°°° Louna °°°

Je le regarde depuis un moment avec dédain. Tellement il m’écoeure. Cette fille est la même que j’avais vue l’autre fois à l’hôpital. Je suis certaine qu’ils entretiennent une relation plus qu’amicale. La fille ne disait rien, elle se contente de me dévisager et de m’adresser un sourire narquois. Le regard de ce menteur sans vergogne allait de Keegan à moi, mais je faisais tout pour cacher ma peine.

Moi ( furieuse ) : Que fouts tu avec elle Mourad?

Lui : Nous sommes juste venu dîner.

Moi : Un dîner tu dis, pendant que vous vous embrassez publiquement sans gêne ?

Lui ( ne sachant pas quoi dire ) : Euh… au fait je…

Moi ( le coupant ) : Tout est clair comme du cristal, tu n’as plus rien à ajouter. ( Regardant Keegan ) on y va.

Lui ( me prenant par le poignet ) : Attend Lou, ce n’est pas ce que tu crois. Je peux tout expliquer.

Moi ( déçue ) : Lâche moi. Je n’ai rien à te dire. Tu as eu le culot de me mentir en me regardant droit dans les yeux Mourad. Tu n’es qu’un idiot.

Lui ( calme ) : On peut aller ailleurs et en discuter, pas ici s’il te plaît.

°°° Naima °°°

J’ai trop suivi la scène sans réagir, il faut que j’entre en action.

Moi ( à Mourad ) : Elle vient de te dire de la lâcher, qu’attends tu ?

Louna ( écarquillant les yeux ) : De quoi te mêles tu pimbêche ?

La go ne me connait pas encore.

Moi ( tapant dans les mains ) : Ma chère Mourad est à moi, ( caressant mon ventre ) et nous attendons une petite fille pour ton information, tchip.

Elle a été prise d’un étourdissement. Mourad a voulu la prendre dans ses bras, mais l’autre a été plus rapide que lui. J’adore ce spectacle, il ne reste plus qu’elle pique une crise, lol.

Louna ( revenant petit à petit à elle ) : Dites moi que je rêve ( nous regardant à tout de rôle ) Mourad tu n’as pas osé me faire un coup pareil non.

Lui ( passant nerveusement la main sur son visage ) : Je peux tout expliquer accorde moi au moins le bénéfice du doute.

Louna ( les yeux étincelés de larmes ) : …

Moi ( contente de mon action ) : J’ai toutes les preuves avec moi au cas où il nierait tout.

Lui ( regard interrogateur ) : C’est qui ce clown Lou ? ( désignant le gars qui l’accompagne )

Louna : Je n’ai pas de compte pas à te rendre. Tu penses déjà que je suis comme toi. Je ne me rabaisserai jamais à ton niveau. Je t’ai toujours fait confiance, et c’est comme celà que tu me récompenses ?

Lui : J’aimerais juste savoir ce que tu fouts avec lui.

Louna : Tu ferais mieux de t’occuper de ta petite famille. Tu me dégoûtes Mourad. Je ne veux plus jamais te revoir.

Lui : Tu veux me laisser pour aller te réfugier dans ses bras hum.

Le gars : Je ne te permets pas. Jusque là j’ai été très patient pour vous laisser lui manquer de respect.

Lui ( énervé ) : Tu n’es personne pour intervenir dans notre conversation.

Le gars : Tant que tu ne la respecteras pas, je serai obligé de le faire. Je n’ai aucune idée de comment vous vous êtes connus pour me mêler de vos histoires. Mais Louna c’est une amie, tu ne sais pas ce que tu perds.

Louna ( au gars qui l’accompagne ) : Emmène moi loin d’ici Keegan, s’il te plaît.

Lui ( l’air malheureux ) : Ne t’en vas pas.

Il l’a entraîné au dehors et ils ont disparu. J’avais de la peine pour elle. Mais dans cette vie, il faut se battre pour ce qu’on veut. Il n’y aura qu’un gagnant à la fin. Et c’est moi. Ouufff une épine de moins. Je me suis chargée de faire parvenir toutes les photos et la vidéo à Louna, au cas où Mourad jouerait au malin avec moi.

Lui ( me tirant par le bras ) : J’en ai assez de toi Naima. Depuis que tu es entrée dans ma vie tout va de mal en pire. Tu n’es qu’une peste.

Moi ( gémissant de douleur ) : Tu me fais mal aïe aïe.

Lui ( me faisant plus mal ) : Tout est de ta faute ( me traînant à la voiture ) je vais t’apprendre ce soir.

Moi : Je t’aime Mourad et je ferai tout pour toi.

Une dizaine de minutes plus, il s’est arrêté au beau milieu de la route. Je suis sortie de la voiture en me collant à la portière.

Moi ( respirant comme un chien ) : J’ai besoin de respirer s’il te plaît Mou…Mourad…

Ma respiration se faisait de plus en plus saccadée, puis je me suis sentie perdre pieds.

Trou noir…

°°° Keegan °°°

Elle me fait de la peine. Je ne l’ai jamais vu dans cet état. C’est triste de voir son amoureux embrasser une autre. Et le pire, c’est d’apprendre qu’elle attend un enfant de lui. Elle m’a dit de l’amener loin. Elle est tranquillement assise, le front collé à la vitre et le regard perdu. Elle n’a plus rien dit depuis que nous roulons, contrairement à son habitude, les yeux brillants, le sourire aux lèvres.

J’ai coupé le contact et je lui ai fait face. J’ai pris son menton, pour l’obliger à me faire face en regardant dans ma direction.

Moi ( essayant de la rassurer ) : Lou tu es plus forte que ça. Ce n’est qu’une mauvaise passe. Tu verras, tout ira bien.

Elle ( éclatant en sanglots ) : C’est plus fort que moi, je ne peux plus retenir toutes ces larmes.

Moi ( la prenant dans mes bras ) : Chuuuu … ça ira calme toi. Il ne te mérite pas ce gars. Tu lui es restée fidèle pendant tout ce temps passé loin de lui. Je ne veux pas être dur, mais il est un connard et très ingrat.

Elle : Je le sais, j’aurais du m’en douter depuis. Mais mon amour m’a tellement aveuglé et m’a empempêché de voir la réalité en face.

Moi : Et que comptes tu faire à présent ?

Elle : Je n’en sais rien encore, pour l’instant je vais y réfléchir. L’amour ne disparaît pas d’un coup. Il me faudra du temps. ( Levant les yeux vers moi ) tu es un ange, tu es toujours présent à mes côtés. Tu me tends toujours tes bras et me conseilles également. Que ferais je sans toi ?

Moi ( essuyant ses larmes ) : Tu sais combien je t’aime et t’apprécie. Je serai toujours là pour toi.

Elle : Merci. Tu me déposes chez moi, il a gâché notre soirée. On va remettre ça pour une autre fois.

Moi : Sans faute.

J’ai démarré et nous sommes partis. Quinze minutes plus tard je me suis arrêté devant sa maison. Elle a voulu me faire une bise lorsque ses lèvres ont effleurées les miennes. Nous sommes restés silencieux pendant un moment, puis elle m’a embrassé. Tout s’est réveillé en moi, j’ai attendu ce moment pendant des lustres, mais ce n’est pas le bon moment. Un silence de marbre régnait dans l’habitacle.

Moi ( me dégageant lentement d’elle ) : Non Lou ne fais pas ça. Tu ne l’oublieras pas de cette manière. Je refuse de profiter de toi parce que tu es vulnérable dans ton état.

Elle ( gênée ) : Excuse moi, je n’aurais pas dû.

Elle est descendue sans attendre ma réponse. Elle a couru comme une voleuse pour rentrer chez elle. Son attitude puérile m’a fait sourire. J’ai mis le contact pour rentrer chez moi.

Quelle soirée !!!

°°° Mourad °°°

Il m’a fallu une demie heure pour la réveiller. Ma colère s’est transformée en une peur viscérale lorsque je l’ai vu s’évanouir sur le sol. Je ne sais pas dans quoi je me suis fouré.

Je l’ai aidé à se lever et je l’ai ramené chez elle.

Je me suis par la suite rendu chez Louna. Je l’ai plusieurs fois appelé mais elle a ignoré tous mes appels. Pour finir elle a complètement éteint son portable. Fatigué je suis allé voir l’oncle Habib. Il n’a pas pu m’aider, car selon lui j’ai tout gâché en couchant avec Naima. C’est tout déçu que je suis rentré chez moi. Demain est un autre jour.

J’aurais tant souhaité que tout ce qui m’arrive en ce moment, soit un rêve duquel, je vais bientôt me réveiller. Je me suis servi un verre de whisky, dans l’espoir d’oublier. Petit à petit, je finissais la bouteille Je ne sais pas à quel moment le sommeil m’a pris.

~~ Le lendemain ~~

Je me suis réveillé avec une terrible migraine ce matin. Toutes les scènes de la vielle me viennent une à une à l’esprit. La culpabilité me submerge depuis un moment.

J’ai regardé ma montre, elle affiche 10h. D’un bond, je me suis levé pour me diriger dans la salle de bains.

Trente minutes plus tard, j’ai garé devant sa maison. Qu’il pleuve ou qu’il neige elle doit m’écouter aujourd’hui.

Je me suis rué à l’intérieur. J’ai trouvé sa mère assise sur la terrasse.

Moi : Bonjour maman, et ce matin ?

Elle : Mourad, tu vas bien j’espère.

Moi : Oui maman, s’il vous plaît j’aimerais voir Louna.

Elle : Ici c’est chez toi mon fils. Elle est dans sa chambre.

Je l’ai remercié avant d’aller la voir.

°°° Louna °°°

J’étais assise sur mon lit en peignoir. Recroquevillée sur moi-même, je suis perdue dans ma tête, lorsque le bruit de la porte m’a fait reprendre mes esprits. J’ai jeté un coup d’oeil furtif pour l’apercevoir debout sur la porte le regard malheureux.

Moi ( sur un ton ferme ) : Sors de ma chambre, Mourad. Quelle partie de je ne veux plus jamais te revoir n’a tu pas compris ?

Lui ( s’avançant vers moi ) : Bonjour chérie, comment vas tu ?

Moi ( les yeux inondés de larmes ) : Après la honte que tu m’a fait hier, comment veux tu que je me sente ?

Lui ( s’asseyant sur la chaise sans permission ) : Je suis désolée si tu savais.

Moi ( jetant avec fureur l’enveloppe que je tenais depuis un moment à sa figure ) : Même si j’avais l’intention de te pardonner, je ne le pourrais pas. Tu t’es bien foutu de ma gueule, merde Mourad. Que t’est il passé par la cervelle. Pendant que je me tuais là bas, tu t’envoyais en l’air à ta guise. Je te hais. Et si je n’étais pas venue je ne l’aurais jamais su. Mais comme tu peux voir, quand on est clair et honnête tout finit par se savoir. Tu pensais me le cacher, pas vrai?

Lui ( voulant se justifier ) : Tu sais bien que tout est possible de nos jours. Tout a été un montage, crois moi je ne l’ai jamais aimé. Elle m’a drogué, tu dois me croire. Je n’aime que toi.

Moi : Vas le dire aux sourds.

Lui : Lou…

Moi ( lui montrant la vidéo ) : Je ne suis pas née de la dernière pluie. Et cette grossesse que me diras tu ? On dit souvent qui ne dis rien consent. Tu as été incapable hier de piper un mot devant cette fille.

Lui ( la tête baissée ) : …

Moi : Tu as perdu ta langue à ce que je vois. ( Pointant la porte du doigt ) sors de ma chambre et de ma vie. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, c’est fini Mourad. Tu as été mon premier. J’ai bien peur que tu ne feras plus partie de ma vie. Tu as donné raison à ta mère. De toute façon vous êtes tous les deux libres de faire comme bon vous semble. Elle ne m’a jamais voulu dans votre famille. Tant mieux. Lève toi et vas lui trouver celle qu’elle mérite et désire.

Il s’est levé pour venir se mettre à genoux devant moi. Il s’est mis à me supplier...