Chapitre 29

Write by La Vie d'Ielle

Chapitre 29





****Chidi****





Je n'aime pas les longs voyages, je n'aime pas voyager tout court.

J'aime la stabilité de l'endroit où je vis sans avoir à me déplacer, c'est pour cela que je vais rarement au Nigeria.


Ce n'est pas comme si Cécile et moi n'avions pas la possibilité de venir aux États-Unis  ou encore ailleurs, c'est juste qu'on se sent bien au Gabon. On se sent chez nous.

Malgré son insécurité et ses petits problèmes, on aime ce pays. 

Par contre, on peut aller en vacances ailleurs.


Dès que je suis arrivé, j'ai juste eu le temps de suivre la personne qui m'attendais à l'aéroport jusqu'à mon hôtel parce qu'il fallait que je me repose un peu et que je mette rapidement quelque chose dans le ventre. 


Je me suis levé quasiment en sursaut parce que je me suis rappelé que je n'ai pas fait signe à Cécile de mon arrivé et il faut que je le fasse. 


La dispute qu'on a eu dernièrement j'ai su la calmer pour   voyager sans tension mais le sujet n'est pas encore clos, on en reparlera posément à mon retour. 

Ik a été de bons conseils j'avoue et je compte m'en tenir mais honnêtement, je ne sais pas.


Je ne sais même pas pourquoi il a fallut qu'il l'appelle  et surtout pourquoi il fallait qu'elle s'attache à ce boulot... bref !!


[ Appel vidéo whatsapp ]


Cécile ( décrochant ) : Pourquoi après tout ce temps ?


Moi : Désolé chérie, je me suis endormi..


Cécile : Tu as fait un bon voyage ?


Moi : Fatiguant, tu sais que je n'aime pas ce genre de voyage.


Cécile : Et Gaston, il y est déjà ?


Moi : Je n'en sais trop rien, je vérifierai après cet appel.


Cécile : D'accord ! Tu es bien installé quand même ?


Moi : Oui, je vais me taper l'énergie et les rues de Manhattan dès demain. Il est où Godwin ?


Cécile : Là ( tournant la caméra ).


Monsieur est en train de gigoter sur mon lit et à ma place d'ailleurs.


Moi : Il m'a déjà remplacé ?


Cécile : Oui, il prend soin de sa mère.


Moi : Je vois ça. Maman était là ?


Cécile : Oui, elle est rentrée il y'a quelques minutes.


Moi : Tu es sûre que tu ne veux pas qu'elle reste avec toi ?


Cécile : A chacun de tes déplacement tu vas la déplacer aussi ? Elle a son foyer, n'oublies pas ça. Aies un peu confiance en moi.


Moi : Je demandais au cas où tu aurais besoin d'aide.


Cécile : Je connais encore le numéro et la maison de ma mère chérie, cesse de t'inquieter veux-tu !?


Moi : D'accord ! 


On est resté là à discuter encore un peu puis j'ai dû la laisser parce que l'hôtel m'a averti que j'étais attendu au bar de l'hôtel par Gaston. Je n'ai pas eu besoin de le chercher.


Heureusement que j'ai l'avantage de la langue sinon je devais encore chercher un interprète. Contrairement à ce que les gens pensent, les nigérians ne parle pas uniquement leur patois ou encore l'anglais trafiqué comme ils se plaisent à dire. 

On sait aussi parler l'anglais proprement dit.


J'ai raccroché d'avec Cécile, j'ai rapidement pris une douche, me suis vêtu puis je suis allé retrouver Gaston. 


Gaston : Alors, pas trop fatigué ?


Moi : Non, tout est tranquille. 


Gaston : C'est quoi le programme alors ?


Moi : On doit aller voir Charlie pour le matériel puis, on teste les machines le lendemain en s'assurant de la qualité et des normes. On discutera par la suite de ce qui restera à faire donc le transport et autres.


Gaston : Qu'on aille voir Charlie aujourd'hui alors ?


Moi : Laissez moi le contacter.


J'ai appelé Charlie pour avoir sa position  et sa disponibilité. On est allé à sa rencontre juste après que j'ai discuté avec lui.

On a un véhicule et un chauffeur vu qu'on ne connaît pas la ville.

Gaston lui, se débrouille en anglais donc je fais le gros.




****Laurel****




Depuis que Madame n'est pas là, c'est moi qui prends en quelque sorte les rênes.

Quand elle était encore enceinte, c'est vrai qu'elle ne venait pas tout le temps au travail mais au moins je pouvais l'embêter pour quelques tâches que ce soit. 

Mais maintenant qu'elle a accouché, tout son temps est pour son fils et c'est normal. Sauf que, le client qu'on a actuellement veut que le gérant de l'entreprise soit impliqué, il veut discuter avec elle.


Même pour discuter avec moi, ce n'est pas lui mais sa secrétaire qui le fait. Il ne se déplacera que si Madame d'après ce qu'il a dit.


Elle : Quand pourrons-nous rencontrer votre responsable ?


Moi : D'ici peu, je vous donnerai une date.


Elle : Ne tardez pas, il reste à peu près un mois pour ça. On a introduit votre entreprise à nous comme étant une qui fait bien son travail, ne nous decevez pas. Si vous n'êtes pas aussi capable, depuis le nous et on changera.


Moi : Soyez rassurée, ce sera fait dans les temps. Pour la rencontre avec madame, je vous tiendrai informé dans peu.


Elle n'a rien ajouté, elle a pris son sac et est partie.


Arnnold ( me regardant ) : Qu'est-ce qu'on fait ?


Moi : Je n'ai pas de choix, je vais devoir interrompre les congés de Madame.


Arnold : Mais je ne pense pas qu'elle fera une rencontre hors de chez elle, elle ne peut pas encore se déplacer vu que le petit vient de naître.


Moi : Je ne sais pas quoi faire. On aurait bien gérer ça comme d'habitude mais apparemment pour avoir la certitude de la crédibilité de la société il veut rencontrer Madame, on a pas tellement de choix.


Arnold : Qu'est-ce qu'on fait alors ?


Moi : Prends tes affaires, on va aller chez Madame. On va lui expliquer.


Arnold : D'accord.


Il est allé prendre ses affaires et moi aussi.

La dernière fois que je suis restée dans mon coin à attendre une solution, madame m'a fait des reproches comme quoi elle a besoin d'un employé qui prennent des initiatives donc je ne veux pas refaire la même erreur. Il faut que je la vois et que je lui parle de ça, pour qu'on voit comment faire.


Arrivé chez elle, nous avons été très bien reçus. Nous ne sont pas arrivés les mains vides, on s'est rapidement arrêté quelque part pour prendre quelque chose à Madame et au bébé pour la féliciter.


Madame : Oh merci beaucoup, c'est très gentil ( prenant les paquets ).


Moi : Mais je vous en prie.


Madame : Allez-y, asseyez-vous. Que je vous serve quelque chose à boire ?


Moi : Oh non, ne vous dérangez pas pour nous.


Madame : Mais j'insiste bien sûr, je dois bien vous recevoir quand même. Arnold ? Jus nature, thé, café, eau, boisson gazeuse ?


Arnold : Jus de mangue si vous en avez.


Madame : Laurel ?


Moi : Même chose.


Madame : D'accord, je reviens.


Moi : Je peux aider ?


Madame : Mais non, quelqu'un viendra vous tenir compagnie.


Elle s'est éclipsée un moment puis elle est revenue avec le bébé dans ses bras.

Elle a fait de la place pour lui et nous la laisser le temps qu'elle aille en cuisine.


Il est tout mignon, un beau bébé.

Je sais qu'elle a eu à vivre des situations un peu difficiles, très difficiles à vrai dire donc je suppose que la naissance de ce petit est un pur bonheur pour leur famille.


Madame : Alors, dites moi, je sais que vous n'êtes pas seulement venu voir mon fils. Le travail vous accule déjà ( souriant ) ?


Arnold : Veuillez vraiment nous excuser, on ne serait pas venu vous déranger avec cette histoire de travail si on avait la possibilité.


Madame : Dites-moi donc, voyant ce qu'il y a.


Moi : Alors c'est qu'il y a, c'est qu'on a un client un peu capricieux.


Madame : Comment ça ?


Moi : En fait, le client est venu vers nous par une recommandation qui lui a été faite. Il aimerait qu'on organise un cocktail pour sa société, pour la signature d'un contrat avec une firme internationale. Pour cela, il aimerait qu'on trouve le lieu adéquat et que l'on organise cela dans une ambiance pas très rigoureuse mais conviviale.


Madame : D'accord, quel est donc le challenge dans ça ? Jusque-là, je ne vois aucun caprice, c'est normal.


Moi : On a déjà plein de propositions pour lui. Le seul problème c'est que, le client exige de vous voir pour avant la crédibilité de la société. Vu que vous venez d'accoucher, on ne pensait vraiment pas vous dérangez pour ça mais on n'a pas le choix au risque de perdre le client.


Madame : I a déjà vu les propositions faites ?


Arnold : Non, on ne traite uniquement avec sa secrétaire. Il a dit qu'il se déplacera que quand il pourra discuter avec le responsable.


Madame : D'accord, je vois. Le délai ?


Moi : Disons qu'il nous reste un mois pile.


Madame : Ok.


Arnold : Ce n'est pas tout madame.


Moi : Mais encore ?


Arnold : En fait, il voudrait qu'on prenne aussi en charge l'arrivée des représentants de ladite firme.


Madame : Logement et autres ?


Moi : Oui. Euh... On sait très bien qu'on ne fait pas dans ça, on organise simplement mais on a vu ça comme un challenge pourquoi pas une diversification. 


Madame : ...


Moi : Considérant qu'il vienne en touriste, juste pour le contrat. On peut s'occuper du logement, le manger, le divertissement jusqu'à ce qu'ils rentrent. La facture est à notre avantage et je suis sûre que la publicité viendra. Par contre, si vous n'êtes pas d'accord, on peut enlever cette partie et voir comment en discuter avec le client.


Madame : Non non, j'aime bien l'initiative. Vous l'avez dit, le seul problème c'est que je viens d'accoucher et je ne sais pas comment faire parce que mon mari est en déplacement. Normalement, je ne peux pas sortir avant quelques mois mais là c'est pire parce que je peux pas me déplacer, il n'y a personne pour mon fils.


Arnold : Oui oui.


Madame : Écoutez, laissez-moi terminer cette journée, demain matin à la première heure je te contacte Laurel. Je te dirai quoi faire, d'accord ?


Laurel : D'accord Madame.





****Cécile****




Ils sont restés là encore un moment avant de partir.


Je ne sais pas comment je vais faire.

Entre mon travail qui m'appelle, et mon mari qui refuse que je travaille, je ne sais pas comment faire


Si déjà il refuse que je travaille à la maison, il ne va pas accepter que je me déplace.

En fait, je n'ai pas l'intention de reprendre le travail maintenant c'est ce que j'explique à Chidi. Pour l'autre, j'avais la solution celle de travailler à la maison mais pour ça je ne sais pas. 


Dans tous les cas, je vais lui en parler et voir ce qu'il me dira. Bien que je sache d'avance qu'il refusera.

Qui ne se méprenne pas, je ne cherche pas à recommencer mon travail maintenant. Je suis très consciente que je suis en congé et que mon fils a à peine un mois, je veux juste pouvoir avancer depuis la maison. 


J'avoue que Laurel a pris une belle initiative quand même. Non seulement ça rapportera de l'argent à l'entreprise mais ça fera aussi une bonne publicité parce que si le client est satisfait, c'est clair qu'on sera recommandé ailleurs. Et quand je vais ailleurs c'est peut-être aussi pour les gens de l'international qui viendront aussi vu que l'on va s'occuper de personnes qui viennent de l'extérieur du pays. 

C'est bien pensé sauf que je ne peux pas travailler maintenant et Chidi n'est pas là. 


Dans tous les cas, dès qu'ils sont partis j'ai attendu qui m'appelle avec impatience. Une fois que c'était le cas, je lui ai parlé de la discussion que j'ai eue.


Chidi : Appelles ta mère.


Moi : Pardon ? 


Chidi : Si tu veux te déplacer, appelle ta mère. Je serais bien resté à la maison avec Godwin si j'étais là mais je ne suis pas là et c'est la seule qui soit sur place.


Moi : Tu me permets d'y aller alors ?


Chidi : Oui.


Moi : Je peux te poser une question ?


Chidi : Bien sûr.


Moi : Pourquoi pour ça tu me donnes la permission ? Ce que je veux dire c'est que, quand je t'ai demandé la permission de travailler à la maison, chose qui me permettrait d'avoir de temps pour notre fils, tu as refusé mais quand je te parle de quelque chose qui exige que je me déplace, tu acceptes. Comment cela est possible ?


Chidi : Qu'est-ce que tu veux à la fin ?


Moi : Je veux juste essayer de comprendre, rien de plus.


Chidi : Tu vas te déplacer pour aller rencontrer un client, ce ne sera que une fois. Or pour ton projet, ça te prendra du temps quoi que ce sera à la maison.


Moi : Et qu'est-ce qui te fait dire que je ne verrai mon client qu'une seule fois ? Entre les propositions de lieu pour le dîner, hôtels, déplacements, divertissement des personnes qui viennent tu penses vraiment que ça, ça ne prendra pas du temps ?


Chidi : Peut-être mais...


Moi : Peut-être mais quoi ? Tu es toi même paradoxal dans ce que tu dis. Au final, tu vois que ce que j'avais dit était vrai. Le seul problème, la seule raison pour laquelle tu m'empêche d'avancer sur mon projet à la maison c'est parce que tu n'aimes pas ce boulot là. En réalité, tu ne me soutiens pas tant que ça pour ma carrière que je suis en train de bâtir Chidi. Et, je suis aussi fatiguée qu'à chaque fois mon boulot soit une source de conflit. Tu veux que ... Bref ! Merci pour ta proposition !


Moi qui pensais qu'il devait refuser vu le temps que ce contrat me prendrait, je suis bien surprise... quel paradoxe !


Je le savais, j'ai toujours su que la raison pour laquelle il ne veut pas que je fasse ce projet c'est juste parce qu'il n'a jamais aimé que je sois toujours dans cette société.

Je pensais que malgré le fait qu'il n'aimait pas il aurait fait des concessions, j'en aurais fait moi. Malheureusement ce n'est pas le cas, et j'ai juste l'impression qu'il n'est pas fier de ce que j'essaie de faire et surtout je ne me pas soutenue. Ça me frustre !

Je pensais qu'il m'aiderait même.

J'avancerai dans mon projet, avec ou sans son aide... ce n'est pas bien grave !


Un goût amer