Chapitre 3 : Murielle Raoubet

Write by La vie de rose

Chapitre 3 : Murielle Raoubet


+++ Une semaine plus tard +++


***Murielle***


Le mariage de Yolaine est passé, il ne me reste plus beaucoup de jours avant mon retour. Étant donné que c’est mon dernier week-end au bled Sylvain m’a invité au restaurant et nous avons finis notre soirée en boite de nuit. Soirée à base de champagnes, j’avais la tête qui tournait. Nous avons été rejoints par des potes à lui, ainsi qu’Audrey [levant les yeux]. Elle m’a saoulé celle-là, à toujours lui dire des mots à l’oreille. J’étais assise entre deux personnes, alors au bout d’un moment je me suis levée et j’ai tiré Sylvain sur la piste de danse en me frottant à lui. 


Sylvain (à mon oreille) : A quoi joues-tu Murielle ?


Moi (souriante) : Danses c’est tout 


J’étais de dos, mon derrière collé à son basin. Emporté par la musique et par les bulles du champagne je me suis mise à danser [je le reconnais] en aguicheuse, au point de sentir quelque chose de dur sur mes fesses. Au lieu de m’arrêter, j’ai fait celle qui ne ressent rien. On a enchainé deux chansons successivement puis Sylvain a mis fin à la danse en allant reprendre sa place. Je me suis assise cette fois-ci près de lui en posant ma jambe sur lui, et mes bras par-dessus son épaule. Il m’a regardé pendant un court instant en souriant avant de détourner son regard du mien. 


Nous avons quitté le tabou à cinq heures du matin Sylvain et moi, nous nous sommes arrêtés chez lui. Je suis rentrée chez moi à dix heures du matin incognito. Trois jours plus tard je m’envolais pour Paname, retrouver ma vie, mon couple et nos problèmes. Je n’ai pas dit à Jules-Ernest que j’avais passé tout mon séjour avec Sylvain, à quoi bon ? J’ai simplement rangé cette information dans une boite au fin fond de mon cerveau, en lui racontant comment le mariage s’était passé et aborder le sujet sur le fait que son père sera le patron du mien. 


+++ Trois mois plus tard +++


Je sors du boulot toute remontée par la nouvelle que j’ai reçu de maman. Le nouveau directeur de papa, donc le père de Jules-Ernest, a décidé de l’envoyer en retraite soit disant pour laisser une chance à la jeunesse. Papa a fait son temps alors il doit céder sa place. Bien sûr que mon père n’est pas le seul dans cette situation mais quand même, je suis sa belle-fille directe. Pas la copine de son neveu, mais la copine de son fils. J’ai mangé chez eux avant de rentrer ici, ils étaient tous là à me faire des grands sourires entre temps Ernest Gondjout avait déjà peaufiné son plan, celui de mettre mon père à la porte. C’est injuste et scandaleux, si Jules-Ernest doit se présenter devant ma famille je n’imagine même pas le malaise qu’il y aura. Une bande d’hypocrites comme ça, attendez ma famille leur fera ça dur ! Les Gondjout vont nous sentir passer, moi-même en tête. Ce n’est pas la grande gueule qu’ils font là, je demanderai aux miens de bien les saigner. 


Il parle de miser sur la jeunesse, pourquoi ne commencerait-il pas par céder sa place à cette jeunesse dont il fait allusion ? Pourquoi ? Du n’importe quoi ! Hypocrite dans son discours rempli d’incohérence, très fort pour faire la morale et prendre les autres pour servir d’exemple entre temps lui-même est assis derrière son bureau à cinquante-cinq ans quoi ! Pff ! J’ai la rage à un point vous n’avez même pas idée, cette histoire me révolte au plus haut point. 


 C’est toute retourné que je suis rentrée dans l’appartement, je n’ai pas trouvé Jules-Ernest. Qu’est-ce que cela lui coutait de laisser passer jusqu’à soixante ans ? Il est à trois ans près ? Mais Franchement ! 


Jules-Ernest m’a trouvé sous les draps, devant C8. Je regardais Touche Pas à Mon Poste, au moins les conneries de Cyrille Hanouna me détendent. 


Jules-Ernest (s’asseyant sur le lit en retirant ses chaussures) : Salut


Moi (le regardant) : Bonsoir


Il s’est installé en prenant la zapette pour le son qu’il a augmenté. 


Moi (le regardant) : Et ta journée ?


Jules-Ernest: Nickel 


Moi : Tu as eu tes parents aujourd’hui ?


Jules-Ernest (me regardant) : Ils t’ont dit quelque chose ?


Moi : Non, je demande simplement ?


Jules-Ernest : Non !


Moi : Okay


[Silence]


Moi : Tu te souviens que ton père est le patron [pause] enfin était le patron de mon père ?


Jules-Ernest (me regardant) : Et qu’est-ce que s’est censé me faire ?


Moi (soutenant son regard) : J’ai parlé au passé Jules-Ernest


Jules-Ernest : Je réitère ma question, qu’est-ce que s’est censé me faire ?


Moi : Pas que s’est censé te faire quelque chose en particulier, mais au moins me poser la question de savoir pourquoi j’aborde le sujet !


Jules-Ernest (me regardant) : C’est tout simplement que ça ne m’intéresse pas ! Point !


Moi : Oh. De savoir que ton père a licencié le mien ?


Jules-Ernest (fronçant les sourcils) : Et ? Tu m’en parles comme si tu attendais que je fasse quelque chose. Il l’a licencié, bah il l’a licencié point ! Que veux-tu que je fasse ? Que je prenne mon téléphone et que je demande des comptes à mon père ? 


Moi (l’estomac noué) : Je ne dis pas que tu dois lui demander des comptes mais quand même, c’est de mon père dont il est question. Nous sommes ensemble depuis quatre ans Jules-Ernest, mon père n’est pas qu’un simple employé. Ton père pouvait au moins lui laisser le temps de partir et de partir dignement, il a quand même fait trente-quatre ans dans cette boite. C’est toute sa vie 


Jules-Ernest (me fixant) : Il n’y a pas plus professionnel que mon père, s’il a décidé d’envoyer ton père à la retraite il doit bien avoir des raisons. Et ce n’est pas trois ans qui changera quelque chose, ton père a eu trente-quatre ans pour se préparer. 


Moi (me redressant) : Des raisons ? Donner une chance à la jeunesse ?  Mais de quelle jeunesse parle-t-on ? Quand dans ce pays le copinage est mis en avant au détriment de compétences, des réelles compétences ! Mon père a fait trente-quatre ans dans cette entreprise, il était même le plus aptes à occuper le poste que ton père occupe en ce moment.


Jules-Ernest (pouffant de rire) : Si mon père y est c’est tout simplement parce que ton père n’avait pas assez de compétences pour occuper ce poste 


Moi (piqué au vif) : Ah bon ? Lorsqu’on sait que c’est par le piston que ton père occupe ce poste ? Sans votre carnet d’adresse c’est mon père qui serait assis derrière ce bureau et non le tien, pour une fois Jules-Ernest admet le ! [Les larmes aux yeux]. 


Jules-Ernest (d’un ton ferme) : Admettre quoi au juste Murielle ? Que tu viens t’en prendre à moi, que tu mets tes frustrations sur moi ? Ça fait trente-quatre ans que ton père vole et pille l’entreprise, tu veux qu’on aborde le sujet ? Bien, faisant le ! Cette société est en train de couler, ton père fait partie des gens qui se sont amusés à la piller ! S’ils l’avaient mis à la tête de cette entreprise c’est tout droit dans les abysses que ton père l’aurait conduit ! Et non, mon père n’a pas été pistonné comme tu le dis Murielle, il a déposé sa candidature qui a été soutenue justement à cause de son professionnalisme, des résultats fournis tout le long de sa carrière et par-dessus tout du travail qu’il abat ! Ce dont ton père est incapable de faire ! Trente-quatre ans oui mais dis-moi ce qu’il a fait pour cette société Murielle, cite-moi une seule décision qu’il a prise pour le bien de l’entreprise. Avoir cinq secrétaires c’est cela ? Parmi elles il y avait tes tantes et tes cousines. Et c’est toi qui me parle de copinage ? Lorsque ton père en a fait une entreprise familiale ? Dis-moi quel est le membre de ma famille qui travaille là-bas, donne-moi un nom. Vas-y cite ! Tu connais tout le monde chez moi, cousins, cousines, nièces, neveux. Donne-moi un seul nom Murielle ? 


Moi : 


Jules-Ernest (avec fierté) : Mes parents sont propriétaires du fruit de leur labeur, c’est avec son salaire qu’il a bâti sa première maison, maison dans laquelle mon grand frère est né ! C’est encore avec son salaire qu’il s’est acheté sa première voiture, qu’il a pu s’occuper de sa famille, faire ses affaires et acheter des actions dans différents projets afin de prospérer. Tu peux en dire autant des tiens Murielle lorsqu’on sait que ton père gonflait les factures dans l’achat du matériel et que la différence allait dans ses poches et c’est toi qui oses crier au scandale ? Vous n’avez pas assez volé comme ça ? Ton père a passé trente-quatre ans de sa vie, trente-quatre ans à se remplir les poches, à placer ta famille dans des postes par ci et là, tu ne dis rien. C’est parce que mon père a été choisi pour sauver cette entreprise que tu viens crier au scandale ?


Moi (la gorge sèche) : 


Jules-Ernest (se levant) : Lorsque tu ne sais pas de quoi tu parles, il faut savoir la fermer de temps en temps au lieu de me casser les oreilles à peine rentré ! [Prenant ses clés] Je sors prendre l’air.


Moi (du bout des lèvres) : Okay.


Ça me chauffait tellement que je me suis levée prendre un verre d’eau bien frais dans la cuisine et par la même occasion faire à manger. Ce n’était même pas le ¼ de la bouche de Jules-Ernest, je pense même qu’il a beaucoup pesé ses mots afin de nous éviter un clash. Parce que chez eux c’est la famille avant tout le monde, même avant leurs copines, femmes et maris. Et c’est justement ce comportement qui fait en sorte que beaucoup des filles Gondjout ne trouvent pas d’hommes. Elles se suffisent à elles-mêmes [Lol]. 


J’ai fait un message à Jules-Ernest, peut-être qu’il se serait arrêté pendre à manger. C’est simplement pour éviter le gaspillage que je lui ai dit de ne rien prendre parce que j’étais en train de faire la cuisine. Il est rentré une heure plus tard tout nerveux, j’étais en train de dresser la table. 


Moi (le regardant) : On passe à table ?


Jules-Ernest (avec la grosse voix) : Je vais prendre une douche ! [Se rendant dans la chambre] 


Moi (tirant la chaise) : Okay.


Il a pris tout son temps [soupirant], c’est sa façon à lui de me dire qu’il n’a pas du tout apprécié mes propos. Remettre en cause les compétences de son père, oh sacrilège ! Remettre en cause les compétences d’un membre de sa famille ? Scandale ! Les Gondjout ? Plus arrogant que cette famille tu meurs ! Ils savent tout mieux que tout le monde, ce sont eux les seuls bardés de diplômes, les seuls à avoir été sur le banc de l’école, pas n’importe lesquelles. Des grandes écoles de l’Europe toute entière et encore les seuls à détenir la science infuse. Sauf que, comme j’aime le dire avec mes sœurs, on n’a jamais entendu qu’un Gondjout avait inventé quelque chose. Que la grande gueule, c’est tout ce qu’ils savent faire vociférer et se bomber au pays ! Moi, moi, moi ! En tout cas nous verrons bien.


Moi (le regardant) : Tu comptes tirer la tronche toute la soirée ?


Jules-Ernest (posant son regard sur moi) : Tu cherches quoi au juste Raoubet ? 


Moi (sur un ton posé) : A faire la conversation 


Jules-Ernest (posant ses couverts) : Je t’écoute ! 


Moi (soupirant) : Tu n’es pas aussi obligé de prendre cet air solennel aussi. 


Jules-Ernest (me fixant) : En fait ce soir tu as tout simplement décidé de me faire chier c’est cela ? 


Moi (petite voix) : Non


Jules-Ernest (nerveux) : Alors quoi Murielle ? Tu veux faire la conversation, au lieu de parler tu me sors des conneries. Tu crois que j’ai la tête aux gamineries ? 


Moi (le regardant) : C’est ce qui n’est pas bien avec toi ! 


Jules-Ernest (fronçant les sourcils) : Et c’est quoi ?


Moi : On a eu une discussion, tu as bien traité mon père de voleur je n’ai rien dit. Mais du simple fait d’avoir remis en cause la nomination de ton père au poste de Directeur Générale, tu prends la mouche !


Jules-Ernest (les mâchoires serrées) : Raoubet est-ce que ton père n’a pas volé tout le temps qu’il a fait dans cette entreprise ? Je vais voir si tu es honnête avec toi-même ! 


Moi : Là n’est pas le problème Jules-Ernest, ce que j’essaie de te faire comprendre c’est que lorsqu’il s’agit de ta famille, d’un membre de ta famille, tu te braques et fais les nerveux. Tu ne veux pas accepter la critique, aucune famille n’est parfaite. Mon père [pause] a peut-être détourné du matériel, gonfler les factures. Peut-être, parce qu’il n’y a que lui qui le sait.


Jules-Ernest (me fixant) : Il n’y a pas que ton père qui le sait, son directeur général est au courant. 


Moi (surprise) : Ah, donc tu en sais des choses à ce que je vois !


Jules-Ernest (arquant les sourcilles) : Et ?


Moi (la gorge nouée) : Tu savais que mon père allait se faire licencié n’est-ce pas ? 


Jules-Ernest (du tic au tac) : Oui ! 


[Silence]


Moi (les larmes aux yeux) : Et depuis quand ?


Jules-Ernest : Où veux-tu en venir ?


Moi : Je suis rentrée il y a trois mois de cela, tu savais que mon père devait se faire renvoyer et tu ne m’as rien dit !


Jules-Ernest : Je ne vois pas pourquoi je viendrais te faire un compte rendu des conversations que j’ai avec mon père !


Moi (m’énervant) : Nous sommes en couple Jules ! Tu as des infos sur mon père, sur son avenir, et toi tu décides de fermer ta bouche sans rien me dire ?


Jules-Ernest (me fixant) : Déjà tu baisses d’un ton avec moi Raoubet, tu ne me cries pas dessus ! Nous sommes en couple et alors ? C’est pour autant que je dois te dire ce qui se passe dans ma famille ? Si dans ta famille vous n’avez pas de discussions privées ça te regarde. Je te l’ai déjà dit mainte fois, ce qui se passe dans ma famille reste dans ma famille, si je veux t’en parler je le fais. Ce n’est pas une obligation et tu n’es pas obligée de tout savoir. 


Moi (dégoutée) : Il s’agissait de mon père Jules, si j’avais des infos sur le tien je serais venu t’en parler ! Depuis le début tu étais au courant de tout, mais tu ne m’as rien dit. 


Jules-Ernest : Parce que ça ne me regardait pas ! Tu crois que mon père m’a demandé mon avis peut-être ? 


Moi : Alors pourquoi est-il venu t’en parler ? 


Jules-Ernest : Il m’a informé de sa décision par rapport au fait que nous soyons ensemble, savoir si sa décision aura un impact sur notre couple !


Moi (sarcastique) : Lol, genre il s’inquiète pour nous ? Quel hypocrite !


Jules-Ernest (me fixant) : Qu’est-ce que tu viens de dire ?


Moi (soutenant son regard) : Que ton père est hypocrite Jules, toute ta famille ! J’ai dîné avec eux, ils étaient là à me faire des grands sourires, entre temps ton père prévoyait de mettre le mien à la porte. [Snif] Et tu me dis que tu étais au courant et tu ne m’as rien dit, mais tu étais très content de baiser sa fille pendant tout ce temps ! [Se levant] Tu vas où ?


Jules-Ernest (prenant son assiette) : Je vais finir de manger dans la chambre, [appliquant ses mots] au calme !


Moi (le fixant) : Imagine deux secondes que ça aurait été moi, que c’était moi qui étais à ta place. Que depuis tout ce temps j’avais gardé ce secret, comment tu l’aurais pris ?


Jules-Ernest (soutenant mon regard) : Si je savais que mon père avait volé depuis trente-quatre ans, que ton père au lieu de déposer une plainte pour détournement parce que justement ils se connaissent et que leurs enfants sortent ensemble le laisse sortir par la grande porte, je n’aurai pas fait tout un plat. Bien au contraire j’aurai à l’inverse de toi agis différemment au lieu de faire les victimes comme si ton père n’était en rien responsable de la situation actuelle ! 


Moi (essuyant les larmes) : Tout le monde vole, ment, triche Jules-Ernest ! Tout le monde ! Tu parles ainsi parce que ton père a le bon rôle, je ne pense pas que si c’était mon père qui mettait le tien à la porte tu aurais eu ce même discours [snif]. On vous connait, vous les Gondjout. Je te connais Jules, cet esprit de toujours vouloir dominer les autres, être au-dessus de tout le monde. Vous sentir supérieur, je ne pense pas que tu m’aurais tenu le même discours ! [S’en allant dans la chambre] Jules ?


Jules-Ernest (devant la porte) : Murielle tu ne viendras pas me mettre votre frustration familiale sur les épaules. Aujourd’hui je laisse passer, c’est l’émotion, tout ce que tu veux. Je t’ai écouté et j’ai dit ce que j’avais à dire. Mais là c’est bon ! Si tu veux t’en prendre à quelqu’un, appelle ton père et demande-lui pourquoi il n’a pas été honnête dans sa carrière. Parce qu’une fois que je serais couché sur le lit, je te préviens déjà, ne viens pas me faire chier avec cette histoire ! [Entrant en fermant la porte] 


Il est très sérieux dans ses propos, je sais aussi que si je décide de me lever et de le rejoindre dans la chambre, il n’en sortira rien de bon. Je me suis donnée du temps afin de prendre sur moi, essuyer mes larmes et sortir de table. Que pouvais-je faire d’autre ? Ce n’est pas Jules qui est responsable de ce qui se passe actuellement au Gabon, mais le fait de savoir qu’il a préféré une fois de plus sauver les intérêts de sa famille me blesse au plus profond. Je ne sais pas comment ont été éduqués les Gondjout, ce bloc familiale qu’il forme. Ça fait quatre ans que je suis en couple avec Jules-Ernest, et pourtant je me sens toujours comme une étrangère dans cette famille. 


Et avec un mec comme Jules-Ernest qui fait très bien la part des choses, c’est-à-dire sa famille d’un côté et moi de l’autre ce n’est pas gagné. Il ne me dira que les choses banales les concernant, une naissance, un mariage. Mais jamais il n’est venu me dire que sa cousine et son mec avaient rompu ou qu’il y a eu une dispute entre eux, jamais. On aurait dit une famille PARFAITE, entre temps on sait tous que les filles Gondjout ne sont pas des saintes et encore moins des prudes. 


En gros leur problème se règle entre eux, pas de fuites possibles. Il faut être né Gondjout pour apparaitre dans le cercle, puisqu’ils ont même un groupe Whatsapp ou il n’y a que les enfants Gondjout. Pas de maris de leurs sœurs et encore moins les femmes de leurs frères, simplement les descendants directs de Jacques-Ernest Gondjout. Voici moi la fille Raoubet vingt-sept ans, il a fallu que je tombe aussi amoureuse du plus radical de cette famille qui a pour devise ma famille d’abord, les autres après. Même-moi. 


***Pauline Gondjout***


[Sonnerie téléphone]


Je suis en train de conduire, ça c’est qui encore ? [Sortant mon téléphone du sac avec beaucoup de peine] Tchip ! [Me garant sur le bas-côté]. Le sac est tombé donc il m’a fallu le ramasser et sortir le téléphone, la personne avait coupé l’appel en me rappelant aussitôt. C’est sous la précipitation que j’ai décroché à l’appel, sans prendre la peine de regarder mon écran.


Moi (hésitante) : Allô ?


Voix (de femme) : Sista, ça dit quoi ?


Moi : Euh… C’est qui ?


Elle (joyeuse) : C’est Audrey, qui encore 


Moi (regardant l’écran) : Ah mais je n’ai pas ce numéro-là, c’est le téléphone de qui ? Et tu es à Port-Gentil toi ?


Elle : C’est le mien, le nouveau. Je me suis fait braquer sur Libreville non ? Tchip ! Les choses de ton pays ! Oui je suis à Port-Gentil.


Moi (amusé) : Yako ! On dit quoi ? 


Audrey : Je t’ai vu en ville, tu n’es pas au boulot ? 


Moi : Je faisais une course, je suis en pleine course qu’est-ce que je raconte même. Tu es à quel niveau comme ça ? 


Audrey : Au Tribunal


Moi : Aïe c’est long hein ! Prend un taxi tu me trouves garer devant Satram, je ne bouge pas !


Audrey : Okay, en plus il y a une suite 


Moi (me léchant les babines) : Suite de quoi ?


Audrey : Mais avec Sylvain Mpolo non ? 


Moi : Oh viens vite pardon, je dois repartir au boulot ! 


Audrey : Hihihi j’arrive !

Clic.


Audrey (s’installant dans la voiture) : Salam ! 


Moi (lui faisant la bise) : Yep ! [Démarrant le véhicule] Parle vite !


Audrey (souriante) : Non Gondjout tu aimes trop le kongossa ! 


Moi (amusée) : Ah il ne fallait pas commencer ! 


Audrey (me regardant) : N’est-ce pas je t’avais dit que nous étions deux non ? Apparemment l’autre est hors-jeu. Figure-toi que c’est lui qui me fait venir ici.


Moi (souriante) : Sérieux ? 


Audrey : Je te mentirais pourquoi ? Ça fait trois mois qu’on parle tout ça, rien de concret depuis Juillet. Donc là le mec me dit, j’ai envie que ce qui se passe entre nous évolue un peu plus. 


Moi (avançant le véhicule sans destination fixe) : Nooon 


Audrey : Laisse-moi finir. Je lui demande donc évoluer dans quel sens ? Parce que moi je suis sur Libreville, je cherche ma vie. Il me sort, que tu viennes sur Port-Gentil et qu’on ait une vraie discussion. En même temps je reçois un message de lui, un code 


Moi (ouvrant grand la bouche) : Non !


Audrey (souriante) : Je lui demande mais c’est quoi que tu m’envoies ? Et là, il me répond ton billet d’avion. Il n’y a pas de date, lorsque tu te sens prête tu viens je t’attends 


Moi (dépassée) : Mais c’est que le type a les moyens de sa politique ! 


Audrey (me regardant) : Tu me connais non sista ? Donc je lui balance cash et l’autre ? Parce que je ne me vois pas à vingt-huit ans commencer la gérance 


Moi (la regardant) : Quelle autre ?


Audrey (amusée) : C’est la même question qu’il m’a posée, et moi de lui dire mais Murielle 


Moi : Murielle c’est qui ? 


Audrey : Une amie soit disant qu’il m’a présenté en boite. Il fallait voir comment elle s’accrochait à lui comme de l’oxygène. Même la deuxième fois lorsqu’on se retrouve en boite, façon elle lui a tourné les reins sur la piste j’étais même que gênée. Surtout qu’après ils sont rentrés ensemble. Comme je t’ai dit au début elle n’est plus ici elle est retournée en France.  


Moi (fronçant les sourcils) : La seule Murielle que je connais qui était ici en juillet pour le mariage de sa sœur et qui vit en France est une Raoubet, mais c’est la copine de Jules-Ernest 


Audrey (me regardant) : Quel Jules-Ernest ? Ton cousin de l’autre côté que tu aimes plus que ton côté maternel ? 


Moi : Lol ! Parlons vrai, oui c’est lui 


Audrey : Toujours aussi vantard hein ?


Moi (amusée) : Cite-moi un seul Gondjout qui n’est pas vantard dans cette famille, depuis le grand-père. [Prenant mon téléphone] Attend je te montre la photo de Murielle.


Audrey : Mais si ta Murielle est en couple, je ne pense pas que ça soit elle hein, parce que comme je t’ai dit celle-là façon elle était accroché à Sylvain on dirait bouteille d’oxygène là ça m’étonnerait que ça soit elle.


Moi (regardant mes contacts Facebook) : Juste pour avoir le cœur net, parce qu’il y a trop de coïncidence. [Lui montrant la photo de profil] C’est elle ?


Audrey (regardant l’écran de mon téléphone) : Oh


Moi (la regardant) : Oh comment c’est elle ou pas ? 


Audrey (levant les yeux) : C’est elle hein 


Moi (me garant) : Audrey regarde bien la photo pardon, tu es sûre que c’est elle ? 


Audrey : C’est elle Pauline, je l’ai vu deux fois en boite. Surtout que la deuxième fois nous étions assise dans le même salon 


Moi (me tapant dans les mains) : Non ! Je sens une qui va se faire dégager dans pas très longtemps ! Donc pendant que mon frère est resté en France madame est venue écartée ses jambes ici, faire sa pute, en espérant que cette histoire ne devait jamais se savoir ? Ils sont même rentrés ensemble ?


Audrey (me regardant) : Mais peut-être que c’est moi qui est mal interpréter la chose !


Moi (soutenant son regard) : Audrey ce n’est plus le moment d’avoir des doutes, parce que ce soir j’appelle Jules-Ernest et je lui dis tout 


Audrey (peureuse) : Oh Pauline


Moi (remontée) : Non, non, non ! Il n’y a pas de Pauline ! Je ne peux pas accepter que mon petit frère se fasse couillonner et surtout pas par cette famille, une bande de voleur comme ça ! Ils sont rentrés ensemble oui ou non Audrey ?


Audrey : Quand j’ai eu Sylvain le lendemain matin à dix heures par-là, il m’a dit qu’il venait à peine de laisser Murielle chez elle 


Moi (révoltée) : Ils ont couché ensemble 


Audrey : Il ne m’a rien dit 


Moi : Audrey ne soit pas naïve ! Merde ! La salope ! 


Audrey : Pauline on ne sait pas ce qui s’est passé entre eux, tu ne peux pas de suite faire des conclusions hâtives.


Moi (la regardant) : Explique-moi ce que fait une fille qui est censée être en couple chez un mec après la sortie de boite et qui se fait déposer à dix heures chez elle le lendemain ?


Audrey : Le bénéfice du doute, ils ont peut-être discuté


Moi : Il l’a baisé ! Nous ne sommes plus des enfants, il faut appeler le chien par son nom. C’est une grosse salope ! Même s’ils n’ont pas couché ce qui m’étonnerait, il a dû se passer quelque chose ce soir. Tu l’as dit toi-même, elle s’est mise à tourner les reins sur lui ! 


Audrey : 


Moi : Avec ce qui se passe en ce moment, je sens que ça va chauffer !


Audrey : Et qu’est-ce qui se passe ?


Moi : Tu sais que mon oncle a été promu non ?


Audrey : Oui j’ai entendu les parents ont en discuter 


Moi : Voilà, il les vire tous, une bande de voleur ! Et le père de Murielle en fait partie ! Il n’arrête pas de salir le nom de l’oncle dans la ville, entre temps depuis qu’il est dans l’entreprise il n’a pas arrêté de voler. L’histoire chauffe entre les deux, surtout que Jules-Ernest sort avec sa fille. Donc tu comprends que c’est tendu ! Et là tu m’apprends que cette pute de Murielle s’est fait sauter par Sylvain Mpolo et tu crois vraiment que je fermerais ma bouche ? Nooon ! Impossible ! Considère que mon frère est déjà au courant et tu es notre témoin ! On n’en pouvait plus d’elle dans la famille, de toute façon qu’elle dégage. Je supportais parce que c’était la petite de mon petit, mais là ? Une fois qu’il la dégage je ne me gênerais pas de cracher mon venin sur elle et tout sa famille. Et sa sœur qui raconte partout dans la ville que Jules est là [montrant la paume de ma main], qu’on s’agite pour rien car sa sœur ne bougera pas. Oh mon Dieu, [souriante] elle va dégager et très bien même 


Audrey : Ah ça !


Moi : Non Audrey, tu ne subis pas ce que nous subissons. Comme il y a plus d’hommes dans la famille que de filles alors tu as toutes sortes de familles qui pensent que parce que nos frères baisent leurs filles c’est fini c’est le mariage. Mais non ! Pas pour elle, rien, zéro à zéro ! Aucune fille Raoubet ne rentrera dans notre famille ! C’est non ! De surcroit une pute ? Merde ! Elle est vraiment tombée sur la mauvaise personne Jules-Ernest ? Merde ! Si je pouvais prendre une semaine et me rendre en France afin d’assister à sa déchéance vraiment [rire]. Le père et la fille valsés 

[Éclatant de rire]. 


Audrey : Et s’il ne la valse pas ?


Moi : Est-ce qu’il aura même le choix ? Tu connais la pression familiale ? Parce que je compte le dire à toute la famille, dans le groupe ! Il est hors de question que cette histoire reste comme ça, que je cautionne ce manque de respect ! Elle a été accueillie chez nous les bras ouverts, tout le monde sait que Murielle Raoubet est en couple avec Jules-Ernest Gondjout. Et le soir on la voit monter dans la voiture d’un autre en allant se faire coucher, et tu crois sincèrement que je peux fermer ma bouche ? Rien ! Elle dégage .

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