CHAPITRE 3: ÇA RECOMMENCE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 3: ÇA RECOMMENCE.
TROIS MOIS PLUS TARD
**CHARLY NANDA**
Dring dring dring !
Je me réveille avec difficulté et je regarde le réveil qui affiche 3h30. Qui peut me déranger à pareille heure ? Qui que cela puisse être, j'espère que la personne a une bonne raison. Quand je prends le téléphone, l'appel se coupe. Je vérifie le numéro et je constate qu'il n'est pas répertorié.
Mo: (Posant le téléphone) Tchuip ! Ce n'est même pas quelqu'un que je connais. C'est quelle éducation même de déranger les gens à 3 h du matin ? On a vu ça où ?
Dès que je veux me rallonger, ça reprend à sonner. Merde !
« Moi: (Décrochant) Allô ? »
J'étais un peu agressive quand je répondais ce qui fait que la personne était un peu intimidée.
« Moi: (M'énervant) Allô ? Vous allez parler oui ou merde ? »
« Inconnue: Euh ! Bonsoir excusez moi de vous déranger à pareille heure. C'est bien madame Charly ? »
« Moi: Oui, c'est pourquoi ? »
« Inconnue : Excusez-moi, c'est monsieur James qui m'a donné votre numéro >>
Dès que j'ai écouté ‘’James’’, je me suis automatiquement redressée sur mon lit. Si c'est lui qui lui a donné mon numéro de téléphone, c'est que cela a forcément un rapport avec Bradley.
« Moi: (Plus douce) Oui dites moi, il y a un souci ? »
« Inconnue: Il y a votre ami qui est là depuis un moment maintenant et il a commencé à s'énerver ici. J'ai appelé le boss qui m'a redirigé vers vous. »
« Moi: Ok . Dites-moi comment vous vous appelez ? »
« Inconnue: Moi c'est Chancia. »
« Moi: merci Chancia, j'arrive tout de suite. »
« Chancia : Ok madame. »
Clic !
J'ai soupiré avant de descendre du lit, me changer et aller cogner le gardien.
Moi: (Cognant) Amidou ? Amidou?
Amidou : Madame ?
Moi: Excuse-moi de te déranger à pareille heure, je suis en train de sortir. Viens m'ouvrir le portail stp.
Il est sorti de sa chambre le sommeil plein les yeux. Le pauvre monsieur, tout ça c'est Bradley.
Moi: (Montant dans la voiture) Ne m'attends pas. Quand je sors là, tu retournes dormir. D'accord ?
Amidou : Oui madame.
Il a ouvert et je suis sortie en direction de Louis. Je ne comprends pas ce qui s'est encore passé avec Bradley, pourtant depuis la dernière fois il s'était calmé. On avait eu une discussion lui et moi, il m'avait assuré qu'il ne boirait plus ainsi. Il a bien tenu trois mois, que s'est il donc passé ?
Je conduis en baillant car je suis très fatiguée. Ces deux derniers mois je n'ai pas eu une minute à moi, je courais partout avec mes entreprises. Mes parents, en mourant, ont laissé plusieurs sociétés ici et à l'extérieur. Étant leur unique enfant, tout m'est revenu de droit. Ils ont veillé à ce que leur travail ne tombe pas entre les mains de n'importe qui. J'ai bien sûr des personnes qui gèrent parce que je ne peux pas être partout à la fois, mais cela ne m'empêche pas de tout vérifier derrière eux car on n'est jamais trop prudent. C'est la raison pour laquelle j'ai fait près de trois semaines à l'extérieur du pays, j'ai visité certaines de mes entreprises pour assister à des AG pour écouter les comptes rendus de gestion et donner des directives pour le nouvel exercice. Je suis rentrée là veille, vendredi, seul Kenji est informé de mon retour. Il a essayé de me faire sortir ce soir mais j'ai décliné, j'étais trop fatiguée pour ça. Je comptais me reposer cette nuit et aller chez Bradley demain, mais apparemment le bon monsieur n'était pas d'accord avec mes plans puisqu'il a décidé de les changer en allant s'enivrer.
J'arrive sur les lieux et je lance l'appel sur le numéro de Chancia.
« Moi: Allô ? Chancia je suis dehors. »
« Chancia : D’accord, François vient vous chercher. »
« Moi: Ok »
Clic.
Lorsque j'ai aperçu François sortir de la boîte, je suis descendue de mon véhicule pour aller à sa rencontre. Après les salutations d'usage, il m'a conduit auprès de la fameuse Chancia, une serveuse. Celle-ci m'a saluée de nouveau avant de me conduire jusqu'à Bradley qu'ils avaient déjà isolé dans une pièce parce qu'il voulait faire le désordre. Je leur ai demandé de l'escorter jusqu'à l'extérieur sans attirer l'attention des gens. Ils se sont exécutés et je leur ai donné un petit quelque chose ainsi qu'à Chancia pour les remercier avant de sortir à mon tour retrouver Bradley qui se disputait avec l'un des portiers. Lorsqu'il m'a vu, il s'est encore plus énervé et s'en est pris à moi.
Bradley : donc c'est toi qui est à l'origine de tout ceci ?
Il est venu me saisir par l'épaule et m'a bloquée contre une voiture. Il allait me gifler lorsqu'une personne l'a attrapé, retiré de moi et l'a balancé au sol. Je me suis mise à crier en allant aider Bradley à se relever quand j'ai entendu.
-Charly ?
Je me suis retournée pour tomber sur le regard de Kenji qui était surpris de me voir là.
Moi: Kenji ? Qu'est ce que tu fais
Je n'avais pas encore fini de parler que Bradley me poussait pour aller s'en prendre à Kenji qu'apparemment il n'avait pas reconnu. Les gens se sont interposés entre les deux pour les séparer, mais Kenji avait déjà une déchirure à côté de son sourcil droit. Les deux hommes étaient enragés. J'ai demandé à François et ses gens de mettre Bradley dans ma voiture et j'ai entraîné Kenji à ma suite un peu à l'écart de la foule.
Kenji: (Énervé) C’était quoi ça ?
Moi: (Essayant de le calmer) Calme toi Kenji stp.
Kenji: Ne me demande pas de me calmer Charly. Je te trouve en train de te faire agresser par Bradley (hurlant) Bradley et tu me demandes de me calmer ? C'est quoi le délire ?
Moi: (Soupirant) j Je ne peux pas tout expliquer ce soir. Je te promets de t'appeler demain, enfin dans quelques heures pour que nous puissions parler. Je dois y aller.
Kenji: Où vas-tu?
Moi: Je vais déposer Bradley chez lui.
Kenji: (Surpris) Tu es malade ? Il a failli te frapper ici devant les gens, et toi tu veux aller jusqu'à chez lui toute seule ?
Moi: (Le rassurant) Il ne me fera rien ne t'inquiète pas. En plus, je ne pars pas toute seule avec lui.
Il voulait encore discuter mais je m'étais déjà éloignée de lui pour retrouver François et deux de ses hommes qui étaient déjà assis dans ma voiture avec Bradley. Il m'a demandé mes clés et m'a donné celles de Bradley. Je suis allée monter dans sa voiture et je me suis mise en route pour chez lui. François me suivait derrière dans ma voiture. Quand nous sommes arrivés à la maison, Brad était plus calme mais ils l'ont quand même escorté jusqu'à sa chambre avant de s'en aller. J'ai fait un tour dans la chambre de Karly et elle dormait à point fermé. C'est dans sa chambre que j'ai d'ailleurs dormi car j'avais besoin de sa sérénité.
À son réveil le lendemain, Karly était contente de me voir et c'est avec plein de bisous baveux qu'elle m'a réveillée.
Moi: (Ouvrant les yeux en souriant) Bonjour Trésor.
Karly: (Heureuse) Bonjour maman Charly, tu es venue quand ?
Moi: Hier dans la nuit. Tu me manquais trop, donc j'ai couru ici pour venir dormir avec toi.
Karly: Youpi ! (Me faisant un câlin) tu m'as manqué aussi beaucoup comme ça.
Moi: (La serrant dans mes bras) Tu as bien dormi ?
Karly: Oui. Tu m'as emmenée quoi de Londres ?
Moi: Plein plein de choses.
Karly: (Enjouée) C’est où ?
Moi: C’est chez moi. On finit de manger d'abord et on part chercher. D'accord ?
Karly: D'accord !
Nous sommes allées nous laver et sommes descendues pour faire le petit déjeuner dans la joie et la bonne humeur. Monsieur NZIENGUI est venu nous retrouver lorsqu'on s'apprêtait à nous attabler et comme à son habitude, il était surpris de me voir là et avait également oublié ce qui s'était passé la nuit. Je n'avais pas la force de faire semblant avec lui aujourd'hui, du coup j'étais très froide lorsqu'il me parlait. Il a fini par se taire et manger en silence.
Moi: (À lui) Après le repas, je compte sortir avec Karly. On va passer la journée dehors.
Bradley : ok.
Le repas à été animé par Karly qui exprimait sa joie de me voir et l'expectative de notre journée entre filles. À la fin, on a débarrassé, lavé, essuyé et rangé les assiettes ensemble. J'ai également fait un truc à manger pour lui avant d'aller prendre nos affaires pour sortir.
Moi: Nous sommes en train de sortir.
Bradley : D’accord.
Moi: Je t'ai laissé de quoi manger à la cuisine pour la journée et même pour la nuit.
Bradley : Merci.
Moi: Ma puce va embrasser papa et on s'en va.
Elle a couru vers lui pour lui faire un bisou et est revenue vers moi. Je l'ai installée dans ma voiture et nous sommes parties. On a fait escale dans un petit restaurant où nous avons vu Kenji avant de partir pour chez moi.
**KENJI ELLA**
J'arrive ce matin au boulot et je suis en colère. Malgré les explications que Charly m'a donné samedi sur le comportement de Bradley, je n'ai pas décoléré. Elle m'a supplié de ne rien lui dire car il n'était pas conscient de ce qu'il faisait, je n'y croyais pas.
Moi: Comment ça il n'est pas conscient de ce qu'il fait ?
Charly: Il n'en est pas conscient. Tu as bien vu hier qu'il ne t'a pas reconnu.
Moi: C’est vrai qu'il ne m'a pas reconnu, mais quand-même Charly, il t'a violenté et ce n'est pas normal. Tu ne peux pas t'appuyer sur le fait qu'il soit perdu en ce moment pour justifier son comportement et supporter ça. Et que feras-tu le jour où il n'y aura personne pour l'empêcher de te faire du mal ?
Charly: Ça n'arrivera pas. Tu le connais Ken, tu sais qu'il serait incapable de me faire du mal. Il n'est pas violent et c'est ton ami. Tu le connais mieux que tout le monde.
En effet, mon ami n'est pas violent, encore moins envers la gente féminine. Il n'a rien à voir avec l'homme que j'ai vu il y a quelques heures. J'ai commencé à douter.
Charly: (Poursuivant) Je sais qu'il va se ressaisir. Stp ne lui dit rien car il ne supportera pas d'apprendre une telle chose en ce moment.
Moi: Hum…
Je ne l'ai pas appelé ce week-end et je n'ai répondu ni à ses appels, ni à ses messages car je ne me sentais pas capable de ne rien lui dire. Tout à l'heure même quand il est venu me demander si j'avais un problème, j'ai été froid avec lui car je ne digère toujours pas ce qui s'est passé. Surtout quand je pense qu'il y a deux ou trois mois en arrière, il m'avait parlé des marques de violences qu'il avait vues sur le cou et la joue de Charly et s'en indignait alors qu'il était le responsable, j'en suis encore tout gonflé. Donc j'ai pris la décision de l'éviter pour le moment, ce sera mieux pour tout le monde.
DEUX SEMAINES PLUS TARD
*BRADLEY NZIENGUI*
Depuis près de deux semaines maintenant, je me sens perdu. Kenji ne m'adresse plus la parole et j'ignore la raison. J'ai pourtant essayé de discuter avec lui mais il m'ignore royalement. Il ne me parle que dans le cadre du travail. J'en ai même parlé avec Charly qui m'a dit qu'elle n'en savait rien et que c'était mon ami, donc c'était à moi de connaître ce qui lui arrivait. Elle aussi était d'ailleurs très froide à son retour de voyage et a fait trois ou quatre jours ainsi avant de me parler à nouveau normalement. Elle m'avait avoué qu'elle était fâchée parce que je m'étais remis à boire alors que je lui avais promis d'arrêter. J'avais tenu trois mois. L'autre jour j'ai bu parce que c'était l'anniversaire de Karelle et le fait d'y penser m'a rendu hyper triste. J'ai juste voulu m'évader un peu mais apparemment je me suis encore enivré. Je commence à penser que j'ai peut-être un problème et que je devrais me faire aider comme elle me l'avait proposé au début. Je ne me suis pas encore décidé, mais j'y pense de plus en plus. Surtout que lorsque je sors, je laisse Karly toute seule à la maison, je comprends que ce n'est pas bien. Je vais essayer de me ressaisir.
Je me suis plongé à fond dans le travail pour m'occuper l'esprit afin de ne plus trop penser à ma femme qui me manque énormément. Je n'ai pas vu le temps passé, c'est en prêtant attention à mon téléphone qui vibrait dans mon sac que je me suis rendu compte qu'il était 22h. "Mon Dieu Karly, je l'ai oublié à l'école et je ne suis pas passé la chercher à 16h." Je regarde le téléphone et c'est le numéro de Charly qui m'appelle. Je rangeais rapidement mes choses pour partir en décrochant.
« Moi: Allô ! »
« Charly: (Froide) Où es-tu ? »
« Moi: Je suis encore au boulot. »
« Charly: Tu te rends compte que tu as oublié Karly à l'école ? »
Je n'ai pas répondu tellement j'avais honte.
« Charly: Je ne vais pas me fatiguer avec toi ce soir. Je t'appelle juste pour te dire que la petite dort chez moi ce soir. Bonne nuit. »
Clic !.
Je suis resté à fixer le téléphone un moment avant de soupirer et finir de ranger mon sac pour partir chez moi. Je n'ai vraiment aucune excuse, oublier ma propre fille à l'école ? Et s'il lui était arrivé quelque chose, qu'aurais-je fait Seigneur ? Je suis vraiment un père indigne. Heureusement que Charly avait insisté à laisser ses numéros de téléphone à l'école pour des situations d'urgence comme aujourd'hui où des mauvais pères oublient leurs enfants à l'école.
Je rentre dans ma chambre et je regarde la photo de ma femme, elle me manque tellement, je suis vraiment perdu sans elle.
Moi: (Parlant à la photo) Je te demande pardon d'avoir oublié notre fille aujourd'hui, heureusement que tu nous a laissés avec ta sœur de cœur pour veiller sur nous. Mais je te jure que cela ne se reproduira plus.
Je lui ai parlé jusqu'à très tard dans la nuit avant de m'endormir plein de remords. Je me suis réveillé ce matin avec l'idée de me rattraper auprès de ma princesse, alors je ne suis pas parti travailler. Mais à 14h Charly m'a écrit pour me dire qu'elle irait elle-même chercher la petite et me la ramènerait le soir. Comme je savais que j'étais dans une mauvaise posture, je ne l'ai pas contredit. Je me suis occupé comme j'ai pu toute la journée et je suis allé me poser à la terrasse arrière en début de soirée pour sentir le vent sur mon corps. Ce n'est qu'autour de 19h qu'elles sont rentrées.
Karly: (Depuis le salon) Papa, papa où es-tu ?
Moi: (Me levant) Je suis derrière.
Elle a couru dans ma direction et est venue sauter dans mes bras toute joyeuse.
Karly : Papa, maman Charly a dit qu'elle va habiter avec nous désormais.
Moi : (Confus) Hein ?
Karly: Oui papa c'est vrai, maman Charly a dit qu'elle va habiter avec nous (m'entrainant avec elle) Viens voir papa, viens voir.
Nous sommes arrivés au salon où nous avons trouvé Charly avec deux grosses valises et trois petites qu'elle faisait rentrer au salon. Devant ma mine surprise, elle m'a dit.
Charly: Tu ne m'en laisses pas le choix. Je vais rester ici jusqu'à ce tu te reprennes, Karly a besoin de moi.
Je l'ai regardée incrédule. Qu'aurais-je d'ailleurs pu dire face à cette situation ? Je suis complètement dispersé depuis quelque temps et Karly en pâtit. C'est vrai que c'est une solution extrême, mais bon après tout Charly dort ici près de trois à quatre jours par semaine et elle passe des heures au téléphone avec Karly quand elle n'y est pas au point où on a l'impression qu'elle est présente. Du coup ce n'est pas plus mal qu'elle s'y installe.
Je l'ai aidée à monter ses affaires avant de les laisser toutes les deux et aller m'enfermer dans ma chambre. Je sais déjà qu'elles ne sortiront plus de cet endroit jusqu'à demain, mieux je ne perds pas mon temps à les attendre. Demain c'est le week-end, on en reparlera à tête reposée…