Chapitre 25

Write by Annabelle Sara


 Au petit matin il entendait les bruits, venant de la chambre, tandis que Solène faisait ses valises. 

La vidéo qu’il avait reçue avait fini par le décider. Il ne pouvait pas garder la fille de Messanga chez lui en sachant qu’elle était potentiellement en danger.

Alors il lui avait demandé de finir de faire ses valises.

C’était un moment difficile pour lui; parce qu’il devait s’avouer vaincu. Accepter qu’il n’a pas réussi à rendre Solène heureuse. Qu’il n’avait pas réussi à gagner sa confiance, pour qu’elle sache qu’elle pouvait lui faire confiance.

De toute les façon c’était mieux de perdre que de risquer la vie de la fille d’autrui.

Il se leva et la retrouva dans la chambre.

- Bonjour Solène!

- Bonjour… Léon! 

- Je peux t’aider?

- Non… J’ai fini! Mais ce serait bien de me mettre dans un taxi!

- Non! Je vais personnellement t’accompagner, répondit-il. Il est hors de question que tu retournes dans cette maison toute seule comme une paria… je te ramène. D’ailleurs je dois mettre les points sur les I avec deux ou trois personnes chez toi.

Il prit rapidement une douche et il la ramena chez elle. Devant la porte de ses parents, elle hésita. Alors il lui prit la main. C’était le seul contact qu’ils ont eu depuis la veille et à sa façon de le serrer, il comprenait qu’elle avait plus que besoin de soutien. Il frappa à la porte avant d’entrer.

- Qui est-ce…?

La mère de Solène s’arrêta brusquement en les voyant tous les deux devant la porte. Léon s’attendait à des cris et des insultes, mais ce ne fut pas le cas. Elle sourit et se précipita pour embrasser sa fille.

- Bonjour ma chérie! Tu vas bien?

- Oui Maman je vais bien!, murmura Solène en la laissant lui prendre son sac.

- Bonjour Léon, dit-elle en se tournant vers lui.

- Bonjour Mme Messanga!

- Merci de la ramener toi-même… Soléne tu as mangé? Il y a encore le petit-déjeuner sur la table! Même toi Léon tu peux…

- Merci mais non ça ira pour moi! Je dois partir…

Une chose traversa son esprit, il se dit qu’il serait peut-être temps d’obtenir des réponses.

- Mais est-ce que Monsieur est encore là? Il n’est pas encore allé travailler? Demanda-t-il à la maman de Solène.

-Il est dans le jardin, répondit-elle surprise par sa question. Tu voulais lui parler?

- Oui… Je voudrais lui dire que j’ai ramené Solène…

- Vas-y! Je vais aider ma fille à s’installer, dit Mme Messanga en lui montrant le chemin vers le jardin à l’arrière de la maison.

Léon se retrouva avec Mr Messanga dehors. Ce dernier buvait un verre de vin matinal.   

Léon le salua et s’assit sans y être invité.

- Tu as ramené Solène je suppose?

- Oui, elle est à l'intérieur…

- Quand je pense que voilà 5 ans de sa vie qui vont être perdus; dit Mr Messanga.

- Solène est plus prête maintenant que jamais! Si tout se passe comme je l'espère, elle aura appris plus de choses à mes côtés qu’ici avec vous à être traité comme u bébé écervelé.

- Donc en plus tu vas venir remettre en cause mon éducation jeune homme?

- Je crois qu’Alice s’est bien débrouillée de ce côté! Moi je suis là pour avoir quelques réponses, fit Léon en se tournant vers le père de son futur ex.

- Je ne sais pas quelles réponses tu attends de moi! Je savais ma fille trop jeune et trop immature pour se mettre en couple avec un jeune homme incapable de subvenir à ses besoins…

- Je connais la musique mais ce n’est pas de cela que je parle… J’aimerais savoir comment un homme respectable comme vous, papa de deux jolies filles, se débrouille pour faire des plans à quatre avec les enfants des gens!

Mr Messanga leva un regard inquiet et surtout effaré sur Léon. Alors le jeune homme poussa son téléphone vers lui, appuya le bouton de lecture de la vidéo que lui avait remis Jack.

- Qu'est-ce que…

Mr Messanga prit le téléphone et arrêta la vidéo rageusement.

-Je voudrais savoir qui dirige le club des 5 et comment je peux contacter les dirigeants

- Tu es malade, tu viens chez moi me menacer…

- Je ne suis pas là pour vous menacer mais pour vous poser des questions auxquelles il vaudrait mieux que ce soit à moi que vous donniez des réponses. Parce que votre femme et vos enfants ne les poseraient surement pas comme moi, fit Léon. Je voudrais juste savoir qui dirige votre petit groupe et comment je peux les retrouver.

Il y eut un moment de silence pendant lequel Léon sentit le père de Solène réfléchir à ce qu’il allait donner comme réponse.

- Je ne suis pas ici pour comprendre comment un père de deux filles peut se permettre d’entretenir des relations avec des mineurs en échange des services que vous rendez à des gens de mauvaise foi! Ce n’est pas mon rôle! Je veux juste que vous me disiez qui sont ces gens parce qu’à cause d’eux une amie a été tuée et je voudrais savoir pourquoi!

Il continua de fixer Léon sans rien dire. Jusqu’à ce qu’une ombre traverse son regard.
  
- S’ils sont responsables de la mort de ton amie alors il vaudrait mieux que tu ne les rencontres pas…

- Je ne vais pas les laisser s’en tirer comme cela! Il n’en est pas question, je ne veux pas en arriver aux menaces alors je préfères que vous me donnez les réponses à mes questions.

- D’accord! Ce groupe je n’en suis pas membres… Pas de manière permanente en tous cas! J’ai juste eu des contacts avec un seul des membres du club, un seul des principaux membres! C’est une homme d’affaires connu, tu ne pourras pas l’approcher aussi facilement…

- C’est qui? Demanda Léon avec force.

- Il est vieux et mourant je ne crois pas qu’il ait une quelconque main mise sur le club en ce moment… encore moins parce que sa sœur est décédée récemment !

- Sa sœur est décédée ? 

- Oui on a retrouvé son corps nu il n'y a pas longtemps !

Il pensa à la deuxième victime du Vengeur.

 - Dites moi qui c'est, je jugerais de sa capacité à diriger un groupe de proxénète par moi même! 

- Il s'appelle Essimi, Essimi Magloire!

Le nom du monsieur ricocha dans l’esprit de Léon, il avait déjà entendu ce nom quelque part! 

- Serait-il apparenté à un certain Jean Essimi? Demanda Léon en fronçant les sourcils.

- Jean est le fils de Papa Magloire… 

Il s’en souvenait parce que Sylviane avait fait une remarque en disant que c’était un des sbires que son père avait employé pour lui mettre des bâtons dans les roues.

- Je ne sais pas ce que tu cherches Léon mais ces gens sont dangereux! Tu ne peux pas les approcher encore moins t’attaquer à eux!

Léon savait que Mr messanga avait raison, il était hors de question qu’il s’attaque à ces gens! Mais s'il pouvait trouver quelque chose n’importe quoi qui les pousseraient à se retourner les uns contre les autres ça l’aiderait et de fait il fallait déjà qu’il sache contre qui il se battait.

Et aujourd’hui il commençait à en avoir une petite idée.

***

Ça faisait deux jours que Thérèse n’avait pas parlé avec son époux. Il ne la boudait pas. Mais ils n’avaient aucun contact tous les deux car elle savait qu’elle l’avait ébranlé en lui tenant tête. 

Aujourd’hui elle avait rendez-vous avec le Dr Djoko. Il avait décidé de la suivre car primipare à 38 ans sa grossesse était plus qu’à risque. Elle décida donc de ne pas donner de temps aux pensées négatives qui l’envahissaient chaque fois qu’elle pensait à son mari et au fait qu’elle le soupçonnait de coucher avec sa meilleure amie.

A la clinique, elle fut accueillie comme d’habitude. Mais lorsque son tour d’être reçu arriva l’infirmière lui annonça que ce n’était pas le Dr Djoko qui la prendrait/

-Et pourquoi cela? Demanda-t-elle surprise.

- Il n’est pas… disponible… Donc le docteur Mbock…

Thérèse avait récemment appris à déceler quand quelqu’un lui ment. Et ça c’était un gros mensonge. Elle décida qu’elle n’allait pas être rabrouée, non pas aujourd’hui. Elle fonça dans le bureau du docteur sans demander d’autre forme d’explication 

Il était assis derrière la table en polyplex qui lui servait de bureau, le nez plongé dans des dossiers.

-je peux savoir pourquoi vous me référez à un autre médecin? Demanda-t-elle furieuse.

- Madame s’il vous plaît…

- Laisses… Mme Ekani! Comment vous allez?

- je veux savoir pour quelle raison vous me référez à un autre médecin! Je crois avoir le droit de savoir!

Il fit signe à l’infirmière de les laisser. Elle ferma la porte derrière elle et le docteur se leva.

- Vous voyez Mme Ekani je ne sais pas comment ça se passe chez vous! Mais moi ma relation avec mes patients est une relation de confiance. Alors il est assez compréhensible que si j’apprends qu’une patiente s’est faite passer pour veuve juste pour contourner les règles et se faire inséminer sans l’avis de son mari que je décide de prendre mes distances avec elle. N’est-ce pas juste Mme Deffo?

Thérèse sentit la terre trembler sous ses jambes. Elle rattrapa la chaise devant elle et s’assit.

- Comment…

- Le jour où vous avez quitté le restaurant en courant, vous avez oublié de me présenter à votre amie! Mme Épée je crois que c’est son nom. Parce que comme ça vous auriez pu la briefer sur les mensonges que vous m’avez raconté; dit-il.

Calixte une fois de plus trahissait la confiance de Thérèse. Même si elle ne savait pas qu'elle avait menti au docteur, pourquoi racontait-elle sa vie privée à des inconnus?

- Parce que selon votre amie, vous êtes une femme mariée et heureuse en mariage! Vous n’avez pas besoin qu’un binoclard sans statut tel que moi vous rôde autour, ajouta-t-il.

- Pardon! Mais je n’avais pas le choix…

- Dire la vérité est toujours un choix!

- Si je vous avais dit que mon mari m’a trompé durant 15 ans! Me voyant mourir à petit feu, me flétrir et vieillir alors que mon plus grand désir était de porter son enfant; sans rien faire. Epouser une jeune femme à la fleur de l’âge ne pas lui faire d’enfant car ce n’est pas la raison pour laquelle vous l’avez épousé… Si je vous l’avais dit, m’auriez vous reçu? Si je vous avis dit que j’ai épousé un monstre de froideur capable de rester de marbre pendant que sa femme pleure jour et nui pensant être responsable de son infertilité, alors qu’il s’était tout simplement fait faire une vasectomie des années avant leur union… M’auriez vous reçu?

Les yeux hagards et le silence de Dr Djoko furent une réponse claire.

- Certainement par pitié vous m’auriez reçu dit-elle. Mais il aurait fallu que moi même je sois au courant! Oui j’ai décidé de contourner les règles et mettre sur le dos de mon mari cet enfant dont je rêve depuis. Mon petit-frère m’avait dit que cet acte allait bousiller mon mariage! Il avait raison; mais ce qu’il ne savait pas c’est que les dés étaient pipés dès le départ! De toutes les façons je partais perdante! Puisqu’à la seconde où j’ai annoncé la bonne nouvelle à Mr Deffo, je suis devenue une femme infidèle et indigne! La femme d’un menteur qui m’a regardé souffrir durant 15 ans sans jamais prendre sur lui de me dire qu’il ne pouvait pas me donner d’enfant!

Elle se leva et, sans attendre de réponse de son docteur, elle prit la porte. Il l’observa s’en aller. Visiblement en train d’encaisser le coup des révélations sur la vie privée de cette patiente singulière.

Une fois en dehors des locaux de la clinique, Thérèse fut ramenée à la réalité et une sourde rage traversa ses veines. Elle prit son téléphone et composa rapidement le numéro de la seule personne qu’elle pouvait rendre responsable de cette situation.

Calixte décrocha avec une petite voix:

- Allo?

- J’espère que tu es fière de toi! Je te dois quelque chose Calixte? Pourquoi quand j’ai l’impression qu’il y a un problème dans ma vie tu n’es jamais loin…

- Je suis à l'hôpital Thérèse…

La fragilité de la voix de son amie l’interpella.

- Quoi?

- J’ai été agressée hier dans la nuit… Mon mari… Mon mari est dans le coma! déclara Calixte en pleurant.

C’est au pas de course que Thérèse se rendit dans la chambre que lui avait indiqué Calixte quelques minutes plutôt au téléphone. Elle voulait voir ça avec ses propres yeux!

Au moment où elle vit tous les tubes qui pénétraient le corps inerte de son ancien patron et ami devenu mari de son amie, son coeur fit un bond.

C’est DD qui a fait ça!

Calixte était assise devant le lit de son mari, une Bible sur les genoux, le visage tuméfié, des bandages sur les bras et les genoux. Elle ne ressemblait à rien. Dès que ses yeux se posèrent sur Thérèse, elle tomba sur ses genoux en criant son désarroi.

- Pardon ooo! Je te demande pardon oh! Je ne vais pas m'immiscer entre vous… Je te demande pardon oh! Dis à DD que je ne vais pas m'immiscer entre vous!

Elle criait et pleurait de douleur. Les larmes montèrent aux yeux de Thérèse. Elle voyait de quoi DD était capable, parce que hier il a compris que c’est Calixte qui l’avait poussé à penser à elle. Même si elle ne l’avait pas fait avec les meilleures intentions du monde. Thérèse lui en était reconnaissante et surtout elle avait assez de compassion dans son cœur pour ne pas lui souhaiter pareil traitement.

-Il lui suffisait de me dire de ne plus vous approcher j’aurais exécuté oh! Pourquoi tuer mon mari? 

- Je ne sais pas de quoi tu parles…

- Thérèse ton mari est dangereux oh! Il a voulu me donner une leçon en tuant mon mari!

Cette scène attirait déjà les curieux qui se rassemblaient dans les couloirs de l'hôpital de district.

- Même Dieu sait que je voulais juste goûter à ce bonheur que je lis dans ton regard chaque jour… un peu de cette aura, cet amour… je ne voulais pas vous séparer, déclara Calixte suppliant à genou.

- Calixte… donc tu couchais avec mon mari? Toi qui le traitait d'égoïste et de tous les noms d'oiseaux tu fricote dans mon dos avec lui ! Et pourquoi? Une illusion que ce type a construit autour de moi? Maintenant que tu sais de quoi cet homme est capable j espère que tu ne vas plus m'envier.... mais dis moi Calixte.... Tu ne lui a pas parlé du Dr Djoko?

La dernière chose que Thérèse voulait c’est mettre en danger une personne innocente qui ne savait rien de ce qui se passait dans sa vie.

- Non! Il m’a juste envoyé son chien Essengue… cet homme c’est une brute, il m'a battu et a battu mon mari devant mes yeux en me rappelant qui commande. Thé j’avais la rage et mal en même temps! Mais le message est passé! Pardon dit lui que le message est passé.

Encore cet Essengue! Pensa Thérèse en prenant son amie dans ses bras.

- Prends soin de toi! Je prie pour que ton mari s’en sorte! Il est entre la vie et la mort parce que sa femme la fait cocue… Il mérite mieux, lui dit Thérèse. Au Revoir Calixte!

Elle s’en alla presqu’en courant. Elle ne voulait pas qu’on la reconnaisse ici! Cette situation n’était pas bonne que ce soit pour elle ou pour son bébé. Elle courra à sa voiture et prit la route pour la maison. Une fois devant la villa, elle prit un moment de réflexion. 

Si DD était capable de faire ça à une femme avec laquelle il avait pris du bon temps, il était capable de tout. Elle ne devait surtout pas se mettre en danger, elle ou qui que ce soit dans sa famille. Une chance que depuis l’incident chez les Messanga, Adolph vivait avec eux. 

En partant de chez les Messanga, Léon se dit qu’il avait une réponse à une question vitale. Celle qu’il se posait depuis un moment mais qu’il refusait de formuler à haute voix.

DD est-il mêlé à cette histoire?

Et la réponse était claire! C’était un oui ! Sans hésitation.

Sinon il n’aurait pas reçu cette vidéo complètement flippante du vengeur. 

En lui envoyant cette vidéo, le vengeur faisait une confession. 

Trois victimes avaient un lien direct avec Essengue mais la dernière sur la liste était liée à DD. 

Rose avait peut-être été tuée parce qu'elle avait compris qui ils étaient.

Seulement la raison pour laquelle Thérèse était dans la ligne de mire du vengeur n’avait aucun lien avec le club des 5.

Il mit pause pour la énième fois sur la vidéo là où apparaissait Thérèse. Elle sortait d’une clinique apparemment.

La clinique de fertilité.

Le vengeur pensait qu’elle portait l’enfant de DD.

S’il voulait s’attaquer aux enfants de DD pourquoi ne pas commencer par les autres enfants de DD. Pourquoi prendre pour cible Thérèse. Qui soit dit en passant ne portait pas l’enfant de DD.

Ça le vengeur ne le savait surement pas.

Alors pourquoi lui envoyer cette vidéo avant de s’attaquer à Thérèse? Est-ce que le vengeur se sentait coupable et voulait être arrêté avant que l’irréparable ne soit fait?

Léon se surprit à espérer qu’il se trompait sur ce qui se dessinait devant lui.

Il se demande comment faire le lien entre eux et ce tueur, pourquoi il semblait vouloir épargner sa sœur. Il repensa au jour où Thérèse lui avait annoncé sa grossesse. Il devrait sûrement la protéger mais il ne pourra pas le faire si elle n’est pas dans la confidence. D’ailleurs en y réfléchissant bien, elle mieux que lui peut obtenir les réponses qu’il n’a pas encore.

Il relança la vidéo et vit la voiture de Rose brûler. Encore une fois. Un détail auquel il n'avait pas fait attention attira son attention. 

Le vengeur n'avait pas tué Rose.

L'après-midi, Léon se rendit chez sa sœur. Il ne s’attendait pas à trouver Adolph sur place. 

Ça faisait un moment qu'il n'avait pas vu son petit frère.

En une fraction de seconde, il en oublia même la raison de sa présence. Julie qui servait à boire à son petit frère ne le vit pas venir lorsqu’il la souleva pour l’écarter de son chemin. Elle poussa un cri, lorsqu’il souleva son petit-frère de sa chaise par le col pour lui donner lui rectifier le portrait.

Adolph ne fit rien d’autre que protéger son visage des coups de son frère.

- LEON! LEON

Même les cris de Thérèse ne le firent pas revenir de sa trans, il le frappa jusqu’à sentir un liquide chaud se glisser entre ses phalanges.

- LÉON… TU VAS LE TUER…

- S’il te plait, murmura Adolph à bout de souffle, la bouche pleine de sang.

Il lui avait tuméfié un œil, son nez et sa bouche en sang. La rage qui avait submergé Léon lui avait coupé le souffle. Il reprit ses esprits en même temps que sa respiration à la seconde même qu’il s’éloigna de son frère allongé contre le sol de la terrasse de la maison.

-Léon… pleura Thérèse en s’agenouillant devant Adolph. Julie apporte des compresses… Léon… Seigneur! Tu attaques ton petit-frère pour une femme? Oh mon Dieu, prends pitié de nous…

- Qu’il apprenne maintenant… Parce que quand la vie va décider de s’occuper de son cas; il va regretter mes poings! Je ne cogne pas assez fort!

- ferme ta bouche! s'écria Thérèse. Tu gardes ta femme bien au chaud dans ta maison pour venir attaquer mon frère chez moi…

- Oui! Répondit-il. Je suis son aîné et je vais le rester pour toujours alors oui c’est à lui que je m’en prends parce que je partage son sang et il a eu le culot de me planter un couteau dans le dos. Elle je vais sûrement jamais la revoir, lui je suis obligé d’être avec lui! Tu crois que je vais garder un traître dans ma vie sans lui montrer ce qu’il risque si jamais il me fait un autre coup du genre? Il doit savoir que même s’il est mon frère et que je l’aime je suis capable de le battre jusqu’au sang s’il s’amuse à me planter des couteau dans le dos!

Thérèse ne dit rien pendant qu’ Adolph essayait de se redresser.

- Solène ne me doit rien! Toi tu as le devoir de me respecter et de me protéger… Exactement comme moi j’ai ce devoir envers toi Adolph! Quand tu décide de me tuer, je vais riposter! Et avec furie! Déclara Léon. Si je dois t’arracher une ou deux dents pour que tu comprennes je le ferai! Mais je ne vais pas garder dans ma vie des gens capables de me faire du mal et s’en tirer sous prétexte que nous avons le même sang!

- Léon…

- Il a raison… Mami Thé… Il a raison, murmura Adolph. Il a raison… Je vous demande pardon!

- Je ne suis pas là pour ça; le coupa Léon. Thérèse laisse Julie s’occuper de lui! Je dois te parler tout de suite…

Il quitta aussitôt la terrasse et se dirigea vers la porte principale se retournant de temps en temps pour vérifier que sa sœur le suivait.

- THERESE, cria-t-il.

- J’arrive! Non mais tu te crois où? Tu entres chez moi pour battre les gens et me crier dessus? C’est quoi ton problème!

- viens d’abord laisse le bavardage!

- Pourquoi tu sors… Léon qu’est-ce que… c’est quoi ton problème?

A l’instant où elle sortit de la maison, il l'attrapa par le bras, la tirant fermement derrière lui jusqu’au milieu de l’allée à bonne distance de la maison.

- Léon c’est quoi tu as fumé?

- Ton mari est où?

- Au travail… en balade… qu'est-ce que j’en sais fit-elle en se dégageant.

- Tu te souviens de ce que ta belle soeur t’a dit sur leur famille?

- Qu’ils sont dangereux!

- De ne pas fermer les yeux et regarder ailleurs… Oui! Il faut que tu ailles la revoir, il faut que tu lui parles parce que je crois que son mari est responsable de la mort de mon amie!

Il parlait tellement vite que Thérèse ne comprenait rien à ce qu’il racontait!

- Léon…

- DD aussi doit être dans le coup! Écoute ils dirigent tous les deux un club… Un réseau qui prostituent des jeune filles, font dans l’abus de pouvoir et d’autre chose que je ne connais pas…

- Je ne comprends rien à ce que tu racontes Léon!

Il lâcha sa sœur et prit une minute pour essayer de réfléchir en même temps qu’il respirait. La vision de la voiture de Rose cramer lui revint à l’esprit.

- Essengue le neveu de ton mari est proxénète et tueur à gage aussi ! il travaille sous les ordres de ton mari, et ceux d’autres personnes! DD est à la tête avec plusieurs autres types… à la tête d’une organisation criminelle qui sévit avec le soutien de certains membres du pouvoir! Ses marchés, ses activités tournent autour de ça! Ils prostituent des jeunes femmes pour obtenir des privilèges et réussir!

Thérèse le regarda comme un s’il avait bu et avait saoulé. Même s'il lisait dans ses yeux qu'il la croyait.

- Tu racontes quoi comme ça?

- Tu connais la société M&H? Tu en as déjà entendu parlé? Elle est dirigée par un certain Essimi, c’est lui qui s’occupe des affaires sous le chapeau de ton mari…

- Jean Essimi…

- C'est cette entreprise qui couvre toutes les activités du réseau de prostitution…

- M&H?

En prononçant une nouvelle fois le nom de l'entreprise ici en faute, Thérèse semblait le reconnaître.

- C’était l’entreprise de Marie-Hélène!

????❤️
#BIPETONGANG

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