Chapitre 3 : Phase 2 , Coup de bluffe

Write by Les Histoires de Laya

***Juillet

***Gracien***

Le président : Tu sais ce qu’il te reste à faire mon frère, on n’atteint pas certains postes sans avoir du sang sur les mains. Et tu sais aussi que tu ne peux pas reculer, c’est toi mon successeur.

Moi : Je le sais bien grand frère, et je ne compte pas reculer, peu importe ce que ça me demandera.

Lui : Tu penses qu’elle acceptera de te faire d’autres enfants après ça ?

Moi (pouffant) : Emilie vendrait père et mère pour rester au sommet. Elle n’est pas ma femme pour rien.

Lui : J’oubliais !

Moi : Si elle refuse d’en faire, il existe encore des femmes fécondes dans ce Gabon.

Lui : Mais très peu accepterons de rester dans l’ombre.

Moi : Et si elles veulent trop être dans la lumière, ça poussera Emilie à faire ce que je veux parce qu’elle n’acceptera jamais qu’une autre femme partage sa lumière.

Lui : Et la mère d’Iniva ?

Moi : C’est du passé !

Lui : Tu sais au moins qu’il se pourrait que tu retournes vers elle ?

Moi : Pardon ?

Lui : Gracien, Gracien, Gracien, n’as-tu pas vu mes années au pouvoir ? Tu penses vraiment que je refréquentais mes ex baby-mama parce que j’avais trop envie ? (Droit dans les yeux) Ce poste coute cher, et tu le constateras dès ce soir à 00h, au lancement de la campagne.

Moi : Une chose est sûre, je n’ai pas froid aux yeux et je n’ai pas vraiment de sentiments.

Lui : Pas vraiment ou pas du tout ? (Ricanant) Mes condoléances !

Moi (faussement attristé) : Merci !

 

Dès que 00h a sonné, je suis rentré dans une nouvelle ère. Avant même de battre campagne, je sais déjà que je suis vainqueur.

Le Gabon est notre terrain de jeu, les gabonais peuvent bouder comme ils veulent, on sera toujours au pouvoir et on continuera à se remplir les poches avec ceux qui sont suffisamment malins pour se rallier.

J’ai fait mes choix, peut-être que Emilie aura envie de me tuer après ça, mais elle ne le fera pas, au contraire, elle me fera d’autres enfants.

 

Emilie : Gracien ?

Moi : Oui chérie

Elle : La campagne a débuté, et tu ne me dis toujours rien, qu’est-ce-que tu fais Gracien ?

Moi : Ce que j’ai à faire.

Elle (à bout) : Pourquoi j’ai l’impression que je vais vouloir te buter de mes propres mains ?

Moi (pouffant) : Reste tranquille Emilie, je t’ai toujours dit d’arrêter de faire semblant devant nos lecteurs. Tu ne me feras rien, parce que toi Emilie, tu veux être première dame de ce pays et rien ne se fait sans sacrifices, donc, j’ai besoin de me reposer avant d’aller raconter des bêtises au peuple. Je ne veux pas finir mon quota de mensonge avec toi.

Elle (la rage montant) : Gracien, je jure sur la tête de mes enfants…

Moi : Attention Emi, tu risquerais de les tuer à force de jurer sur eux…

Elle : Prends ta fille Gracien, prend ta fille.

Moi (bluffant) : Oui, je la prendrai, car j’aime trop nos enfants pour leur faire ça.

Elle (redevenant joyeuse) : Je savais que tu voulais juste me pousser à bout.

Moi : Mais comme d’habitude, tu voulais déjà t’énerver pour rien. Pose le cœur, je sais ce que je fais.

Elle : Il faut déjà que je me fasse coudre une belle tenue pour les obsèques, la belle-mère qui pleure sa belle-fille, quelle belle image.

Moi : Tu n’as pas de remords pour sa mère ?

Elle : Elle n’aura qu’à en faire d’autres.

Moi (dans ma tête) : Ah bon hein ? Ok !

Moi (la fixant) : J’aimerai qu’on ait d’autres enfants.

Elle : Pardon ? On s’est déjà arrangé, et maintenant que je serai première dame, je ne veux pas être enceinte.

Moi : Donc tu acceptes que j’en fasse avec d’autres femmes et les ramène ici ?

Elle : 4 ne te suffisent pas Gracien ?

Moi (droit dans les yeux) : Pour 7 ans de pouvoir ? Non. Je veux dormir.

J’ai tourné le dos et je n’ai plus rien écouté de ce qu’elle disait derrière moi.

 

 

Grazi : Nous sommes prêts papa.

Moi : On y va !

On a passé deux longues semaines de campagnes intensives pour bien raconter des bêtises aux Gabonais et après ça, il m’a fallu donner le coup de grâce.

Moi (regardant dans ce miroir) : Je suis désolé, mais dans la vie, il faut faire des choix et j’ai fait les miens.

J’ai brisé le miroir et les autres membres autour m’ont félicité.

 

Le ministre de l’intérieur : Est élu président de la république, avec 68% des voix, M. Gracien OKINDA.

C’est l’euphorie dans la pièce, toute la famille explose de joie, on a réussi.

Je reçois des félicitations de partout, je suis le nouveau n°1 de ce pays, notre famille est toujours au pouvoir.

Eux : OKINDA Pour toujours

Moi : et à jamais !

On trinque à notre succès.

***Le lendemain

***Emilie***

Première dame de ce pays, qui l’eut cru ? Vous m’avez critiqué ici quand votre Eden MAYE m’a jeté, mais regardez-moi aujourd’hui ! Remariée, 4 gosses, avec le président de la république. Vous vous sentez comment mes détracteurs ?

Pendant que les uns croient vivre l’amour avec les handicapés (pouffant), moi je vis la gloire avec le numéro 1 du pays.

Et la cerise sur le gâteau, je serai bientôt débarrassée de cette imbécile !

Mais je la remercie quand-même (rire), car si elle n’était pas là, Gracien aurait pris mes filles pour être leur mari de nuit, pour ses choses. Et il aurait sans doute sacrifier un de mes enfants.

Ethan (17 ans) : MAMAAAAAN, j’ai mon BAC !

Moi (explosant de joie) : MON FIIIILS OH, MON ENFANT A SON BAC.

Ethan : Enfin !

Moi : Tu as déjà hâte de quitter la maison alors qu’on va entrer au palais du bord de mer ?

Ethan : J’ai même envie de rester, rien que pour ça. Mais bon, je vais d’abord faire sciences politiques pour être plus apte à assister papa d’ici quelques années.

Moi : C’est bien mon fils !

Grazi (débarquant) : J’ai eu mon bac papa, j’ai eu mon bac !

J’ai envie d’éclater, pauvre petite, son bac ne servira à rien, dommage.

Ethan : Tu ne pouvais pas attendre pour le dire ? Toujours à gâcher mes moments avec mes parents, n’importe quoi.

Gracien : Je suis fier de toi ma fille, félicitations, viens embrasser ton père.

Ethan (choqué) : Et tu n’as pas eu cette réaction avec moi papa, c’est n’importe quoi !

Lui (silence) :

Moi : Gracien, ton fils te parle, tu es sourd ?

Lui : Emi, maintenant, j’en ai ma claque que tu me parles d’une certaine manière devant mes enfants, TU LA FERMES.

Il l’a tellement hurlé que j’ai sursauté.

Lui : C’est la dernière fois que tu me parles comme à ton camarade Ethan, dernière fois.

Martial (entrant) : Pourquoi vous criez au lieu d’être heureux ?

Gracien ne le calcule même pas et il sort du salon accompagné de sa fille. Ça commence à bien faire !

 

 

Moi (face à lui) : Tu profites de ses derniers instants ?

Gracien (serrant mon cou) : À partir d’aujourd’hui, tu ne me parles plus jamais comme tu as pris l’habitude de le faire (plus fort) c’est parce que tu me parles comme ça que les enfants font la même chose

Moi (toussotant) : Tu m’étouffes

Gracien : Dernière fois je dis bien ! (Me lâchant)

Moi (essoufflée) : Et si les enfants te voyaient ainsi en train d’étrangler leur mère ?

Lui : Les garçons ? Ils sauraient qu’il faut de temps en temps recadrer les femmes violemment et les filles ? Elles sauraient que leurs maris ont tous les droits sur elles et que si elles font les folles, il faut qu’ils les recadrent.

***Grazi***

Je suis dans le couloir et je n’ose plus bouger d’un pas, j’ai tout entendu entre maman Emi et papa.

J’attends qu’ils ne parlent encore, au moins ils ne m’entendront pas retourner dans la chambre.

Dès que c’est bon je retourne dans ma chambre et j’ouvre mon journal intime.

Moi (écrivant) : Cher journal, j’ai eu mon baccalauréat et papa dit être fier de moi, je me sens si heureuse et aimée à ses côtés. Je me sens si bien avec mon père, c’est un homme si bon. Je ferai tout pour qu’on s’entende toujours aussi bien, TOUT. Tout pour l’amour de mon père, le seul de mes deux parents qui m’ait montré de l’amour jusqu’à lors.

***

En septembre papa a prêté serment et mon voyage pour le canada était prévu pour le week-end d’après.

Aujourd’hui, c’est le grand jour pour Ethan, il quitte le Gabon pour ses études[p1] , Martial par contre y retourne. Ils prennent le même vol ce soir, c’est l’euphorie dans la maison car maman Emi a organisé un petit brunch d’aurevoir.

Ethan : J’ai encore le droit de ne pas vouloir la voir à mon brunch d’aurevoir !

Grâce : Pffff, Grazi est ta sœur ok ? Donc, il va falloir arrêter avec ces idioties.

Je les regarde discuter devant moi comme si j’étais un fantôme, j’ai un sourire presque nerveux parce que parfois j’ai vraiment l’impression de ne pas exister aux yeux d’Ethan.

Ils se prennent limite la tête jusqu’à ce que Martial vienne en rajouter une couche.

Lui : De toutes les façons, même si les chiffons et les torchons sont dans le même tiroir, les chiffons ne deviendront jamais des torchons.

Moi (piquée au vif) : Mais les deux essuient, et au cas où tu serais un peu idiot sur les bords, avant d’être des chiffons, ils étaient d’abord des torchons. Un peu comme toi, tu te prends pour un roi mais j’attends de voir ta fin, idiot !

Lui (venant face à moi) : Oulala, la fille illégitime se réveille enfin après 17 ans de vie, tu t’inventes un caractère Iniva ? À part vivre aux dépends des humeurs et des regards de papa sur toi, qu’est-ce-que tu sais faire ? (Rigolant) RIEN ! Tu n’es rien qu’une sale batarde qui serait prête à tout pour se faire accepter.

Moi (droit dans les yeux) : Et même à t’éliminer (soufflant sur son visage)

Il y’a eu un lourd silence dans la pièce, plus aucun de nous 4 n’a dit un mot pendant deux minutes.

Grace (étonnée) : Grazi ? (Me tapotant) Ehhhh, y’a pas à parler ainsi en fait ! Calmez-vous. Je suis la plus petite de vous 4 mais j’ai l’impression d’être la plus sensée. Vous êtes frères et sœurs, personne ne va rien faire à personne.

La tension était palpable et je faisais toujours face à Martial.

Maman Emi (débarquant) : Et qu’est-ce-qui se passe encore ici ?

Martial (sourire en coin) : En fait, la batarde a décidé de me menacer, donc, si je disparais maman, je te présente la coupable. Du haut de ses 17 ans, déjà des idées tordues. Je vais m’apprêter, je ne gère pas les folles.

Il se dégage et il quitte la pièce, je sens le regard de maman Emi sur moi.

Elle (ricanant) : Et donc, mon fils va disparaitre par ta faute ? Pour qui te prends tu Graziella ? Ah oui, parce que ton père t’accorde un peu de son attention, ça y est, tu es arrivée ? Bref, tout ça finira.

Je n’ai rien dit, j’ai simplement quitté la pièce et je me suis refugiée dans ma chambre.

Ils me poussent à bout et ils s’étonnent que je réagisse ? Ils croient que je suis toujours la même Grazi qui se taisait, Lol. En plus, j’ai enfin le soutien de mon père après tant d’années ? Unstoppable je suis !

J’ai fini par m’apprêter pour le brunch.

Je me suis faite belle, petite robe estivale, petite sandale, léger gloss et j’étais magnifique. La fille de son père, aussi belle que lui !

Une fois de plus, mon père parlait de moi avec fierté, ce qui a fortement agacé Ethan car c’était son jour et « je lui ai volé la vedette ». Bah, fallait être l’enfant préféré de papa (rire) ceci est ma revanche sur toutes ces années où j’ai été l’idiote de service, l’illégitime, l’enfant qu’on n’assume pas, la risée.

La fête fut quand-même belle, à 16h, tout le monde était rentré et je suis allée dans ma chambre me reposer un peu.

Le soir, il a fallu dire au revoir à ceux qui me haient le plus dans cette maison.

***Gracien***

Emi (en pleurs) : Mes bébés, vous allez me manquer, maman vous aime de tout son cœur.

Elle les prend dans ses bras et c’est à la limite de m’émouvoir, quand je pense que ce sont des adieux.

Emi : Vous avez tout ? On peut y aller ? (À la gouvernante) vous avez tout vérifié ?

Elle : Oui madame, tout est bon.

Emi : On y va.

Moi : Emi, deux minutes.

Elle : Ok !

Je l’entraine jusqu’à la chambre où je lui dis qu’elle ne peut pas les accompagner car on reçoit le futur premier ministre et sa femme, donc, elle doit être là.

Elle : Et tu me le dis maintenant ? J’accompagne mes enfants.

Moi : Madame, ton rôle de première dame de ce pays n’est pas une blague. J’ai dit que tu prépares tout pour leur arrivée avec tes cuisiniers, point. Je ne veux rien entendre.

Elle (voulant crier) : GRA…

Moi : Eh eh eh eh, je ne veux pas de scandale. Tu pars leur dire au revoir et tu fais ton boulot de femme de cette maison.

Elle : Je ne te reconnais plus

Moi : C’est que tu ne m’as jamais connu alors. Je suis à la place où je voulais, tes phrases tu te les gardes et tu agis comme je le veux.

Elle : J’ai le choix ?

Moi : On a toujours le choix. Mais vu que tu es Emilie, y’a aucun choix. Va leur dire au revoir.

Elle s’exécute et on dit au revoir aux garçons.

20 minutes plus tard, le futur PM et sa femme arrivent à la maison.

On s’installe dans le salon privé et c’est 10 minutes après que Emilie nous fait honneur de sa présence, fraiche comme une vraie première dame.

PM : Madame OKINDA, quel honneur !

Sa femme : Magnifique comme toujours

Moi (tout sourire) : Je ne vous le fais pas dire, comme un bon vin…

Emi (me fixant) : Je me bonifie avec le temps.

Elle prend place et on discute gaiement autour de quelques canapés 5 étoiles.

La gouvernante nous rejoint dans le salon et me fait poliment passer un message.

Moi (à eux) : Je vous reviens.

Je me lève et je m’arrête au couloir où m’attend mon homme de main.

Lui : M. le président, on a un problème

Moi : Lequel ?

Lui : C’est un peu délicat.

Moi : Allez droit au but.

Lui : La voiture qui transportait vos fils a été percutée violemment au rond-point de l’aéroport.

Moi (faussement choqué) : Vous êtes surs ?

Lui : Malheureusement oui

Moi (la voix tremblante) : Mes fils vont bien ?

Lui : Malheureusement non M. le président, ils sont morts sur le champ.

Je me suis tue pendant une minute, le temps pour moi de chercher mes larmes à l’intérieur de mon corps, puis j’ai simplement décidé de simuler une attaque.

Je tombe au ralenti sur le sol, respiration forte, main posée sur mon cœur, un père touché.

Je les sens tous venir m’entourer et j’entends Emi débouler en panique dans mon dos

Elle : qu’est-ce-qui se passe ici ? (Main sur moi) Gracien ? Gracien ?

Elle me bouscule et je suis toujours dans ma commedia Del Arte.

C’est au bout de 10 minute qu’ils me calment enfin, assis sur le fauteuil, dans un dernier souffle avant un torrent de larmes, je murmure « Nos fils ont été tués dans un accident »

***Emilie***

Moi (bondissant du fauteuil) : PARDON ? (Les larmes montant) NOS QUOI ?

Gracien (la larme à l’œil) : Une voiture a percuté celle de nos fils et ils sont décédés sur le champ.

J’ai eu l’impression que mes oreilles sifflaient, je me suis sentie partir et je suis tombée sur le sol. J’ai eu un moment d’absence et quand je suis revenue à moi

Moi (hurlant) : MEEES ENFAAAAANTS (dans un torrent de larmes) Je refuse cela, pas mes enfants. (Pétant un câble) emmenez-moi mes enfants, emmenez-moi voir mes enfants.

Je suis devenue totalement incontrôlable déchainée. Ils m’attrapaient tous et je ne cessai de me débattre car je voulais prendre une voiture et me rendre sur place pour récupérer mes enfants.

C’est dans une minute de lucidité que je me suis assise le fauteuil, mon cerveau a fait comme un bip, je me suis retournée vers Gracien et je me suis exclamée : JE VAIS TE BUTER GRACIEN OKINDA, Président ou pas, je te jure que je vais te BUTER !

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