Chapitre 27
Write by Mayei
Partie 27
...Huguette...
J’ai difficilement trouvé le sommeil cette nuit-là après la réunion qu’on avait eue avec nos parents. Une peur bleue s’est emparée de moi. Si je comprends bien si je mets une fille au monde ou si l’une de mes cousines le fait, cette dernière pouvait servir de porte de richesse à la famille. Je n’en n’avais pas parlé à mon mari de peur qu’il ne se braque et d’ici là qu’on m’accuse d’être une sorcière. Si j’en parlais même, mon foyer risquerait d’en prendre un coup. C’était tout de même terrible. Il me fallait trouver une solution. Cette histoire ne pouvait pas rester comme ça. Je fini de prendre mon petit déjeuner et montais dans ma chambre. J’arrivais juste à temps pour répondre à ce coup de fil. J’avais cette habitude de laisser mon téléphone sur le lit et d’être ailleurs dans la maison. Mon mari avait fini par abandonner et ne m’appelait que sur le téléphone fixe.
Moi : oui allô ?
« Tété c’est moi Dominique »
Moi : oh mais pourquoi tu ne m’appelles pas de ton numéro ?
Domi : je suis au commissariat ! Il faut que tu viennes s’il te plaît !
Moi : ahi, comment ça au commissariat ? Tu fais quoi là-bas ?
Domi : Windi a porté plainte. Pardon dépêche-toi et viens seulement. Je suis au 12ieme
Moi : ok j’arrive comme ça !
Si elle avait fait sortir le « tété » c’est que l’affaire était vraiment grave. Je me posais une seconde pour tout de même admirer le courage de cette fille. Malgré toute l’intervention des membres de la famille, elle était allée jusqu’à la fin de sa menace. Ce n’est pas pour être méchante mais Dominique le méritait tout de même. Il fallait quelqu’un pour lui faire vivre ça puisque personne n’osait la contredire. Je fis un message à mon mari et sortis avec la voiture pour voir ce de quoi il était question avec cette affaire de commissariat. J’ai trouvé ma sœur complètement apeurée et tremblante. Elle était dans ce coin répugnant.
Moi : pourquoi tu n’as pas essayé de joindre papa ?
Dominique : depuis cette affaire, franchement je ne veux plus rien de lui. Gère ça pour moi s’il te plaît.
Moi : hum je vais voir
Je me suis approchée d’un des policiers qui se tenait non loin de nous.
Moi : mon frère s’il te plaît...
Lui : oui madame ?
Moi : je voulais savoir si on pouvait s’arranger pour le cas de ma sœur là. Si tu vois ce dont je veux parler.
Lui : pour la dame là il fait gérer ça avec le commissaire lui-même.
Moi : alors puis-je le voir ?
Lui : il est déjà parti donc il faut repasser demain.
C’était navrant tout ça. J’insistais pour qu’on informe papa. Il avait plus de relations et pouvait en jouer mais elle restait sur sa décision. Elle ne voulait pas entendre parler de lui. J’ai dû réconforter ma grande sœur qui avait commencé à pleurnicher comme une fillette. Je pense que c’est maintenant qu’elle se rendait compte de l’ampleur de ses actions. J’avais remis un peu d’argent à l’agent pour rester à ses côtés un peu plus de temps. Je voulais aussi qu’on la mette dans un coin, seule...même un bureau en attendant mais là aussi, il fallait que je vois le commissaire. Je suis donc rentrée chez moi en attendant patiemment le lendemain. J’avais fait le compte rendu à mon mari en espérant qu’il fasse jouer ses relations. Il me promit faire de son mieux. C’était déjà ça.
Très tôt le lendemain je m’étais présentée au commissariat pour ne pas manquer le monsieur. Je suis arrivée bien avant son heure d’arrivée. Pour patienter je suis restée à échanger avec Dominique. J’ai été rapidement informée lorsque le commissaire se montra. Je plaquais mon plus beau sourire et m’assis en face de lui. Je lui exposais le problème et ce que j’avais à proposer.
Le commissaire : ça sera un milliard
Moi (choquée) : pardon ?
Le commissaire : vous avez bien entendu ce sera un milliard pour qu’on passe outre la plainte de madame Agnero.
Moi : mais c’est juste impossible
Le commissaire : c’est pour être claire avec le fait qu’on ne passe pas sur cette plainte. Maintenant avant que je ne vous enferme pour tentative de corruption sur un agent de la loi, je vous prie de bien vouloir vous en aller.
J’étais couverte de honte comme jamais au paravent. Je sortis de son bureau comme si l’on me poursuivait. J’annonçais la mauvaise nouvelle à Dominique qui se lamenta encore sur son sort. Elle ne voulait pas finir sa vie dans ce trou. Eh ben elle aurait dû y penser avant de kidnapper une personne à cause d’un homme.
...Windi Agnero...
Moi : merci monsieur le commissaire
Je raccrochais en ayant le sourire aux lèvres. Je savais que ça se passerait ainsi. Que dès que ma plainte allait être exécutée, on se serait pressé de la faire sortir de prison. Voilà pourquoi, même si ce n’est pas dans mes habitudes, j’ai donné une belle enveloppe au commissaire pour qu’il ne laisse rien passer. Je suis même surprise que ce soit sa sœur qui se soit montrée et non son père. Ils ne perdaient rien pour attendre. Mon but n’était pas qu’elle reste longtemps en prison d’ailleurs. Je voulais juste qu’elle y passe deux trois jours voire une semaine pour comprendre l’ampleur de ses actes.
J’étais donc satisfaite de comment se passait cette situation. J’avais eu tellement de choses à faire que je n’avais même pas pensé à cette perte...je secouais la tête comme pour chasser ce message de ma tête. Je n’avais pas envie d’y penser. Je n’avais pas besoin d’avoir mal en ce moment. Heureusement que monsieur Abouo frappa à ma porte et se présenta devant moi. Mes idées se remirent en place. Il était toujours aussi beau et sa prestance ! c’était juste un délice pour mes yeux à chaque fois qu’il passait le pas de ma porte.
Mr Abouo : comment allez-vous ?
Moi : nous avions convenu que le « vous » n’avait plus sa place n’est-ce pas ?
Mr Abouo : c’est vrai ! Alors comment vas-tu Windi ?
Moi : très bien j’espère que toi aussi !
Mr Abouo : je ne me plain pas. Je passais te dire que je serai en voyage dans le cadre d’une mission. Je serai de retour pratiquement à la fin de notre étude ici alors nous allons sûrement boucler à mon retour
Moi : oh il n’y a pas de soucis...je t’attendrai patiemment (me raclant la gorge) euh...enfin...je veux dire que...
Mr Abouo (se levant et souriant) : je serai de retour avant même que tu m’aies cligné des yeux.
Il s’en alla sans plus. Merde Windi...qu’est-ce qui t’a bien pris de lui sortir une phrase pareille ? Je voulais simplement lui souhaiter un bon voyage et ma langue a sorti autre chose. Même si maintenant je m’étais habituée à ce qu’il passe dans mon bureau chaque matin pour me faire les points. Je m’habituais à lui au fur et à mesure...c’était la première chose que je faisais chaque matin. Il ne fallait pas que je laisse cela m’atteindre. Ça me faisait drôlement penser aux fleurs que je recevais chaque matin de la part de Dénis...dont je n’avais plus les nouvelles.
Moi (décrochant) : oui ?
Mon assistante : Madame il y’a votre cousine qui est là
Moi : faites-la rentrer
Ok
Marlène allait encore venir me casser les oreilles. Seulement, ce n’était pas Marlène mais Huguette qui se présenta devant moi. Sur le coup je ne dis rien et la regardais simplement avancer vers mon bureau. Je ne m’attendais pas du tout à la voir.
Huguette (désignant la chaise) : je peux ?
Moi : oui bien sûr ! Excuse-moi
Huguette : ne t’inquiète pas je peux comprendre la surprise ! Je suis là par rapport au cas de ma sœur
Moi : avec tout le respect que je te dois, je ne retirerai pas ma plainte. Je sais déjà que tu es passée au commissariat ce matin. Ta sœur doit savoir qu’elle a mal agit et je ne suis pas là pour ramper à ses pieds.
Huguette : et tu as parfaitement raison. Tu peux la laisser autant qu’il le faut là-bas mais de grâce ne permet pas qu’on la défère. Elle est peut-être ma sœur mais nous avons reçu une éducation différente. Elle a toujours vécu dans un monde idéal, parfait en pensant qu’elle était au-dessus de tout le monde et que tout lui revenait de droit. Elle ne s’est jamais frottée a l’adversité alors même une nuit au commissariat la répugne déjà. C’est déjà une grande leçon pour elle. Elle a besoin d’être secouée.
Moi : hum...
Huguette : tu n’as pas besoin de prendre une décision maintenant. Je tenais juste à te voir et te dire ça. Et surtout que je suis désolée pour tous les torts causés par ma sœur. Elle ne te présentera surement pas des excuses mais je t’en supplie accepte les miennes à sa place. On dit que ce sont les grands frères qui prennent soin de leurs cadets mais souvent les rôles peuvent s’inverser. J’ai appris par tante Jeanne que tu as perdu ton enfant. C’est une terrible chose qui puisse arriver alors même si tu ne retires pas la plainte tu es dans ton droit et je ne t’en voudrai absolument pas.
Moi : merci Huguette…merci de t’être déplacée et tes excuses me touchent beaucoup.
Huguette : ok (souriante) je vais demander la route. Passe une agréable fin de journée
Moi (la raccompagnant) : tu rentres bien
Alors là ! Je ne m’attendais pas du tout à celle-là. Huguette était vraiment différente de sa sœur. Je ne pense pas que Dominique aurait fait ce déplacement si Huguette se trouvait être dans cette situation. Elle n’allait même pas lever le petit doigt. En tout cas j’avais bien l’intention de laisser Dominique dans cette cellule au commissariat pour un bon moment.
Le soir, j’étais en chemin pour ma maison lorsque le mari de Alida me passa un coup de fil. Elle était sur le point d’accoucher. Je changeais automatiquement ma trajectoire et m’en allais pour l’hôpital. Elle avait déjà accouché lorsque j’arrivais. Une petite fille ! On nous la présenta à travers la vitre de la nurserie. Mon dieu comme elle était Belle ! Le mari de Alida pleurait de joie. J’étais contente pour eux. Je regardais la petite une seconde fois et pendant un instant je m’imaginais être à la place de mon amie…maitresse une jolie princesse au monde. En y pensant, mon estomac se noua de craintes.
Mes pensées allèrent vers la réunion que nous avions tenue avec la famille. Si jamais j’avais une fille avant toutes les autres, elle servirait de sacrifice pour le reste de la famille. C’était quelque chose d’inacceptable pour moi. Il fallait forcément que je trouve un moyen de déjouer ça.
...Alice...
Moi : tu penses que je dois y aller ?
Céline : mais oui ! Vas-y on ne sait jamais
Moi : hum...
Céline : hum quoi ? Si tu ne veux pas répondre donne moi je réponds pour toi.
Moi (riant) : c’est bon je réponds
Je répondais au message de Ludovic. Ce dernier demandait à ce que je passe le week-end chez lui. Nous échangions presque tous les jours depuis notre rencontre lui et moi. J’ai trouvé qu’il était d’une très bonne compagnie et c’est avec impatience que j’attendais chaque message de sa part. Depuis que nous échangions, rien n’avait été décidé quant au fait que nous soyons dans une relation ou pas. Je pense que ce week-end pourra définir la nature de ce qui nous lie. Je lui réponds que je prendrai une permission demain et lui ferai signe. Je me mis automatiquement à rêver. Même si l’angoisse commençait à me gagner. Tout un week-end avec lui...à quoi devrais-je m’attendre ?
Céline : tu penses à quoi ?
Moi : rien ! J’espère qu’ils vont accepter au boulot que je puisse prendre mon vendredi.
Céline : ma chère tu travailles tous les jours...et tu fais un bon travail alors ils vont t’accorder ce jour bien même.
Le lendemain j’avais obtenu la permission même si mon manager a un peu râlé. Selon elle, il fallait faire la demande un peu plus tôt et pas dans la même semaine. Je me suis excusée. J’ai fait un message à Ludovic pour lui dire que c’était ok avec le boulot. Il ne me restait plus qu’à trouver un billet d’avion avec un prix abordable. Heureusement que nos deux aéroports sont internationaux. Je trouverai forcément quelque chose d’abordable même si cela revenait à être un passager Stand-by et attendre qu’on me donne les places restantes. J’ai vaqué à mes occupations, même si aujourd’hui c’est avec joie que je faisais les chambres. J’avais hâte d’être à jeudi. Et si je quittais carrément le jeudi soir ? Ça nous ferait plus de temps ensemble.
Dans le bus qui me ramenait à la maison ce soir, j’ai reçu une notification. Je venais de recevoir un e-mail. Qu’elle ne fut ma surprise de constater qu’il s’agissait de mon billet d’avion pour rejoindre Ludovic ! Je ne m’y attendais pas du tout. Nulle part nous n’avions convenu qu’il devait m’offrir le billet. Je suis restée à cogiter jusqu’à la maison. Dès que je me suis débarrassée de mes vêtements j’ai composé son numéro.
Ludovic : bonsoir toi !
Moi : comment tu vas monsieur ?
Ludovic : maintenant que je t’entends ça va beaucoup mieux.
Moi : tu es sûr qu’elle banque Ludovic ?
Ludovic : comment ça ? C’est pourquoi ?
Moi : je veux te transférer la moitié de ce qu’a coûter le billet d’avion. Nous n’avions pas convenu que tu t’en chargerais.
Ludovic : tu n’as pas à t’inquiéter pour ça ! De plus ça me fait plaisir
Moi : hum...ça me gêne vraiment…
Ludovic : il ne faut surtout pas. C’est moi qui ai demandé que tu viennes ! Tu te déplaces pour moi alors je ne vais pas encore t’imposer les frais.
La conversation se poursuivit...il avait trouvé les mots justes pour me faire accepter le fait qu’il m’ait pris le billet. Le vol était prévu pour jeudi 22heures. Le mercredi, j’étais déjà excitée comme une puce. Mon amie est passée le soir m’aider à faire ma valise, il n’y avait rien de tellement difficile mais elle tenait à la faire. Je passais chaque tenue devant elle. Il fallait qu’elle approuve avant que je puisse la mettre dans la valise.
Céline : ok maintenant que tu as tout choisi, voilà ma contribution !
Moi (prenant le sachet) : c’est quoi ça ?
Céline : tu verras de toi même !
J’éclatais de rire en voyant ce qu’il y avait à l’intérieur. Je renversais tout sur le lit. Tout c’est à dire les préservatifs, les lubrifiants, des dessous coquins et (lisant sur la boîte) un massage gourmand.
Moi : madame je peux savoir c’est pourquoi tout ça ?
Céline : ne fais pas comme si tu es novice là...range tout ça dans la valise devant moi hein.
Le jeudi, je m’envolais pour dallas quelques heures après la descente du boulot. J’avais le cœur qui battait tellement fort. Je n’avais que mon trolley donc pas besoin de me rendre au bagage claim. J’avançais donc tout droit vers la sortie. Et si j’oubliais à quoi il ressemblait ? Après tout je ne l’avais vu qu’une seule fois. Non, nous avons aussi eu les séances d’appels vidéo. Lorsque je le vis enfin, je ne sus comment réagir. Je ressentais un mélange de joie et de honte. Je ne savais où me mettre. Il vint vers moi, me prit dans ses bras et me posa un baiser sur le front.
Ludovic (souriant) : enfin tu es la ! J’étais impatient
Moi (timidement) : comment vas-tu Ludovic ?
Ludovic : bien merci
Il prit mon trolley et ma main. Nous avancions ensemble vers sa voiture. Il installa la valise dans le coffre et me tint la portière. Je passais mon temps à regarder le paysage défiler. Je n’étais jamais sortie de New-York depuis que j’avais mis les pieds aux États Unis. C’était une première pour moi. J’en profitais pour faire la comparaison. Dallas était beaucoup plus calme du coup du peu que je venais de voir, j’aimais beaucoup. Je laissais mon visage collé contre la vitre. Pour dire vrai, j’évitais de croiser le regard de Ludovic. C’est fou comme il m’intimidait. Je me sentais toute honteuse à ses côtés.
Bientôt nous arrivions dans sa Cité. Rien de trop extravagant mais quand même classe. C’était le genre de quartier que je ne pouvais pas me permettre là-bas à New-York. Les moyens faisaient défaut. J’allais profiter du mieux que je le pouvais et retourner chez moi lol.
Ludovic (ouvrant la porte) : voilà nous y sommes...à bon port
Moi (souriant) : c’est très b...
Avant que je ne puisse terminer ma phrase, je vis débouler un jeune homme que je devinais être Julien, le frère de Ludovic. Il me prit dans ses bras et me fit un long câlin. J’étais surprise mais c’était plutôt agréable.
Ludovic : mais doucement toi aussi !
Julien (ignorant Ludovic) : bienvenue chez nous ! On commençait à désespérer. Je pensais qu’il allait un jour nous annoncer sa préférence pour l’autre bord, heureusement que tu aies apparu.
Ludovic : je vais sérieusement te cogner
Julien : man ! Va d’abord ranger les affaires de la fille. Ou sont passées tes bonnes manières ? Si ton père apprend ça il sera déçu.
Julien a passé toute la soirée à me faire rire et taquiner son frère. Il a même fait la nourriture. C’était vraiment gentil de sa part. On aurait cru que nous nous connaissions depuis longtemps. J’ai suivi Ludovic dans la chambre. Dès qu’il a refermé la porte derrière lui, il m’a soulevée et placée sur le lit. Il rapprocha son visage du mien et m’embrassa tendrement. Il suçota mes lèvres puis m’embrassa de nouveau. Mon ventre se rempli de papillons. Ce baiser dura quelques temps. Je n’avais même pas envie qu’il prenne fin.
Ludovic : j’ai tant rêvé de ce moment si tu savais !
Moi (me mettent la main sur le visage) : moi aussi !
Ludovic : pourquoi te caches-tu le visage alors ?
Moi : parce que j’ai honte de toi Ludovic ! Tu m’intimides lol
Ludovic : ce sont les plus coquines qui disent ça madame ! Redresse-toi je vais te dire quelque chose. Je suis sûr qu’après ça tu n’auras même plus honte.
Moi : hum...j’écoute alors.
Ludovic : je suis puceau...enfin je n’ai jamais connu de femme intimement et je compte le rester jusqu’à mon mariage.
Oh mon DIEU ! J’aurais voulu être aussi sereine que lui actuellement mais j’éclatais de rire. Je riais à en avoir des larmes aux yeux et des tortillements dans le ventre. Il n’avait pas osé me sortir ça alors qu’il venait de m’embrasser comme un dieu. Ce sont les femmes qui ont pour habitude de sortir cette carte-là. Moi qui pensais que c’était Julien le plus drôle, alors là Ludovic venait de lui ravir la vedette.
Ludovic : tu vois ! Je t’avais dit que tu n’aurais plus honte
Moi (riant) : mais elle était bonne celle-là !
Ludovic : pourtant je suis sérieux madame ! Es-tu prête pour ça ?
Moi : pour quoi ?
Ludovic : pour une relation sans sexe jusqu’au mariage !
Moi (me bloquant) : attends tu es sérieux là ?
Ludovic : plus que sérieux Alice ! J’y tiens. J’attendais que tu sois là pour aborder le sujet avec toi. C’est vraiment important pour moi.
J’essayais de desceller une once de plaisanterie sur son visage mais rien du tout. Il était sérieux et je me marrais. Je ne savais pas qu’il existait dans ce monde des hommes de l’âge de Ludovic qui étaient encore puceaux. C’était invraisemblable. Sur le coup je ne savais que répondre.
Toc toc
Je remerciais le ciel que Julien puisse frapper à la porte en ce moment. C’était une interruption salutaire dans un moment décisif. Julien se présenta dans la chambre, complètement paniqué si bien que Ludovic se leva et alla à sa rencontre.
Ludovic : qu’est-ce qu’il y’a ?
Julien : Melissa va accoucher ! Elle va accoucher
Ludovic : Alice ! On y va ma nièce va voir le jour
...Leslie Desoto...
Moi : qu’est-ce que je vais faire Momo ?
Momo : calme-toi d’abord ! On va faire un test de grossesse et voir ensuite. Il ne faudrait pas qu’on ait peur pour rien.
Moi : il va me tuer...papa va me tuer.
J’ai commencé à pleurer sous le regard inquiet de ma sœur. Être enceinte à l’heure ça c’est sûr que je devais aller moi-même au cimetière et commencer à creuser pour mon cercueil. Mon père ne va faire qu’une bouchée de moi. Mon cœur battait tellement vite et je transpirais sans même qu’il n’y ait de la chaleur. Momo me prit dans ses bras pour essayer de me remonter le moral mais cela eut l’effet contraire. C’est maintenant même que je laissais libre cours à mes larmes. Je n’arrivais plus à savourer le fait qu’on avait frappé cette conne de Orlane. Je suis restée l’ombre de moi-même tout le reste de la journée à me demander ce qu’il en sera de mon sort.
... ...
J’avais profité de la pause de midi à l’école pour sortir acheter un test de grossesse à la pharmacie qui se trouvait juste à côté. J’ai mis ça bien au fond dans mon sac et j’ai continué à suivre les cours jusqu’à la fin de la journée en étant distraite. Tout ce que j’arrivais à faire c’était de penser à cette histoire, à la tournure que ça allait prendre. Je n’avais jamais eu de retard au paravent. Mon cycle est très ponctuel. En plein cours j’écrivis un texto à Morelle pour l’avertir du fait que j’avais pris le test de grossesse avec moi. Elle m’a répondu en disant qu’il n’y avait pas de soucis et qu’elle dormirait avec moi ce soir pour m’assister demain matin. Attendre jusqu’à demain était juste un supplice pas possible.
« Leslie...Leslie »
Moi : hum ?
Monsieur Adjoumani : pouvez-vous nous donner la réponse s’il vous plaît mademoiselle Desoto ?
Moi (perdue) : la réponse ? Quelle réponse ?
Monsieur Adjoumani : vous êtes bien distraite ! Prenez vos affaires et sortez. Je veux une note signée de votre père pour nous réintégrer dans mon cours.
Moi : mais monsieur...
Monsieur Adjoumani : dehors ! Prenez la porte
Ce monsieur était bien trop compliqué. Me voilà en train de ranger mes affaires sous Les rires moqueurs de mes camarades de classe. Heureusement que c’était le dernier cours de cette journée. J’ai marché vers la classe de morelle et me suis assise sur le banc juste devant. J’avais déjà prévenu le chauffeur pour qu’il quitte la maison je n’avais pas envie de trop attendre. J’allais sur internet avec mon téléphone pour voir les premiers signes de la grossesse. En-dehors des règles interrompues, je n’avais pas d’autres signes. Je me touchais le ventre et le rentrais. Si j’arrivais à faire ça étais-je enceinte ?
Momo (se montrant) : qu’est-ce que tu fais la ?
Moi : ce n’est pas monsieur Adjoumani qui m’a mise dehors ?
Momo : encore lui !
Moi : toujours !
Lorsque nous sommes arrivées à la maison, c’est la musique qui nous a accueillies. Nous étions surprises de voir papa à la maison, un verre de vin à la main en train d’esquisser des pas de danse. J’espère pour lui que ce n’est pas l’annonce de leur mariage qu’il est en train de célébrer. Elizabeth était assise, elle aussi un verre de vin et souriante. C’est de plus en plus difficile pour moi de supporter cette femme. Même le sourire qu’elle affiche là semble faux.
Papa : je vous attendais ! Vous avez une nièce. Melissa a accouché
Moi : oh mais c’est une bonne nouvelle ça. Je comprends tout.
Papa : je suis grand père pour la première fois.
Momo : Lyly Julien a envoyé des photos dans le groupe
Moi : ok je vais voir ça
Papa : Montez, vous changer. On ira au restaurant pour célébrer ça
Est-ce que j’avais même la tête à fêter ? Je ne pouvais non plus refuser de les suivre sinon, j’allais avoir droit à toutes les questions possibles. Je suis montée tout comme ma sœur prendre une douche et me changer aussi. Ne pouvant pas tous contenir dans une même voiture, nous sommes montées avec papa tandis que Elizabeth était avec sa nièce. Nous nous sommes tous retrouvés au restaurant. Papa a commandé le vin et a permis à tout le monde d’en avoir. C’était la bonne humeur et pour un moment j’oubliais mes problèmes.
Momo : hey mais c’est Luna là-bas !
Moi : ou ça ?
Momo : la table là-bas !
Je sentais tout à coup que papa était mal à l’aise mais c’est le comportement de Elizabeth qui attira mon attention. Elle semblait pâle tout à coup et ne tenait pas sur place. Hum, je ne fis pas plus attention. Je me levais et fis signe à Luna. Cette dernière se leva et approcha notre table.
Luna (souriant) : comment allez-vous les filles ?
Nous : très bien
Papa (se levant) : bonsoir mademoiselle Tahi
Luna : bonsoir monsieur Desoto
Papa (se raclant la gorge) : je vous présente ma compagne Elizabeth Ahizi et sa nièce Orlane
Luna (l’interrompant) : sa nièce ? (Se tournant vers Elizabeth) depuis quand Orlane est ta nièce ?
Papa : vous vous connaissez ?
Elizabeth : pas du tout
Luna : oh que si ! Ma mère était mariée à son frère qui est actuellement derrière les barreaux pour pédophilie. Et Orlane est sa fille pas sa nièce.
Elizabeth : Nous sommes en famille tu ne vois pas ? retourne d’où tu viens.
Luna : en famille ? quelle famille alors que Orlane se fait passer pour ta nièce et que ton fils est absent ?
Papa : son fils ?
Elizabeth (se levant) : ça suffit maintenant ! j’ai dit que nous étions en famille alors tu dégages d’ici.
Luna (souriant) : les filles je vais y aller on échange par message.
Nous étions tous confus. Personne ici n’était au courant du fait que Elizabeth avait des enfants. Le silence avait remplacé la joie qui nous habitait tout à l’heure. Luna ne s’était pas attardée. Elle était partie rejoindre sa table ou d’autres personnes l’attendaient. Papa a terminé son assiette sans dire mots. Elizabeth avait du mal à lever son nez de son assiette. Papa s’était adressé à nous seulement lorsqu’il avait fallu s’en aller. Je suppose que Elizabeth et sa nièce...que dis-je, sa fille rentreront comme elles sont sorties. J’imaginais déjà comment ça allait chauffer à la maison. Mais en même temps comme elle maîtrisait papa, ce n’est même pas sûr qu’il réagisse face à cette affaire. Lorsque nous sommes arrivés, papa est descendu du véhicule sans même attendre qu’on en fasse de même, il était déjà loin. Il n’a même pas verrouillé.
Momo : c’est gâté hein !
Moi : je te dis ! C’est à ça même je pensais. Je veux bien voir comment Elizabeth va se défendre cette fois.
Ping ping
Momo : wouuuuu elle est là oh !
Moi : ma chère allons.
Nous avons couru dans les escaliers et comme ma chambre était plus proche de celle de papa Momo m’y a rejointe. Nous avons simplement collé nos oreilles contre le mur pour entendre tout ce qui allait se passer à l’intérieur. Malheureusement pour moi, Elizabeth était déjà passée dans le couloir mais nous n’entendions rien. C’était mal nous connaître. Il fallait coute que coute qu’on sache ce qui se disait là-bas. Malgré la peur qu’on nous attrape, nous sommes sorties de ma chambre pour approcher celle de papa. Les éclats de voix nous parvenaient très clairement. C’était l’affairage de l’année à ne surtout pas rater.
Papa (criant) : tu me prends pour un con c’est ça ? Faire passer ta fille pour ta nièce et en plus de ça tu as un autre enfant ? Quand je t’ai demandé si tu avais des enfants qu’est-ce que tu m’as dit ?
Elizabeth : ce n’est pas ça...laisse-moi t’expliquer s’il te plaît !
Papa : des explications ? Pour que tu me prennes pour un con encore ? je n’ai pas besoin de tes mensonges.
Elizabeth : j’avais peur Paul ! J’avais peur que tu ne souhaites pas te mettre avec-moi si tu apprenais j’avais des enfants. Tu sais maintenant les hommes ne souhaitent plus se mettre avec des femmes qui ont des enfants en plus de pères diffèrent dans mon cas.
Papa : regarde-moi Elizabeth ! Regarde-moi ! Je suis très mal placé pour juger quelqu’un qui a plusieurs enfants avec différentes personnes. Tu avais tout le temps pour me dire que Orlane était ta fille mais non...il a fallu que la demoiselle t’expose comme ça en plein restaurant. Tu as vu comment tout le monde était mal à l’aise ? Je pense que je vais dormir dans une autre chambre cette nuit.
Elizabeth : Paul ne fait pas ça...
Moi (à Momo) : je pense que nous en avons assez entendu comme ça
Momo : allons-nous en avant qu’on ne nous surprenne
... ... ...
Je cherchais mon téléphone à tâtons sur le lit afin d’arrêter le réveil qui s’était mis à sonner. Je me levais péniblement, les paupières lourdes de sommeil. Je baillais et m’étirais. Soudain je me rendis compte que nous étions le lendemain et que je devais faire ce foutu test de grossesse. Je réveillais ma sœur qui était couchée à côté de moi. Elle avait dit qu’elle m’assisterait alors ça commence dès maintenant. Nous étions toutes les deux dans la douche, moi assise sur les toilettes pendant que Momo me lisait la notice. Elle était descendue prendre un verre jetable afin que je recueille mon urine. J’y ai plongé le test pendant près de 20 secondes et j’ai refermé avant de le poser sur une surface propre et plate. Il nous fallait attendre trois minutes. Ces trois minutes étaient un réel supplice. Mon cœur battait tellement fort que j’en avais mal à la tête. Je me rongeais les ongles tant mon niveau de stress avait incroyablement grimpé.
Momo : ça fait trois minutes Lyly !
Moi : pardon regarde pour moi ! Je ne peux pas voir moi-même.
Momo : d’accord
Je croisais les doigts et priais dans mon fort intérieur pour que ce soit négatif. Mon regard se posa sur ma sœur. A voir sa mine déconfite il n’y avait qu’une seule issue possible. Automatiquement mes larmes se mirent à couler. J’étais foutue. Ma vie était foutue.
Moi (pleurait) : c’est quoi le résultat Momo ?
Momo (hésitant) : c’est...c’est positif Lyly ! Tu es enceinte !