Chapitre 28

Write by Les Chroniques de Natou

Il était  11h lorsqu'Eric s'apprêtait à aller chez ses parents.  La réunion qu'avait convoquée papa Belinga allait bientôt commencer. Des membres de la famille de maman Annette qui avaient été convoqués étaient déjà là. Il ne manquait plus qu’Eric. Vers 11h 40,  il arriva chez ses parents. Il salua tout le monde et s'assied. Il se comportait comme un étranger, vu sa façon de faire et son désintérêt face aux siens. Il n'y a qu'avec Doriane qu'il était resté en bons termes. Papa Belinga et Maman Annette étant chacun dans leur chambre, tous ceux qui étaient présents les attendaient. Pendant l'attente,  Doriane vit qu'Eric était déjà là. Elle manifesta sa joie de voir son frère car depuis quelques temps, elle ne le voyait pas assez.

         - Mon grand frère ! Tu es là enfin ! s’exclama Doriane, toute souriante.

         - Je te cherchais même depuis,  je me demandais où tu étais. C'est comment, petite ?

         - Hum,  je ne sais même pas si je dois te dire que  tout va bien ou pas. Ces derniers temps, les choses vont très mal dans cette famille.  On dirait qu'on  a jeté un mauvais sort à notre famille, raconta  Doriane avec  la mine triste. 

         - Il y a encore eu quoi ? Tu sais que depuis quelques temps,  j'ai pris mes distances avec les parents après ce que j'ai appris. J'ai vraiment de la peine à digérer ça ! 

          - Hum mon frère !  Si seulement tu savais que ce que tu vas entendre est pire que ce que tu sais déjà, tu ne serais même pas venu ici ! 

          - Ah bon ? C'est si grave que ça ? 

          - Oui oui ! D'ailleurs, allons dans ma chambre, je vais tout t'expliquer. Il vaut mieux que tu saches avant que le <<pater >> ne descende pour commencer. 

Doriane alla dans sa chambre avec Eric qui la suivait,  puis elle referma la porte pour qu'ils ne soient pas dérangés pendant leur conversation. 

            - Avant tout, sache que tu dois être fort après tout ce que tu apprendras.  Ce ne sera vraiment pas facile à oublier, mais avec le temps,  ça te passera.

           - Va droit au but, Doriane ! Qu'est-ce qu'il y a exactement ?

           - C'est vrai que tu as eu une relation avec Rollande quand tu étais au Maroc pour tes études ?

           - Oui oui ! Pendant 1 an 3 mois à peu près, si je m'en souviens bien. Pourquoi ?

            - En fait en rentrant hier,  maman a attrapé papa avec Rollande dans leur chambre conjugale en train de faire des galipettes... 

           - Pardon ???? Tu dis quoi là ?

           - Laisse-moi terminer, s'il te plaît. Je disais tantôt que Rollande sort avec papa depuis longtemps, exactement au même moment qu’elle sortait avec toi aussi. Bref, il y a eu une assise chez papa Ngantsop hier et les vérités ont été dites. Rollande, n'ayant pas supporté le fait d'être démasquée, a dit que maman et elle sont allées chez un marabout avec une photo de Natacha pour la tuer.... Et que je suis la fille de papa Ngantsop, car maman et lui entretiennent aussi une relation depuis longtemps.... 

Doriane  s'est mise à tout raconter à son frère dans les moindres détails. Eric, en entendant tout ça, fut très déçu et très amère à l'idée de savoir que sa mère n'avait aucune personnalité.

          - Et qu'est-ce que maman a dit par rapport à tout ça ? demanda Eric.

          - Tu la connais : toujours sur la défensive, même jusque-là, malgré tout ce qui a été dit,  elle reste égale à elle-même.  J'ai entendu papa lui dire hier qu'il demandera le divorce et qu'il prendra Rollande pour épouse. 

           - Quoi ????? s'écria Eric.

           - C'est la raison pour laquelle il a convoqué cette réunion, question  d’annoncer qu'il veut divorcer de maman, dit Doriane.

            - Je n'arrive pas à croire que maman a passé toute sa vie à tromper les gens ! Qu'est-ce que ces deux-là nous cachent encore ? … il y a tellement de choses qui sont révélées chaque jour!

 Eric et Doriane continuaient de bavarder lorsque papa Belinga appela Doriane de vive voix : 

            - Doriane !!! Doriane !!! 

            - Oui, papa ! 

            - Sors de ta chambre, la réunion va bientôt commencer.

Doriane et Eric sortirent de la chambre pour regagner le salon où les autres membres des  familles de maman Annette et de papa Belinga attendaient déjà impatiemment. Quand Doriane et Eric eurent regagné le salon,  papa Belinga  constata qu'Eric était déjà là.

        - Bonjour Fiston ! Je ne savais pas que tu étais arrivé. 

        - Bonjour, Papa. Oui, je suis arrivé il y a 35 minutes déjà. 

        - Ah d'accord ! Prends place rapidement. Doriane, va appeler ta mère. 

Doriane monta les escaliers pour aller appeler sa mère qui notifia qu'elle arrivait dans peu de temps, car elle n'avait pas terminé de se préparer. Quelques minutes après, maman Annette descendit et trouva que certains membres de sa famille et de celle de papa Belinga étaient là.  Elle salua tout le monde, ainsi qu’Eric qui lui répondit froidement. Une fois maman Annette assise, papa Belinga prit la parole et remercia  ceux qui avaient honoré son invitation  par leur présence. L’assemblée était constituée d’un oncle et une tante de maman Annette, d’un chef du village, de papa Belinga et deux de ses frères, en plus d'Eric et Doriane. 

          - Si je vous ai appelés ici aujourd'hui, c'est parce que depuis un certain moment, l'atmosphère est devenue pesante dans cette maison. Et je compte, en tant que chef de famille, rétablir l'ordre. Je vais vous avouer qu'Annette et moi  ne pouvons désormais plus vivre ensemble. 

        - Mais c'est quoi le problème, pa'a Belinga ? demanda l'oncle de maman Annette. 

        - De prime abord,  Annette m'a menti sur la véritable maternité d'Eric. Durant tout ce temps,  elle m'a fait croire qu'Eric n'est pas son fils, mais plutôt celui de sa défunte sœur. Ceci  parce qu'à l’époque où je devais l’épouser, elle entretenait une relation avec moi en même temps  qu’avec un homme marié.


Pendant que papa Belinga  expliquait, tous ceux qui étaient présents  commencèrent à se regarder en chuchotant chacun à l'oreille de l'autre. Les oncles de maman Annette étaient tous au courant pour ce qui concerne Eric, mais à cette époque-là, ils ne pouvaient rien dire.  Alors papa Belinga mentionna la vraie paternité d'Eric,  et tous se regardèrent comme pour certifier qu’ils étaient bel et bien au courant.  Un des oncles d'Annette prit la parole :

          - Excuse-moi,  je ne te coupe pas la parole, mais je voudrais préciser que nous savions déjà bien avant que tu ne demandes la main d'Annette,  qu'elle entretenait une relation avec deux hommes au même moment. Mais nous ne pouvions rien dire, car ses parents, surtout son feu père qui fut le chef de notre village dont nous fûmes les notables, nous l'avaient interdit au risque de nous faire tuer. Alors nous avons préféré ne rien dire qui puisse nous coûter la vie... Tu peux continuer maintenant, beau-fils !

     - De toutes les façons, il n'y a rien de caché qui ne saura être révélé au grand jour,  ajouta le chef du village de papa Belinga. 

      - Bon, je vais continuer... J'ai une relation extra-conjugale avec une fille depuis 5 ans aujourd'hui. Je n'avais jamais su que cette fille entretenait concomitamment  une relation avec mon fils  Eric... Cette fille est l’enfant adoptive d'un de mes meilleurs amis qui avait proposé  qu’elle et Eric se marient..., ce que nous ne trouvions pas mauvais au départ Annette et moi. Depuis hier que Annette nous a attrapés, ma maîtresse et moi en flagrant délit d'adultère, les choses ont basculé... 

          - Il faut aussi préciser que, c'était dans le lit conjugal que je vous ai surpris,  ajouta maman en toisant son mari du regard. 

          - Je n'ai pas fini de parler, alors je t'interdis de me couper la parole ! Tu n'as même pas le droit d'ouvrir ta bouche ici. Je te rappelle que contrairement à toi,  j'assume mes actes, sinon je n'aurais pas convoqué les représentants de nos familles respectives ici. Donc, tu la fermes !

 … comme je disais tantôt, depuis hier après que Annette nous a surpris,  il y'a eu des révélations fracassantes chez mon ami où une réunion s'est tenue vu qu'il s'agissait de  sa fille adoptive. Pendant cette réunion,  il a été dévoilé que Doriane ne serait pas ma fille, mais celle de mon supposé meilleur ami avec lequel Annette  a une liaison depuis plus de 10 ans !

         - Hein ?????? s'exclamèrent tous les membres des deux familles qui avaient été convoqués. 

        - Je vous ai donc convoqués pour vous dire que je ne veux plus d'Annette dans ma maison, car je ne peux supporter une telle trahison. Je vais prendre ma maîtresse comme épouse, dit papa Belinga. 

         - J'ai dit que je n'irai nulle part, papa Belinga ! Je te l'ai dit, martela mama Annette.  

        - Oui,  notre fille n'ira nulle part ! rétorquèrent les oncles de maman Annette.

        - Dans tous les cas,  que vous acceptiez le divorce ou pas,  je prendrai une deuxième femme ! Annette et moi, même si nous demeurons mariés,  ne partagerons plus le même lit conjugal.


Il y eut des éclats de voix une fois de plus entre la famille de maman Annette et celle de papa Belinga qui étaient en désaccord sur le fait que maman Annette devrait partir de la maison et que papa Belinga prendrait une seconde épouse. Maman Annette ne comptait pas s'arrêter là. 

        - De toutes façons,  comme c'est pour cette fille que tu veux me répudier,  on verra si cette Rollande entrera dans cette maison. La guerre est déclarée, papa Belinga et j'espère que tu en assumeras les conséquences. Maman Annette se leva et remonta dans sa chambre tandis que ses oncles essayaient de dissuader papa Belinga, mais en vain. Le chef du village de papa Belinga prit la parole.

          - Re-bonjour à vous tous ici présents. Je vais être bref, car nous ne sommes pas venus dormir ici. Je donne mon accord à Belinga de prendre une deuxième femme. Voyez-vous, Annette, en dépit de son déshonneur envers cette famille, continue de vociférer et de nous manquer de respect en se levant pour partir alors que ses aînés sont là. Quel manque de respect !!! Nous aurions même pu prendre sa défense et ramener notre fils à la raison, mais vu son comportement hautain,  je donne mon approbation à Belinga de prendre cette fille comme deuxième femme. 


Maman Annette étant dans sa chambre, entendait tout ce qui se disait à son sujet. Ne supportant pas que les membres de la famille de papa Belinga parlent d'elle de cette façon,  elle sortit de sa chambre aussitôt pour leur répondre !

         - Regardez-les moi ! Bande d'affamés ! Vous êtes obligés de le soutenir dans sa décision parce que vous suppliez les miettes qu'il va vous donner ! Hehehehehehehehe ! Si Belinga n'était pas riche, c'est que vous serez restés misérables à vie. Heureusement pour vous,  il a sauvé l'honneur de votre famille et votre village.  Moi, Annette Tchanang,  on ne m'intimide pas !!! Je ne vais pas vous lécher les bottes ! Je vais régler cette histoire à ma façon. Je n'ai pas besoin que vous plaidiez ma cause ou que vous suppliez Belinga pour moi. Bande d'affamés !!! Chef,  chef chef, chef du village… mon œil oui !!!

           -  Femme indigne !!! Tu fais  honte aux bagangtés !!! Si on savait que tu étais ainsi,  jamais on aurait accepté que Belinga t'épouse.  Il t'a sorti de ta misère ! Femme légère ! grogna une tante de papa Belinga. 


La famille de maman Annette se leva à son tour pour défendre leur fille face aux insultes qu'elle recevait du camp Belinga. Il y avait des éclats de voix,  des injures venant de la famille d'Annette aussi.  

Quant à lui, Eric était resté calme sans broncher. Il était juste dépassé par les évènements. Mais lui non plus ne partageait pas l’opinion selon laquelle sa mère devrait partir de la maison ou que Rollande devienne la coépouse de sa mère. Pour lui, ça aurait été un choc terrible si Rollande devenait l'épouse de  son père adoptif. Pendant que les éclats de voix se faisaient entendre, il prit la parole :

        - Stop !!! Arrêtez, s'il vous plaît !!! Déjà, je pense que ça n'a pas été une bonne idée de convoquer tout ce monde ici, papa ! On pouvait d'abord en parler en stricte intimité. Je suggère que tout le monde parte afin de  nous laisser gérer ce problème de famille.  


Les deux familles se levèrent, tous déçus d'un tel traitement et s'en allèrent en disant à papa Belinga de ne plus jamais les appeler, et que dorénavant, il devra gérer ses problèmes de famille tout seul.  Ils se plaignaient même de n'avoir pas été reçus comme il se doit,  sans rien manger ni boire.  En fait, papa Belinga avait prévu un petit festin après la réunion, mais comme elle s'était mal terminée,  plus personne n’a  mangé ni bu. Après que tous ces gens sont partis,  Eric envoya Doriane appeler leur mère car il avait quelque chose à dire avant de s'en aller. Maman Annette descendit écouter ce que son fils avait à dire :

          - Me voici ! Tu as envoyé ta sœur m'appeler.  Je suis là, Eric !

          - D'accord, maman.  Je ne vais pas être très long : je ne suis là pour prendre le parti de personne et encore moins encourager ce qui est mauvais. Mais je pense que chacun de vous a une part de responsabilité aussi. Papa,  tu as été infidèle toi également,  tu n'es aucunement à féliciter dans cette histoire.  C'est vrai que nous les hommes avons du mal à pardonner l'infidélité d'une femme, et j'avoue que je suis beaucoup plus choqué lorsqu'il s'agit d'énumérer les faits te concernant, maman.  Je vais être un peu dur, mais c'est déplorable pour une femme comme toi  de tomber aussi bas. Je ne peux vous cacher que je suis extrêmement déçu, et après ça je compte m'éloigner un peu de vous pour un temps. C'est vraiment bouleversant tout ceci. Papa,  Rollande n'entrera pas dans cette maison.  Elle ne deviendra jamais une coépouse de cette famille. Car elle est aussi sadique que celle que tu veux répudier. Tu penses que ça vaut la peine de tout jeter à l'eau comme ça ? Vous avez éduqué des enfants ensemble. Pour nous, vous continuez d'être nos parents car c'est vous deux qui nous avez élevés, ma petite sœur et moi. Je suis ce que  je suis aujourd'hui grâce à toi, papa. Bien que nous ne soyons pas tes véritables enfants biologiques,  pour nous tu es notre père et nous continuerons de faire partie de cette famille. Je suis au courant de tout, notamment de votre appartenance à un soi-disant cercle occulte auquel vous êtes adhérents depuis des années. Maman, je suis au courant que tu as voulu tuer Natacha en allant avec sa photo chez les marabouts. Je suis au courant pour l'arrangement pour mon initiation dans votre cercle bizarre-là.  Sachez que je n'ai pas eu besoin de vendre mon âme au diable pour atteindre le niveau que j'ai atteint. Alors, s'il vous plaît,  laissez-nous tranquille avec ça. Allez mourir seuls dans vos choses,  mais ne nous mêlez pas à ça. Si je pouvais même vous renier, je l'aurais fait. Mais il est temps de revenir à de meilleurs sentiments. Changez quand il est encore temps. Je pense que Dieu peut encore faire quelque chose pour vous. Au moins à ce niveau,  Natacha a su me montrer la meilleure des voies,  qui est celle de la prière. Réfléchissez-y calmement. Maman quant à toi,  parfois fais un peu profil bas et sache reconnaître ton tort.


Pour une fois, maman Annette et papa Belinga étaient restés calmes sans dire un mot. Ils écoutèrent leur fils parler en baissant la tête tous deux.  Quand Eric eut fini de parler,  il voulut se lever aussitôt pour partir et son père l'interrompit.

       - Fiston,  assieds-toi.  J'ai écouté attentivement ce que tu as dit et j'y réfléchirai. Mais les choses ne seront plus jamais pareilles entre votre mère et moi. Même si ce n'est pas forcément Rollande que je prendrais pour seconde épouse,  tôt ou tard il va falloir que j'en prenne une. À ce niveau, je ne changerai pas d'avis. Ma décision est prise. Ta mère et moi, ça prendra du temps pour qu'on se remette ensemble. Pour le reste, nous sommes adultes et conscients des choix que nous faisons. C'est tout ce que je peux dire pour le moment. Merci d'être passé. 

       - D'accord,  je vais donc vous laisser. 

       - Ta fiancée est où depuis tout ce temps ? Des rumeurs courent qu'elle serait morte ou qu'elle aurait disparu ! demanda maman Annette. 

       - Je n'ai rien à rajouter à ce sujet, maman. Si tu avais vu en elle une fille bien depuis le début, on n'en serait pas là aujourd'hui. C'est parce que tu as provoqué sa mère  qu'elle s'est sentie obligée de tout raconter. Aujourd'hui, pourquoi demandes-tu Natacha ? Elle a disparu,… elle a été tué … comme toi, nous avons aussi entendu ces rumeurs. Nous faisons des recherches encore pour la retrouver. 

       - Euillle !!! Eeh mon Dieu ! Cette fille était pourtant gentille,  dit maman Annette. 

       - Ah maintenant, comme ta belle-fille chérie t'a lâchée en plein carrefour,  tu penses à Natacha hein,  se moqua Doriane. 

      - Je ne t'ai rien demandé,  petite impolie! Va d'abord réussir le Bacc qui te dépasse depuis là. Tu sais seulement tourner les fesses dans le quartier pour que les hommes te voient. Impolie oui ! 

      - Hum je ne réponds même pas ! Eric, viens je te raccompagne, dit Doriane.... 


De leur côté, l'heure du rendez-vous que s'étaient fixée Rollande et Cathy arriva.  Rollande se préparait pour aller au restaurant où l'avait invitée Cathy. Cette dernière l'y attendait déjà. Quelques minutes après,  elle arriva et trouva Cathy déjà bien installée.

       - Cathou Cathou !!! C'est comment ? Bonjour,  miss (en lui faisant la bise). 

       - Coucou ma belle,  je vais bien ooh ! Je suis là. 

        - Toujours en forme! C'est bien. Sinon, dis-moi, l'enterrement de Carine est prévu pour quand ? Le corps a déjà duré à la morgue hein ! 

        - En fait,  il y a trop de problèmes de famille. C'est pourquoi ça tarde. Mes oncles et tantes ne s'entendent pas sur l'organisation du deuil. Mais la veillée est  prévue pour la semaine prochaine. Le programme est déjà sorti. 

        - Ah d'accord,  je vois ! Sinon tu as déjà commandé quelque chose à manger,  Cathy ? 

       - Non, pas encore ! C'est toi que j'attendais. Mais je me suis déjà lavée les mains. Commandons d'abord ce que nous allons manger. 

Rollande et Cathy reçurent le menu de la part d'une serveuse qui revint après quelques minutes prendre leur commande. Chacune passa sa commande et plus tard,  les serveuses arrivèrent avec leur repas et leurs boissons qu'elles avaient commandés.  Une fois  le repas déposé, il fallait une stratégie pour que Cathy puisse mettre la poudre, soit dans le repas de Rollande pour la lui  faire ingurgiter soit dans son verre de jus. Cela n'était pas chose facile, mais Cathy était déterminée à en finir avec elle le plus rapidement possible.  

     - Ro'o,  vas d'abord laver tes mains aux toilettes noor ? 

     - Ah oui,  c'est vrai ! J'avais oublié même hein. J'arrive. 

Alors que  Rollande se leva pour se diriger vers les toilettes, Cathy profita pour verser la poudre dans son verre et son repas tout discrètement en regardant à gauche et à droite pour s’assurer que  personne ne la regardait. Après l'avoir fait,  elle s'asseya  confortablement comme si de rien était…

Rolande revint s'asseoir,  puis subitement elle appela la serveuse.  On aurait dit qu'elle avait un mauvais pressentiment. 

        - Serveuse ! Venez, s'il vous plaît. 

        - Oui, madame,  en quoi puis-je vous être utile ?

        - Changez moi ce plat,  il y a des oignons à l'intérieur et j'ai oublié de vous dire de ne pas en mettre. Faites-moi plutôt des frites de pommes et du steak, pas trop cuit non plus ni trop saignant ! 

        - Ok d'accord. 

        - Ekié mais Rollande,  tu ne pouvais pas manger ça comme ça ? Est-ce que les oignons tuent ? Au contraire,  c'est même bon pour la santé ! 

       - Non je n’aime pas vraiment !


Cathy était furieuse de voir son plan échouer. Mince qu'elle peste ! se disait-elle  intérieurement. Elle avait la rage de voir Rollande s'en sortir une fois de plus. 

Soudain,  Rollande reçut un appel qu'elle décrocha : c'était papa Belinga.

          - Oui Allô, ma chérie,  tu es où ? demanda papa Belinga au bout du fil.

          - Encore toi ? Tu veux que ta femme me finisse hein !

          - Je n'ai plus rien à cacher, notre relation est connue dorénavant. Je veux te voir de suite.  Je suis à  une réunion d'affaire au Méridien,  on a presque terminé mes collaborateurs et moi. Je veux prendre une suite là,  tu pourras venir pour qu'on passe du bon temps ? Je t'ai aussi fait un petit cadeau. S'il te plaît bb, allez ! supplia papa Belinga.

          - D'accord,  j'arrive alors, donne-moi juste 30minutes,  ok ? dit Rollande.

       - D'accord, bb. 

       - Cathy, tu vas vraiment m'excuser hein,  mais j'ai une urgence là et on m'attend. Mais comme je t'ai fait perdre ton temps,  je vais régler moi-même la facture de tout. 

        - Weeerrr dommage ! Oorrr pourtant je voulais absolument qu'on déjeune ensemble ce midi. Oh la la!

        - Vraiment désolée ! On remettra ça à une autre fois. J'attends que les serveuses arrivent avec ma nouvelle commande, je leur dirais de m'emballer ça,  je vais rentrer avec. 



Après cette fracassante réunion chez les Belinga, Eric était rentré de chez lui, tout  abattu et  triste.  Il m'appela lorsque j'étais en train de dormir. Au départ je me suis dit que c'est Mohamed qui m'appelait car, seul son numéro ne s’affichait pas, lorsqu’il appelait.  Je ne me rappelais pas avoir donné mon numéro à Eric. J'entendis mon téléphone sonner, et j'ai décroché :

        - Oui allô ! 

        - Petit cœur, tu me manques tellement. 

         - C'est quoi Eric, pourquoi tu es si triste, bb ?

         - Je sors de chez mes parents là  et ma famille se brise comme ça du jour au lendemain.

       - Ça va aller mon cœur, moi je suis là, ok ? Ça va aller. 

 Eric me raconta tout ce qui s'était passé chez ses parents et je ne l'avais jamais senti aussi abattu depuis que nous sommes ensemble.  J'étais très triste de le savoir ainsi et ça m'énervait d'être enfermée dans ce sous-sol sans rien faire pour épauler mon homme. 

        - Bb, t'es à la maison ? 

        - Oui, petit cœur. 

        - Ok laisse-moi raccrocher,  bb. Je te rappelle rapidement dans 1h. 

        - Mais pourquoi ??

J'ai tout de suite raccroché et je me suis apprêtée pour sortir. Je voulais lui faire une surprise. 

      - Tu vas où <<Big bèlè>>,  me demanda Cécilia toute étonnée de me voir me faire belle. 

      - Je vais voir mon gars, pardon. Il traverse trop d’épreuves difficiles en ce moment. Je ne vais pas rester enfermée ici à cause d'une femme qui a deux seins et une paire de fesses comme moi. La femme qui va m'effrayer n'est pas encore née. Mon gars souffre là-bas, je ne suis pas avec lui pour le consoler parce qu'une fille veut me tuer ? Je sors donc ! Que ce qui doit arriver n'a qu'à arriver. C'est Dieu qui m'a protégée jusqu'ici et il le fera encore. 

       - Tu es têtue hein ! Pardon reste-là, Natacha ! 

       - J'ai dit, non ! Je vais voir mon homme,  c'est quoi même ?! Ekiee! Je suis en prison ?

     - Hum ! En tout cas, ce n'est pas moi qui vais rester ici, je m'habille aussi, je vais chez Bernard. 

     - Ah ok, tu le salues de ma part. On va donc sortir ensemble. Mohamed a laissé une voiture ici, je vais la conduire. 

     - Tu sais conduire ? Ne va pas cogner les gens en route, Natacha. 

     - J'ai un permis hein. C’est juste que je n'ai pas de voiture pour le moment c'est tout.  


On s'apprêta à sortir toutes les deux et le chauffeur de Mohamed nous a conduites chacune à sa destination. C'était vraiment long, sortir de la brousse où on était pour arriver en route. On faisait pratiquement 30 min avant d'arriver au carrefour. 

Alors qu'on roulait,  Rollande aussi était déjà sortie du resto, et avait pris le chemin de l'hôtel pour aller retrouver son <<Sugar daddy>>.  Comme Eric habitait à Bonapriso,  le chauffeur passa par Bonanjo et subitement, il y eut  un tamponnement entre la voiture de Rollande et la nôtre. Elle remarqua la voiture de Mohamed,  et elle regarda à travers les vitres pour voir qui était dedans. Malheureusement, elle m'avait reconnue mais elle se doutait encore. Entre temps, le chauffeur avança et on continua notre chemin. 

        - Cécilia,  je crois que Rollande m'a vue !

        - Heiiiinnn ??? C'est elle qui regardait avec attention là ?

        - Oui oui. Mais elle ne nous a pas bien vues. Je pense qu'elle se doutait un peu. 


Bref, là n'était pas encore mon problème. J'avais hâte d'aller voir mon gars. Ça faisait déjà deux semaines qu'on ne s'était pas vus.  On déposa Cecilia au bureau de son nouvel amoureux,  Nguélé Bernard. Et ensuite, on me déposa devant la maison d'Eric. Comme le gardien Oumarou me connaissait déjà,  il m'a laissée entrer sans trop poser de questions. 

      - Bonzour madam! Tchaï ! Ça fait longtemps hein ! 

      - Bonjour Oumarou,  oui ça fait longtemps. Ton boss est là, noor ?

      - Oui, mon boss est là. 

Je me suis dirigée vers la porte,  et j'ai cogné. Il descendit ouvrir la porte et à sa grande surprise, il constata que c'est moi. Il m'a fait un énorme sourire qui ne m'a pas du tout fait regretter d'avoir pris le risque de venir le voir.

         - Mon cœur… ! Je suis là… 

 Il me serra fort dans ses bras... 


Suite mercredi,  21h

Ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili

Texte protégé.

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