Chapitre 27 : Une visite surprenante

Write by Fleurie



°°° Charlotte °°°


Avec toute la rage que je retenais, j’ai envoyé mon sac en main valser. L’homme est mauvais ma parole. Si je n’avais pas conduit prudemment, je serais déjà admise aux urgences. 


Un peu plus tôt dans un petit coin


Après la triste fin du procès, j’ai consolé la mère de ma cliente. Elle est très abattue par la nouvelle. Nous avons attendus quelques minutes avant qu’elle ne se réveille.  Et c’est normal. J’ai dit aurevoir à tout le monde, et je suis sortie du tribunal. Une fois près de ma voiture, j’ai voulu ouvrir mais une main m’a arrêtée. Ce geste m’a semblé très étrange. 


Moi ( retirant violemment cette main ) : Mais qui êtes vous ?  Ça ne va pas dans votre cervelle ? 


C’est un homme très trapu. Il a un teint noir caramel. Je peux voir un tatouage sur sa main . Son costume ne manque pas d’afficher sa belle carure. Son regard est si perçant et effrayant à la fois. Je me demande bien ce qu’il me veut.


Lui : Whoa whoa on se calme là. ( Me reluquant ) je ne savais pas que la gentille avocate avait des griffes. 


Il s’est mis à sourire. Je l’ai bien devisagé de la tête au pied.


Moi ( sur la défensive ) : Que me voulez vous monsieur ? 


Lui : Voilà qui est bien demandé. Bonjour mademoiselle ASSIONGBON, j’ai un dossier très important à vous confier. Et ( regardant aux alentours ) il serait préférable qu’on aille ailleurs. Vous voyez ce que je veux dire.


Moi ( le regardant de travers ) : De quel dossier s’agit il ?


Lui : Suivez moi et vous le saurez. 


Moi : Montez.


Je suis pertinemment consciente, que je prend un risque avec lui. Mais je désire connaître la profondeur de cette rencontre.  Je nous ai amenés dans un endroit un peu calme. Nous serons loin des oreilles discrètes. 


Moi ( tendant ma main ) : Alors puis je avoir le dossier ? 


Je suis de nature très calme et professionnelle avec mes clients. Cependant, je n’ai pas une bonne impression de ce monsieur assis en face de moi.


Lui ( très zen ) : Du calme, au fait j’ai une proposition très intéressante à vous faire. En réalité, ce n’est pas un  dossier, en fait c’est une offre.


Moi ( m’énervant déjà ) : Donc comme ça vous avez menti pour qu’on retrouve ici ?


Lui : C’était la seule manière pour que vous m’écoutez. J’irai droit au but. 


Moi : …


Lui : Je suis ici pour solliciter votre aide.


Moi : De quelle aide parlez vous ?


Lui : Enora a été incarcérée.  Du au manque du témoignage du témoin principale, le procès a été ajourné. 


Moi : Je ne vois pas où vous voulez en venir.


Lui ( souriant en joignant ses mains sur la table ) : En tant que avocate de la défense,  vous devez la faire sortir de là. Et moi je veux le contraire.


Avec le regard malicieux qu’il m’affiche, je crois mieux comprendre. 


Moi ( pouffant de rire ) : Mais vous vous prenez pour qui à la fin ? 


Je me suis brusquement levée pour saisir mon sac. Il a contourné la table pour se mettre en face de moi. 


Lui  ( me tendant une enveloppe blanche ) : Tenez il y a un chèque à l’intérieur. Il ne vous reste qu’à y mettre votre montant. Et le tour sera jouer. C’est une offre que vous ne verrez nulle part ailleurs. Alors saisissez la. Il faudra juste la faire sombrer davantage. Afin qu’il n’y ait point d’appel à la cour.


J’ai pris l’enveloppe. Tout en le fixant dans le blanc des yeux, je l’ai déchirée.


Moi : On ne m’achète pas comme les autres avocats. Allez dire à celui ou celle qui vous a envoyé que cela ne marchera pas avec moi. Et si vous persistez, je vais me rendre à la police et porter plainte contre vous. Tsuiiip.


Je l’ai dépassé pour rentrer chez moi. J’ai immédiatement senti qu’il a été envoyé par ceux qui veulent du mal de ma cliente. Mais je sens au fond de moi, qu'ils seront très bientôt derrière les barreaux. Le mal revient toujours à celui qui l’a fait. Si seulement, l’on pouvait savoir tout de notre conjoint, avant de s’engager avec lui.


Retour dans le présent


Enora est une femme très sociable. Avec le peu de temps passé avec elle, je peux dire qu’elle est innocente. C’est mon devoir de la sortir de là. Et je compte bien accomplir ma mission.


Vous me connaissez déjà, juste de nom je parie. Je vous épargne les détails, lol. J’exerce ce métier depuis trois ans. J’ai toujours gagné mes procès.  Depuis toute petite j’ai été une amoureuse de la loi. J’adorais tellement le cours de droit en faculté. Qui l’aurait cru qu’un jour j’atteindrais ce niveau. Personne, je dois tout mon succès à mes parents. Je m’arrête là pour l’instant.


°°° Karl °°°


J’ai une migraine terrible qui ne me lâche pas depuis le matin. J’ai ouvert le tiroir pour en sortir le plastique. Après avoir pris le comprimé, je l’ai avalé d’un coup.


[ Sonnerie téléphone ]


C’est un numéro inconnu qui s’est affiché sur l’écran.


Moi ( hésitant ) : Oui Allô ?


Voix : Commissaire Karl,  c’est moi.


J’ai été rassuré après avoir entendu sa voix.


Moi : Alors tu vas bien ?


Voix : Oui tout va bien. C’est pour prendre les nouvelles de l’affaire.


Moi : J’ai fait une découverte très surprenante. 


Il y a de cela cinq jours, je me suis rendu sur les lieux du crime. Accompagné d’un de mes hommes, nous avons décidé de réinspecter les lieux. C’était dans l’intention de découvrir une nouveauté.


J’ai joué à l’un des meurtriers, tout en suivant ce qu’a décrit Laure.


C’est ainsi que j’ai remarqué une étagère sous l’arbre où le coûteau a été déposé. Je me suis plus rapproché de cette étagère.


Moi : Andy viens voir ceci.


Lui : Oui mon commissaire !


Moi ( pointant la table ) : Regarde de plus près.


Lui ( écarquillant les yeux ) : Mais ce sont les traces de doigts.


J’avais un gant sur moi, je l’ai rapidement enfilé. Andy me regardait faire. C’est ainsi que j’ai remarqué, la grosseur des doigts. Cela ne correspond pas du tout à ceux d’une femme.


Moi : Exactement, et avec la taille de cette main, nous pouvons conclure qu’il s’agit d’un homme. Le meurtrier est un homme et non une femme.


Lui : C’est tellement remarquable, mais on y avait pas pensé. Un nouvel élément de plus pour ce dossier. 


Moi : Apporte moi un sachet et la boîte.


Nous avons prélevé l’échantillon de la trace du sang. J’ai pris des photos avec mon téléphone portable. Vingt minutes plus tard, nous avons envoyé le tout au laboratoire.


Fin du récit 


Voix : Tu as fait du progrès. Et c’est quoi la suite ?


Moi : Je vais rencontrer son avocate pour lui en parler. Nous verrons quoi faire par la suite.


Voix : Merci pour ton aide.


Moi : Aller le boulot m’appelle.


Moi : Prends soin de toi.


Voix : Promis. 


J’ai raccroché. Ensuite j’ai fait appel à l’avocate ASSIONGBON. Je m’appelle Karl AKAPKO, je suis béninois pur. Vous pensez tous que j’ai sciemment témoigné contre Nora ce jour. Je devais faire mon travail, et présenter les faits comme ils sont. J’ai promis aider Léontine. Et je tiens toujours à ma parole.


Quelques jours plus tard 


°°° Nora °°° 


En sortant j’ai été surprise par la présence de cette dame.


Moi ( prenant place ) : Alors à quoi me vaut cette visite chère amie sœur ?


Elle : Je t’interdis de m’appeler ainsi. Je suis venue te dire que tu as perdu ma chérie. 


Moi ( me levant d’un coup ) : Tu vas  te taire salope, traite.


Elle : Tes insultes ne me touchent aucunement. J’ai pris ton mari, je vie dans ta maison. Ton entreprise n’en parlons même plus je m’en occupe parfaitement. Et ( caressant son ventre ) je vais lui donner un héritier. Ce que tu es incapable de lui donner.


Moi ( la giflant) : Tiens ça pute.


Elle ( se tenant la joue ) : Je te hais de toutes mes forces Enora.  Tu as toujours eu tous les hommes à tes pieds. Tu es née dans l’opulence. Je te hais Enora. Depuis toute petite tu as toujours tout eu. Mais c’est fini, je vais tout te prendre y compris ton mari. Tu m’as toi-même aIaidé à les avoir, en me donnant ce privilège.


Moi : Tu peux garder cet imbécile.  Mais gare à toi si tu touches à cette entreprise. Tu vas me sentir passer Basta. 


Je me suis ruée sur elle pour la prendre par le cou. Je serrais tellement son cou qu’elle n’arrivait plus à respirer. J’ai reçu un violent coup au dos. C’est ainsi que je l’ai lâchée.


Elle  ( toussotant ) : Elle a failli me tuer garde. ( À moi ) reste loin de moi.


Elle a dit cette phrase en reculant. J’ai pouffé de rire devant sa peur. Je ne suis plus cette faible femme qui se laisse aller. J’ai appris dans ce milieu. Gare à la personne qui me cherchera.


Moi : Sors d’ici sinon je risque de te tuer de mes propres mains.


Elle ( sortant ) : Meurtrière. Tu vas moisir en prison.


Moi : C’est ça fous le camp.


Le garde m’a ramené dans ma cellule.


°°° Charlotte °°°


Moi : Je ne suis pas du tout contente de toi Nora. Tu as failli tout foutre en l’air en l’attaquant comme ça.  Et en plus, tu l’as fait publiquement, tu t’imagines ? 


Elle : Je sais Charlotte, mais je devais la mettre à sa place. Elle m’a fait sortir de mes gongs. Et je n’ai juste pas pu me retenir.


Moi : Je ne vais pas perdre le temps sur ce sujet. Je suis là pour t’annoncer une bonne nouvelle.


Elle ( curieuse ) : Oui je t’écoute. 


Je lui ai raconté les résultats de la dernière enquête. 


Elle ( les yeux illuminés ) : Tu veux dire qu’ils savent que je suis innocente ?


Moi : En fait l’enquête a prouvée, qu’il s’agit d’un homme. À cause de la trace de la taille des doigts découverts. 


Je lui ai fait un bref résumé de tout ce que le commissaire m’avait dit.


Moi : Je n’espérais pas une si bonne nouvelle.


Moi : Réjouis toi, j’ai réussi à te faire libérer sous caution. 


Elle : Ah, je te remercie infiniment. Il ne te reste qu’à prendre mes affaires.


Elle s'est tu un instant.


Elle : Et ma mère ? Où  est elle ? 


Moi ( regardant ailleurs ) : Enora je suis désolée. Je ne lui ai encore rien dit. Tu lui feras la surprise. 


Elle : Pourquoi fais tu cette tête ? 


Moi : La vérité est qu’elle n’est plus la même.  Depuis ce jour où ton verdict a été prononcé.


Elle : J’espère qu’elle va bien. Je lui ai interdit de me rendre visite. Chaque fois qu’elle vient, elle me fait de la peine.


Moi : Ça va aller.


Elle : À quand la fin de ces épreuves.  ( Levant les yeux au ciel ) seigneur agis je souffre trop. 


Moi : Calme toi Nora. Tout ira bien. Prions pour que Laure se rétablisse. Ensuite nous pouvons faire un appel à la cours et prouver ton innocence. Pour l’instant tu seras en liberté provisoire.


°°° Léontine °°°


Je ne me sens plus dans mon assiette depuis ce jour. Je ne vais plus lui rendre visite. Elle me l’a strictement interdit. Cette histoire a chamboulée ma vie. Laure est devenue très étrange ces jours ci. Elle agit très bizarrement. Lorsque je lui parle, elle me répond à peine. C’est à croire qu’elle entend tout ce qu’on lui dit.  Mais elle est incapable de parler. On dirait une muette. Je ne cesse de prier pour qu’elle puisse se rétablir et identifier les tueurs de Ayanda.


Je suis descendue me prendre un verre de lait. 


À mon retour, je suis étonnée en voyant ces genres de personnes assis dans mon salon. 


Eux : Bonjour madame. 


Moi ( perdue ) : Oui Bonjour,  qui êtes vous et que me vaut l’honneur de votre visite ?


L’homme : Nous sommes les parents de Laure, et nous sommes venus la ramener au village. 


Moi : Et pourquoi ? 


Lui ( à Laure ) : Vas faire tes bagages et tu nous suis.


Moi ( surprise ) : Mais vous ne pouvez pas débarquer chez moi et faire comme bon vous semble ? Vous me devez une explication.


La femme : Etè do houè éyè ka dé ?  ( qu’est ce qu’elle dit celle là ? )


L’homme s’est penché pour lui dire quelques mots en fon ( l’une des langues parlé plus au sud du Bénin ). J’ai compris qu’elle ne comprend pas le français. 


Moi : Alors je vous écoute

.

L’homme : Ne vous en mêlez pas.


 C’est le comble, qu’est ce qui m’attend encore ? 


Mariée au diable