Ma relation

Write by Bidzime

 

 

CHAPITRE 2 :

 

*Audrey NTSAME

 

Il est 19h, tout l’immeuble est vide. Je suis encore la dernière à être dans les locaux. En réalité, il me reste à clôturer le dernier dossier de la journée pour fermer ma machine et m’en aller mais voilà, au lieu d’être devant mon ordinateur je suis plutôt devant ma baie vitrée en train de réfléchir. Réfléchir sur ce cauchemar intriguant et ma relation avec Stéphane.

Comme je l’avais déjà dit, Stéphane est un amour, mais parfois très difficile à vivre. On s’est connu de la manière la plus insolite dans une boulangerie. Je dirais que notre rencontre a été un véritable coup de foudre. Dès que nos regards se sont croisés dans cette boulangerie là, on ne s’est plus jamais séparé. Tellement drôle, souriant, toujours disponible et à l’écoute, on peut dire qu’il avait réussi à pénétrer dans ma carapace et à voler mon cœur après une cour assidue qui a duré quelques mois. Mais au bout d’un an de relation, notre amour faisait face à son premier obstacle et pas des moindres : sa mère. Oui, elle. Elle avait décidé de me haïr de toutes ses forces.

En y repensant je me rappelle qu’il y avait des signes évocateurs dès le début de notre relation. D’abord, quand elle parlait avec son fils, Stéphane, au téléphone, elle refusait toujours de me parler. A chaque fois que Stéphane essayait de parler de moi avec elle, elle changeait délibérément de sujet. Ensuite, quand il a fallu que nous nous rencontrions enfin physiquement, soit elle était occupé ou elle trouvait un moyen d’annuler à la dernière minute .J’avais ce pressentiment, mes craintes étaient déjà la. Mais Stéphane réussissait toujours à me rassurer que je n’avais pas à m’inquiéter, que je me faisais des idées. Puis mes craintes se sont fondées quand nous nous sommes vus finalement pour la première fois. Alors là, Je peux vous dire qu’elle ne faisait même plus semblant. Ce jour là elle avait été silencieuse, désagréable. Stéphane avait justifié cela en disant qu’elle avait reçu une mauvaise nouvelle avant notre arrivée. À chaque fois que je lui offrais des présents ou lui préparait des petits plats, elle s’arrangeait toujours à me les renvoyer ; ou bien quand je partais lui rendre une visite de courtoisie, elle ne me recevait pas. Je passais des heures à sa terrasse à l’attendre pendant qu’elle était à l’intérieur. Malgré cela, j’ai encore insisté jusqu’à ce jour où elle me l’a dit clairement, face à face, de vive voix…

*FLASHBACK

Ce jour là, j’étais décidé à crever l’abcès entre la mère de Stéphane et moi, quitte à m’humilier comme jamais devant cette femme qui m’avait déclaré la guerre sans que je ne sache pour quoi. J’y suis arrivé en début d’après midi. J’avais sonné, le gardien m’avait ouvert le portail. Madame LOEMBET Eléonore, dans toute sa splendeur, était assise sur sa véranda en train de lire un bouquin. Pas besoin de vous préciser qu’en me regardant son visage avait complètement changé.

Moi, me rapprochant d’elle : bonjour maman, comment tu vas ?

Eléonore LOEMBET : …

Moi: alors maman, ta journée ça été ? Je me suis dit que ça aurait été bien de venir te dire un bonjour, passer la journée avec toi si tu es disponible bien sûr. J’insiste et m’assois quand même face à elle histoire de  détendre l’atmosphère qui s’était alourdi tout d’un coup

Eléonore LOEMBET :…

J’étais venu pour arranger les choses, et je m’étais préparé psychologiquement à être mal reçu donc je ne me laissais pas influencer ou décontenancée par ce silence.

Moi : ah ! Suis-je bête ? J’ai pensé aussi à t’apporter ton plat préféé cuisiné par moi-même : des aubergines avec de la banane plantain pilé. Julien m’a dit que tu adorais ce plat alors j’ai pensé à te faire plaisir.dit je en lui présentant les plats

Eléonore LOEMBET : jeune demoiselle pour commencer vous aller m’enlever votre merde de devant mes yeux ça c’est un. Et de deux qui vous a permis de vous asseoir sur mon canapé ? Vous ai-je donné la permission ? Alors dépêchez vous de vous levez. De trois, de quel droit vous vous permettez de me tutoyer ? Pensez vous que c’est parce que mon fils vous couche que vous avez droit de me parler comme si on avait élevé les moutons ensemble ?

Moi, tellement choqué par les propos durs de son interlocutrice: Non maman, j’ai pensé juste vous faire pl…

Eléonore LOEMBET, me coupant la parole : écoutez moi bien mademoiselle, ne tournons plus autour du pot : je ne vous aime pas, je ne vous accepte pas et je ne vous accepterai jamais de ma vie, vous entendez ? Donc je vous conseille clairement de mettre un terme à cette relation qui ne vous mènera nulle part. Donc un conseil, vous et vos plats vous allez déguerpir de chez moi et ne plus jamais mettre les pieds. Ai-je été assez claire mademoiselle ?

Si je mettais préparé psychologiquement à être mal reçu, par contre je ne m’attendais pas à ça. A ce qu’elle soit aussi dure envers moi.

Moi, me mettant à pleurer: pourquoi ? Que vous ai-je fait pour me détester autant ? et pourtant j’aime votre fils plus que tout, je suis prête à tout pour..

Eléonore LOEMBET : vous n’êtes pas de la même ethnie que la mienne. Pire vous êtes d’une ethnie que je hais de toutes mes forces : l’ethnie Fang. Et pour ça, il n’est pas question que vous épousiez mon fils unique, est-ce assez clair ?maintenant déguerpissez de ma concession je ne veux plus jamais vous voir ici.

Et c’est ainsi qu’elle se leva et me laissa là effondrée dans sa véranda. J’avais mis une heure à m’en remettre et je prenais mes affaires pour rentrer chez moi. Arrivée au portail je rencontrais le gardien de tout à l’heure qui me regardait avec un regard compatissant

Gardien : eh petit madame ! ça va aller, faut plis comme ça la ! Grand madame est mal méchante avec tout le monde comme ça wallah ! Mais ça va aller hein…

Je lui esquivais un faible sourire et rentrait chez moi. C’était la dernière fois que je venais chez elle et en sortant j’avais décidé de ne plus y remettre les pieds du moins pendant un bon moment. J’avais raconté ce qui s’était passé à Stéphane. Il était rentré dans une colère noire, prêt à couper tout lien avec sa mère. Mais je m’y étais opposé farouchement essayant de le calmer.  En principe cet épisode aurait du nous ébranler et remettre en cause notre relation. Mais en fait non, car Stéphane à ce moment là était prêt à tout pour notre relation, pour nous…

*FIN DU FLASHBACK

 De plus, en ce moment avec Stéphane j'ai l'impression de marcher sur des œufs. cela fait maintenant bientôt 5 ans que nous sommes ensemble mais apparemment nous ne partageons plus la même vision. je ne sais pas si c'est la mienne qui a évolué ou peut être la sienne mais le fait est que je veux faire avancer les choses, faire évoluer notre relation, mais Stéphane il n'est pas prêt. Il n'est pas prêt pour qu'on vive ensemble, il n'est pas prêt pour un enfant, il n'est pas prêt pour se marier, il n'est même pas prêt pour rencontrer mon père...A ce moment je lui demande si il envisage quand même un futur avec moi. il me répond que oui mais il n'est pas encore prêt pour ce genre d'engagement. je lâche un soupir las...même si je ne comprends pas son opinion, j'essaye au moins de la respecter en évitant de trop mette ce sujet sur le tapis.


Je suis interrompu dans mes pensées par la sonnerie de mon téléphone qui m’informe l’arrivée d’un message :

Charlène : Alors les meufs à quel niveau ? Position ?

Leslie : en route, je borde le petit et je file au restaurant et vous ?

Jessica : franchement les meufs vous abusez aussi hein, je sens que là je serai encore la première à arriver comme d’hab. Mais je vous préviens déjà que je vais vous lâcher en cours de route, car j’ai des choses à faire. Je vous dis déjà

Charlène : hum ! Chose à faire comme quoi ? C’est sur que tu vas aller retrouver ton amoureux secret que personne n’a jamais vu là

Jessica : je ne sais pas de quoi tu parles, bon à toute je ne suis plus loin du restau

Moi : moi aussi, je suis déjà en chemin, à toutes, les meufs.

 

Bah voila que mon dossier va devoir attendre. J’ai besoin de retrouver mes copines pour décompresser et m’évader un peu pendant quelques temps. J’arrête ma machine, rafraîchis mon make-up, prends mon sac et me met en route pour le restaurant.

 

Alors les amis ? donnez moi des forces par vos kif et vos commentaires ;)

LE POUVOIR DE L'AMOU...