Chapitre 27

Write by Jennie390

⚜Chapitre  27⚜ 


Landry Ratanga


2 mois que j'ai commencé à travailler et mes journées sont deja très chargées tout comme certaines de mes nuits d'ailleurs. Mais je ne m'en plains pas parce qu’on étudie pour obtenir des diplômes et travailler par la suite. En plus j'adore ce que je fais, sauver des vies c'est ça mon leitmotiv. 


Aujourd'hui j'ai bossé jusqu'à 18h, puis je suis rentré à la maison avant de ressortir prendre un verre avec des amis. Ils ont voulu qu'on reste un peu plus mais c'est hors de question je reste davantage. Je les raccompagne chez eux avec le véhicule que Richard m'a prêté. 


—Mais tu es quand même rabat-joie hein Landry, fait Paul. 


— Rabat-joie comment? fais-je amusé. Je vous ai pourtant donné la possibilité de rester un peu plus et vous auriez pris un taxi pour rentrer. Mais moi je ne pouvais pas m'éterniser parce que je travaille demain à 8h. Comment je vais rester en boîte jusqu'à 3h du matin? Il faut que je me repose pour être totalement en forme demain. 


 —Oui mais il est à peine 1h du matin, ajoute Paul. C'est même à cette heure que la vraie fête commence. 


Je bouscule la tête, amusé, il est incorrigible. Il jette un coup d’oeil à Loïc. 


—Mais toi aussi tu voulais rester non? pourquoi tu me laisses parler seul dit-il à Loïc. 


 Ce dernier ne répond pas, il est concentré sur son téléphone. 


 —Allô! la terre appelle Loïc! dis-je en riant. Depuis le début de cette soirée tu es concentré sur ton appareil, c'est qui la petite qui te prend la tête? 


 —Une go du quartier là, rien de bien serieux, répond t-il en rangeant son portable. Paul moi aussi je travaille demain, il faut que je me repose. 


—Vous êtes vraiment nuls tous les deux en vrai, dit Paul. Ce n’est pas tout le temps qu’on a la possibilité de se retrouver et passer une soirée ensemble. Vous êtes toujours occupés. 


—Tu ne peux pas te comparer à nous, je répond en riant. Tu es ton propre patron, tu peux faire le show jusqu’a demain. 


Pendant le reste du trajet, on programme un déjeuner dans la semaine puis je les dépose à tour de role dans leur quartier respectif. 


Je connais ces deux-là depuis que j'ai 8 ans, on a vécu dans le même quartier nous étions dans les mêmes classes de l'école primaire jusqu'au lycée. On a fait les 400 coups ensemble. On a eu une adolescence assez compliquée, entre l’alcool,les filles et même le chanvre, ça n’a pas été facile. On traînait avec les mauvaises personnes. Voila pourquoi, Richard et Hortense m’ont fait quitter le pays apres le Bac. Pour mes études mais également pour m'éloigner de tout ça. 


Quant à Loic son père l’a envoyé en internat au Cameroun pour l’eloigner des vices avant de l’envoyer étudier la comptabilité. Aujourd’hui il a un superbe job de manager dans une banque de la place. C’est Paul qui est resté au pays à vivre la vie à cent à l’heure, dans les fêtes et le chanvre de temps en temps. Il a abandonne le lycee en classe de première. Il s’est ensuite lancé dans des petits business, aujourd’hui, il a cinq taxis qui circulent dans la ville et lui rapportent un bon pactole chaque jour. 


Je suis sur le chemin du retour, lorsque je vois deux jeunes filles surgir sur la route. Agitées, en larmes avec un monsieur qui porte une femme dans ses bras, ils font apparemment de l'auto-stop. En temps normal je ne me serais pas arrêté parce qu'on ne sait jamais à quel genre de danger je m'expose à une heure aussi tardive. Mais mon coeur de médecin me demande de m’arrêter. Je gare et je descends du véhicule. 


—Que se passe-t-il? je demande . 


—Notre mère ne bouge plus, on dirait qu'elle est morte, répond l’une des filles. 


—Oui ce n’est même pas sur qu’elle respire encore, dit l’autre fille. 


—Jeune homme, aidez nous, dit l’homme. Il n’y a pas de taxi qui passe à une heure aussi tardive. Il faut emmener ma femme à l’hopital. 


—C’est de ta faute! Tu passes ton temps à la taper, voilà le résultat papa! 


—Fais attention à comment tu me parles toi! Je… 


—Ecoutez ce n’est pas le moment de se disputer, dis-je en m’approchant du monsieur. 


Je pose deux doigts sur le cou et sur le poignet de la femme. Je sens encore son pouls, mais il est très faible. L’essentiel c’est qu’elle soit encore en vie. J’ouvre la portière et le monsieur monte à l’arrière avec la femme pendant que les deux filles prennent le siège passager. Je démarre et je roule le plus vite possible. J’emprunte un raccourci et en un rien de temps, on se retrouve à la Polyclinique où je travaille. 

Dès que je gare le véhicule, je descend et j’aide le monsieur à la sortir et nous la portons jusque dans l’enceinte de l’hôpital. 


—Il faut que notre mère soit sauvée! 


—Calmez vous, ça va bien se passer, dis-je. 


Une infirmière s’approche de nous. 


—Bonsoir Docteur, que se passe t-il? 


—Bonsoir Meline, cette femme doit être prise aux urgences tout de suite. 


Maintenant que nous sommes dans un endroit bien éclairé, je suis choqué de voir à quel point elle est amochée. Ça se voit qu’elle a été copieusement tabassée. Elle a le visage et le pagne en sang, des bleus au visage.  Je lance un regard mauvais à l’homme que je suppose être son mari. 


Elle est rapidement prise en charge aux urgences, pour être réanimée. Je suis dans le hall avec la famille de la dame, son mari est au coin, muet. Ses filles pleurent et insultent leur père. J’essaye de calmer les choses parce que ce n’est pas le lieu pour créer ce genre de scènes. 


—Apparemment vous êtes docteur, mais pourquoi vous n’entrez pas pour sauver notre mère? 


—Oui je suis médecin mais je ne suis pas urgentiste, ce n’est pas à moi de la réanimer même si c’est vrai que je sais comment faire. Je peux toutefois vous assurer qu’elle est entre de bonnes mains. 


Un peu plus tard on nous informe qu’elle s’est reveillée mais l’urgentiste demande à ce que la famille la laisse tranquille un moment. J’entre donc dans la salle pour aller la voir pour rassurer ses filles que je l’ai vu de mes yeux sinon elles ne vont pas se calmer. Je la trouve avec un masque à oxygène. 


—Elle a beaucoup de mal à respirer? je demande à mon collegue, l'urgentiste. 


—Non pas tellement, il me repond. Mais vu qu’on vient de la réanimer je préfère qu’elle ne fasse pas trop d’efforts. 


Il s’éloigne de moi un moment et donne des instructions à l’infirmière. Je m’approche de la dame, je lui dis que je suis celui qu’il a emmené ici avec sa famille qui est dehors et très inquiète pour elle. Je la rassure que tout va bien se passer. Vu qu’elle ne porte qu’un soutien et un pagne autour des reins, je remarque les marques bleues qu’elle a au niveau des côtes. Je prend une paire de gants et je palpe légerement les parties bleues, elle grimace, ça lui fait mal.J’ai l’impression qu’elle a les côtes cassées. 


—Toi aussi tu as l’impression que c’est casse de l’intérieur n’est ce pas? Me demande mon collegue qui se rapproche de moi. 


—Ça m’en a tout l’air, je reponds. 


—L’infirmière prépare la salle, on va lui faire une radio. 


—Profites-en meme pour faire un scanner, dis-je retirant les gants. On n’est jamais trop prudents. 


—Oui tu as raison. 


—Tout va bien se passer madame, d’accord? Je la rassure avec un petit sourire. 


Elle hoche la tête, je salue mon collègue et sors de la pièce. 


—Alors comment va t-elle? Demande son mari. 


—Comme vous savez elle a été réanimée. L’urgentiste va l’emmener faire une radio et éventuellement un scanner pour voir l’étendue des dégâts. Ensuite on la mettra dans une chambre , certainement sous perfusion et le medecin généraliste pourra continuer les soins. 


—Donc vous n’allez pas vous occuper personnellenmt d’elle Docteur?  me demande l'une des filles. 


—Je suis cardiologue, chacun se charge de son domaine, le mien c'est le cœur. 


Je me tourne vers le mari.


-Occupez vous des formalités, des paiements et tout. Moi je rentre chez moi, je serai de retour demain matin. 


—Merci beaucoup de nous avoir aidé, me remercie l’une des filles. 


Je lui souris et jette un autre coup d'oeil au mari. 


—Toutefois, vous devriez avoir honte monsieur. Seuls les lâches frappent les femmes. Quand on est un homme, un vrai, on mesure sa force avec quelqu’un comme soit. Ce n’est pas sur une femme que vous allez faire vos tests de boxe. Vous êtes vraiment un pauvre type. 


Je vois à son regard qu’il a envie de me donner une reponse cinglante mais finalemnt il reste la bouche fermée. C’est mieux pour lui. Je leur dit au revoir et embarqué dans mon véhicule. 


          ~~~~~~~~


Germain Makaya


J'ai envie de tordre le cou de ce petit  médecin  là, pour qui se prend t-il pour me parler de la sorte ? Il est suffisamment  jeune pour avoir l'âge d'un enfant que je peux mettre au monde et il ose me manquer de respect. C'est lui qui veut me montrer comment se comporte un vrai  homme ? Mais finalement les jeunes d'aujourd'hui sont d'une impolitesse pas possible. Dès  qu'ils ont de l'argent ou une bonne position, ils parlent aux aînés  comme  des chiens. 


En parlant de jeunes impolis, c'est  à  cause de ce petit  sauvage d'Emile Biyoghe que je me retrouve  dans  une telle  situation, avec toutes les magouilles qu'il  a orchestrées. D'ailleurs, c'est pour protéger son foutu secret que j'ai frappé  Bertille, donc il va devoir me donner de l'argent en compensation. Cette fois ci c'est 5 millions qu'il va donner, sinon je raconte tout. 


Mes filles sont assises sur des bancs, elles passent le temps à me toiser, voilà d'autres sauvages! Si on était à la maison, j'aurais distribué quelques gifles pour leur rappeler que je suis leur père, pas leur camarade. 


Je sors de la clinique pour acheter de l'eau  et fumer une cigarette. Quand je reviens je trouve l'urgentiste avec les filles. 


—C'est à moi qu'il faut donner des nouvelles, c'est moi l'adulte ici. 


Lui aussi il me lance un de ses regards, mais les jeunes d'aujourd'hui vraiment... 


—Je disais à vos filles que nous avons effectué un scanner et une radio. Elle a une seule côte cassée et... 


—Ah Dieu merci, je réponds. 


—Heureusement que cet os cassé n'a  perforé aucun organe interne. Nous lui avons retiré le masque à oxygène, elle n'en  a plus besoin. Elle va être placée dans une chambre pour qu'elle puisse bien se reposer. Mon boulot s'arrête ici, c'est le Docteur Ovono, médecin généraliste qui va continuer à la suivre. 


Il nous dit au revoir et je demande à parler à ce docteur Ovono. Je vais sortir mon argent, j'ai donc besoin de savoir quels sont les soins qui lui sont administrés. Il vient nous un peu plus tard, vers 4h du matin. 


—Donc vous êtes celui qui va suivre ma femme jusqu'à sa sortie? 


—Oui je suis le docteur Ovono. On va lui donner des antalgiques à cause de la douleur et on va la garder ici un à deux  jours. Son cas ne nécessite pas qu'elle reste ici plus longtemps. 


—Je pensais que comme il y a une côte cassée, on allait l'opérer, je demande. 


—Il est nécessaire d'opérer le patient lorsqu'il y a plus d'une côte cassée ou lorsqu'une cote brisée a percé un organe. Ou alors lorsque toute la structure thoracique est instable. Mais vu le scanner et la radio de votre femme, une seule côte est fissuré. Ça fait mal voilà  pourquoi on va prescrire des antidouleurs qu'elle  prendra à la maison pendant un bon moment. Elle aura besoin de repos et de rester au maximum  couchée. Si la douleur est trop grande ici, nous lui ferons une injection de morphine pour la calmer.

Mais dans  l'ensemble il n'y a rien de grave. Son pronostic vital nest pas engagé. 


—Donc notre mère ne court aucun danger de mort ? 


—Aucun. 


—Ah merci Seigneur, répond l'une de nos filles. On peut la voir ? 


—Maximum 15 minutes, ne la faîtes pas trop parler. Après il faut qu'elle se repose. 


Nous entrons dans la chambre. 


—Maman! 


—Tu nous a fait une de ces frayeurs. 


—Dieu merci je suis encore en vie, n'en  déplaise aux sorciers, dit elle avec une petite voix . 


—Ne t'inquiète pas, on te donne les meilleurs soins. J'ai  pris le paquet pour ça. 


—Je n'en ai rien à foutre de ce que tu as pu dépenser Germain. 


—Bertille... 


—Si c'est pour vous disputer, autant vous sortez. Elle doit se reposer s'il vous plaît. 


Les filles lui font un câlin et nous sortons de la salle. Nous nous asseyons sur les bancs qui sont dans la salle d'attente et mes filles s'endorment assez rapidement. Moi aussi je m'assoupis au bout d'un moment. 


Je sens la main de quelqu'un sur moi, j'ouvre les yeux et je me rends compte que le jour commence à se lever. Il doit être 6 heures moins. Je me rends compte que c'est le médecin qui est devant moi. 


—Monsieur Makaya j'ai une mauvaise nouvelle, votre femme vient de nous quitter. 


Je ferme cligne des yeux, je n'ai pas bien entendu. 


—Vous dites quoi? 


—Je dis que votre femme vient de rendre l'âme, il y a environ dix minutes par arrêt respiratoire. 


—Comment ça Bertille est morte ? Vous avez dit qu'elle n'était plus en danger. 


—Nous même nous ne comprenons rien Monsieur Makaya. 


—Vous avez dit que maman est quoi? je vois ma fille aînée qui se lève, les yeux écarquillés. 


—Madame Bertille vient de nous quitter... 


Bonne lecture.

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