Chapitre 26
Write by Mayei
Partie 26
...Dénis Mélèdje...
Je suis resté dans le parking de l’hôpital ce jour-là jusqu’au petit matin. J’avais pleuré comme un gamin. De toutes mes relations depuis l’adolescence je n’avais jamais coulé les larmes pour une femme. C’est à croire qu’il y’a une première fois à tout. « Tu es mort pour moi » je crois que même perdre mon entreprise ne me fera pas aussi mal que cette phrase-là. Depuis ce jour, je n’avais plus mis les pieds à la maison. Je restais chez ma mère en attendant. Cette dernière avait réussi à me remonter le moral comme elle le pouvait. Elle avait même proposé de rendre visite à Windi. Je m’y étais opposé. Elle n’allait sûrement pas apprécié. J’espérais au fond de moi que c’était la colère qui l’avait emmené à tenir de tels propos.
J’espérais qu’une fois calme elle verrait plus clair et me laisserait l’approcher. Je l’aimais tellement. Pour le moment je broyais du noir. Je vivais mon premier chagrin d’amour. Si on me l’avait dit par le passé, j’aurais ris au nez de cette personne. Après trois jours passés chez ma mère, je rentrais aujourd’hui à la maison. Dominique y était. Elle parut surprise de me voir.
Moi : bonsoir !
Dominique : bonsoir !
C’était ça ! Nous étions deux étrangers dans une même maison. Des colocataires sans plus. Je la dépassais et montais dans ma chambre. Je fis sortir mes valises et commençais par les remplir une par une. J’avais trop duré dans ce mariage. J’avais trop laissé traîner et voilà où ça m’avait mené. Je perdais la femme que j’aimais réellement. J’avais été lâche au point d’avoir entraîné une personne...non...deux personnes innocentes avec moi. Je rangeais tout ce qui était important et fit descendre les valises dans le salon.
Dominique : je peux savoir où tu vas ?
Moi : je te laisse la maison ! Tu peux en faire ce que tu veux mais pour ma part ce mariage est bel et bien terminé.
Dominique : tu cherches à te faire voir n’est-ce pas ? Nous savons tous les deux que tu ne peux pas sortir de ce mariage. Tu as oublié que nous avons un contrat ? Ta société me reviendra si tu décides de demander le divorce. Et tout le monde sait comment tu y tiens à cette société. Je ne vais pas hésiter une seconde à te la prendre.
Je n’avais vraiment pas l’intention de lui parler mais en l’entendant à ce sujet, je me figeais sur le coup et laissais mes valises d’un côté puis m’approchais d’elle.
Moi : j’ai envie de te dire merci Dominique ! Merci car tu m’as ouvert les yeux. J’ai longtemps pensé que cette société était une grande partie de mon bonheur. C’était jusqu’à ce que tu sois à la base de la perte de mon enfant. Tu sais combien j’aurais aimé avoir un enfant et tu t’es arrangée même sans le savoir à détruire ce que j’avais de plus cher. Cette douleur même la perte de ma société ne sera en rien égale. Alors vas-y Dominique prend tout ce que tu veux car sois en sûr j’enverrai les papiers du divorce. J’ai bien trop tardé à le faire d’ailleurs.
Je la laissais en plan et repris mes valises que je traînais avec moi jusqu’à ma voiture. Je conduis jusqu’à cet immeuble que j’avais construit et mis au nom de ma sœur. Un appartement allait largement me suffire. Demain j’allais le faire aménager en attendant j’allais bien me débrouiller.
... ...
Tout ce qu’il fallait pour emménager une maison avait été livré. En rangeant, je tombais sur une copie de notre contrat de mariage. Il fallait que je trouve un avocat rapidement afin d’en finir avec ce mariage. J’activais mes contacts afin de trouver quelqu’un qui pourrait me conseiller un Bon avocat.
J’avais plusieurs fois été tenté de joindre Windi mais m’étais ravisé à la dernière minute. C’était un supplice pour moi. Aujourd’hui cependant, j’allais faire quelque chose que je n’avais jamais osé faire au paravent...c’est à dire prendre le taureau par les cornes. Aller affronter les choses. C’était donc comme ça que je me retrouvais dans le bureau de Maître Kossonou. J’étais décidé à en finir avec ce mariage. Il fallait sur je prenne ma vie en main au lieu de la gaspiller en étant malheureux.
Maître (me tendant la main) : comment puis-je vous aider monsieur Mélèdje ?
Je sortis immédiatement le document !
Moi : vous avez la, le contrat de mariage que j’ai signé. J’aimerai non seulement divorcer mais aussi trouver un moyen de contourner ce document.
Maître : hum...laissez-moi voir ça de plus près !
...Dominique Mélèdje-Agnero...
Moi : ça fait plus de deux jours qu’il est parti !
Huguette : as-tu essayé de le joindre au moins ?
Moi : pourquoi ? Pour qu’il se sente trop important ? Je ne vais pas lui donner cette satisfaction.
Huguette : il y’a des situations où il faut savoir poser le cœur...tu n’as pas raison sur toute la ligne. Ou du moins tu n’as pas du tout raison. Tu es allée jusqu’à kidnapper la pauvre fille qui ne savait même pas que Dénis était marié ! En plus c’est ta cousine !
Moi : je peux savoir de quel côté tu es ?
Huguette : il ne s’agit pas de prendre parti mais plutôt de te dire la vérité. Souvent tu abuses vraiment !
Moi (prenant mon sac) : je pense que je n’ai plus rien à faire ici puisque tu vas jusqu’à supporter la maîtresse de mon mari. J’espère que le jour où ton mari aura une maîtresse tu applaudiras.
Huguette : je n’applaudirai pas mais c’est mon mari qui devra me rendre des comptes.
Moi (m’en allant) : c’est ça !
Je ne souhaitais même pas qu’elle me raccompagne. J’étais venue chez ma sœur pour fuir cette angoisse qui allait bientôt me tuer. Je ne pouvais pas croire que Dénis s’en était vraiment allé. Sa chambre était complètement vide, aucun vêtement, aucune trace de nuit n’était présente. Il avait tout pris avec lui. Je pensais avoir un certain control avec sa société en jeu mais c’est à croire qu’il n’en avait que faire. C’était mon seul moyen de pression. Mais à cette allure c’est sûr que je vais le perdre et DIEU seul savait que c’était la dernière chose que je souhaitais en ce moment. Je ne m’en remettrai pas. Je ne le montre peut-être pas mais je l’aime comme une folle. Je n’ai jamais aimé comme j’aime mon mari. Qu’il mette fin à ce mariage serait mon plus grand échec. Je ne supporterai pas. Je n’avais pas envie de rentrer chez moi pour rester toute seule dans cette grande maison. J’y fis un stop pour prendre quelques affaires et me rendre chez mon père. Ce dernier fut surpris de me voir traînant une petite valise.
Papa (inquiet) : qu’est-ce qui se passe ?
Moi : Dénis a quitté la maison et je n’ai pas envie de rester toute seule.
Papa : comment ça il a quitté la maison ?
Moi : que veux-tu que je te dise ? Il est parti papa, il ne veut plus de ce mariage. Si perdre sa société ne l’a pas obligé à rester ce n’est pas ma personne qui le fera.
Papa (Regardant son téléphone) : monte dans ta chambre, je vais répondre à cet appel et je te retrouve.
Moi : ok
Je fis sortir mes affaires de mon trolley que je rangeais dans les placards de mon ancienne chambre. Tout était à sa place et les servantes faisaient quotidiennement le ménage sous ordre de papa. Du coup c’était comme si je n’avais jamais quitté cette pièce. Je bouclais la porte et me couchais. J’étais profondément triste. Ma vie n’était rien de ce que j’avais imaginé ou souhaité. Lorsque je disais oui à Denis, je nous imaginais vivre un bonheur intense et finir nos vieux jours ensemble, entourés de nos enfants et petits-enfants. Comment avoir des petits-enfants si je n’ai même pas d’enfants ? Même si au plan financier ça allait pour moi, le côté affectif était une catastrophe. J’allais encore y ajouter un divorce pour compléter le tour.
Toc toc
Papa : ma princesse c’est papa...
Toc ! Toc !
Papa : tu m’ouvres ?
Je ne répondais pas si bien qu’il finit par s’en aller. Je n’étais pas d’humeur à parler de quoi sur ce soit et connaissant mon père, il allait m’en poser des questions. Je serrais très fort mon oreiller contre moi et pensais à tous ces moments de bonheur partagés avec dénis...même si ces souvenirs étaient bien lointains. Sans surprise, je me mis à pleurer comme une madeleine. Que pouvais-je lui dire, qui lui ferait changer D’avis ? Je ne veux pas perdre mon mari. Je ne veux pas me retrouver toute seule du jour au lendemain. Les larmes inondèrent mon visage. J’avais profondément mal.
Je me nettoyais le visage dans la douche et sortis rejoindre mon père dans son bureau. Si je restais dans cette chambre, je passerais tout mon temps à pleurer et à me morfondre.
Moi : tu n’es pas occupé j’espère
Papa : non ! Ça tombe bien que tu sois là. Prends place s’il te plaît !
Moi (m’asseyant) : qu’est-ce qui se passe ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette
Papa : je ne suis pas du tout content de toi Dominique. Cette fois-ci je dirai que tu m’as vraiment déçue.
Moi : comment ça ?
Papa : qu’est-ce qui t’a pris de t’en prendre à ta cousine ?
Moi : oh ! Mais depuis tu ne faisais rien alors j’ai décidé de prendre les taureaux par les cornes. C’est elle qui s’est interposée entre mon mari et moi.
Papa : mais Dominique ! Tu ne vas pas me dire que tout cet argent que j’ai mis dans ton cursus scolaire n’a servi à absolument rien. A-t-elle ramassé ton mari dans la rue et l’a obligé à la suivre ? Ton mari est-il un pantin ?
Moi : mais papa...
Papa (tonnant) : je n’ai pas encore fini de parler ! C’est la fille de mon frère, mon jumeau Dominique. C’est comme si elle était aussi mon enfant...mon sang et tu t’en es prise à elle en le sachant parfaitement. J’aurais dû t’imposer des limites dès le départ mais je t’ai laissé faire tout ce que tu voulais. Voilà où nous en sommes. Aller jusqu’à la séquestrer. Elle a perdu son enfant t’en rends-tu compte ?
Moi : et vous ? Vous mettez vous à ma place ?
Papa : ça suffit ! Il y aura une réunion demain dans cette maison et ta présence est vivement souhaitée.
Moi : ok !
Papa : ce sera tout. Tu peux me laisser seul
Je me levais en bouillant de colère. Jamais ! Au grand jamais mon père n’avait haussé le ton sur ma personne à plus forte raison me dire que je le déçois. La première fois qu’il le faisait, bien sûr il fallait que ce soit à cause de cette Windi. Non seulement elle me prenait mon mari, avait failli lui donner un enfant mais en plus de ça elle retournait mon père contre moi. Et bien elle ne perdait rien pour attendre.
[Le lendemain]
J’avais passé une très mauvaise nuit. Tout compte fait j’aurais dû rester chez moi. Voilà que malgré ma mauvaise humeur je devais assister à cette réunion de merde. J’avais vite pris mon petit déjeuner et avait laissé une consigne à la servante. Elle devait me prévenir lorsque les autres seraient là. J’avais tout fait pour éviter mon père puisque je le boudais toujours. Je n’avais pas digéré ses paroles de la veille. Ce fut aux environs de onze heures que la servante frappa à ma porte. Je pris mon souffle et descendis. D’un tour je pouvais remarquer qu’il y avait ma sœur Huguette, tante Jeanne, mon père, Marlène, mon oncle Émeric... et Windi. Je ne pus retenir mon mécontentement.
Moi : qu’est-ce qu’elle fait dans la maison de mon père ? Je la veux...
Tante Jeanne : ça suffit maintenant ! Ou te crois-tu ? Tu ne prends même pas la peine de saluer tes aînés ici présents et madame veut permettre quelque chose ? Tu vas me faire un plaisir de saluer tout le monde y compris Windi et prendre place.
Lorsque j’étais petite mon père me répétait chaque fois qu’il fallait toujours respecter tante Jeanne et faire ce qu’elle disait. Vue comme il se comportait lui-même envers sa petite sœur, avec tant de respect, je n’osais aller à l’encontre de ce qu’il m’avait demandé. Je saluais tout le monde malgré moi et pris place.
Tante Jeanne : j’ai demandé cette réunion pour vous confier quelque chose que nous, vos aînés, savons déjà. Il est maintenant temps que vous soyez mis au parfum surtout au vu des derniers événements. Mais d’abord il faut que vous sachiez que la famille c’est sacré...les liens de sang que nous partageons sont les plus importants, Dominique, tu ne peux pas séquestrer ta sœur et lui faire délibérément mal. Tu aurais pu nous exprimer ton mécontentement et nous aurions pu trouver un terrain détente. Sur ce, je souhaite que vous m’écoutiez attentivement.
Notre famille était connue depuis la nuit des temps pour être digne, mais surtout riche. Il se racontait au village qu’aucune famille n’avait réussi à rivaliser ou se frotter à nous. Une richesse qui avait tenu chaque génération. Une richesse qui se perpétuait. Cependant personne ne sait ce qui se cache derrière cette richesse. Selon ce que mon père m’a raconté, tout a commencé par l’un de nos aïeuls. Ce dernier s’était aventuré vers ce cours d’eau qui était pourtant interdit à tous les non-initiés du village. Ce cours d’eau regorgeait des poissons les plus gros, de crevettes et j’en passe. Il y était allé uniquement pour péché. Il avait besoin d’argent.
Une jeune dame Divinement belle lui était apparu, assise sur un rocher près de la baie. Elle était d’une beauté incroyable. Il ne pouvait cesser de la regarder. Il était comme hypnotiser par cette demoiselle. Elle tendit le bras vers lui et lui demanda d’approcher. Cette jeune fille Regarda pendant longtemps notre parent et lui posa une seule question.
« Tu ne devrais pas être ici ! Que veux-tu de moi ? »
A cette question avait-il répondit « rends moi riche »
« Maintenant vas t’en avant qu’on ne te voie »
Les événements s’étaient enchaînés depuis ces jours-là dans la vie de notre parent. Il était très vite devenu l’un des plus riches hommes de la contrée et ses affaires ne cessaient de prospérer. Il se Maria et sa femme donna naissance à trois fils. Lorsque sa femme tomba enceinte une quatrième fois, elle accoucha d’une fille aussi magnifique que la lune. Notre aïeul était fou de sa fille. Ce même jour, à la tombée de la nuit, il fit un rêve. Il s’était retrouvé près de ce même cours d’eau et cette belle demoiselle était toujours assise sur ce rocher.
« Tu viens de recevoir ta richesse aujourd’hui »
« Je ne comprends pas, je suis riche depuis ! »
« Ta fille ! C’est elle la clé de ta richesse. C’est de son ventre que provient toute cette richesse. Chaque fille première née de chaque génération de ta descendante doit faire ce sacrifice pour garder cette fortune dont tu disposes. Garde-toi de lui dire non lorsqu’elle te demandera quelque chose. C’est le socle de ta maison, ne la contrarie pas. Tu n’utiliseras pas cette richesse pour nuire à ton sang »
Il s’était réveillé en sursaut. C’est donc là le secret de notre famille mais chaque génération porte en elle une stérile...tout comme je suis stérile et tout comme Dominique a pu remarquer sa difficulté à procréer.
Moi (riant) : dites-moi sur c’est une blague s’il vous plaît. Nous sommes tous grands ici, pourquoi nous raconter des histoires à dormir debout ?
Tante Jeanne : ai-je une mine qui te fais penser à un jeu ?
Moi (me tournant vers mon père) : tu étais au courant de cette histoire ? Tu le savais depuis le début pendant que je pleurais dans tes bras pour ce problème ? Pendant que j’allais me faire traiter dans d’autres pays ?
Papa (baissant la tête) : je suis désolée ma fille...j’ai trouvé cette règle déjà établie. Je ne pouvais faire autrement. Si seulement mon frère ne m’avait pas induit en erreur, les choses auraient été différentes. Ce serait sa fille qui serait stérile et non toi.
Windi : pardon ? De quoi accusez-vous mon père ?
Tante Jeanne : Windi qu’elle est ta date et heure de naissance ?
Windi : 6 février ! 15h03
Tante Jeanne : Dominique et toi ?
Moi (tombant des nues) : 6 février ! 15h03
Tante Jeanne : le pacte avec cette femme des eaux stipulait que la première fille d’une génération devait être sacrifiée. Seulement vos mères ont accouché au même moment et ton père Windi, vivait sur Yamoussoukro et nous avait annoncé que ta mère avait donné naissance à un garçon. Il avait promis rentrer dès qu’on vous le permettrait. Quelques jours après les différentes naissances, Dominique avait été présentée comme celle qui perpétuerait cette promesse.
Huguette : donc si je comprends bien, la première d’entre nous qui fera une fille devra la sacrifier pour toute une génération ?
Tante Jeanne : c’est exact !
Windi : je pense que tout ça ne me regarde pas. Je me suis faite moi-même sans avoir recourt à votre protection ou je ne sais quoi. Déjà que votre Dominique a été à la base de la perte de mon enfant, je ne me vois pas mettre l’avenir d’un innocent en jeu. Faites comme vous le voulez mais laissez-moi en dehors de ça. (À tante jeanne) Si c’est pour cela que tu m’as demandé d’attendre sache que ça ne changera rien à ma décision. Je porterai plainte contre Dominique…pour ce qu’elle a fait.
Papa : pour qui te prends tu ? comment oses tu menacer ma fille en ma présence ?
Moi : je suis aussi la fille de quelqu’un et la vôtre a failli me faire tuer. Alors soyez prêts car je ne laisserai pas tomber cette histoire. Maman excuse-moi mais j’ai d’autres choses à faire.
Tonton Emeric : Je peux bien voir le caractère de Pierre en elle. C’est bien ma fille.
Tout le monde parlait autour sans que je n’écoute. J’avais quitté la conversation depuis que j’avais compris que des décisions avaient été faites sans mon consentement…sans que je ne sois en mesure de comprendre quoi que ce soit à la vie. Mon sort avait été scellé quelques jours après ma naissance. Le père de Windi avait certes utilisé la ruse mais lui au moins avait pensé à sa fille en premier. Ce n’est pas parce qu’une pratique a été instaurée depuis la nuit des temps qu’elle est convenable ou acceptable. Je me retrouvais aujourd’hui dans l’incapacité de faire un enfant parce que des personnes dans le passé en avait décidé ainsi…et mon père était bien égoïste pour refuser de me soumettre à un acte pareil. Si tante jeanne avait accepté aussi facilement, moi, j’allais tout faire pour y mettre fin.
...Leslie Desoto...
Nous avions passé un super week-end avec Luna et ses sœurs. Là papa était venu nous récupérer. J’avais ma petite idée derrière la tête. C’était drôle de voir papa dévorer Luna des yeux et cette dernière qui ne savait pas où se mettre. On aurait dit que monsieur Desoto avait eu un coup de foudre pour notre chère Luna...sinon pourquoi laisserait il le chauffeur à la maison pour venir nous chercher lui-même ? Je regardais ma sœur qui me fit un large sourire. Je pense qu’elle avait saisi la chose tout comme moi. Luna avait encore eu droit à un baise main comme au super marché. Je toussotais pour signaler notre présence comme ils semblaient tous deux perdus dans leur monde à se regarder dans les yeux.
Moi : papa nos affaires sont dans la voiture
Papa : ok ! On va y aller alors... (à Luna) prenez soin de vous... (à sa mère) ce fut un plaisir de vous rencontrer madame.
La mère de Luna : plaisir partagé
Nous n’étions pas dans toutes ces cérémonies, ce fut à coups de câlins que nous disions au revoir à tout le monde à la maison. Ce genre de week-end devaient se répéter plus souvent. C’était une bouffée d’air frais. Nous regagnions la voiture tandis que papa démarrait. Nous avions fait quelques minutes dans le silence complet jusqu’à ce que Morelle qui était assise devant avec papa prenne la parole.
Morelle : dis papa...je peux te poser une question ?
Papa : hum ?
Morelle : elle est belle n’est-ce pas ?
Papa : qui ça ?
Morelle : mais Luna bien sûr !
Papa se mit à tousser tout à coup. J’ai failli éclater de rire
Papa (se raclant la gorge) : elle n’est pas mal en tout cas...
Moi (tombant dans leur conversation) : n’as-tu pas un faible pour elle ?
Papa : je ressemble à votre ami peut être ? Vous vous croyez où ?
Moi : oh c’est juste qu’on voulait être d’une aide...je ne sais pas moi lui glisser le mot ou créer des situations.
Morelle : mais bon !
Papa (la mine serrée) : tiens mets son numéro
C’était à mourir de rire. Il tendait le téléphone avec la mine serrée comme si on l’avait forcé à le faire. Après c’est pour demander si nous sommes amis. Nous avons vu comment tu dévorais la fille du regard et c’est sur nous que tu voulais jouer les durs. Je pense que nous venons de trouver quelqu’un qui pourrait facilement détrôner cette Elizabeth. Il fallait qu’elle s’en aille de cette maison en prenant avec elle sa nièce. J’enregistrais le numéro de Luna dans le téléphone de papa.
Moi : et si Élisabeth est au courant ?
Papa : regarde dans le coffre à gant, il y a une enveloppe. Prenez ce que vous voulez
Morelle : on t’aime papa...
Papa : c’est ça ! Des escrocs...me faire payer pour un simple numéro de téléphone. On est d’accord que tout ça reste entre nous.
Nous : motus et bouches cousues
Papa : bien !
... ... ...
Je sortais de la chambre de Morelle en claquant la porte tellement fort que Orlane qui s’apprêtait à rentrer dans la sienne de retourna vers moi. Je ne la calculais point de descendit les marches de l’escalier rapidement afin de regagner la cour. Je me mis à faire des aller et retours dans le jardin. Il ne s’en était pas fallu longtemps pour que Orlane vienne me rejoindre. Elle s’approcha de moi comme si elle avait peur.
Orlane : il y a quelque chose qui ne va pas ?
Moi : ce ne sera pas quelque chose de nouveau. C’est toujours Morelle en train de se mêler de mon couple. Madame s’est mise en tête de me faire la morale parce que j’ai décidé de sortir en cachette cette nuit avec Allan.
Orlane : mais c’est ton petit ami ! Tu as bien le droit de sortir comme tu veux avec lui. C’est quoi son problème ? Je peux t’accompagner si tu veux !
Moi (souriant) : c’est vrai ? Non ! Tu risques de me faire la même chose que la dernière fois, dormir comme une folle.
Orlane : mais non ! Cette fois-ci je serai d’attaque !
Moi : ok je passerai dans ta chambre
La nuit tomba rapidement et après avoir dîné avec toute la famille à table, nous restions un moment devant la télévision. Papa et Elizabeth avaient été les premiers à monter dans leur chambre. Morelle ne tarda pas à les suivre. Je restais donc avec Orlane. Elle jurait qu’elle n’allait pas s’endormir. Elle disait être bien chaude pour le programme de la soirée que je lui avais bien détaillé. C’était l’heure pour nous de nous apprêter. Je la conseillais sur le genre de tenue à mettre. De mon côté, je mis plus de temps à me tenir prête. Je dirais environ une heure. Lorsque j’arrivais dans la chambre de Orlane, cette dernière dormait encore comme la dernière fois. Sauf que cette fois-ci, elle était tout de même habillée. Sûrement qu’elle m’avait attendue puis s’était endormie. Je souris et sorti de sa chambre.
Moi (ouvrant la porte de Morelle) : nous n’avons plus qu’à attendre...
Morelle : je suis sure qu’elle a déjà fait le rapport à sa tante. Attendons pour voir.
Vous ne me croyez pas aussi sotte pour aller m’allier à Orlane une nouvelle fois. Elle voulait jouer n’est-ce pas ? Et bien nous allions donc l’aider à jouer. Je retirais la tenue que je portais et me démaquillais. Nous étions restées assises près de la porte afin d’entendre tous les bruits dans le couloir. Il était 2 heures du matin lorsque la porte de la chambre de papa s’ouvrît dans un fracas puis les éclats de sa voix nous parvenait.
Papa : elle ne va pas me dire qu’elle est encore sortie !
Elizabeth : c’est comme si elle ne comprenait rien du tout cette petite.
Papa (ouvrant la porte de ma chambre) : vide ! Sa chambre est complètement vide ! Elle n’y est pas. Je vais l’attendre au salon...elle verra à son retour. Elle aura la bastonnade de sa vie.
Elizabeth : je pense que la frapper ne suffit plus...il faut non seulement la frapper et la renvoyer chez sa mère. Ça enverra un lourd signal à Morelle et elle se tiendra aussi à carreau.
Ensemble ils allèrent au salon pendant que ma sœur et moi étions mortes de rire. Notre plan avait marché comme sur des roulettes. Nous étions persuadées que Orlane faisait le compte rendu de tout ce que nous disions entre nous à sa tante. Seulement nous voulions confirmer notre pensée. C’est comme ça que nous avions mis ce plan sur pied et elle y avait foncé la tête la première. Nous attendions un moment puis sortirent de la chambre. Qu’elle ne fut la surprise de notre père nous avoir débarquer au salon mais encore plus de surprise sur le visage de Elizabeth,
Morelle : que faites-vous ici ?
Papa : vous sortez d’où ?
Morelle : de ma chambre, on se faisait un film.
Moi : et là, nous avons besoin de glaces !
Ils étaient comme pétrifiés à nous regarder prendre la route de la cuisine puis repasser devant eux pour remonter dans la chambre. Je passais la nuit avec Morelle. Nous nous étions réveillées très tôt le lendemain pour trouver cette Orlane dans sa chambre. Dès qu’elle avait ouvert la porte morelle l’avait poussée à l’intérieur. La pauvre ! Le sommeil toujours dans les yeux, s’était retrouvée le cul au sol. Elle avait même lance un « aie » au passage.
Moi : tu t’es bien foutue de moi n’est-ce pas ?
Orlane : je ne sais pas de quoi tu parles ! Si c’est pour hier je me suis endormie sans même m’en rendre compte.
Morelle : laisse-moi te rafraîchir la mémoire. La dernière fois je t’avais prévenue que j’allais te corriger comme ma petite sœur n’est-ce pas ? Et bien c’est aujourd’hui
Franchement je ne m’y attendais pas mais ma sœur l’a sérieusement corrigée. Je n’avais même pas eu à lever le petit doigt. Je ne savais pas qu’elle avait les envolées de papa comme ça. Orlane n’avait pas le droit de crier. Morelle fit le travail proprement et nous la laissions. Ça lui passera l’envie de rapporter ce qui se disait à sa tante. En sortant nous nous étions assurées que personne ne nous voit. Dans ma chambre, je remarquais la tache rouge sang sur la robe de Momo.
Moi : tes règles sont là ! Tu t’es complètement salie
Après avoir sorti cette phrase, je le figeais automatiquement.
Moi : Momo ?
Morelle : quoi ?
Moi : je n’ai pas eu mes règles ce mois.
Morelle : comment ça ? Tu dis quoi ? Je ne comprends pas
Moi : je dis que je n’ai pas eu mes règles. Mes règles sont censées arriver avant les tiennes (fouillant dans mon tiroir) et mon paquet de serviettes est intact. (Mes yeux se remplirent de larmes) je suis foutue Momo...papa va me tuer cette fois-ci !