Chapitre 3 : les retrouvailles

   

*Quelques heures plus tôt

 

*Eden Ekomie

 

Je tourne encore une dernière fois ma marmite de feuilles de manioc avant d’éteindre le feu et souffler un grand coup. Enfin j’en ai fini avec la cuisine je me dis en me rinçant les mains avant de me diriger vers la chambre des parents. Je cogne devant leur porte et c’est maman qui vient m’ouvrir

Moi : j’ai fini de préparer maman

Maman : tu as dressé la table ?

Moi : oui maman. Je lui dis simplement

Maman : ok on arrive

A ce moment je me dirige vite vers ma chambre où je me prends rapidement une douche rafraichissante avant de revenir au salon où je trouvais déjà tout le monde à table tandis que maman elle, transportait encore la nourriture dans les plats. On s’assoit tous, fait le bénédicité et nous commençons à manger dans le silence

Azra : c’est très bon maman. Me dit-elle en finissant son assiette.

Moi, lui souriant : merci mon cœur

Azra tendant son assiette à maman : Je peux encore en avoir un peu mamie s’il te plait?

Maman : bien sur mon ange. dit-elle en prenant son plat et la resservant

Papa mangeant les yeux rivés sur son assiette: je suis ravie de constater que tu n’as pas perdu la main au fil du temps.

Moi, surprise : merci papa

Vous savez, c’est la première fois qu’il me dit quelque chose de gentil depuis mon arrivée car la plupart du temps soit il est neutre, soit il me sermonne clairement d’où mon étonnement en l’entendant complimenter mon plat

Papa, me regardant : sinon cela fait déjà plusieurs semaines que tu es arrivé. Tu comptes retourner quand ?

Moi : bientôt papa

Mince…il faut que je trouve rapidement un emploi avant que les parents ne découvrent ma rupture car je n’ai pas envie de me retrouver à la porte avec une enfant et sans emploi. Sinon je n’y arriverai pas. En passant il faut que je commence à chercher une bonne école fiable pour la petite car bientôt la rentrée et je n’ai pas encore une idée de là où je pourrais l’inscrire. Je sens subitement une pression terrible

Moi, rassurante : vous n’avez pas à vous en faire. Christopher m’a déjà réservé le billet, je n’ai plus qu’à choisir une date, mais comme ça fait très longtemps que je suis revenue au pays et que pour Azra c’est sa première fois et surtout elle s’y plait très bien, j’ai encore envie d’en profiter même si je sais que vous voulez déjà que je m’en aille. Je le dit en regardant papa

Papa, maintenant mon regard : je ne l’ai jamais dit

Maman : bien sûr que tu ne l’a jamais dit. Mais c’est juste que nous voyons que tu t’éternises et on avait besoin d’être rassuré. Et en plus ça fait plusieurs semaines que Christopher ne m’appelle plus

Moi :...

Maman : je vais un peu l’appeler dès que je finis de manger

Moi, la regardant : non ! Je lui dis vivement

A ce moment les parents m’ont lancé un regard intrigués

Moi forçant un sourire histoire de les calmer : c’est que tu ne l’auras pas. Il n’est pas en France actuellement, il est aux états unis pour une mission et son numéro ne passe pas

Maman se remettant à manger : mais ce n’est pas grave, tu me le donneras après

Moi : ok…je conclus simplement

On finit de manger en parlant d’autre chose jusqu’à ce qu’on quitte la table, tous rassasiés. Tandis que papa suit la télé et que maman nettoie la vaisselle sale, aidée par Azra. Ben moi je profite d’aller dans ma chambre et je décide simplement de faire un petit somme. Je ne sais même plus combien de temps je me suis endormie mais je suis réveillée par Divine qui s’amusait à verser des gouttelettes d’eau sur mon visage

Moi, me réveillant et remarquant son geste : mince Divine tu es toujours aussi chiante. Tu ne changes pas malgré les années. Je dis en me redressant lourdement. Il est quelle heure ?

Divine : 19h

Moi, regardant ma montre étonnée :waouh, je n’avais jamais autant dormi. C’est la première fois depuis longtemps. Je constate beaucoup surprise

A croire que m’éloigner d’eux et quitter la France étaient les meilleures choses à faire car apparemment j’ai enfin retrouvé mon sommeil après plusieurs mois d’insomnie

Moi, regardant Divine : que fais-tu là ?

Divine : je suis venu te chercher

Moi : et pour aller où ?

Divine : prendre un verre

Moi, protestant déjà : franchement Divine je suis épuisée. J’ai passé toute la journée à piler le gros sac des feuilles de manioc qu’on a ramené à maman du village et j’ai préparé par la suite. Franchement là je n’ai pas envie de sortir. Je veux simplement rester chez moi dans mon lit et ne rien faire

Divine : encore toi-même, tu as toujours été comme ça. Arrête-moi tes histoires et prépare toi. Dit-elle simplement en quittant mon lit

Moi : et Azra ?

Divine : Azra quoi ? Elle est avec ses grands-parents qui s’occupent bien d’elle, il faut le reconnaitre, même si ils sont des tortionnaires dans l’âme. Dépêche-toi s’il te plait. Dit-elle en se rapprochant de moi et s’asseyant sur le lit

Moi : …

C’est que je n’ai pas vraiment envie de sortir, sérieux. je n’ai toujours pas la tête à m’amuser.

Divine : je ne te demande pas qu’on aille faire le tour de la ville. On part juste se balader. Juste une heure et on rentre c’est tout. Allez s’il te plait, s’il te plait…

Moi, au bout d’un moment : ok d’accord. Je lui dis en poussant un soupir de résignation

Je finis par quitter mon lit et commence à m’apprêter simplement en portant un jean, un chemisier et une sandale plate.

Divine me regardant : tu pouvais faire mieux mais ce n’est pas grave tu es toujours à croquer. Allez on y va. Dit-elle en prenant son sac

Moi, prenant aussi mon sac: et les parents ? Je dis un peu craintive.

Divine : les parents quoi ?

Moi :…

Divine, revenant sur ses pas et s’approchant de moi : Eden tu as déjà 28 ans. Tu comprends ça ? 28 ans bordel.  Tu es déjà grande, majeure et surtout vacciné. Je sais que quand tu as quitté la maison tu avais à peine 18 ans mais 10 années sont passées. C’est vraiment inquiétant que malgré toutes ces années tu as toujours aussi peur des parents de la sorte. Tellement inquiétant que tu as même peur de leur dire que tu n’es plus avec Christopher

Moi : mais c’est que je n’ai pas la même force et le même courage que toi pour les affronter comme toi tu l’avais fait…ce n’est pas facile et tu le sais…

Divine, poussant un soupir : c’est vrai ce n’est pas facile mais pas impossible. Ça se travaille mais il faut que tu apprennes déjà à t’affirmer clairement devant eux. Tu es déjà grande et de surcroit mère. Tu comprends ça Eden?

Moi : oui c’est vrai…tu as raison. Je lui dis simplement

Divine : ok, bon on peut s’en aller maintenant ?

Puis on sort de ma chambre où nous trouvons les parents en train de suivre la télé avec Azra assise au milieu de ses parents. Elle était déjà propre et habillée pour le soir.

Divine : on revient

Maman : ok doucement oh. N’entraine pas ta sœur dans tes affaires louches

Divine sortant sans les regarder : j’essayerai. Dit-elle en les souriant

Moi : à toute à l’heure

On finit par sortir et des minutes plus tard, on est dans un restaurant bar assez sympa

Divine : tu commandes à manger ?

Moi : non non, juste un cocktail car j’ai mangé tout à l’heure et je suis encore pleine en fait

Divine : ok

Divine et moi on commande des cocktails que nous sirotons calmement des minutes plus tard

Divine, au bout d’un moment : alors…tu as des nouvelles de Christopher depuis que tu es rentré au bercail

Moi :…non…je lui dis en prenant une gorgée de mon cocktail tout en essayant de contenir une profonde tristesse

Je me rappelle que la dernière fois que nous nous sommes vu en face et que nous avions parlé  c’était en présence de Dominique j’étais ressorti de cette discussion meurtrie, je n’étais plus la même. Par la suite, j’avais fait plusieurs semaines sans discuter avec lui. Puis quand j’ai décidé de rentrer au pays, j’étais obligé d’aller vers lui et le supplier de me signer l’autorisation parentale pour qu’il me laisse partir avec l’enfant mais il ne m’a pas facilité la tâche pour ça. J’ai dû lui mentir que je venais passer un séjour au Gabon et que je rentrerais avant la rentrée scolaire tout en lui disant qu’il me devait bien ca après tout ce qu’il m’a fait. .  Il me signait le document et je m’en allais avec ma fille.

Mais sauf que depuis que je suis arrivée, il ne cherche même pas à rentrer en contact avec sa fille et ça me fait mal. Pourtant je le vois souvent connecté sur les réseaux sociaux mais il ne cherche même pas à appeler Azra pour parler avec elle. Pourtant je sais que Christopher a toujours été fou de sa fille, qui était prêt à tout pour elle. Il a toujours été un père aimant, attentionné et présent mais depuis notre rupture, il a beaucoup changé et j’ai peur que à cause de notre rupture, il ne veut plus d’elle. Rien qu’en y pensant, je ressens une profonde douleur car je sais Azra très attaché à son père. Là encore j’arrive à la distraire mais je sens que bientôt elle va le réclamer et à ce moment je ne saurais pas quoi lui dire ou faire.

Divine me tirant de mes pensées : Eden, je voulais quand même te proposer un truc. Si tu as besoin de te défouler et déverser tout ce que tu as sur le cœur, je peux t’aider à te soulager

Moi, ne comprenant rien : quoi ?

Divine : je connais un endroit où tu peux te défouler en cassant et démolissant des choses. Cela a été prouvé scientifiquement que casser des choses t’aide à te décharger du poids et te soula…

Moi, lui coupant la parole : Divine tu vas trop vite en besogne. Je n’ai pas besoin de casser quoi que ce soit, je suis bien comme ca

Divine : non justement tu n’es pas bien. Depuis que cette histoire a commencé tu n’as rien fait de concret parce que tu emmagasine tout dans ton cœur. Tu n’as pas crié et encore moins pleuré…

Moi :…

Divine : Eden tu as toujours eu cette manie de te replier sur toi, tout en encaissant toujours sans broncher. Tu as toujours cette manière de te renfermer sans rien dire ou faire quand tu as mal et ce n’est pas normal. Tu cumules trop des choses dans ton cœur et tu dois t’en libérer. Tu emmagasines tout tes états d’âmes et ressentiment et on connait ce qui se passe quand ca explose

Moi : je t’assure que je n’ai pas besoin de ça. Bien sûr que j’ai mal et je gère ma douleur comme ça. Je n’ai besoin d’aller casser des choses qui ne m’appartiennent même pas et je n’en ai pas envie c’est tout comprends le.

Divine :…ok…mais sache que ma proposition tiens toujours

Moi : pas la peine, je ne ferais pas ça. En tout cas bref, il faut que je trouve impérativement un travail. Cela devient urgent. Je lui dis pour changer de sujet

Divine me regardant : pourquoi ? Tu es à cours d’argent ?

Moi : non même pas. Mais j’ai l’impression que bientôt les parents sauront que c’est fini avec Christopher. J’ai l’impression que ce moment arrive à grands pas et j’ai peur que cela se fasse alors que je n’ai même pas de quoi subvenir à mes besoins si jamais ils me foutaient à la porte comme ils avaient fait avec  toi

Divine : ils n’oseront jamais mettre leur petite fille adorée à la porte

Moi réfléchissant : moui…peut être… mais il faudrait qu’à ce moment-là j’ai un chez moi parce que après la cohabitation ne sera plus possible. C’est à peine si on s’entend même en ce moment comme si il se doutait de quelque chose…je crois que je n’aurais jamais du les appeler cette nuit là

Divine : ok…je vois …

Moi : donc il faut déjà que je dresse des dossiers pour commencer le marathon des dépôts des dossiers. Sans compter que bien avant je dois déjà trouver une école pour la petite

Divine : en passant, j’ai plusieurs écoles dans ma tête qui pourront te plaire. Maintenant pour ta recherche de l’emploi, c’est vrai que ce que je te propose n’a rien à voir avec ce que tu as fait mais si tu ne trouves pas, je peux t’embaucher dans ma ferme

Moi, surprise et un peu émue : c’est vrai ?

Divine : oui

Moi : merci pour tout Divine

Divine : de rien, je fais mon rôle de grande sœur tout simplement

Moi : continue comme ça Dieu va te récompenser lourdement. Je lui avant qu’on s’esclaffe de rire

Puis en passant un regard circulaire mes yeux tombent sur… Olivier, un grand ami de Christopher et moi mais le frère de Dominique aussi. Sur le coup, je passe plusieurs secondes à réfléchir si il faut que j’aille lui dire bonjour ou pas vu ce qui s’est passé avec son meilleur pote, sa petite sœur et moi. Dans la honte je me dis que je devrais peut être faire comme si je ne l’avais pas vu et continuer à boire mon verre tranquillement.

Mais après je me dis que avant tout olivier a aussi été mon ami, même si il est le grand ami de Christopher et que j’ai préféré couper les liens avec lui quand tout a basculé. Je me rappelle qu’à chaque fois qu’il venait en France pour un séjour, on s’amusait beaucoup tous les trois souvent rien que nous deux. Olivier est quelqu’un de bien car il a toujours été là pour moi. Toujours à l’écoute, patient et prompte à me donner des conseils quand j’avais des différents avec Christopher. Il m’a toujours été d’un grand soutien et d’une grande aide en tout et pour tout.  En plus c’est le parrain d’Azra, son tonton adoré. Celle-ci serait tellement contente si je lui disais que j’avais vu son tonton préféré.  

En le voyant maintenant j’ai tellement honte de m’être éloigné de lui de la sorte. Je pense qu’inconsciemment je lui en ai voulu car à cette époque j’ai pensé qu’il était au courant depuis le début de cette idylle entre Christopher et Dominique car après tout, il s’agit quand même de son meilleur pote et sa petite sœur et moi je n’étais qu’une simple amie…il devait forcement être au courant. J’ai vraiment cru qu’il était complice et maintenant je me dis qu’après tout, il en est pour rien. Les véritables coupables sont Christopher et Dominique ; Je ne devais pas réagir de la sorte en ce qui le concerne.

Moi, me levant finalement : Divine j’arrive, je pars saluer Olivier. Je lui dis simplement

Divine : quel olivier ? Olivier l’ami de Christopher et le parrain d’Azra ? dit-elle en regardant partout puis quand elle tombe sur lui elle se retourne vers moi vivement. Eden fais le venir à notre table s’il te plait. Comment je suis ? dit-elle en se touchant les cheveux

Moi, rigolant : tu es folle. Je lui dis avant de me diriger vers lui

Je marche simplement avec le sourire car cela faisait déjà plusieurs mois qu’on ne s’était plus vu ou parler. Enfin surtout moi

Moi, derrière lui : olivier ?

Olivier se retournant et me regardant : Eden ? C’est bien toi ? dit-il simplement avant de se lever

Automatiquement on se rapproche l’un de l’autre pour un long câlin

Olivier se décollant de moi pour me regarder : comme je suis content de te voir, tu es la depuis quand ?

Moi : quelques semaines déjà

Olivier : quoi ? Tu es là depuis plusieurs semaines maintenant et tu n’as pas pensé à m’appeler ?

Moi : c’est que j’étais très occupé dès mon arrivée

Olivier : d’accord… il y a quelques jours, j’ai pensé à toi et en tentant de te joindre, ton numéro ne passait plus et ce n’est même pas une affaire de ces derniers temps aussi…tu m’ignores depuis belle lurette déjà malgré tous mes messages et appels

Moi avec un sourire désolée : je suis désolée…mais c’est que quand je suis arrivé au pays j’ai changé de puce vu que je suis rentré définitivement…je lui dis simplement

Il y a un blanc car lui et moi nous savons à peu près les raisons de mon retour et c’est gênant

Olivier : sinon comment va ma petite crêpe Suzette ? me dit-il souriant

Je le remercie du fond du cœur car il a su changé de sujet avec tact

Moi, lui souriant de nouveau : elle va bien, je pense qu’elle sera archi heureuse quand elle saura que j’ai vu son tonton adorée

Olivier souriant encore plus : je serais vraiment ravie de la revoir. En plus je suis son parrain, il faut que j’assume mon rôle pleinement, maintenant que vous êtes là.

Moi : bien sûr et elle n’attend que ca

Olivier : ça te dit qu’on se voit d’ici là avec la petite dans un bon glacier ?

Moi : bien sûr que oui, la petite sera heureuse

Olivier : d’accord, je t’appellerai et te dirai le jour et l’heure mais pour ça il faut que j’ai ton nouveau numéro de téléphone, tu me le passes ? dit-il en sortant son téléphone

Moi : oui bien sûr, c’est le 0XXXXX

Olivier enregistrant : d’accord, c’est noté. Vraiment je suis ravie de te revoir, et de savoir que tu es rentré

Moi : moi aussi …s’il te plait tu peux t’abstenir de dire à Christopher que je suis rentré définitivement ? Je lui dis avec un sourire contrit

Olivier : quoi, il n’est pas au courant de ton intention de vivre maintenant ici

Moi : non…en fait je lui ai menti que je venais passer le reste des vacances juste pour qu’il me donne l’autorisation pour la petite

Christopher : je comprends mais tu n’as pas à t’en faire car cela fait des mois que lui et moi nous ne nous parlons plus vraiment aussi

Moi surprise : quoi ? Mais depuis quand ? Christopher ne m’en avait jamais parlé

Comment ça il ne se parle plus ? Et pour quelle raison ?

A ce moment, nous sommes interrompus par une serveuse qui lui présente un paquet

La serveuse : monsieur votre commande. Dit-elle simplement

Olivier à la serveuse : merci. Dit-il en réglant sa facture

Moi :… bon ben je vais te laisser. On se dit à la prochaine et bonne appétit déjà

Olivier : d’accord je t’appellerai d’ici la

Moi : ok…au revoir. Je lui dis avant de retourner à ma table pour trouver divine

Divine regardant olivier sortir du restaurant : alors ça été ?

Moi, me rasseyant : oui

Divine : et comment il se porte ?

Moi : comme un charme

Divine continuant de le regarder : putain le gars-là est trop beau. Eden depuis que je te dis de m’arranger le biz toi aussi tu me dis quoi ?

Moi, rigolant : tu veux que je te dise quoi ?

Divine : mais place moi la carte c’est comment ? Regarde le beau spécimen, il est trop beau putain. Je ne sais même pas comment tu as choisi Christopher alors qu’olivier est clairement plus beau, c’est dingue ca

Moi, continuant à rigoler : tu es folle. Je lui dis en regardant olivier s’éloigner de loin

J’ai vraiment été ravie de le voir je me dis avant de continuer ma soirée paisiblement avec ma sœur…

 

*des jours plus tard

 

*olivier Nguema

 

Nous sommes le vendredi soir et je suis simplement allongé sur mon canapé devant un match de foot. Normalement je devais me reposer mais depuis que je l’ai revu, j’ai comme perdu le sommeil, je ne cesse de penser à elle et de surtout dans quel état elle peut se trouver en ce moment. Je pousse un soupir avant d’appeler la seule amie qui me reste : Caroline

Caroline décrochant après un long moment : allo ?

Moi : ça te dit de partager un verre avec moi s’il te plait ? J’ai envie de discuter

Caroline : ça tombe bien, moi aussi

Moi : je suis à la maison

Caroline : ok j’arrive. Dit-elle simplement avant de raccrocher

Une heure plus tard je lui ouvre la porte et on se met à l’aise devant la télé assis à même sur le tapis

Caroline : alors tu voulais discuter de quoi ? dit-elle en prenant une gorgée de sa bière

Moi : elle est là …

Caroline me regardant : qui ça ?

Moi : Eden

Caroline : Eden de Christopher ?

Moi :…

Je n’ai pas envie de répondre à cette question car ça me rappelle qu’elle n’est pas à moi et elle ne le sera jamais, c’est la copine de mon ami Christopher, enfin ex copine de mon ex-ami mais ils ont eu un enfant dont je suis le parrain et…enfin c’est un peu compliqué

Caroline me tirant de mes pensées : je vois … tu comptes faire quoi maintenant qu’elle n’est plus avec lui et que vous n’êtes plus ami aussi Christopher et toi

Moi : rien….

Caroline : rien ? Tu veux encore la laisser te filer entre les doigts c’est ça ?

Moi, poussant un soupir : ne dis pas ça…tu sais que c’était compliqué, ça toujours été compliqué dès le départ

Caroline : parce que tu n’as jamais eu le courage de dire à Christopher que cette meuf t’intéressait depuis le début et pourtant c’est toi qui l’avait vu la première et Christopher était venu te voir dès le départ pour te demander si ça ne te dérangeait pas qu’il sorte avec elle et tu avais répondu quoi ?

Moi : non…

Caroline prenant une énième gorgée : idiot

Moi : que voulais tu que je fasse ? Des jours avant elle me disait avoir des sentiments pour lui, que voulais tu que je fasse ?

Caroline me regardant l’air de ne pas comprendre mon raisonnement: que tu te battes, tiens

Moi :…

Caroline : je pense que tu devrais un peu te bouger le cul, la vie te donne une nouvelle chance de te rattraper… essaye quand même…

Moi : ….non… je ne ferais rien et en plus avec ce qu’elle traverse en ce moment, elle n’a pas besoin de ça en ce moment…elle a besoin avant tout d’un ami

Caroline continuant à boire : tu te défiles encore. Mais comment se fait-il qu’avec elle tu n’arrives à ne rien faire alors que je te sais toujours très entreprenant en ce qui concerne les femmes

Moi, haussant les épaules : …

Caroline : tout ira bien tu verras…

Il y a un silence où chacun semble réfléchir dans son coin

Caroline : …sinon je voulais te dire un truc

Moi la regardant :…

Caroline : on devrait arrêter de coucher ensemble maintenant, on s’est assez bien amusé comme ca

Moi : ok, je lui dis simplement

Caroline : Avec Richard les choses semblent bien aller et je tiens beaucoup à lui. Je veux que les choses se passent bien. Je veux vraiment que ça fonctionne

Je regarde mon ami et je lui souris simplement. Ne vous méprenez pas sur notre relation. Nous sommes des amis à qui ça nous arrivait de coucher ensemble quand l’envie nous prenait mais rien de plus. Aucune attache et tout dans le total respect. Caroline est une femme particulière qui n’a jamais voulu se prendre la tête en quoi que ce soit et la voir s’attacher à un homme me fait toute chose car c’est la première fois que cela lui arrive.

Vous savez, la vie n’a pas du tout été tendre avec elle. Plus jeune, lorsqu’elle a perdu ses parents, elle s’est retrouvée toute seule et dépouillé des biens qu’elle était censé hérité. Etant enfant unique elle a dû se battre toute seule pour survivre notamment en vendant ses charmes à des hommes qui n’hésitaient pas à l’aider notamment en ce qui concerne ses formations ici et là. Puis, quand elle a eu son diplôme et un travail, elle a tout arrêté pour avoir une vie plus rangée jusqu’à ce qu’elle croise le chemin de Richard, son collègue, l’homme à qui elle tient. Je suis content qu’elle ait enfin trouvé quelqu’un qui lui plait.

Moi : ok, j’espère que ça ira entre vous

Caroline : moi aussi j’espère olivier…j’espère de tout mon cœur. Tu sais, contrairement aux autres, il me traite différemment. C’est la première fois que je suis face à un homme qui me traite avec tout le respect…comme une dame digne

Moi faisant semblant de m’offusquer : eh mais de quoi tu parles ? Et moi dans tout ça ?

Caroline rigolant : arrêtes, tu sais très bien de quoi je parle

Moi, redevenant sérieux : déjà de 1 : moi je t’ai toujours respecté et de 2 : tu as toujours été une dame digne. Ne permet jamais à qui que ce soit de te convaincre du contraire.

Caroline me sourit : merci. Me dit elle simplement

Je lui souris aussi

Caroline changeant de sujet brusquement juste pour me faire chier : sinon, Eden est revenu au pays, je pense qu’il est temps que tu te bouges ton cul maintenant

Moi, râlant : ah non, ne commence pas. Je lui dis tandis qu’elle se contente de rire

Le reste de notre soirée se passe paisiblement et tranquillement où on s’enivre avec nos bières jusqu’à ce que nous finissons simplement par nous endormir sur le tapis.

   

Les amis ? Des kifs et des commentaires pour l’encouragement ;)