Chapitre 28 : Le départ de Laure
Write by Fleurie
°°° Léontine °°°
Je les regarde tous à tour de rôle. Je n’ai jamais rencontré ces personnes. Et le pire c’est qu’ils ne veulent pas m’expliquer la raison de cette visite.
Moi ( prenant place ) : Vous êtes ici chez moi, et j’aimerais que vous éclaircissez ma lanterne.
L’homme : Vous savez madame… ( hésitant ).
Moi : Appelez moi Léontine.
Lui : Il y a des choses que l’on ne peut pas expliquer. ( Désignant Laure ) elle doit venir avec nous.
Moi ( insistant toujours ) : Laure est mon employée, elle représente plus que ça. Elle fait partie de la famille je dirai en un mot monsieur. Comprenez moi. Je ne peux en aucun cas la laisser partir de cette manière.
Lui : À elle de décider alors madame. J’ai voyagé depuis Abomey pour la ramener au village. J’ai reçu un ordre.
Moi : Je ne sais pas la cause de son mutisme. Elle ne parle plus.
Lui : C’est l’une des raisons de notre visite chez vous.
Moi : Venez en au fait monsieur.
Lui : Même si vous lui posez la question, elle sera incapable de répondre. Tout simplement, parce qu’elle est sous l’effet du sort qu’on lui a lancé.
Moi ( écarquillant les yeux ) : Vous voulez dire que ce qui lui arrive est mystique ?
Lui : Oui. Si vous voulez la revoir, vous devez nous laisser l’amener. Elle doit accomplir son devoir. C’est très important.
Moi : Sa guérison est primordiale pour ma famille.
La femme qui l’a accompagné jusque là ne disait rien.
Elle : Mi ko do xo fo ayé fofo ( n’avez vous pas fini de parler grand frère ? )
Lui ( se tournant vers elle ) : Do sourou, yé non wa min houé bo non yi mon han ( on ne vient pas chez les gens pour partir comme ça ).
Elle ( soutenant son menton par sa main ) : Eyon ( d’accord ).
Moi : Dites moi monsieur quand nous reviendra elle ?
Lui : Je suis son oncle madame, le frère de sa mère. J’ai compris qu’elle vous est d’une grande aide ici. Dès qu’elle aura accompli son devoir, elle vous reviendra. Si elle le désire bien sûr.
J’ai tourné mon regard vers Laure. Elle s’est un peu éloignée de nous. Debout, elle a ses yeux rivés sur le tapis. La voir dans cet état me pince douloureusement le coeur.
Moi : Laure s’il te plaît viens par là.
Elle a paru hésiter un instant. Mais elle a fini par se diriger dans ma direction.
Moi : Laure !
Sachant bien qu’elle ne peut pas me répondre, je devais lui dire ceci.
Moi ( retenant mes larmes ) : Je sais que tu m’entends. La liberté de ta fille est dans tes mains. Si tu pars ne nous oublie pas s’il te plaît. Tu sais combien cette histoire nous fait souffrir chaque jour dans cette maison. J’espère que tu seras bientôt rétablie.
J’ai été surprise de sentir le revers de ma main se mouiller par une goûte de larme. Laure a sa tête baissée, et pleure en silence.
L’oncle : Aidez là à faire ses bagages. Nous devons prendre la route.
Moi ( malgré moi ) : D’accord.
Je l’ai prise par la main. Ensemble nous avons rangé ses affaires.
[ … ]
°°°Laure °°°
Mon coeur est rempli d’amertume. Je n’ai pas du tout apprécié le comportement de mon oncle envers madame. Je ne pouvais m’empêcher de pleurer. Les larmes que j’ai longtemps retenues ont eu raison de moi.
Je suis incapable de réagir et de répondre à mon entourage. Si vraiment prendre cette responsabilité est mon devoir, je me dois de rentrer. Les ancêtres sont les ancêtres. Le patrimoine c’est le patrimoine. Je ne peux subir davantage tout ce qui se passe ces derniersjours. Je me demande bien comment ils ont su reconnaître la maison. Et pourtant je ne l’ai indiquée à personne. Hum l’homme noir est fort.
Je ne trouve même pas la force de faire mes bagages. C’est madame Léontine qui a fait tout le travail. Cette dame est une perle. Elle trouve la force d’avancer malgré tout ce qui lui arrive. Et quand je pense à ma fille adorée, je dois faire ce voyage. C’est dans l’espoir de la sauver, que je suis sortie de la chambre avec mes affaires.
Arrivées dans la salle de séjour, le regard de mon oncle et de sa femme sont braqués sur nous. Madame Léontine s’est avancée. Elle a une dernière fois,, rappeler à mon oncle son inquiétude. Ce dernier lui a promis mon retour. C’est ainsi, que je me suis apprêtée à les accompagner. Léontine m’a retenue. Avec les larmes aux yeux, elle m’a prise dans ses bras.
°°° Nora °°°
Quelle agréable sensation de ressentir l’air frais et doux à l’extérieur. Hum cette douceur de l’extérieur m’a manquée. Que serait l’homme sans sa liberté ?
Marchant à côté de Charlotte, nous allons vers sa voiture. Soudain, la voix d’une femme s’est faite entendre non loin de nous. Je la reconnaîtrais toujours.
Moi ( me tournant ( : Ariana.
Elle a couru pour se jeter dans mes bras. Elle m’a serrée si fortement, que j’ai failli m’étouffer.
Moi : Tu m’as manqué ma jolie.
Elle ( me faisant tourner sur moi même ) : Tu as perdu du poids Nora. ( Me resserrant ) je suis si ravie de te voir.
Charlotte ( intervenant ) : Enora je vais devoir vous laisser. Je te tiendrai informer.
Ariana : Merci pour tout Maître Charlotte ( clin d’oeil ).
Moi ( surprise ) : Ne me dis pas que vous êtes si complices.
Elle : Bah non Nora.
Elle : Que me caches tu Ari ?
Elle ( souriant ) : Rien du tout, allons y, je commence par avoir chaud.
Moi : Si tu le dis.
Je l’ai suivi et nous sommes parties. J’ai l’impression qu’elle et Charlotte me cachent quelque chose. Je sais que maître ASSIONGBON est une connaissance à elle. Mais je vais le découvrir.
[ … ]
Pendant le trajet, j’ai entamé une discussion. J’ai fait tout mon possible, pour lui tirer les verres du nez. Mais vous la connaissez toujours rusée, cette femme.
J’ai souri sachant que cela ne saurait tarder.
Elle ( coupant le contact ) : Je te laisse voir ta mère, ensuite je passe te chercher pour qu’on sorte, histoire de se décompresser.
Moi : Ce n’est que provisoire. Euh dis Ari, comment as tu su qu’on me libérais ?
Elle : J’ai juste été informée c’est tout. En plus pourquoi me poses tu cette question ?
Moi : Ma mère n’est pas au courant de ma liberté provisoire. Et tu es la seule personne si proche de moi en dehors d’elle, sans oublier ma soeur. Alors qui a bien pu payer cette forte somme pour ma caution ?
Elle : Euh
Moi : Tu n’aurais pas dû Ari. C’est une très forte somme. Je dois te rembourser.
Elle : Non Nora, je l’ai fait pour l’amitié qui nous lie. Tu es comme la soeur que je n’ai jamais eu. Alors je ferai tout pour t’aider si tu es dans le besoin.
Moi : …
Elle : En plus, il y a Lemmy qui m’a aidé à faire ce chèque. Alors tu n’as aucune raison de t’en faire.
Moi : Merci pour tout, je ne sais vraiment pas comment te le dire. Tu es si adorable.
Elle ( prenant ma main ) : Ne dis rien. Aller vas y ta mère t’attend.
Moi : J’aimerais que tu la rencontres aujourd’hui. Je lui ai tellement parlé de toi.
Elle : Remettons cela à une autre fois.
Moi ( insistant ) : Tu ne vas pas tarder, juste quelques minutes.
Elle : Je ne peux rien te refuser toi. Allons y.
°°° Ronan °°°
Je suis simplement tombé des nus, lorsque j’ai appris la nouvelle. Basta est entrain de tout casser dans la maison.
Moi ( la maintenant par derrière ) : Tu vas arrêter cette gaminerie ?
Elle ( se débattant ) : Lâche moi Ronan. Comment expliques tu sa liberté ?
Moi : Ce n’est qu’une question de temps. Tu sais très bien que cette Laure ne pourra jamais ouvrir sa bouche et témoigner. Alors tant que les choses seront ainsi, nous pouvons être rassurés.
Elle : Tu ne comprends rien merde. Il suffit que la police trouve un nouvel élément durant l’enquête et le tour sera joué. Ils allons tous moisir en prison.
Moi ( la tournant ) : Rien de tout cela n’arrivera. Fais moi confiance. Nous pouvons tout prendre et quitter la ville ou le pays. C’est si facile que ça ma chérie.
Elle ( s’asseyant ) : Hum
Moi : Aller viens là.
Elle : Je me demande comment elle a fait pour s’en sortir aussi rapidement.
Moi : Laisse tout cela tomber.
Elle ( réfléchissant ) : Je vais faire ma petite enquête Ronan. Je te jure que je lui rendrai son compte à qui l’a fait. Sinon je ne m’appelle pas Basta.
Moi ( l’embrassant ) : Tu es très belle quand tu es en colère ?
Elle ( me tapant l’épaule ) : Je te vois venir.
Elle ( déboutonnant ma chemise ) : Tu m’as manqué.
[ … ]
°°° Léontine °°°
Je n’arrive pas à croire ce que mes yeux voient actuellement. Je les ai frottés pour m’assurer que je ne rêve pas. Enora est rentrée.
Elle : Maman !
Moi : Chérie, viens là.
Je l’ai prise dans mes bras. Elle a dépéri ma pauvre chérie.
Moi ( surprise ) : Tu as été libérée chérie ?
Elle ( toute joviale ) : Oui mom sous caution. Et tout cela grâce à Charlotte et à Ariana ( désignant la femme qui l’a accompagnée ).
J’avais complètement oublié cette dame. Je suis heureuse de revoir ma fille en liberté. Je me suis rapproché d’elle.
Moi ( lui serrant la main ) : Merci infiniment madame.
Elle ( souriant ) : Appelez moi Ariana maman.
Elle a un joli sourire au passage. En y pensant, je me souviens que je l’avais rencontrée au commissariat.
Elle : Enchantée madame, Enora m’a tellement parlé de vous. Je suis très ravie de vous rencontrer.
Je l’ai invitée à se mettre à l’aise. Elle n’a pas hésité.
Enora ( intervenant ) : Mom qui sont ces gens ?
Moi : Approche chéri.
Je lui ai tout expliqué.
Elle : Ne me dis pas que c’est vrai.
Moi : Oh que si Enora.
L’oncle est venu vers moi, interrompant ainsi notre conversation.
Lui : Nous allons demandé à partir.
Moi : Okay, tenez voici mon numéro. Appelez moi si vous avez besoin de quelque chose. Faites un bon voyage.
Nora est allée dire au revoir à Laure.
Lui : Merci. ( À Laure ) allons y.
Ils sont partis sans plus demander leur reste. Nous nous sommes installées. Nora m’a tout raconté dans les détails. Son amie lui a vraiment été d’une grande aide. Elle m’inspire confiance. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m’a l’air très familiale. Nous sommes restées à discuter de tout et de rien