Chapitre 3: Stéphane LOEMBET

Write by Bidzime

 

 

CHAPITRE 3 : Stéphane LOEMBET

 

Stéphane LOUEMBET

J’ai quitté l’entreprise plus tôt que prévu et là je suis en route pour le domicile de ma maman, Éléonore LOUEMBET. Arrivé au portail, je klaxonne et j’attends calmement que son gardien Arouna vienne m’ouvrir le portail. Pendant ce temps, je tchèque vite mes messages whatsapp, plus précisément ceux du groupe , constitué de mes partenaires de crime, appelé le « noyau dur »

« Fabien : on se retrouve à 22h au HYPE.

Lucas : Mais toi tu es malade toi, même pas de bonsoir, comment allez vous ? Tu nous prends pour tes prostituées qui doivent rappliquer à tes moindres envies ou quoi ? Tu penses qu’on a rien à faire de notre soirée c’est ca ?

Fabien : Aaah  LE BRUIT !arrête de faire ta pute et atterris au HYPE à 22 h comme convenu c’est tout.

Nicolas : eh les mecs ne commencez pas. T’inquiètes Fabien, on y sera, n’est ce pas Stéphane ? »

Je m’apprêtais à répondre lorsque je vis Arouna, le gardien de ma mère ouvrir le portail. Apres avoir garé dans la concession, je rentrais dans la maison pour retrouver ma mère en train de dresser la table.

Moi : bonjour maman adorée, comment tu vas ? Dis-je en me rapprochant d’elle et lui faisant un bisou sur la joue

Maman : je vais bien mon chéri et toi ?

Moi : ça va ! huumm, mais qu’est ce que ça sent bon, je sens que je vais me régaler aujourd’hui

Maman : effectivement car aujourd’hui j’ai cuisiné ton plat préféré, heureusement que tout est prêt il ne manque plus que nous mangions.

Quelques instants plus tard nous voici attablés, en train de parler de tout et de rien jusqu'à ce que ma mère introduise le sujet qui fâche.

Maman : tu sais mon chéri, j’ai croisé Agnès, tu sais mon ami qui s’est marié à un français, eh ben saches qu’elle a l’une de ses filles qui est toujours célibataire. Elle doit être une véritable merveille vu la beauté de sa mère et les origines de ses parents

Moi : Maman non, je ne suis pas intéressé, merci.

Maman : mais pourquoi ? Et pourtant elle fait un très bon parti pour toi, jeune femme célibataire sans enfant, 30 ans et en plus elle vient d’obtenir son doctorat en droit…

Moi, lui coupant la parole: mais maman tu es sérieuse là ? Je te rappelle que je suis avec quelqu’un. Donc s’il te plait, arrêtes déjà ce que tu veux faire, je t’en prie !

Maman : de qui tu veux parler ? Cette mégère d’Audrey, je t’ai déjà dit que si ce n’est qu’avec elle, tu perds ton temps. Parce que je peux te rassurer que de mon vivant tu ne l’épouseras jamais. Donc tu as intérêt à m’arrêter cette mascarade qui a assez duré

Moi: mais que t-a elle fait bon sang ? Tu lui reproches quoi ?

Maman : elle n’est pas de notre ethnie et ça c’est quelque chose que je n’accepterai jamais, que mon fils épouse une « Anongoma» alors qu’il y a plusieurs filles de notre ethnie qui sont prêtes à se marier avec toi, mais toi tu continues avec cette…

Moi : maman alors là non, ça je ne te le permettrai pas, que tu parles ainsi d’Audrey alors qu’elle ne t’a rien fait. Maman quand vas-tu comprendre que c’est elle que j’aime et c’est avec elle que je veux faire ma vie ?

Maman : avec le désordre que tu fais partout dans Libreville ?ne me fais pas rire s’il te plait. Et laisses moi te rappeler que je suis ta mère, c’est moi qui t’ai mise au monde, je te connais. Je sais qu’elle n’ait pas une femme faite pour toi

Moi : et comment la femme qui est censé être faite pour moi doit être exactement ?

Maman : déjà, elle doit être de notre ethnie parce que elle comprendra les us et coutumes de chez nous ; ensuite, il faut..

Moi, lui coupant la parole : pfff…tu sais quoi, non seulement je suis fatigué de cette même histoire d’ethnie et en plus tu m’as coupé l’appétit, dit-je en jetant la serviette sur son assiette avec rage. Par conséquent, il est l’heure pour moi de rentrer et retrouver Audrey. Sur ce, passe une très bonne soirée maman j'ajoute  en me levant de table et lui faisant la bise sur le front.

 Et pourtant, ma soirée avait bien commencé. Mais il a fallu que madame LOEMBET ajoute sa graine pour tout gaspiller, pfff…je monte dans ma voiture tandis qu’Arouna se précipite pour m’ouvrir le portail. Je sors de la concession et prends la route pour chez Audrey. Ma mère m’a tellement mis de mauvaise humeur que je n’ai plus la tête à m’amuser. Je préfère rentrer et dormir.

Ma mère Eléonore LOEMBET, de son nom jeune fille ANTCHOUET , mon petit bout de femme comme j’aime l’appeler, est une femme d’une soixantaine d’années, de mère gabonaise et de père espagnol qui était venu au pays pour une mission et était reparti comme si de rien n’était sans se retourner et ni laisser de contact. En partant, il laissait une fillette d’à peine quelques mois, ma mère. Celle-ci en grandissant a eu la chance d’aller à l’école malgré la pauvreté extrême de ma grande mère et avait eu la chance de fréquenter les bonnes écoles de la capitale. Puis, tous ses diplômes en poche, elle rencontrait mon père Bertrand LOEMBET dans une grande entreprise de la place  où commença une aventure. De cette relation, je suis né un an plus tard, et mes parents s’étaient déjà marié. Je peux dire que je n’ai pas vraiment eu de relation avec mon père. Je ne me rappelle pas qu’il m’ait déjà pris dans ses bras ou bien qu’il m’ait dit des paroles affectives ou réconfortantes quand je n’étais pas au meilleur de ma forme ou bien même lorsque je rapportais des meilleurs notes à la maison. On ne se voyait que pendant les repas, que ma mère nous forçait à avoir tous les soirs, où personne ne parlait, faute de sujet de conversation. On ne partageait rien, aucun sujet de discussion si ca ne concernait que l’école. Je me rappelle le jour ou on m’a annoncé son décès un an après l’obtention de mon bac. J’avais déjà pris l’avion pour l’étranger pour poursuivre mes études. Ma mère m’avait appelé en pleurant pour m’annoncer son décès. Sur le coup j’étais choqué mais sans plus. J’avais juste eu cette petite pointe de regret car au fond de moi, j’espérai toujours un rapprochement entre lui et moi mais malheureusement non, cela ne se fit jamais…

Les années sont passées aujourd’hui j’ai 34 ans, 1m 83, beau gosse comme disent mes conquêtes. J’occupe un bon poste dans l’une des plus grandes banques du pays en tant que chef du service juridique. Je suis en couple avec Audrey cela fait maintenant près de 5 ans. C’est l’amour de ma vie. C’est vrai que j’ai des aventures de gauche à droite, mais avec Audrey c’est différent. A ses cotes j’ai toujours cette paix intérieure. Je l’aime tellement. Audrey c’est ma petite douceur. Tellement elle est gentille, compréhensive, douce…je ne suis pas prête à la laisser pour les caprices de ma mère. Alors là pas du tout.

J’arrive enfin à l’immeuble où Audrey habite. Le temps d’arriver devant la porte je reçois un appel de chancia, une de mes collègues, je lasse un soupir las. J’hésite à décrocher car je sais déjà d’avance qu’elle va me casser les couilles. Elle insiste tellement que je finis par décrocher

Moi : ouais !

Chancia : bonsoir Stéphane, comment tu vas ?

Moi : je vais bien merci. Et toi ? En quoi puis je t’aider

Chancia : je ne vais pas si bien que ca, et tu sais pourquoi

Moi : non, je ne vois pas, donc je me répète : qu’est ce que tu veux ? Et sois brève et précise stp je ne suis pas d’humeur

Chancia : mais bébé, tu m’avais promis qu’on se reverrait,tu me manques tu sais ? Pourquoi tu ne viens pas passer la nuit avec moi ?

Moi : non !

Chancia : mais pourquoi ?

Moi, exaspéré : écoutes ne me fatigues pas d’accord ? Je t’ai dit non, c’est non ! C’est quoi ton problème ? Donc tu penses que je vais laisser ma copine pour venir te retrouver parce que nous avons l’habitude de coucher ensemble ? Que nous soyons clair, toi et moi c’est juste une affaire de sexe donc il n’y a pas de nuit à passer ensemble. On se retrouve, on baise et ca s’arrête la. Et d’ailleurs tu sais quoi, je préfère que cette histoire s’arrête la, ne m’appelles plus jamais pour ca. Bonne nuit.

Je raccroche et rentre enfin dans l’appartement, je me déchausse, file vers la douche et prend une bonne douche. Je met une culotte et un tee-shirt, retourne au salon et m’affale sur le canapé devant un match de basket.

 

Alors les amis, des kifs et des commentaires pour l’encouragement ;)

 
LE POUVOIR DE L'AMOU...