Chapitre 3
Write by Meyroma
Devant la mine exaspérée de son amie, Maria réajuste son voile pour remettre ses blessures dans leur cachette secrète. Personne d'autre que Aïcha ne soupçonne l'enfer qu'est devenu sa vie aux côtés de son mari qui n'hésite pas à jouer au parfait hypocrite en présence de tierces personnes. Son talent pour la comédie ne fait aucun doute car il semble si crédible que tout leur entourage n'arrête pas de chanter la chance qu'à Maria d'avoir un époux si exemplaire.
Si seulement ils savaient l'anguille qui se cache sous la roche !
- Dis moi, quand est- ce que tu comptes mettre un terme à cette souffrance gratuite ? N'es tu pas fatiguée d'être son tamtam sur lequel il tape dès que ça le chante? Est ce que c'est obligé? Ecoute, si tu as des tendances masochistes dis le moi, que j'arrête de me faire du soucis. Si tu n'as pas pitié de ta propre personne, aie au moins de la peine pour tes enfants.Qu'adviendra t'il d'eux s'ils deviennent orphelins si tôt dans leur vie? Trop c'est trop, conclu Aïcha en donnant un coup de ras-le-bol sur la table.
Maria a l'habitude de ces discours révolutionnaires de la part de son amie et demeure parfaitement consciente de la véracité de ses paroles. Elle se contente alors de l'écouter sans placer le moindre commentaire.
En réalité, elle même se demande ce qui la retient encore chez cet homme qui lui a donné toutes les raisons du monde de le quitter. Elle essaye toujours de se convaincre que si elle reste encore mariée à lui malgré tout, c'est par sacrifice pour ses enfants, Amir et Imane respectivement âgés de quatre et deux ans, prétextant que leurs innocentes vies seraient bouleversées par un éventuel divorce. Mais au fond d'elle, dans les coulisses les plus secrets de son coeur, elle sait qu'elle est rattachée à lui par un amour aveugle et obstiné.
Quand elle est rentrée à la maison, à sa grande surprise c'est un Soum tendre et méconnaissable qui l'accueille. Il est vrai qu'il y'a des rares moments où il devient l'homme aimant et affectueux dont elle est tombée amoureuse, mais c'est un événement qui arrive une fois par siècle.
- Déjà de retour ma chérie? Lui demande t-il avec un large sourire.
Maria lui répond, méfiante en tentant de déchiffrer si ce sourire est sincère ou sournois. Avec lui, il faut s'attendre à toutes les nuances d'humeur imaginables.
- Ton déjeuner avec Aïcha était bien? Tu m'as atrocement manqué.
Dis donc, aujourd'hui mon caméléon à pris la couleur rose, se dit-elle soulagée.
- Comment se fait-il que tu soit rentré si tôt ? Lui demande t'elle étonnée de le trouver à la maison à cette heure de la journée alors que cela n'est pas dans ses habitudes.
- J'etais sur un chantier et il m'est venu l'idée...euhhh..enfin je me suis dis que je pourrais bien rentrer m'occuper un peu de ma petite femme avant que les enfants reviennent de l'école.
Lui même semble gêné de sa soudaine gentillesse au point que les mots sortent difficilement et à compte goutte de sa bouche.
Aussitôt, il l'attrape par la taille et l'embrasse avec une telle suavité que Maria se sent emportée sur une toute autre planète. Ça fait si longtemps que Soum ne l'avait pas approché qu'elle ferme doucement les yeux pour se laisser electriser par la fougueuse douceur de ce baiser.
Leur petit moment d'intimité est interrompu par l'arrivée de Bassira, leur aide ménagère qui est rentrée sans se douter que le salon était occupé.
Chassez le naturel, il revient au galop.
Soum s'énerve et hurle sur la pauvre fille déjà embarrassée.
- On t'a jamais appris à taper avant d'entrer?
Maria est déçu de ce revirement d'humeur qui elle le crains, risque de couper l'appétit à son mari, alors qu'elle a déjà l'eau à la bouche et qu'elle meurt d'envie de continuer ce qu'ils ont commencé.
- Mon amour, je te signale que nous sommes au salon, l'espace public de la maison. Elle ne pouvait pas deviner que nous étions là, d'autant plus que d'habitude tu n'est pas à la maison à cette heure.
Contre toute attente, tandis qu'elle s'imaginait qu'il allait aussi crier sur elle, Soum sourit et lui chuchote:
- Allons dans notre chambre alors, notre espace privé, intime...
Sans hésiter, Maria le suit jusqu'à leur immense chambre à coucher dont la géométrie parfaite exalte l'oeuvre du génie en architecture qui réside en Soum . Cette maison dont il a personnellement conçu le plan est son chef d'oeuvre favoris, celui qui engendre de la fierté et de la satisfaction dans son cœur plus que toutes ses autres conceptions. Maria quant à elle, a su valoriser chaque mètre carré en y apportant son goût exquis pour la décoration.
A peine a-t-elle refermé la porte que son mari s'empare délicatement de ses lèvres en la traînant vers le lit d'un pas nonchalamment chorégraphique. Simultanément, ses mains ambidextres la déshabillent tandis qu'elle copie ses gestes dénudants. C'est deux corps complètement nus, entrelacés au point de n'en paraître qu'un qui s'allongent sur le lit, en quête de plaisir et de sensualité.
- Tu m'as terriblement manqué, reproche Maria d'une voix coquine qui laisse supposer qu'elle à l'intention de rattraper toute la période d'abstinence que son mari lui a infligé.
- Je compte bien me racheter, lui répond t-il en l'embrassant cette fois avec une ardeur pétillante.
Puis, il la couvre de petits baisers brûlants successivement dans le creux de ses oreilles, sur le cou, les épaules, la poitrine et le nombril.
Il se redresse exposant toute sa virilité et fixe Maria d'un regard érotique pour la déstabiliser d'avantage, attrape un de ses rebondis seins d'une main crispée tandis que l'autre s'aventure vers l'orée de son intimité. Lorsque d'un doigt fébril, il lui caresse sa noisette enflammée, effervescente, empourprée, elle miaule de plaisir et se mord les lèvres pour canaliser ses gémissements.
Soum lui écarte les jambes et y enfoui sa tête, lui titillant le clitounet d'une langue habile et précise. Juste au moment où elle aperçoit les portes de la jouissance, il se retire pour la faire languir et supplier.
- Prends moi vite, mon amour...conjure t'elle en gemissant, presque en pleurant.
Satisfait, avec un petit sourire vainqueur, il obéit en lui enfonçant doucement et profondément sa merguez dans son ardente fournaise. La température monte et des fragments de volupté crépitent dans la chambre comme un feu d'artifice.
Dès qu'il jouit,Soum se laisse tomber sur Maria qui papillote déjà au le septième ciel.
- Bon retour sur notre planète ma chérie, la taquine Mohamed dès que les hormones se calment.
- Merci à toi, mon chèr pilote. Tu m'as fait voyager comme jamais.
- Si tu es prête, attache ta ceinture, l'aventure continue.
C'est ainsi que nos deux tourtereaux passent la moitié de la nuit à faire l'amour encore et encore, jusqu'à épuisement total.
Pendant qu'ils sont endormis, Soum ne se doutant pas que le sommeil de Maria était encore superficiel, se lève sur la pointe des pieds, fait le tour du lit et s'arrête à son niveau pour s'assurer qu'elle dort profondément.
Persuadé qu'elle vogue dans un univers lointain, il sort silencieusement de la chambre comme un vulgaire voleur. Ce qu'il ignore, c'est qu'elle faisait juste semblant.
Ce n'est pas la première fois qu'il a ce comportement étrange et mystérieux qui n'a cessé d'eveiller et d'attiser la curiosité de Maria.
En effet, dès le lendemain de leur mariage, Soum avait attiré l'attention de Maria sur l'existence d'un compartiment secret de la maison dont l'accès est formellement interdit, y compris à elle. Il avait prétendu que c'était son territoire privé, où il irait se recueillir quand il aurait besoin de calme et de solitude.
Par égard, Maria s'est abstenu de lui faire part de son incrédulité et lui a même promis de respecter cette interdiction. Mais petit à petit, le mystère s'est fait plus palpable aiguisant la curiosité de Maria et son irrépressible envie d'enfreindre la loi.
Un jour, après une nuit passionnée comme celle-ci, elle feignît un sommeil profond pour l'espionner. Comme d'habitude, il sorti de la chambre sur la pointe des pieds sans se douter que Maria marchait dans ses pas.
Il longea couloirs par ci, traversa terrasses et jardins par là, tourna et contourna des indépendances ça et là, monta et descendit, vira et revira dans tous les sens et enfin arriva à la zone interdite. Maria le suivait d'un pas félin, telle une fauve à l'affût de sa proie. Elle était sur le point de franchir le seuil du territoire secret quand soudain, une main l'attrapa par l'epaule et elle senti l'ombre imposante de son propriétaire sur son dos. Elle eu si peur de découvrir un fantôme, un monstre, un vampire ou un tueur en série qu'elle se figea, son sang se glaça et sa voix disparu. Le scénario était digne d'un film d'horreur. Quand elle se retourna enfin, elle se retrouva nez à nez avec Soum .
- Ne t'ais je pas strictement interdit de te hasarder par ici? Lui demande t-il avec un calme qui donne froid au dos.
Il était si en colère que ses traits crispés et ses yeux cramoisie lui donnaient l'air d'un vrai monstre. Il était méconnaissable. Maria ne reconnaissait plus l'homme tendre avec qui elle venait d'avoir des abats passionnés quelques minutes auparavant.
Avant qu'elle ait pu ouvrir la bouche, Soum la gifla si fort que son nez saigna. elle perdu l'équilibre et faillit tomber, mais il la ratrappa par les cheveux et la traina jusqua leur chambres.
- Que ça soit la première et la dernière fois que je te vois roder dans les parages là. Ce domaine fait deux mille mètre carrés qui t'appartiennent tous jusqu'au dernier millimètre carré. Tu peux t'y pavaner du matin au soir, chaque jour si tu le désires. Je ne t'ai demandé qu'une portion d'espace, un peu d'intimité. C'est ça que tu n'es pas fichue de m'accorder?
Ce jour là, il la bat si violemment qu'elle resta alitée toute la semaine. Le plus choquant et contradictoire, cest qu'il est resté à ses chevets jusqu'à sa guérison et pris soin d'elle comme d'une reine.
Depuis cette mésaventure, il n'a plus effleuré à l'esprit de Maria l'idée d'aller fouiner dans la zone interdite jusqu'à aujourd'hui, cinq ans après sa tentative avortée.
Que se passera t-il cette fois?
Ira -t-elle jusqu'au bout de sa mission?
Trouvera-t-elle le secret enfoui dans cet endroit?