Chapitre 4 : Jules-Ernest Gondjout

Write by La vie de rose


*** Jules-Ernest ***


Depuis deux semaines les choses se sont empirées entre Murielle et moi, du fait qu’au bled entre mon père et le tien le ton est monté. Elle passe quasiment toutes ses soirées pendue au téléphone avec sa mère, ses sœurs, et souvent son père. Ça crie, ensuite pour finir en larme comme si c’était la fin du monde, c’est cette partie que je ne comprends pas. Une fois que son téléphone sonne, je prends mes clés de voiture et je sors prendre un verre ou souvent regarder un film si j’ai vraiment envie de la trouver endormie. 


Hier elle m’a saoulé à hurler alors que j’étais à côté, qu’il se faisait tard et que je devais me lever très tôt. J’ai pété mon câble en allant passer la nuit dans un hôtel proche du bureau. J’ai l’impression que c’est sa famille qui lui demande de me faire chier peut-être dans l’espoir que j’intervienne, mais ce qu’elle ne sait pas c’est que lorsque mon père a pris une décision même sa femme ne lui fera changer d’avis, avec quelle force ? Et c’est le même tempérament dont j’ai hérité. Je perds facilement mon calme, et pourtant je suis quelqu’un d’assez patient, ouvert d’esprit, tolérant. On peut discuter tranquillement mais lorsque quelque chose m’agace et que je te le fais savoir, arrête ! Parce que ça me prend très vite 


En ce moment j’ai le mal du pays, je n’ai plus envie de vivre à l’étranger. Je fais un boulot super, je suis expert-comptable. Je n’ai même pas eu besoin de chercher du travail c’est l’entreprise qui m’a pris à la sortie de l’école, il y en avait plusieurs mais bon mon choix c’est porté sur celle où je suis actuellement. Je gagne très bien ma vie, plus que bien même. De ce côté-là je n’ai aucun souci à me faire. Sauf que j’ai de plus en plus le mal du pays, comme dit maman ma bouteille est en train de se faire secouer, c’est pourquoi j’ai envie de rentrer. C’est une sensation que la majorité des gabonais vivants à l’étranger ressente à un moment ou à un autre, l’appel du pays. 


Mais en même temps il ne faut pas rentrer juste pour le fun, il faut peser le pour et le contre. Est-ce que je gagnerai le même salaire là-bas même en déduisant les impôts, les taxes et toutes les petites charges qu’on me retire ici chaque fin du mois ? Je n’ai pas envie de tout plaquer ici sans avoir de garantie au bled, j’y pense sérieusement. Et c’est pourquoi je rentre faire deux semaines en Décembre, visiter des boites qui accepteraient de me prendre avec soit mon salaire net, soit mon salaire brut. Je ne descendrai pas plus bas que ces deux sommes là, j’ai mon train de vie, mes petites habitudes, que je compte bien garder.


En sortant du boulot, j’ai fait un tour à Carrefour. Je n’ai pas envie de supplier quelqu’un pour me faire à manger, étant donné que ce n’est pas moi qui gère les courses de la maison, je me suis arrêté prendre des steaks et des frites en plus de mon coca. J’étais sur le chemin de retour lorsque mon téléphone s’est mis à sonner, c’est Pauline.


Moi (décrochant) : Ouais ?


Pauline : Gondjout tes parents ne t’ont pas appris les bonnes manières hein ?


Moi (amusé) : C’est la partie de mon éducation qu’ils ont raté ! Bref, qu’est-ce que tu veux ? Je suis en train de conduire là 


Pauline (sarcastique) : Tu conduis ta princesse au restaurant ?


Moi : Lol ! Non, je sors du boulot ! Écoute Gondjout je te rappelle lorsque j’arrive, je n’ai pas envie que les flics m’arrêtent. 


Pauline : Okay

Clic. 


J’ai garé devant mon immeuble en sortant mes courses. Une fois dans l’appartement il n’y avait aucune trace de Murielle, tant mieux. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec elle ce soir encore parce que ça va me saouler et je me connais ! Je me suis mis à l’aise en allant mettre mon bas de jogging et un débardeur, mon verre de coca en main. Assis devant C8 j’ai lancé l’appel Whatsapp sur le numéro de Pauline.  


Moi : Oui la grande qu’est-ce que tu veux ?


Pauline : Tu es tout seul ? 


Moi (baisant le son) : Oui pourquoi ?


Pauline : Bien, parce que ce que j’ai à te dire ne va pas du tout te plaire 


Moi (me redressant) : Vas-y ! 


Pauline : Ça concerne Murielle


Moi : Je t’écoute 


Pauline : Elle t’a dit ce qu’elle a fait lorsqu’elle était ici ? 


Moi : Me dire quoi au juste ?


Pauline : Tu connais un certain Sylvain Mpolo ?


Moi : Oui


Pauline (surprise) : Tu le connais ? 


Moi : C’est son ex Pauline 


Pauline : Oh 


Moi : C’est quoi le problème ?


Pauline : Bon, ne coupe pas. Elle a passé tout son séjour avec lui. Une fois en boite de nuit Audrey m’a fait comprendre qu’elle s’est mise à danser avec lui de manière extravagante. Avant que tu n’ajoutes quoique ce soit, en me racontant cette histoire Audrey ne savait même pas que c’était ta copine, c’est la coïncidence et mon intuition qui m’ont fait lui montrer la photo. Elle est restée bouche bée. 


Moi (me raclant la gorge) : Okay


Pauline : Ensuite, le même soir ils sont rentrés ensemble et Sylvain l’aurait déposé le lendemain à dix heures chez lui, puisqu’Audrey a eu Sylvain au téléphone juste après. 


Moi : Ils ont passé la nuit ensemble Pauline ?


Pauline : Je ne sais pas, mais Sylvain l’a déposé chez elle à dix heures alors qu’ils avaient quitté la boite aux environs de cinq heures du matin. 


Moi : Okay merci ! Qui d’autre est au courant dans la famille ?


Pauline : Pour l’instant il n’y a que moi. En vue de la situation actuelle entre tonton Ernest et ton futur ex beau-père, j’ai préféré garder ça pour moi et t’en parler. 


Moi : C’est toujours aussi tendu ?


Pauline : Mais quand tu fais face à des fous c’est comme ça non ? Figure-toi qu’il a même menacé tonton Ernest d’aller au tribunal


Moi : Avec tout ce que papa détient sur lui ?


Pauline : C’est simplement de la distraction, le mec se sent frustrer du coup pour ne pas perdre la face il essaie de détourner l’attention des gens en se « victimisant ». Trente-quatre ans de loyaux services dans cette entreprise et on le sort comme un mal propre. Tout le monde en ville sait que Mr Raoubet fait partie des plus grands voleurs de cette ville, il veut sauver la face en faisant le bruit au lieu de faire comme les autres dans son cas. Partir et fermer sa bouche.


Moi : Mais qu’est-ce qu’il veut même ?


Pauline : Des indemnités 


Moi : Après tout ce qu’il a volé ?


Pauline : Mais tu connais ton père ou pas ? Il lui a dit écoutez monsieur Raoubet, vous voulez des indemnités ? Okay, mais avant voici tout ce que vous devez à l’entreprise. Vous remboursez cash et sans délai et vous aurez vos indemnités, sinon considérez cette somme comme étant vos indemnités. 


Moi : Je suppose qu’il n’a pas rendu ce qu’il doit 


Pauline : Avec quelle force Jules ? On te parle sur trente-quatre ans de service, le mec s’est enrichie au calme ! Donc je suppose que c’est sur des milliards, il rembourse ça comment ? Passer toutes les vacances à l’étranger, même à Noël. Donc c’était comme ça ! Famille riche mon œil, des voleurs 


Moi : …


Pauline : Que comptes-tu faire maintenant ?


Moi : Avoir une discussion avec Murielle à ce sujet, elle me dira ce qu’ils ont fait cette nuit. Bref je te rappelle .


Pauline : Okay !

Clic. 


Je bouillais de l’intérieur, Murielle ne m’a jamais dit qu’elle avait passé son séjour avec son ex, et encore moins qu’ils s’affichaient en boite de nuit. Je suis sorti de l’appartement faire du jogging car je n’en pouvais plus, il fallait que je m’aère l’esprit. Sur le coup j’ai juste envie de courir, je suis quelqu’un de très parano, je m’emballe très vite surtout sur la question de confiance. Une fois que j’ai un doute sur ton honnêteté, ça devient de plus en plus compliqué pour moi de te faire confiance. Surtout qu’elle a omis de m’en parler. 


Qu’est-ce qu’elle est allée faire chez son ex après la boite pour ne rentrer qu’à dix heures chez elle ? Je n’ai pas arrêté de faire les tours d’un point à un autre, je suis repassé devant l’appartement plus de six fois. J’ai marqué le stop, essoufflé, que lorsque j’ai aperçu Murielle garer sa voiture au loin. Je suis passé devant elle sans rien lui dire en me rendant dans l’appartement, prendre une douche en réfléchissant.


 Je suis un mec, j’invite mon ex chez moi, elle passe toute la nuit je la ramène le lendemain à dix heures. Qu’est-ce qui s’est passé cette nuit ? 


a) Je l’ai baisé si elle a passé la soirée à me chauffer

b) Il a eu pénétration mais elle m’a repoussé, puis je l’ai quand même baisé la nuit

c) A et B


Parce que si elle ne se reprochait de rien, pourquoi me l’avoir caché ? Pourquoi ? J’ai vraiment pris mon temps avant de fermer le robinet et de sortir de la salle de bain. J’ai trouvé Murielle assise sur le lit, le regard dans le vide. C’est tout nerveux que je me suis placé devant l’armoire, à la recherche de mon bas de pyjama. 


Murielle : Je tenais à m’excuser, je sais que j’ai été pénible depuis deux semaines, depuis que j’ai appris la nouvelle sur mon père et qu’inconsciemment je te l’ai fait payer. 


Moi (mettant un caleçon) : Donc tout ton bruit c’était pour me faire chier ?


Murielle : Oui et non. Au début non, mais comme je voyais que tu ne réagissais pas à ce qui m’arrivait, que cela te laisser à 37° et par contre le bruit que je faisais si, j’ai donc continué.


Moi (la fixant) : Dis-moi tu as trainé avec qui lors de ton séjour au bled ?


Murielle (blêmissant) : Euh comment ça ?


Moi (me rapprochant) : Murielle tu as très bien compris ma question, alors ne me prends pas pour un con ! 


Murielle : J’étais avec mes sœurs Jules. Et je t’en ai parlé en rentrant 


Moi (la fixant) : En plus tu me mens ?


Murielle (fuyant mon regard) : Non, je ne te mens pas


Moi (haussant la voix) : Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n’as pas trainé avec Sylvain Mpolo 


Murielle (me regardant droit dans les yeux) : On s’est vu deux fois, cela ne veut pas dire que j’ai trainé avec lui. 


Moi (fronçant les sourcils) : Vous vous êtes vu où ? 


Murielle : Il m’a invité au restaurant la première fois, puis prendre un verre. Ensuite la deuxième fois c’était pour me dire au revoir qu’il m’a invité en boite de nuit !


Moi (souriant mais c’est mon tic) : C’est à quelle soirée ou tu as fait la pute sur la piste de danse et que tu es rentrée chez lui, avant qu’il ne te dépose à dix heures du matin chez toi ? 


Murielle : Il ne s’est rien passé Jules, nous sommes allés chez lui parce qu’il ne se sentait pas bien. J’ai dormi dans la deuxième chambre ! 


Moi (me passant la main sur le visage) : Est-ce que tu as dansé comme une pute avec lui Murielle ?


Murielle : Nooon ! Nous sommes allés sur la piste de danse, on a dansé normalement et c’est tout.


Moi (la fixant) : Tu connais Audrey ?


Murielle : Audrey ?


J’ai pris mon téléphone en allant sur le Facebook de Pauline chercher le profil d’Audrey, je lui ai montré une photo et ça tombait même bien il y avait une avec Sylvain. 


Murielle : Sylvain me l’a présenté


Moi : Tu sais que c’est la cousine de Pauline du coté de leur mère ? 


Murielle : 


Moi : Alors je te poserais la question pour la dernière fois Murielle, qu’est-ce qui s’est passé lors de ton séjour ?  


***Murielle***


+++Flashback++


Sylvain (à mon oreille) : On rentre ? 


Moi (tournant la tête) : On ? Où ? 


Sylvain (me regardant droit dans les yeux) : Chez moi Murielle ! 


Moi : Je suis en couple Sylvain ! 


Sylvain (souriant) : Lève-toi on rentre ! [Se levant] 


Il est allé dire au revoir à ses potes, j’étais toujours assise. Je n’avais pas bougé d’un iota. Il est revenu vers moi en me tendant la main, c’est avec hésitation que je l’ai prise et que nous sommes sortis de la boite. Il nous a conduits devant son véhicule en déverrouillant les portes, une fois installé, je lui ai demandé de me ramener chez moi. Il m’a répondu Ok. Sauf qu’il est allé se garer chez lui, j’étais furieuse. En même temps je ne me voyais pas me mettre en route et prendre un taxi à cette heure, j’ai donc décidé d’attendre l’heure assise sur son canapé. 


Il s’est rendu dans sa chambre, puis prendre une douche avant de revenir vers moi en me présentant une serviette, un t-shirt et un short.


Sylvain (amusé) : Tu me boudes ?


Moi (tirant la tronche) : Je t’ai bien fait comprendre que je voulais rentrer chez moi, et non atterrir ici et passer du temps avec toi.


Sylvain (me rejoignant sur le canapé) : Okay, je suis désolé. Mais je voulais passer cette dernière soirée avec toi. En ami, avant que tu ne retournes dans ta vie. 


Moi : …


Sylvain (souriant) : On fait la paix ?


Moi (boudant) : Okay 


Je me suis levée en prenant les affaires qu’il avait emmenées pour moi, je me suis rendue dans la salle de bain en fermant la porte à double tour. Au sortir de là-bas, il nous avait préparé le petit déjeuner. Je me suis attablée et on discutait comme deux amis. Ensuite nous sommes allés nous mettre dans son lit devant la télé, j’ai fini par m’endormir. Lorsque j’ai ouvert les yeux, Sylvain était au-dessus de moi, il m’avait pénétré depuis longtemps. Sur le moment je pensais rêver, mon esprit était confus. J’ai pensé sur le coup que c’était Jules-Ernest avant de me rendre compte que j’étais au Gabon et dans la chambre de Sylvain en train de gémir. 


Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, ni comment on a fini par réellement coucher ensemble. Ce qui est là c’est que j’ai recouché avec mon ex, je n’ai pas eu la force de lui dire stop ou de le repousser. C’était si fort, si intense, que nous sommes allés jusqu’au bout même si j’ai regretté juste après. C’est toute honteuse que j’ai fuis dans la salle de bain en prenant mes affaires au passage. Lorsque je me suis enfin décidée à sortir Sylvain n’était plus sur le lit, il m’attendait assis dans le salon. 


Sans rien se dire nous sommes sortis et il m’a déposé chez moi, j’ai rasé les murs jusque dans ma chambre en incognito. C’est le lendemain que je suis sortie acheter la pilule du lendemain, parce qu’il n’avait pas mis le préservatif. 


+++ Fin +++


***Jules-Ernest***


Murielle : Il ne s’est rien passé entre Sylvain et moi, nous sommes allés chez lui parce qu’il ne se sentait pas bien. J’ai dormi dans la deuxième chambre. 


J’ai récupéré mon téléphone en appelant Pauline, tout en activant le haut-parleur. Murielle me prend vraiment pour un con, elle pense sérieusement me faire avaler cette connerie. Sérieusement ? Le pire dans tout ça c’est qu’elle me connait, elle sait que lorsque je pose la question c’est que je suis déjà au courant de ce qui se passe. Mais elle veut me mentir quand même ! Okay


Pauline (décrochant) : Yep ?


Moi : J’ai mis le haut-parleur et Murielle est avec moi [la regardant]


Pauline : Ça tombe bien, parce qu’Audrey est là aussi 


Moi : Bonsoir Audrey !


Audrey : Bonsoir Jules-Ernest


Moi : Je n’irais pas par quatre chemins, tu peux raconter ce qui s’est passé les fois où tu as croisé Murielle et Sylvain ?


Audrey : Je les ai croisés une fois, le jour où Sylvain me la présente. Je ne savais pas qui elle était, pour moi et vu comment elle était accrochée à lui, j’ai pensé que c’était une fille qu’il draguait parmi tant d’autres.


Murielle : N’importe quoi 


Moi : Tu la laisses finir ?


Audrey : À première vue j’aurai même dit qu’elle avait sorti les griffes comme si c’était son copain, façon elle m’a dévisagé. Ensuite la deuxième fois nous étions tous en boîte de nuit assis autour de la même table, j’étais assise à côté de Sylvain et elle à deux personnes de lui. Puis elle s’est levée en le tirant sur la piste de dance. Si Pauline ne m’avait pas montré sa photo, ce soir-là je n’aurais pas imaginé qu’elle était en couple. Elle s’est mise de dos tout en remuant son bassin sur Sylvain, après deux chansons ils ont repris place sauf que Murielle était pendue au bras de Sylvain. Puis ils sont rentrés ensemble et le lendemain j’ai eu Sylvain au téléphone, en lui demandant ce qu’il faisait il m’a dit qu’il venait de déposer Murielle chez elle.


Moi : Donc ils ont trainé ensemble seulement à deux reprises n’est-ce pas ?


Audrey : Non ! Tout son séjour 


Murielle : Audrey pourquoi tu racontes des conneries ? C’est quoi ton projet au juste ?


Audrey : Jules-Ernest je peux t’envoyer les conversations que j’ai eu avec Sylvain, à chaque fois il me disait j’étais avec Murielle ou je suis avec Murielle soit chez lui, soit en ville. 


Moi (regardant Raoubet) : Okay  merci 


Pauline : Murielle arrête de prendre les gens pour des cons tu comprends ? Tu t’es faite baiser par ton Ex on le sait, et tu le sais ! Donc gagnons en temps et fous-le.


Moi (l’interrompant) : Pauline je te rappelle 


Pauline : En tout cas je vais de ce pas informé le groupe, il est hors de question qu’elle pense que cette histoire s’arrêtera comme ça ! Tchip ! 

Clic.


Murielle (les yeux rouges) : Tu la crois ? 


Moi (la fixant) : Je te pose une simple question, s’il ne s’était rien passé entre vous, si comme tu le prétends il t’a invité au restaurant, pourquoi ne pas me l’avoir dit ? 


[Mon téléphone s’est mis à vibrer, Pauline a balancé l’histoire dans le forum de la famille] 


Murielle (se mettant à pleurer) : Je sais que tu allais le prendre mal 


[Sonnerie téléphone]


Moi (serrant les mâchoires) : Murielle tu sais que j’ai horreur qu’on me prenne pour un con, qu’on se foute de ma gueule et qu’on me mente 


[Sonnerie téléphone]


Murielle (en larme) : Il ne s’est rien passé entre Sylvain et moi 


Moi (donnant un coup dans le mur) : Merde ! 


Murielle (se mettant à genoux) : Je te jure Jules [snif], il ne sait rien passer entre lui et moi [snif]. Jamais je n’oserai faire une chose pareille [snif], il ne se sentait pas bien je te jure sur la vie de ma mère [snif], il ne sait rien passer entre nous. [Snif]


Moi (la fixant) : C’est de moi dont tu essaies de te foutre Murielle ?


Murielle (en larme) : Tu ne vois pas ce qui est en train de se passer ? Pauline qui essaie depuis des lustres de nous faire rompre [snif]. Tu ne vois pas cela Jules ? [Snif] Depuis que nous sommes ensemble elle n’arrête pas, ta famille n’arrête pas. Qu’est-ce que je leur ai fait ? 


Moi (les mâchoires serrées) : Tu crois vraiment que tu arriveras à me faire douter de ma sœur ? Tu crois sincèrement ! Que Pauline gagne quoi en venant raconter des conneries ? 


Murielle : Parce qu’elle ne m’aime pas [snif]


Moi (hors de moi) : C’est toi qui me mens, tu es rentré depuis quatre mois presque et tu ne m’as jamais dit que tu as revu ton Ex et tu crois que je douterais de la parole de ma sœur ? Va savoir sur quoi tu me mens encore merde.


J’ai pris un t-shirt dans le placard en prenant mon trousseau de clés au passage et je suis sortie de la chambre. 


Murielle (me suivant dans le salon en larme) : Jules où vas-tu ?


Je suis sorti de l’appartement sans la calculer, en claquant la porte derrière moi. Et mon téléphone qui n’arrêtait pas de sonner ça m’énervait, je l’ai éteint. Je suis confus là, déboussolé. J’essaye de croire à ce qu’elle m’a dit, mais mon esprit refuse ! Il refuse de boire à ce gros mensonge ! Et ce qui me saoule c’est le fait de m’imaginer ce qu’il a dû lui faire cette nuit-là, aucun respect ! Ça fait quatre mois qu’elle est rentrée, si elle n’avait pas croisé Audrey j’aurais été le con dans cette histoire. 


J’ai trainé dehors, je suis même allé m’assoir au Burger King. Je t’ai pris un double steakhouse, des grandes frites, un King fusion Twix et un granini Orange. C’est garé au parking, assis dans ma voiture que j’ai mangé avec appétit. Lorsque je suis arrivé au désert j’ai rallumé mon téléphone, je ne vous parle pas de la multitude de messages que j’ai reçu dans le forum et hors du forum. Pauline vraiment lorsqu’elle dit je dis, elle ne fait pas les choses à demi.  


[Sonnerie téléphone] 


Moi (décrochant) : Ouais ?


Jade (ma big sista) : Mais j’essaie de te joindre, c’est quoi l’histoire que Pauline vient de nous sortir ?


Moi : C’est comme tu as lu !


Jade : Mais est-ce que c’est vrai ?


Moi : J’ai confronté Murielle et Audrey, Murielle nie certains passages d’Audrey


Jade : Sur le forum Pauline à partager des brides de conversations entre Sylvain et Audrey ! Et apparemment elle aurait passé tout son séjour avec lui.


Moi : 


Jade : Jules ?


Moi : Je t’écoute Jade 


Jade : Je sais que tu m’écoutes, c’est ta réaction que je veux entendre


Moi : Que veux-tu que je te dise là présentement ? 


Jade : Tu vas rompre ? 


Moi : …


Jade : Jules ?


Moi : Je te dirais ce que je compte faire demain, pour l’instant c’est chaud et j’ai besoin de prendre du recul avec tout ce que je viens d’entendre. 


Jade : Okay ! Tu es où comme ça ? 


Moi : Garé devant Burger King en train de finir mon dessert 


Jade : Le veinard 


Moi (souriant) : Il fallait bien que je mange non ?


Jade : Okay, fais-moi un message une fois que tu rentres 


Moi : Oui maman !


Jade (amusée) : Lol 

Clic. 


J’ai jeté mes ordures dans la poubelle et je suis rentré dans l’appartement. Murielle était assise sur le fauteuil, le regard dans le vide. La table correctement dressée, j’ai posé mes clés sur le meuble à côté de la porte en me rendant dans la chambre prendre mes vêtements et les transférer dans la deuxième chambre. 


Murielle (devant la porte) : Qu’est-ce que tu fais Jules-Ernest ?


Moi (levant les yeux) : Tu vois bien non ?


Murielle (la voix cassée) : Je ne comprends pas [snif]


Moi : Moi non plus ! 


Murielle (se mettant à pleurer) : Je t’ai dit la vérité


Moi : Non tu m’as menti Murielle, et tu continues à le faire ! Parce que si tu savais que j’allais mal prendre le fait que tu revois ton Ex, pourquoi avoir repris le contact ? Tu me dis que vous avez été ensemble que deux fois entre temps Audrey a envoyé la preuve que c’est faux, tu as passé tout le séjour à Port-Gentil avec lui 


Murielle : Non ! 


Moi (pétant un câble) : Arrête de me prendre pour un con [envoyant mes affaires valser dans la pièce]. C’est à qui que tu veux faire avaler cette connerie ? Tu as passé la soirée à te comporter comme une pute et il t’a baisé juste après, et c’est à moi que tu viens mentir ? Tu me prends pour qui Murielle ? Tu es ma première relation peut-être ? Ou tu penses que je suis assez con pour avaler cette histoire  


Murielle (en larmes) :


C’est avec la rage que j’ai ramassé mes vêtements en me rendant dans la deuxième chambre, j’ai fermé la porte à double tour. Elle me ment, je le sais ça se voit ! [Pff] Quatre ans ! Merde quoi ! 


[Sonnerie téléphone]


Moi (décrochant) : Mouais ?


Greg : Tu chiales ?


Moi : Tu es con ?


Greg : Je pose la question on ne sait jamais !


Moi (m’asseyant sur le lit) : Tchip ! 


Greg : Je t’attends 


Moi : Tu m’attends où ?


Greg : Dans le club des célibataires à vingt-sept ans 


Moi (amusé) : Tu es con sérieux ! Je te signale que je n’ai pas encore rompu avec elle, et qu’elle jure mordicus qu’il ne s’est rien passé !


Greg : Tu la crois ?


Moi : Même pas une seconde, mon cerveau refuse même d’enregistrer cette information !


Greg : Et tu sais qu’entre son boss et Nesto [papa] c’est le clash là, si les darons tombent sur cette info c’est mort. Un père voleur et une fille pute !


Moi : Grégory j’ai quand même fait quatre ans avec elle et que nous sommes toujours ensemble ! 


Greg : Et nous savons que ce n’est plus pour longtemps ! Il a dû la prendre comme une pute, en lui donnant des gifles sur les fesses tout en lui criant il te baise comme ça ton type ? Elle, avec une voix de cochonne de lui réponde Nooon ! Tu es mon master Sylvain ! Fais-moi ça dur ! Oh oui, oh oui, comme ça, oh oui master !


Moi : Tu as fini ?


Greg (éclatant de rire) : Tu connais le gazage qui t’attend ! Bref je t’ai appelé pour te soutenir, tu sais que mes épaules sont là et elles le seront toujours. 


Moi : Dégages ! 


Greg (amusé) : Ah tant pis ! Bisou


Moi : Chien ! 


Greg (éclatant de rire) : Cette famille doit vraiment aller se faire soigner, garçons comme filles. Je te fais un bisou, tu m’insultes. Non mais ? 


Nous sommes passés sur un autre sujet, Greg a compris que j’avais besoin de parler d’autre chose. Donc chien comme il est, il s’est mis à me raconter ses histoires de cul jusqu’à tard le soir. Lorsque j’ai raccroché, l’horloge de mon téléphone affichait deux heures du matin. 

Je me suis rendue au boulot très tôt, je ne voulais pas croiser Murielle dans l’appartement. J’ai passé toute la journée devant mon ordinateur à faire la comptabilité. Je suis sorti aux environs de dix-neuf heures, je voulais mettre plus de temps mais la batterie de mon phone m’a lâché. 


Murielle (me regardant) : Jules il faut qu’on parle 


Moi (me dirigeant dans la deuxième chambre) : Je n’ai pas envie !


[Claquant la porte]


Et c’est vrai, je n’ai pas envie d’écouter ses mensonges une fois de plus parce que cette fois-ci je vais sérieusement péter les plombs. Surtout si c’est pour me sortir qu’il ne s’est rien passer, que Sylvain ne se sentait pas bien, et que j’ai dormi dans la deuxième chambre.  J’ai mis mon phone en charge en allant prendre ma douche et de me poser devant mon ordinateur.

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Passion: Amour, Orgu...