Chapitre 30
Write by sokil
Chapitre 30 :
Flashback… Six mois avant mon mariage…
Priscilla vient de rendre l’âme ! Sa main était posée sur la mienne lorsqu’elle a rendu son dernier souffle, je ne m’en suis pas rendue compte; elle était si silencieuse ! Il est 18h 30 à cet instant précis. Je tiens encore mon chapelet d’une autre main, je l’égrenais la tête baissée ; Sidonie était présente, c’est elle qui s’est levée la première, et calmement elle a dit.
- C’est fini, elle vient de partir…
Je relève doucement ma tête et je constate effectivement qu’elle s’en est allée ; on fait venir les infirmières qui commencent à faire le nécessaire ; Priscilla est enveloppée dans une civière ; j’ai juste le temps de lui dire au revoir à voix basse.
- Au revoir « Petite Fleur » va et repose en paix !
Une heure de temps plus tard nous voyons certains membres de la famille paternelle de Priscilla arriver, en l’occurrence son père. Fred se dirige vers lui aussitôt. Une fois les formalités entamées, nous laissons le soin au papa de Priscilla de prendre ses responsabilités ; mais il se résigne et s’adresse à Fred.
- Mon cher beau frère… J’ai un très grand respect pour toi ! Si tu n’étais pas là, ma fille ne serait peut être jamais revenue ici pour mourir dans son pays ! Je préfère te donner cet honneur là, de l’enterrer dignement !
Nous comprenons tous que Pierre Mendomo, veut tout simplement se décharger de toutes responsabilités concernant les obsèques de sa fille. Mais Fred n’est pas bête.
- Très cher beau frère, je te remercie également pour cet honneur et la place que tu me donnes. J’accepte volontiers de le faire ! C’était aussi ma fille, mais tu es sans ignorer que nous devons l’enterrer dans son village natal qui est le tien n’est ce pas ?
- Oui… Oui !!!
- Alors je propose de t’apporter mon soutien et ma participation pour certaines choses, mais… Tu l’enterres chez toi à côté de ta femme ! Et tu organises les obsèques dans ta maison au village! Je serai présent et je pourrai t’assister comme je pourrai, à mon niveau !
- J’ai compris mon beau ! Ehhhh mon beau !!!
Tout s’est déroulé dans le calme et la sérénité comme le souhaitait Fred ! Connaissant la réputation de Pierre Mendomo dans cette petite localité de la région du centre du pays, les mesures ont été prises pour qu’aucun incident ne survienne. Malgré les rumeurs qui circulaient autour de ce décès, on a finit par l’accuser lui-même Pierre Mendomo d’avoir vendu sa fille pour prospérer dans ces affaires louches de sorcellerie. Mais nous tous nous savons au fond ce qu’il en est de cette mort mystérieuse. Après l’enterrement, nous sommes rentrés le plutôt possible ; Fred n’a pas voulu qu’on y reste plus longtemps. Il nous a exhortés au recueillement et à beaucoup de prières.
- Elle repose désormais auprès de sa maman ! Je vous recommande tous de prier pour le repos de leurs âmes ! Je suis satisfait que tout se soit déroulé dans le calme ! Maintenant que ce triste événement est passé nous devons nous préparer pour un autre qui arrive, et cette fois ci c’est dans la joie ! Jaïda ? Quand est ce que Jess arrive ?
- La semaine prochaine, samedi !
- Très bien ! Je dois l’entretenir sur certains points avant le mariage !
- Comme lesquels ?
- C’est entre hommes !
Fred et Jess s’entendent super bien ! Il n y a rien à redire là-dessus ! Je l’ai su le jour où Jess était revenu pour me demander pardon devant toute la famille. Le regard compatissant de Fred à l’égard de Jess ce jour là était si frappant et si flagrant que quelques instants après je les ai surpris de part ma fenêtre entrain de bavarder ; j’ai vu Fred lui faire une petite tape sur l’épaule et à a fin je les ai vu se donner une accolade… J’étais stupéfaite. Depuis cet instant là Fred a toujours agit avec beaucoup de pudeur et de douceur envers lui. Jess est un grand capricieux, il suffit juste de ne pas le caresser dans le sens du poil qu’il se met sur la défensive et devient le mec le plus insupportable et le plus désagréable à vivre ; mais jamais je ne l’ai vu se comporter comme tel envers Fred, qui a su si bien prendre ma défense se jour là. Entre ces deux êtres, il y a comme une alchimie qui règne, je ne comprendrai jamais cela.
- Non c’est très simple ! Ton fiancé, il suffit de le connaitre et de le comprendre… C’est un grand sensible ! Il aime qu’on lui accorde beaucoup d’attention et c’est ce que je fais !
- Oui papa, il est comme ça, j’ai aussi appris à le connaître ! C’est un gros bébé en fait !
- Oui il manque beaucoup d’affection et il faut lui en donner, il en a besoin !
- Merci du conseil ! A propos, j’ai une idée, mais je ne sais pas s’ il va aimer, j’aimerai lui faire un cadeau le jour de notre mariage !
- Je t’écoute…
- Voila, j’aimerai qu’il revoit sa mère… Il … Il en souffre je le sens ! Il m’en parle souvent et ça le rend triste ! Plus les années passent, plus ça l’affecte ! J’essaie souvent de lui remonter le moral, mais ça ne suffit pas ! Je pense que c’est ce manque d’affection qui le rend souvent agressif envers les gens, mais beaucoup plus envers les femmes ! Je me souviens de la manière dont nous nous sommes rencontrés, pour lui je représentais la racaille ! C’est à peine s’il me disait bonjour ; alors qu’au fond il ressentait une profonde estime pour moi ! C’est le fait d’avoir l’impression d’être rejeté par sa mère qui l’a rendu ainsi !
- C’est peut être vrai ! Mais comment vas-tu t’y prendre ? Il faut d’abord chercher à savoir où elle se trouve ! C’est pas une mince affaire ça ! Et puis… C’est très délicat !
- Victor !!!
- Victor ?
- Oui ! Je vais lui en toucher deux mots !
Je ne sais pas si mon idée est bonne mais je sens que je dois le faire ; je vais tenter et si ça mord tant mieux. Je suis toujours l’éternelle assistante de Victor ; au travail nous ne parlons jamais des affaires personnelles, sinon très rarement. La date du mariage approche et c’est dans toutes les bouches ; tous mes collègues ont appris la nouvelle, certains sont surpris, et d’autres s’y attendaient vraiment. Ceux qui sont contents me félicitent tandis que d’autres peinent à digérer la nouvelle ; c’est normal, on ne peux pas faire l’unanimité, que l’on soit bon ou mauvais, il y aura toujours ceux qui vous aiment et ceux qui vous détestent. Mais ce n’est pas ça qui importe ! Ce qui importe là c’est que juste après le travail je dois m’entretenir avec Mbela père au sujet de ce qui me passe par la tête. Il fronce d’abord les sourcils et me regarde de haut en bas.
- Mais tu es folle ?!? Que vais-je dire à Jeannette ma femme ? Elle va penser que je cherche à renouer avec mon ex maîtresse ! Pas question !
- Je comprends, c’est… C’est même très délicat je sais ! J’ai juste pensé à ça comme ça ! Jess n’a vraiment pas connu sa maman et il s’est toujours senti rejeté des deux côtés, il a toujours cru qu’il était de trop ! Quand il vient ici, il préfère rester à l’écart, même si tout le monde l’accepte ! Mais sa maman… Je sais qu’elle lui manque ! Et moi je le comprends ! Vous savez, j’ai aussi une mère, ma vraie mère biologique, je ne sais pas ce qu’elle est devenue ! Mais la différence c’est que j’en ai eu une de substitution qui a comblé tout ça; ce qui fait que je ne souffre pas vraiment de ce manque d’affection ; je sais que ma mère c’est Sidonie un point c’est tout, alors que Jess…
- Ok c’est bon ! Tu vas me faire pleurer … Je vais chercher à rentrer en contact avec elle ! Le problème c’est qu’elle est mariée maintenant et si moi j’essaie de l’approcher … Bref je verrai ce que je peux faire ! On a encore un peu temps, avant le mariage.
Jess arrive ce soir, je suis toute excitée! Il a pu obtenir un congé pour venir célébrer son mariage ! On se jette l’un sur l’autre on s’embrasse comme des fou, sans tenir compte de la présence des autres. Nous sommes inséparables, on parle de tout, de l’organisation du mariage, de ce qui est prévu et on s’attarde un peu plus sur Priscilla, je lui raconte tout dans les moindres détails les aveux qu’elle a pu nous faire.
- Placide et Priscilla, ont pactisé avec le diable et ont voulu me détruire ; voilà pourquoi j’ai eu tous ces problèmes, d’accouchement et autres ; ces fausses couches à répétition, ce sont eux qui étaient à l’origine de tout ça ! Elle me l’a dit avant de s’en aller et que maintenant, je suis libérée !
- Ça me rassure… L’important pour moi est que tu sois en bonne santé !
- Oui, c’est le plus important ! Même si je …
- Même si tu n’en fais pas, ce n’est pas grave ! Je crois que tu devrais prendre exemple sur tes parents, qui sont en réalité ton frère et ta belle sœur ! Ils n’en n’ont jamais eu et ne se sont jamais plaint ; ils te considèrent toi comme leur fille ! Sidonie t’a élevée depuis ta naissance… J’aimerai quand même que tu prennes exemple sur eux ! J’aimerai aussi que tu considères Ethan et Beverly comme les tiens à présent !
- Oui Jess, ce sont les miens aussi, je les considère comme tel depuis longtemps ! Dommage qu’ils n’aient pas pu venir comme ils vont à l’école !
- Voilà, ils n’ont pas de mère, elle est partie très tôt, et je crains que ça les affecte plus tard… Je … je sais ce que c’est, de vivre sans sa mère… Mais la bonne nouvelle c’est que je viens d’obtenir leur garde et c’est définitif, le temps que tu viennes nous rejoindre, nous formerons à notre tour une famille, j’ai hâte !
- C’est génial, j’ai hâte de vous retrouver ! Seulement, il y a une chose qui m’arrive depuis un certain temps, ça a commencé le jour où Priscilla est revenue ici mourante ! Ça m’arrive très souvent ; pendant mon sommeil ; j’entends une voix qui me parle…
- Ce n’est qu’un rêve ! C’est tout !
- Oui mais c’est bizarre ! La voix me parle tout le temps !
- Et que dit-elle ? … Cette voix ?
- Que je vais finir par procréer !
- Tout ça c’est dans ta tête chérie, c’est ton subconscient qui te renvoie des messages, un désir longtemps recherché ! C’est psychologique !
- Peut être…
- Aller libère toi l’esprit, n’oublie pas que nous avons un événement à célébrer, tu vas devenir ma femme dans quelques jours !
Je finis par oublier ce drôle de rêve et je préfère penser à autre chose ; tiens ! A peine Jess est arrivé qu’il est sollicité de partout ! Chez lui tout comme chez moi c’est l’effervescence, tout le monde rapplique, les réunions se tiennent, les décisions se prennent, parfois on est d’accord sur tel point et parfois on ne l’est pas et enfin on fini par trouver un compromis ! Mais chaque fois que Jess et Fred se retrouvent ensemble, ils ne se quittent plus ! Cette fois ci ils ont intégré Sidonie dans leur petite combine et me tiennent bien à l’écart…
- Maman ? Je sais que si je demande à papa ou à Jess c’est une peine perdue, ils vont me dire que c’est une affaire d’hommes ! Mais j'ai remarqué qu'ils t’ont intégrée dans leur petite réunion masculine ! Qu’est ce qui se trame ?
- De quoi tu parles ?
- Ekie ! Mais… C’est tout le temps comme ça! Quand il vient ici ou alors quand nous allons chez eux pour parler des préparatifs, à la fin vous vous éclipsez toujours ! Et quand je viens vous rejoindre vous changez subitement de sujet ! Même Jess ! Il me fait des cachoteries ! C’est donc ça le mariage hein ? Au début comme ça mon futur époux entre dans des combines avec ses beaux parents et me tient à l’écart !
- Je… Je ne sais pas de quoi tu parles ! Tu te fais des idées !
- Quand tu bégaies comme ça ce n’est pas simple !
- Je crois que c’est toi qui délires un peu ! Va te reposer, demain on doit se rendre chez eux les Mbela, pour la petite réception qu’il donne en votre honneur !
Ce n’est pas la peine d’insister, et je finis par ne plus prêter attention à toutes leurs manigances ; je conclue en me disant qu’ils se concertent pour que les choses se déroulent bien pendant ce mariage. Ce soir donc a lieu la petite fête avant la grande fête ; Mbela Victor donne une petite réception en l’honneur de nous, les futurs mariés, au lieu de célébrer chacun de son côté son enterrement de jeune fille ou de jeune garçon. Je suis aux côtés de Jess et de temps en temps nous sommes sollicités par tel ou tel convive ; ce sont soit des amis, soit des membres de la famille qui nous accoste. Je m’éloigne un peu de Jess qui cause avec son frère aîné, Pippo, qui est venu pour l’occasion et sa sœur aînée aussi qui a répondu présente ; elle et moi on se croise, on s’embrasse et on papote un peu. Victor finit par me trouver me demande de le suivre à l’intérieur de la maison ; j’ai le temps de me retourner et je surprends Jess qui nous observe, l’air interrogateur. Mais moi je sais ce qui se passe ; Victor doit me dire ce qu’il en est des recherches concernant la maman de Jess.
- Ma petite, tu es une sacrée veinarde !
- Vous l’avez retrouvée ?
- Oui, grâce à Pippo ! Je lui ai demandé de s’en charger ! Elle vit toujours à Paris avec son mari ! Si c’est moi-même qui l’avais contactée directement je crois qu’elle m’aurait rabroué vite fait !
- Je comprends ! Elle n’a pas oublié !
- Non ! En fait c’est moi qui lui ai menti ! J’étais déjà marié à Jeannette lorsque je fais sa connaissance. Elle était très belle Brigitte Cartier… Je l’ai longtemps bercée d’illusions, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que je n’étais pas célibataire ; Jessé venait de naître… Bon tout ça ce sont des souvenirs ! Voila son numéro, je crois que tu dois le faire toi-même !
- Vous dites?
- Oui oui ! Tu dois l’appeler et lui dire que tu appelles de la part de la future femme de son fils Jessé… Je suis sûre que ça va lui plaire …Nous sommes à une semaine du mariage et si elle aime son fils, elle viendra…
En ressortant de là je suis toute émue et je lui fais un grand sourire à Victor ; il pose ses mains sur mes épaules et nous tombons sur Jess ; il tient un verre de whisky d’une main et l’autre main est dans sa poche ; il sourit mais c’est un faux sourire, je le sens un peu jaloux ; je sursaute la première.
- Euille! Jess ! Tu… tu fais quoi là ?
- Je te cherche ! Qu’est ce que tu traficotes avec ma femme ?… Papa ?
- Behhhh !!!! Je lui donnais les conseils d’un père à sa bru qu’est ce que tu crois ? Il faut bien que je la prépare pour ça !
-
Effet ! Il… Il me donnait des conseils là-dessus ! Voilà quoi !
Victor nous laisse là tous les deux et retourne retrouver Fred et compagnie.
- Ça va Jess ?
- Ça va … Écoute il faut qu’on parle c’est très sérieux !
Il me tire en solo dans un coin où il n y a pas grand monde.
- Qu’est ce qu’il y a? C’est grave ?
- Oui… Très grave !
- Je t’écoute !
- Figure-toi que ça fait plus d’une semaine qu’on ne fait rien !
- C’est – à – dire ? Tu parles de l’organisation ou bien ?
- Je parle de nous ! On n’a pas fais l’amour depuis ! Je n’en peux plus ! Je te jure !
- C’est parce que nous sommes pris par tout ce qu’il y a faire et moi je n’ai pas la tête à ça !
- Moi si !!! J’ai envie de toi !
- Là… Maintenant ?
- Oui tout de suite !
- Et dis-moi où on va le faire ? Dans ta chambre ? Les autres enfants sont entrain de jouer aux jeux vidéo là bas ! C’est mort ! Il n y a que l’hôtel pour ça et moi je ne…
- Viens ! Suis-moi !
Il me prend par la main et m’amène à l’intérieur de la maison !
- Jess ici ???? Nooooon !
- Chut !!! Parle pas si fort !
- Dans … dans le bureau de ton père ?
- C’est la seule pièce de la maison qui est actuellement vide et accessible !
- C’est de la folie ! Retiens-toi juste un peu, on peut le faire plus tard.
Il ne m’écoute pas, il ferme doucement la porte à clé, éteint la lumière et me soulève ; il me dépose sur la table majestueuse sur laquelle sont père à l’habitude de travailler sur certains dossiers et autres de la compagnie… Il a juste le temps de la dégager avant de me poser dessus. Il soulève ma robe, retire fébrilement ma culotte et m’embrasse sauvagement ; il défait en même temps la ceinture de son pantalon qui est sur le point de craquer sous l’effet de la pression que fait sa bite. Je ne me rends pas compte que son pantalon est déjà baissé, qu’il me pénètre avec une telle force que je fini par crier ; il met sa main sur ma bouche afin d’étouffer mes gémissements ; ce petit côté sadique me fait prendre mon pied en fin de compte, surtout lorsqu’il me retourne brutalement sur cette même table … C’est bref, c’est rapide, c’est trop bien ! On finit par se rhabiller et il me demande de sortir la première, il me suit juste par derrière ; heureusement que le couloir est désert…
Quelques instants plus tard, nous sommes réunis et on trinque à notre honneur ; Jess et moi on se regarde, il me fait un clin d’œil et me fait un câlin sur la joue, il en profite pour me chuchoter à l’oreille.
- J’ai bien pris mon pied tout à l’heure… Merci ! J’espère que ça t’a plu !
- On… Va remettre ça !
Victor fait un discours, Fred également et le reste de la soirée se passe très bien. Avant de nous séparer plus tard, je sens Victor un peu irrité, je prends la peine de lui poser la question sur un ton blagueur.
- Mais beau papa qu’est ce qui te met en rogne comme ça ?
- J’ai toujours dit à ces enfants de ne pas pénétrer dans mon bureau ! Ils… Ils ont foutu un de ces bordels sur ma table !!! Ils vont m’entendre…
Jess se gratte la tête et moi je fais vite de changer de sujet.
Jour J-6 …
Ça y est, je me suis décidée à le faire je vais l’appeler, Brigitte Cartier, j’ai le cœur qui bat et en même temps je me sent si conne d’avoir eu cette idée , mais les dés sont déjà jetés et je dois aller jusqu’au bout. Je compose son numéro…
- Allo ? Allo ? Madame Brigitte Cartier ?
- Allo ? Oui ! C’est bien moi à qui ai-je l’honneur ?
- C’est… C’est … En fait vous ne me connaissez pas, mais je suis la … La fiancé de votre fils !
- Mon fils ?
- Oui… Votre fils !
- Mais lequel ? J’en ai deux ! Aurel ? Ou Franck ?
- Euh…
Jour J-4…
Je n’ai pas revu Jess depuis la soirée organisée chez Victor en notre honneur parce que Fred nous a sorti un précepte bidon selon lequel les futurs mariés ne devraient plus se voir entre temps.
- C’est la tradition ! Vous vous verrez uniquement le jour J, sinon ça porte malheur ! Je tiens à ce que l’on respecte la coutume !
- Mais papa… Il faut que je voie Jess, c’est urgent, c’est à propos de sa mère et …
- Il n y a pas de mais… Victor m’a tout expliqué, ce n’est pas grave et je t’avais dit que c’était délicat !
- Oui… Mais le truc c’est que…
- Écoute ! C’est comme ça la tradition ! Plus tu le fais languir Jess, mieux ça vaut, crois moi ! Et quand vous vous verrez ce jour, tu comprendras que j’avais raison !
Jour J- 2…
Je suis très tendue et irritée ! J’ai l’impression que rien n’avance et que nous ne serons jamais prêts ; la seule chose que je peux faire c’est de communiquer avec Jess au téléphone, on a envie de se voir, nous sommes tiraillés de gauche à droite, et je crois que je vais finir par m’écrouler. Tante Sidonie me donne des cachets que j’avale aussi rapidement. Elle semble très pressée et préoccupée, je la sens très distante et un peu froide sur les bords.
- Tiens, bois ça ! Repose toi tu en as besoin ! Je sors !
Je me dis juste qu’elle est aussi préoccupée que moi en ce qui concerne ce mariage, et elle sait que je vais bientôt m’en aller après, c’est ça qui la rend si triste. Pauvre d’elle, si elle savait à quel point je l’aime…
La veille du mariage…
Cette fois ci c’est tout le monde que je trouve particulièrement bizarre ; la coiffeuse et l’esthéticienne sont venues et elles ont commencé à me préparer… Sidonie débarque et nous interrompt ; elle me demande de m’habiller afin d’être présentable.
- Habille-toi ! Dépêche-toi ! Et tu me retrouves dans ma chambre, je t’attends !
Elle a un comportement inhabituel et je ne sais pas ce qui la dérange, je ne comprends pas ; jamais je ne l’ai vue ainsi ! Je fais vite et je la rejoins. Elle est encore plus troublée que jamais et se met à pleurer.
- Maman, qu’est ce qui ne va pas ? C’est plutôt moi qui devais être entrain de pleurer… Je sais que c’est dur et que nous allons nous séparer, mais nous serons toujours en contact et on se verra dès qu’on pourra !
- Oui je sais ! Mais … Il est grand temps ! Et ça je lui en avais fais la promesse… Elle ne… ne t’a jamais oubliée, elle avait dû partir par la force des choses ! Et m’avait demandé de te prendre comme mon enfant, et je l’ai toujours fait, je me suis attachée à toi et je t’ai toujours considérée comme ma fille…
- Oui je sais… Tu es ma mère !
- Mais ça fait un bon moment qu’elle est là et c’est elle qui est rentré en contact avec nous… ça lui a prit du temps ; nous l’avons rencontrée ! Elle a juste pris un petit coup de vieux…Elle a appris pour ton mariage et elle a tenu à te voir… Ta … ta maman est revenue !!!
Le jour du mariage …
Ça court dans tous les sens, tout le monde s’agite autour de moi pendant qu’on me coiffe et m’habille ; nous prenons un peu de retard parce que la cérémonie de ce matin à la marie a pris trop de temps. Jess est prêt depuis longtemps et parait il, lui et sa famille sont déjà l’Église ! Il m’appelle, je préfère ne pas décrocher, je sais qu’il va pester comme un fou , alors je finis par l’éteindre ce téléphone et le ranger dans mon sac. Nous sommes sur le point de partir lorsque ma mère biologique entre accompagnée de Sidonie. Elle me prend par les mains, et me sourit affectueusement.
- Ma belle Jaïda… Comme je te l’ai dit hier soir, je ne pourrai jamais remplacer ce que cette femme a fait pour toi ! Nous aurons l’occasion de causer, c’est ton mariage et je tiens à ce que tout ce passe bien, tu sauras tout ce qui s’est passé durant toutes ces dernières années et pourquoi j’ai dû m’enfuir ! Mais avant, je veux que tu saches que ta vraie mère c’est cette femme, Sidonie ! C’est elle qui a fait tout le travail à ma place, elle a ce mérite, c’est une femme forte, extraordinaire et je n’ai pas le droit de gâcher tout ce qu’elle a construit… Moi je ne cesserai jamais de t’aimer…
On s’embrasse toutes les trois, j’ai pas envie de pleurer, sinon je vais gâcher tout mon maquillage. Je reçois sa bénédiction, et toutes les deux me prennent par la main, direction pour l’Église. C’est Fred qui me dirige vers l’autel, je tiens son bras ; Jess est debout et lorsque nos regards se croisent, je souris et lui aussi me rend la pareille ; il est plus ému que moi, si impressionné ! Je sais que ma robe lui plait et lui fait un drôle d’effet. Il me tend la main et Fred, avant de me laisser, embrasse Jess et lui presse la main. On ne se quitte plus des yeux, et on finit par échanger nos vœux…
C’est la grande soirée dansante, nous venons d’ouvrir le bal, toujours les yeux dans les yeux, nous dansons amoureusement. C’est le moment que je choisis juste après, pendant que tout le monde se trémousse sur la piste de danse pour parler à Jess en aparté, il se lève et nous sortons, je fais signe et Sidonie et à Fred, ainsi qu’à Victor qui se lèvent à leur tour, mais Jess ne voit pas la scène ; il me suit tout juste et nous marchons main dans la main…J’ai décidé de lui faire ce cadeau ! Lui aussi il a un cadeau pour moi…
- Voila ton cadeau Jess !
- Voila ton cadeau chérie !
Il sort de sa poche une petite boite, il me la donne et je l’ouvre ; il s’agit d’un bracelet incrusté de petits diamants avec nos prénoms ainsi que ceux d’Ethan et de Beverly écrits par endroits ; il me tient ce discours…
- Merci de faire partie de ma vie et de celle de nos enfants, je t’aime Jaïda…
- Oh Jess ! C’est … C’est magnifique !!! J’adore !!! Je t’aime très fort !
J’ai les larmes aux yeux, il m’embrasse et je resserre mon étreinte. C’est exactement à ce moment là que nous voyons deux femmes apparaître et se tenant la main…
- A présent Jess, laisse-moi-t’offrir ce dont tu as toujours rêvé d’avoir et de connaitre…
- C’est … C’est ma mère ! Comment t’a fait ?
- Je t’expliquerai plus tard ! Voilà, elle a accepté de venir pour toi, pour nous ! Je ne savais pas qu’elle t’a toujours appelé « Aurel » !
- Oui ! Elle m’a toujours appelée ainsi quand j'étais gosse; c’est le diminutif d’Aurélien, mon second prénom !
Elles se tiennent la main Ces deux femmes, la mère de Jess et la mienne, comme pour marquer le signe de la réconciliation ! Ces femmes qui ne nous ont pas vu grandir et qui ont dû partir plus tôt, par la force des choses ; nous avons décidé de ne porter aucun jugement sur leurs choix, mais nous avons compris une chose, nous avons compris qu’elles ont été obligées d’agir ainsi pour notre bien à tous les deux, elles ont fait des sacrifices afin que nous, Jess et moi puissions nous en sortir ; ça nous a laissé certes des séquelles que nous avons pu combler au fil du temps ; nous avons combler ce manque grâce à l’amour de Sidonie que je considère comme la meilleure des mamans, et Jess à travers l’amour qu’il porte à ses enfants, Ethan et Beverly…
Nous ne pouvons pas tout avoir dans la vie, le bonheur, il n’existe pas si nous même nous ne devons pas chercher à le créer, si nous même nous ne devons pas nous battre afin de rendre cette vie meilleure.
C’est ainsi que se referme ce joli tableau tout en couleur ; nous sommes entourés de toutes ces personnes magnifiques qui nous aime et que nous aimons par-dessous tout, Sidonie, Fred, Victor, sa femme Jeannette, Brigitte la mère de Jess et « Madame Princesse » ma mère biologique.
F-I-N