Chapitre 3
Write by MissTxMissT
La France… Me voilà enfin arrivée... L’avion a atterri sur une piste privée à une heure environ de mon ancienne ville. Comme prévue une voiture m’attend. Le chauffeur me tend les clés. Je le remercie et il me répond d’un hochement de tête et s’en va. Ne me demander pas où je n’en ai aucune idée. Je me mets au volant de la voiture, une mini Cooper. J’adore cette voiture et je trouve ça génial que Charlène est réussie à m’en dégoter une ! Le voyage a été long et je n‘ai pas pu me reposer. Ma tête tournait en boucle sur le plan. Je ne dois surtout pas le rater, tout doit se passer à la perfection. Ce plan ça fait des années que je le connais par cœur mais cela ne m’empêche pas de le relire chaque soir avant de dormir. C’est comme si cela me permettait de restée éveillée et ne pas être bercer par l’illusion qu’est ma vie actuelle. Je ne dois pas oublier la réalité. Qu’elle est cette réalité vous allez me demander ? Et bien la voici. Je m’appelle Danaleia SIFALO, fille de Julianne CADIR et de Henri SIFALO. J’ai une sœur jumelle du nom de Ianaleda SIFALO. Ma mère est décédée quand j’avais 11 ans. Mon père a donc dû s’occuper de nous seul, ça a été très dur pour lui. Premièrement car lui et ma mère n’était plus ensemble depuis longtemps et que nous vivions avec elle puisqu’il ne voulait pas de nous, sauf qu’après la mort de celle-ci, il n’a pas eu le choix que de nous prendre. Et puis deuxièmement car il devait apprendre à s’occuper de deux gamines et ça ne coïncidait pas avec son mode de vie, c’est-à-dire la drogue, l’alcool, et les péripatéticiennes. Autant vous dire qu’on en a vu des filles à moitié à poil défilé dans l’appart. Heureusement avec Ianaleda on était plutôt indépendante malgré notre jeune âge, alors quand il nous ignorait et nous laissait seulement de la tune pour la bouffe, ça nous arrangeait. Des fois, il chargeait ses putes de s’occuper de nous. Mais on trouvait toujours un moyen pour s’échapper d’elle. *Flashback* « -Passe-moi les bonbons Lelou. -Le mot magique c’est pour les chiens ? -Exactement ! Aller raboulee ! -Pas si tu dis pas le mot. -Arghhh ! S’il te plait ? -Tu vois c’était pas si dure ! » Je lui passe le paquet de bonbon et elle souffle en le prenant. J’adore l’embêter avec ça. On est toute les deux caller dans notre « chambre » aka le salon, en train de regarder un dessin animé à la télé tout en faisant nos devoirs. Enfin je fais les devoirs, Ianaleda se contente de recopier tous ce que je mets. Elle n’a jamais été très école contrairement à moi. J’adore ça. C’est tellement plaisant de s’enrichir en connaissance, tu as l’impression que tu sais tout (même si on sait tous que ce n’est carrément pas possible de tout savoir lol). La porte d’entrée s’ouvre sur mon père et une de ses amies. Il a beaucoup d’amies. Mais je ne les vois jamais deux fois d’affilée. Je ne me fais pas d’illusion sur ce qu’il fait avec ses amies et surtout ce qu’elles sont réellement mais je préfère ne rien dire. Lelou, elle y croit. En même temps elle ne cherche pas plus loin que ce qu’il nous dit, elle s’en fou. Je lui envie cette facilité qu’elle a d’être insouciante et de se laisser vivre sans se poser de questions. Elle arrive toujours à trouver du positif même où il n’y en a pas. C’est la joie de vivre incarnée. Mais je sais qu’au fond d’elle, elle souffre… Notre mère lui manque terriblement… Elles étaient très proche, une connexion spéciale les liait qui n’avait rien avoir le lien de parenté. Je les jalousais. J’avoue avoir parfois été contente de savoir que ma sœur jumelle était désormais qu’à moi et que je n’avais plus à la partager avec ma mère. Je sais c’est stupide, mais c’est ce que je ressens, bien que j’essaie profondément de lutter contre ce sentiment de possessivité envers elle. Je soupire pour arrêter le cours de mes pensées et je reporte mon attention sur mon père. Il est bourré. Et vu l’odeur qui se dégage de sa clope sûrement défoncé aussi. Ayant appris les effets que cette fumée pouvait avoir sur nous, je rassemble mes affaires et celles de Lelou et lui dit à voix basse de me suivre. Je range nos affaires et lui tends sa veste qu’elle se dépêche de mettre. Une fois chausser, nous nous dirigeons vers la porte d’entrée en essayant de ne pas se faire remarquer. Mais manque de bol, Ianaleda fais tomber les clés en les sortant du bol où elles sont généralement ranger. « -Halte-là ! Où est-ce que vous comptez vous rendre comme ça ? Minette fais-moi plaisir et accompagne-les, surtout qu’il ne leur arrive rien, sinon je risque de perdre le peu de tunes qu’elles me rapportent. » Je baisse la tête, je sais bien que notre père a voulu de nous seulement pour recevoir un chèque de l’État à chaque fin de mois, mais ça me fait tout de même mal de l’entendre dire ça avec autant de légèreté. Je me déteste à toujours espérer compter pour lui un minimum. C’est vrai quoi ! Je suis sa fille après tout ! Son sang ! Je relève la tête et le fixe. Malgré sa négligence il est reste beau, Il a de long cheveux blond bouclés qui tombent sur ses épaules musclées, celle-ci sont couvertes de tatouages dont je n’ai jamais compris la signification. Ses yeux gris se posent sur moi, je soutiens son regard. Il est vide, aucune expression, tu sens que la drogue lui a bousiller le cerveau. Il finit par détourner la tête et nous fait signe de partir. « Minette » nous suit de près comme un petit et nous demandent ou plutôt nous supplie à plusieurs de reprises de ralentir l’allure. Vu les échasses qu’elle porte, pas étonnant qu’elle ne tienne pas. On se regarde avec Ianaleda et après qu’on se soit toute les deux touché le bout du nez (notre signe secret), on se met à courir en rigolant. On la sème très vite. On retrouve devant notre boulangerie préférée : Chez Mamie Gâteau. On se lance un regard complice et s’empresse de pénétrée à l’intérieur. L’odeur des pâtisseries me chatouille le nez. Cet endroit est un paradis sur terre pour moi, il y a tout ce que j’aime. Je suis attirée la douce odeur des beignet au Nutella encore tout chaud. Je peux voir la fumée se dégager de ceux-ci. Je me lèche les lèvres en pensant au gout qu’ils doivent avoir. Je suis coupée dans ma contemplation par Mamie Solange. Ce n’est pas vraiment ma grand-mère mais tout le monde l’appelle comme ça, je suppose que c’est à cause du nom de l’enseigne vu que c’est elle qui la possède. « -Oh mes jolies poupettes ! Ça fait un moment que je ne vous ai pas vu dans les parages ! -Mais on est venue avant-hier Mamie ! répond Lelou en rigolant -C’est bien ce que je dis, ça fait longtemps. » Elle nous fait un clin d’œil puis retourne derrière son comptoir. Quand maman travaillait tard on venait rester avec Solange à la boulangerie. Elle nous apprenait plein de recettes ! Maintenant que j’y pense je la considère presque comme ma grand-mère. Je ne connais pas mes vrais grands-parents, autant côté maternelle que paternel. Je ne sais même pas s’ils sont toujours en vie. Je pense que non. « -Dana ? Je suppose que je te sers un beignet au Nutella ? » Je me contente de hocher la tête en souriant. Il y a une chose que vous devez savoir si vous ne l’aviez pas déjà deviné. Je suis très très très timide surtout depuis que maman est morte. Je ne parle qu’avec ma jumelle maintenant. Tous ceux qui me connaissent savent que s’ils veulent me parler ils doivent passer par elle, s’ils attendent une réponse de ma part. Alors généralement personne ne s’embête à faire la conversation avec moi sauf si c’est pour poser des questions où je peux répondre en hochant (oui) la tête ou en la secouant (non). Ianaleda… Parfaite en tout. Je la jalouse tellement. Presque autant que je l’aime. Je ne saurais expliquer ma relation avec elle. C’est la personne qui compte le plus pour moi au monde mais en même temps celle que je déteste le plus. Enfin ce n’est pas elle que je déteste mais plutôt ce qu’elle représente. Tout ce que je ne suis pas… Et que j’aimerais être. Pourquoi ce n’est pas moi la plus sociable ? la plus souriante ? la plus gentille ? la plus tout ? la plus belle ? Les gens ont beau dire que nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eau, je n’y crois pas. Ça se voit dans leurs yeux quand ils disent ça qu’il ne le pense pas. Et pour cause ils la prennent toujours elle en photo, ils l’invitent toujours elle partout, ils lui offrent toujours des cadeaux à elle. Puis après ils utilisent ma timidité comme excuse. Ils ont peur de me brusquer. Ils m’appellent petite chose fragile. Si seulement ils savaient que de nous deux je suis la plus forte. A la mort de maman, c’est elle qui pleurait tous les soirs, je me contentais de la prendre dans mes bras et d’essayer de la calmer, ça a duré 3 mois. Et puis du jour au lendemain plus de larmes, plus besoin de moi… Cela fait 2 ans qu’elle ne fait plus partie de nos vies. Le temps passe vite. Je me souviens encore quand on jouait à cache-cache dans l’appartement, son rire résonne dans mes oreilles. Elle avait un rire cristallin, c’était comme une musique, il pouvait rendre n’importe qui heureux. Ma mère était grande, enfin grande pour une fille si vous voyez ce que je veux dire. Elle avait de longs cheveux qui lui allaient jusqu’au fesses ! Ils étaient châtains et des fois au soleil elle avait des reflets blonds mais léger. Des yeux verts perçant. Je me perdais souvent dans son regard, il m’impressionnait. Je crois que Iana et moi avons le même. On a pris beaucoup d’elle, son teint basanée, son nez, la forme du visage. On ne dirait pas vraiment qu’on est métisses au premier abord et pourtant on l’est. Ma mère vient des îles d’Amériques du sud, je ne saurais vous dire laquelle précisément, je ne sais pas moi-même. Mon père lui est suédois, ou plutôt d’origine suédoise, je crois qu’il est né en France lui. Je ne connais pas grand-chose du passé de mes parents. L’un comme l’autre a toujours refusé d’en parler. Je sais seulement qu’ils se sont rencontrés à une soirée où ils fêtaient la fin du lycée et l’obtention de leur diplôme. Je me demande bien ce que mon père y faisait puisqu’il n’a jamais eu son bac. *** « -Lelou, j’y vais-je te rejoins à la maison plus tard ? -D’accord à toute. » Je ne sais pas ou Ianaleda s’en va. A vrai dire, elle s’absente beaucoup s’est dernier temps sans jamais me dire pourquoi. Je ne lui pose pas de question. Elle me le dira quand elle le voudra. J’espère juste qu’elle ne s’attire pas d’ennuie. *Fin du flashback* Ça y est. Je suis arrivée. Je m’empresse de mettre mes lunettes de soleil et ma casquette avant de sortir de la voiture et faire face au bâtiment ou mon rendez-vous m’attends. Je souffle un coup et y pénètre. L’accueil est immense, il n’y a personne dans la salle d’attente. Tant mieux. Je me dirige vers la secrétaire pour lui dire que je suis arrivée. Elle me demande de la suivre. Nous entrons dans un ascenseur pour se rendre au dernier étage. Une fois en haut, elle sort et longe un long couloir avant de s’arrêter devant une porte en verre. Elle toque puis ouvre la porte et me fais signe de rentrée. Je la remercie et fais donc ce qu’elle me dit. Je l’entends fermer la porte derrière moi puis s’éloigner. J’enlève enfin mes lunettes de soleil et sourit à la personne se trouvant déjà dans la pièce. « -Bonjour Docteur. »