait dans ses réelles ambitions et avait demandé à son neveu de s’arranger pour que Marie-Héléne ne fasse pas le voyage jusqu’à Yaoundé. La pauvre femme, meurt donc ce soir là avec le dernier enfant de son mari. La sœur, dévastée par la perte à la fois de son enfant et de sa sœur, va nourrir durant des années une haine viscérale envers l’homme responsable de ce drame. Et puis en recoupant les morceaux elle découvre qu'il a avec cet accident tué les parents de 4 enfants qu’il a ensuite récupéré comme pour s’affranchir de ses démons. Il va épouser la fille aînée et traiter les trois garçons comme ses enfants! Sauf que chacun sait qu’il n’est pas leur père. Elle va faire la rencontre de l’un d’eux va lui raconter l’histoire de cet homme… l’histoire de sa famille… et le convaincre de frapper là où ça fait mal!

- Quand as tu rencontré cette personne… Séphora?

- Quand je suis entré en fac de Médecine, répondit Carel.

- Donc ça fait cinq ans que tu montes… Planifie le meurtre de ces jeunes femmes…

- Il fallait les toucher là où ça fait mal! 

Léon observa son frère. Il était livide.

- ça fait mal à qui? Tu crois qu’elles comptaient vraiment pour eux? Elles n’étaient rien d’autres que de la viande sur un comptoir si ça pourri on s’en débarrasse! Tu as tué des jeunes femmes autant victimes de ces hommes que toi tu es victimes d’une folle furieuse ! Est-ce qu’elle t’a dit que c’est sa sœur qui a créé ce réseau?

Le regard de Carel brilla d’étonnement.

- M&H appartenait à sa sœur! Pas à DD! Il a repris les reines surement parce qu’elle est morte. Et à quel moment Essengue serait allé desserrer les freins de la voiture puisqu’elle a eu son accident sur le retour? Pour un garçon intelligent tu t’es bien fait avoir!

- Non c’est toi qui n’accepte pas l’idée que tu as laissé ta sœur épouser un dangereux criminel et que tu travailles pour lui, s’écria Carel.

- J’ai encore plus du mal à croire que mon petit frère chéri est un tueur en série sanguinaire…

Léon voyait à présent une expression sur le visage de son frère. Il avait l’air de se rendre compte de ce qu’il avait fait.

- Elle t'a menti et manipulé pour que tu tue les gens proches de DD, Essimi et Essengue, mais pose toi la question une seule minute. Elle y gagne quoi?

- La vengeance!

- De qui? Sa sœur? Sa fille?

- Sa fille bien sûr et moi celle de ma mère…

- Tu vas me faire le plaisir de ne pas mêler ma mère à tes conneries! Elle s’est déjà retournée dix mille fois dans sa tombe à cause de tes actes! Lui ordonna Léon. Elle n’a pas eu de quatrième enfant avec DD, elle a menti! DD a fait un enfant avec une autre femme! Et cet enfant est en vie.

- Quoi?

- Tu as bien entendu! DD a un enfant naturel mais ce n’est pas celui de Séphora! Elle a marché dans ta tête avec une noix de coco en guise de chaussures et t’a transformé en tueur sanguinaire. Le pire c’est qu’elle t’a vendu! Cette vidéo ce n’est pas toi qui me l’a envoyé n’est-ce pas? Tu as filmé mais ce n’est pas toi qui l’a envoyé! C’est-elle! Devine quoi… Je parie qu’elle a envoyé la même à DD… Tu vois le “envoyez plusieurs fois”? Ça te parle maintenant?

Carel trembla légèrement, avant de lever un regard apeuré sur son frère.

- Tu te rends compte que cette folle menace ta soeur! Ta propre sœur…

- Elle porte le bébé de DD!

- C’est ce que vous pensez? Donc Thérèse, notre mami Thé mérite la mort parce qu’elle a eu le malheur de vouloir nous offrir un foyer? Parce qu’elle voulait te donner une figure paternelle, une famille pleine d’amour? 

- C’est à cause de lui que ma mère et mon père sont morts!

- Tu en es convaincue ou alors tu chante la musique que cette folle a mis dans ta tête? DD n’est pas quelqu’un de bien mais elle… elle a rendu un esprit brillant comme le tiens criminel! Un vulgaire tueur à gage qui au lieu de soigner ses blessures va transpercer le corps d'une pauvre fille plus de 40 fois avec un couteau… Un vulgaire criminel qui risque de se faire tuer et malmener par des policiers.

Léon était debout emporté par la rage. De ne pas avoir décelé le mal être de son petit frère qui souffrait en silence.

- J’ai toujours été là! À ton écoute, prêt à monter au charbon pour toi! Pour que tu te sentes bien! Pour chacun de vous d’ailleurs! Mais à aucun moment tu n’as eu assez confiance en moi pour venir me voir. Pour m’approcher. Pour me parler. Si tu voulais savoir comment maman était, j'étais là pour te parler d’elle! Je t'aurais parlé de la moustache de notre papa et des pieds de maman qui ne quittaient jamais ses talons. Je t’aurais tout raconté! Tout!

Il piaffa et se tourna vers Carel, en larme.

- J’ai mal de savoir qu’une femme a utilisé la mémoire de ma mère de notre mère qui était amour et générosité pour te pousser à tuer des gens! Même mauvaise! Elle n’avait pas le droit de faire ça!

- tu vas me dénoncer?

- Si je le faisais, est-ce que tu m’en voudrais?

- Non! Fit Carel. Je comprendrais…

- Tu as quand même laissé Rose brûler vive dans sa voiture; alors que tu aurais pu l’aider! Si je te remets à la police tu vas surement te faire abattre par Essengue… Et ça, ce n'est même pas une option. Alors je vais te donner le choix! Je vais te remettre une enveloppe pour que tu te débrouilles pour quitter le pays, Par le nord tu pourras aller au Tchad ou au Nigéria…

- Tu veux que je m’en aille?

- Tu préfères rester et mettre tout le monde en danger? D’accord… reste pour que DD te tue et que pour t’avoir défendu il nous abattent tous! Ou que cette Séphora s’en occupe elle-même cette fois!

Il posa l’enveloppe avec toutes ses économies dedans sur la table.

- Voilà deux millions et poussières… tu peux sortir du pays avec ça! Je sais que tu es intelligent, tu trouveras une route qui te mènera ailleurs!

Son jeune frère hésita; son regard passa de Léon à l’enveloppe plusieurs fois avant de se décider et prendre enfin l’argent. Léon respira au moment où il fit son choix.

- Tu restes à l’écart des problèmes et des gens qui te poussent à faire n’importe quoi! Dit Léon en prenant son frère dans ses bras. Il faut que tu parte Thérèse ne doit pas te trouver ici. Elle est au centre de cette histoire, elle ne doit pas savoir que tu es parti!

- je ne vais pas lui dire au revoir?

- Non! Vas t’en maintenant! N’emporte rien avec toi et surtout n’utilise pas ta carte d’identité, sauf si tu es obligé! Parce qu’à la minute où ils vont t'identifier tu seras arrêté…

- Mais tu as dis que tu n’allais pas me dénoncer…

- Oui mais je vais signaler sa disparition comme étant suspecte! Il ne faut pas que DD et sa folle de belle soeur sachent que nous avons compris sinon… nous sommes tous morts! Dit Léon en tenant fermement la tête de son frère. Il faut que tu me fasse confiance! Tu auras une deuxième chance! Loin de nous… On ne se reverra peut-être plus jamais… mais tu seras en vie! Pars!

Carel quitta l’étreinte de son frère aîné et sortit de son appartement presque en courant. Léon avait le souffle court et les larmes aux yeux. Il venait de perdre un membre de sa famille. Lui qui savait assez bien ce que c’était que de perdre un être cher, il eut l’impression d’étouffer. Son cerveau se mit à lui envoyer plusieurs informations à la fois.

Il sentit une crise l'envahir. Il n'en avait pas eu depuis son adolescence.

Il crut qu’il allait faire un burn-out tellement sa tension était élevée et son pouls courait vite. Il chancela et s’écroula contre les carreaux froids de son salon.

Il respirait, il avait les yeux ouverts mais son corps était HS. Alors il ferma les yeux et laissa son esprit se recentrer peu à peu.

Thérèse et Adolph trouvèrent Léon sur le sol, inerte.

-Léon s’écria sa sœur en l’aidant à se relever. Léon répond moi!

Il ouvrit les yeux alors qu’Adolph le portait littéralement pour le poser sur le canapé.

- On dirait qu’il a encore fait une de ses crises…. comme quand on était petits… fit remarquer Adolph

- léon ça va? Tu vas bien? On t'emmène à l'hôpital?

- Non ça va, murmura-t-il à bout de souffle. Je vais bien je suis juste… Thérèse tu dois rentrer chez toi!

- Quoi? Tu ne vas pas me dire ce qui se passe…

- Moins tu en sais, mieux ce sera! Tout ce que tu devais savoir, Irène Essengue te l’a dit! Tu dois rentrer chez toi jusqu’à ce qu’on trouve cette femme et qu’on la mette hors d’état de nuire.

- Il faudra aussi espérer que son mari ne la tue pas!

L’intervention d’Adolph agaça Léon, mais son corps ne répondait toujours pas, pour qu’il lui donne un bon coup bien mérité, alors il resta allongé.

- Je vais trouver une solution pour DD! Son point faible est dans sa force! Ces enfants! Il faut déjà retrouver sa fille naturelle ensuite… rallier ses enfants à notre cause pour faire tomber son réseau! 

- Tu as raison, fit Thérèse. Mais je ne sais pas si je pourrais continuer à faire semblant… S’il me touche…

- Tu as un bon alibi! Les femmes enceintes sont généralement malades les trois premiers mois de gestation; dit Léon. Nous avons trois mois pour faire sortir ces gens de nos vies. Et espérer revoir Carel!

- Hein? Il est où? Demanda Thérèse angoissée.

- Il est parti! Nous devons jouer la carte de la disparition sinon c'est dans l’eau… Thérèse je voulais te cacher ça… mais je crois que finalement…

- On va jouer au jeu dit Adolph! Je vais m’installer avec Thérèse et DD…

- Oui mais si tu changes tes habitudes brusquement il va comprendre qu’il se passe quelque chose! Mais oui c’est une bonne idée… Comme ça l’un de nous aura un œil sur elle…

- Donc maintenant ce sont les petits-frères qui vont protéger la grande sœur? Dit Thérèse en larme.

- Et encore… j’ai perdu le petit dernier, je ne vais pas prendre de risque avec toi, fit Léon en se redressant pour prendre sa sœur en voiture.

- Si DD demande pour Irène? Fit Thérèse inquiète.

- Dis lui que c’est elle qui t'a contacté et que tu ne pouvais pas lui dire non! Il connaît déjà ta position par rapport à sa famille mais ne lui raconte pas votre conversation, ni là où vous l’avez déposé! Si jamais ils la prennent, ils vont nous prendre aussi! Dit Léon en se redressant sur ses bras.

- Elle était avec un petit garçon… 

- c’était sûrement le fils de Jazmine! Espérons que le ciel va prendre soin d’eux et les protéger! Nous nous devons être soudés… hein Adolph!

- Je suis là! Même si je ne suis pas certain d’avoir tout compris!

- Tu connais l’essentiel! Ta mission est de garder un œil sur Thérèse.

Les enfants Ekani se retrouvaient pour la première fois au nombre incomplet. 
Les mois qui allaient venir allaient être difficile, parce qu’en plus de chercher à détruire DD et son réseau, ils allaient devoir protéger leur soeur d’une folle furieuse qu’ils ne connaissaient pas. Dont seul l’histoire la rendait redoutable.

En retournant dans la villa de son mari avec Adolph se soir là, Thérèse repensa à ce que Julie lui avait dit! Qu’elle aurait la mort à ses trousses à la minute où elle porterait un enfant.

DD savait qu’elle ne portait pas son enfant alors, elle espérait qu’il tenait assez à elle pour ne pas la livrer à sa belle-sœur ou pire s’occuper lui-même de son cas. En tout cas, elle ne le laisserait pas faire, pas avant d’avoir réussi à l’exposer.

Léon qui avait repris pleine possession de son corps se dit, qu’il n’avait plus droit à l’erreur, ni à avoir un moment de faiblesse. Car l'ennemi tapie dans l’ombre n’attendait que ça, qu’il faiblisse pour le dévorer.
Mais ça c’était mal connaître le Roi Lion et sa meute.

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