Chapitre 26
Write by Benedictaaurellia
Ainara.
Après avoir glandé toute la journée chez mes parents, je suis rentrée à mon appartement, non sans avoir pris la peine de ramener un diner copieux que j’ai cuisiné avec maman. Pourquoi me suis-je donné cette peine ? Ou plutôt pour qui ?
Orlane.
Elle dit vouloir venir passer la nuit chez moi. Elle m’a quasiment obligé à cuisiner un festin pour elle et à le ramener chez moi. Ça gâche vraiment mes plans puisque je n’avais pas prévu revenir ici avant deux jours. J’avais prévu faire le plein de love avec mes parents avant de partir dans trois jours pour Paris. Ne me regardez pas comme ça. J’aime me faire chouchouter par mes parents et mon âge n’y change rien. Bientôt, je serai mariée donc je ne pourrai plus me permettre certaines choses. Laissez-moi en profiter.
Je n’ai pas encore prévenu Edmund, je compte lui faire une surprise. Je comptais aussi avertir mes parents ce soir. Et voilà que la petite chipie vient gâcher mon programme. Mais, est-ce que je peux lui refuser quelque chose ? C’est ma sœur chérie. Je lui dois bien ça après toutes les nuits blanches que je lui ai faites passer à cause de mes appels tardifs.
J’en étais là de mes réflexions quand mon téléphone sonne. C’est-elle qui m’appelle.
Moi : Qu’est-ce que tu me veux encore ? Je croyais que tu serais déjà ici à cette heure. Il est quand même quasiment 21h.
Elle : Relax ! Je suis presqu’arrivée.
Moi : Pourquoi tu m’appelles alors ?
Elle : J’ai changé d’avis. Je veux qu’on sorte. Donc je veux que tu t’habilles en conséquence. Je parie que là, tu portes ton pyjama.
Moi : Je suis quand même chez moi. Je porte ce que je veux.
Elle : J’ai vraiment envie de sortir. Fais-moi plaisir et habille-toi stp. Sois sexy comme tu si bien le faire. Après la soirée que tu vas passer, je suis sure que tu me seras reconnaissante à vie.
Moi (fronçant les sourcils) : Qu’est-ce que tu manigances ? Nous sommes en semaine et tu as école demain. Tes parents savent que tu veux sortir ? Et tu veux sortir et laisser tous les plats que tu m’as fait cuisiner à qui ?
Elle : OOH ! Tu parles trop. Attends seulement tu verras. Vas te préparer. Je suis là dans quinze minutes. Sois prête.
Click.
Elle a raccroché. Cette fille oublie que je suis son ainée de très loin hein.
Je vais quand même chercher quelque chose de sortable à porter. Après moult réflexions, je fini par opter pour une combinaison blanche imprimée avec des motifs de feuilles de palmiers bleues et des rayures. Le haut est maintenu par de fines bretelles et me moule bien la poitrine, tandis que le pantalon en bas est bien évasé. Oui, je sais, j’aime trop les combinaisons même si ce n’est pas pratique quand on doit se soulager. Bref, ce n’est pas le sujet.
Je porte une ceinture argentée pour souligner ma taille et complète ma tenue par des boucles d’oreilles et un bracelet assortis à ma ceinture. Je fini par des sandales doux peep toes à boucles et talons en daim de couleur marron et rouge signés MORAZORA, du style gladiateur et une pochette assortie aux chaussures. Je fais ensuite une queue de cheval avec mes cheveux que j’ai lissé ce matin et mets un peu de gloss sur mes lèvres quand la sonnerie retentie.
Heureusement pour moi que j’ai fini. Sinon, Mlle Orlane n’allait faire qu’une bouchée de moi. Je me demande d’ailleurs pourquoi elle a sonné. Elle a un double de mes clés. Elle a l’habitude de rentrer comme elle veut ici. Je me dirige vers la porte d’entrée pour lui ouvrir quand je crois voir quelqu’un dans mon séjour.
Non mais je rêve ? Je cligne plusieurs fois des yeux pour m’assurer que je ne rêve pas.
Orlane (criant) : Surprise !!
Pour une surprise, c’en est vraiment une. Je comprends maintenant toutes les piques que maman me lançait cet après-midi. Tantôt Edmund par ci, tantôt Edmund par-là ! Elle faisait plein de sous-entendus que je ne comprends que maintenant que je l’ai en face de moi. Elle était surement dans la confidence.
Il se dirige vers moi et me prends dans ses bras. Ce n’est que quand j’y suis que je sors de ma léthargie. Je lui rends son câlin avec toute la force que j’ai.
Edmund : Doucement querida.
Moi : Querida ? C’est nouveau. Tu parles espagnol maintenant ?
Lui : Disons que j’essaye. J’ai un bon prof.
Comment ? Lui demandais-je en les regardants tours à tout Orlane et lui.
Lui : Je pensais venir depuis un moment. Mais le boulot, toi-même tu sais. Orlane m’a dit que tu pensais me rejoindre à Paris pour les fêtes. Du coup, je me suis organisé pour pouvoir être là. C’est mieux je pense que nous restions en famille. Je sais combien c’est important pour toi. Et ça l’est pour moi aussi.
Moi (l’enlaçant encore une fois) : Merci ! Tu m’as tellement manqué.
Lui : Et moi donc !
Orlane : Je vois que je suis de trop. Je vous laisse.
Moi : Attends. Tu ne passes plus la nuit ici ?
Orlane : Euh ! Non merci. Je ne vais pas me pourrir la soirée à vous regarder vous lover.
Moi : Mais il est tard. Tu ne vas quand même pas rentrer toute seule à cette heure.
Orlane : T’inquiète pour ça. Papa m’attends en bas.
Moi : Donc tout le monde est au courant sauf moi.
Orlane : Sois dit en passant, tu es époustouflante ! Je veux ta combi et ces chaussures.
Moi : Tu ne changeras jamais.
Orlane : Nop ! On ne change pas une équipe qui gagne ! C’est pour ça tu m’aimes.
Moi (plus sérieusement) : Merci beaucoup.
Attends, je te raccompagne.
Orlane : Je t’en prie. Au moins maintenant, mon téléphone et mes oreilles auront la paix. Je pourrai passer mes nuits à dormir tranquille. Je vous laisse. A bientôt.
Avec Edmund, nous sortons et voyons effectivement Adriel à l’entrée. Nous le saluons et rentrons pendant qu’ils repartent.
Moi : Je n’arrive toujours pas à croire que tu sois là.
Lui dis-je tout en nous dirigeant vers les canapés. Je lui sers des rafraichissements et nous nous asseyons.
Moi : Comment avez-vous fait ? Je ne me suis doutée de rien.
Il me raconte comment Orlane l’a contacté et leur rapprochement jusqu’aujourd’hui.
En gros, elle l’a appelé un soir après un de mes coups de fil nocturnes. Elle l’a menacé de le castrer s’il ne trouvait pas du temps pour moi et n’arrêtait pas de me rendre triste.
Je suis choquée quand j’entends ça.
Moi : Tu es sérieux ?
Il acquiesce.
Elle parlait sur un ton vraiment dur. Elle m’a foutu les jetons. Impossible de ne pas la prendre au sérieux.
Moi (secouant la tête) : Elle est impossible.
Elle devait être remontée ce jour-là. Elle est la plus douce de toute notre génération. Elle se met rarement en colère. Mais quand c’est le cas, il vaut mieux ne pas être dans les parages.
Lui : J’ai eu un avant-goût et crois-moi, je ne voudrais plus réitérer cette expérience.
Mais, j’aurai plutôt parié que ce serais-toi le plus douce parmi vous tous.
Moi : C’est parce que tu ne me connais pas encore bien. Je suis plutôt prompte à m’enflammer. Mais je travaille là-dessus. C’est pour cela que tu n’as encore rien remarqué.
Lui : Je ne demande qu’à mieux te connaitre tu sais ?
J’acquiesce.
Lui : Pour en revenir à Orlane, j’ai aussi été surpris mais je la comprends. Elle ne veut que ton bonheur.
Moi : Donc tu ne lui en veux pas ?
Lui : Non. Pas du tout. Je préfère que ce soit elle plutôt que tes parents.
Moi : Ensuite, que s’est-il passé ?
Lui : Nous avons beaucoup parlé après cet épisode et elle m’a aidé à revenir.
Lui : Voilà ! Tu sais tout.
Moi : Elle m’étonne.
Lui : J’ai été le premier surpris.
Moi : Faudrait que je pense à la remercier comme il faut. Nous lui devons une fière chandelle.
Lui : Tu as raison.
Moi : ça fait vraiment du bien de te revoir.
Nous papotons plusieurs minutes avant de passer à table.
C’est entre fous-rires, et discussions animées que nous finissons notre soirée. Le rattrapage a été de taille, je ne vous le fait pas dire.
Le Lendemain.
Nous avons prévus aller rendre visite à Paul et Ruth aujourd’hui. Apparemment, eux non plus ne savent pas qu’Edmund est rentré hier. Ces temps-ci, ils sont plus à Tsévié qu’à Lomé. Depuis qu’ils ont repris les rênes de Renaissance, je n’y suis pas allée. C’est l’occasion je pense.
Après une grasse matinée bien méritée, et un petit déjeuner copieux, nous prenons la route.
Une fois à Tsévié, j’appelle Ruth pour qu’elle nous indique le chemin à prendre pour la rejoindre à Renaissance. Une fois arrivés, elle nous attendait à l’accueil. Je ne vous dis pas sa surprise et sa joie quand elle voit Edmund.
Après les effusions de tendresse, elle nous fait faire le tour du propriétaire et nous présente à ses collaborateurs. Nous passons un moment là avant de nous rendre dans leur maison ou nous retrouvons Paul qui avait dû se rendre à Lomé ce matin.