Chapitre 30

Write by YadRosa

                **Franck**

Liliane et moi sommes sortis visiter un peu la ville. Je suis au volant et elle regarde le paysage défiler, silencieuse. Je la trouve très belle et si douce. Peut être que je me trompe mais bon, vu qu'elle vit avec moi, je finirai par connaître sa vraie nature. 


Moi : ça va ? 


Elle a tourné la tête dans ma direction. 


Liliane (voix triste) : oui. 

Moi : on dirait pas. Tu n'aimes pas ma compagnie ? 

Liliane(s'empressant de répondre) : si si. C'est juste que je pense à ma famille et aussi à ces dernières semaines. Tout est allé si vite... 


Je sens une profonde tristesse dans sa voix et ça me touche. Je n'aime pas voir une femme pleurer ou triste,  je ne le supporte pas. Ma mère a pleuré tant d'années...

Moi : écoutes, ce qui est fait est fait. Tu ne peux rien y changer à présent. Le mieux serait de te concentrer sur l'avenir. Je t'achèterai un portable pour que tu puise causer de temps à autre chose avec tes parents. 


Je lui parlais sans détacher mes yeux de la route. 


Liliane : merci beaucoup. Je te promet que je ferai des efforts. J'ai apporté l'argent que m'a donné Daysie. On fera les achats avec. 


Pas question ! 


Moi : non non. Cet argent tu vas le garder précieusement. Si tu veux je t'aide à ouvrir un compte en banque et tu le placera là pour quand tu en auras vraiment besoin.

Elle m'a regardé d'un regard reconnaissant. 


Liliane : tu es un homme très bon. Merci encore. 

Je me sens flatté ! 

Moi : j'ai connu la galère donc je sais ce que tu traverse. Ne t'inquiète pas. Je serai là pour toi. Tu as quel niveau côté études ? 


Liliane : j'ai eu mon BAC il y'a trois ans mais je n'ai pas pu continuer.

Moi : c'est bien. Et tu as envie de faire quoi comme métier ? 

Liliane : j'ai toujours rêvé d'être une grande femme d'affaires... mais bon, ça reste un rêve. 

Moi : OK. 


Je compte bien rendre ce rêve réel. 


Moi : tu as envie d'étudier à nouveau ? Tu aimes apprendre ? 

Liliane : ça me ferait énormément plaisir. J'aime bien apprendre. À l'école, j'étais toujours parmis les meilleurs. J'ai eu une mention très bien au BAC.

Moi(surpris) : waouh, c'est excellent ça. 

Quand je pense qu'elle a failli gâcher toute sa vie en se prostituant, j'ai la nausée. 


J'étais tellement absorbé par notre discussion que je ne m'étais pas rendu compte que nous étions arrivés. Nous sommes descendus et je l'ai conduis dans une boutique où l'on vend des téléphones portables.


Moi(lui montrant les modèles de téléphones) : choisis celui qui te plaît. 


Elle a fais les gros yeux. Je sens qu'elle est tout de même excitée et ça me fait sourire. J'aime ça manière de bouger légèrement les épaules lorsque quelque chose lui plaît. Je la contemplais quand mon téléphone s'est mis à sonner. 


Moi : allô kelvin !

Kelvin : oui mon frère, comment te portes tu ? 

Moi : bien et toi ? 

Kelvin : ça va aussi. Je voulais juste t'informer que je pars aujourd'hui au Camer pour deux semaines. C'est pour le boulot. 

Moi : ah OK !  Bon voyage alors. 

Kelvin : merci à toi. 

Moi : j'ai des trucs à te raconter mais ça peut attendre ton retour. Et en ce qui concerne la belle demoiselle qui te torturait l'esprit, ça va ? 


Il s'est mis à rire. 


Kelvin : personne ne m'a jamais torturé l'esprit et tu le sais ! 

Moi : oui mais avec elle, je crois que c'est autre chose. Fais attention à ne pas te blesser en jouant mon ami... 

Kelvin : hummm... Bon, je dois te laisser à présent. Bye ! 

Moi : bye. 


J'ai raccroché et Liliane est venue vers moi, une employée aux talons. 


Liliane (souriante) : j'ai choisis celui là ! 


J'ai observé le téléphone qu'elle a pris et c'est un bon choix. 

Moi( la prenant par la taille) : parfait, allons à la caisse alors !!



               **Prisca**

Je suis arrivée chez moi en me tordant de douleur. Dieu merci Daysie était sur les lieux. 


Daysie(me rejoignant au seuil) : mais...mais que s'est il passé ? 

Moi(la main sur mon bas ventre) : Chief... J'ai eu la chance que son téléphone a sonné sinon je ne crois pas que j'aurais pu marcher jusqu'ici... 

Daysie : humm Pricie, regarde toi même comment tu souffres pour un rapport qui n'a même pas pris fin et tu voulais donner ta cousine a ce porc, malgré le fait que tu savais très bien qu'il est extrêmement violent. Je ne te comprends vraiment pas. 


Elle se mêle de quoi celle là !? 


Moi : arrête tes sermons et amène moi chez le docteur Stéphane. Dépêche toi, j'ai beaucoup trop mal. 


Elle m'a regardé un moment avant de prendre son sac et m'aider à sortir pour monter dans la voiture.


 Liliane est vierge et alors ? Je n'ai pas été vierge moi peut être ? Je connais Chief et je sais qu'aujourd'hui j'ai eu une très grande chance mais tout ça c'est à cause de ma satanée cousine. Quand je la retrouverai, elle va me le payer très cher. 



(...)

Nous sommes arrivées à la clinique et des infirmières m'ont conduis dans une chambre. Quelques secondes après, Stéphane est arrivé. Il m'a consulté et selon lui, la douleur est dûe au fait que mon col à été atteint. Néanmoins je devrais faire des analyses pour voir si ce n'est pas grave. 

Stéphane : reste allongée un moment, je reviens. Tu es venue seule ? 

Moi( m'efforçant de parler) : n... non. Je suis avec une amie. Elle est dehors. 

Stéphane : OK, je vais te prescrire des médicaments qu'elle doit aller acheter. Comment s'appelle t'elle ? 

Moi : Days...Flora ! 

Stéphane : OK. J'arrive. 




             **Stéphane**

Je suis intrigué lorsqu'elle me dit que son amie s'appelle Flora. Elle vient des fois avec des filles pour des soins et j'avoue que son nom m'est familier quoique je ne veux pas m'aventurer à lui poser des questions personnelles. Mais à présent qu'elle me dit que son amie s'appelle Flora..., j'ai d'énormes doutes.  J'ai connue une seule Flora de toute ma vie mais bon, rien ne prouve que c'est elle. Il y'a plusieurs filles du nom de Flora dans ce pays.

Je me présente : Stéphane Isaï Pereira. Fils de Lucas Pereira. Un homme très influent dans le domaine médical. Je suis Portugo-brésilien. Âgé de trente cinq ans, j'avoue que je suis pas mal, du haut de mes un mètre quatre vingt cinq et mon teint métissé. J'ai grandi entre le Portugal et le Togo puisque mon père aime bien ce pays. Comme vous le savez déjà, je suis médecin : gynécologue pour être exact. J'aime bien la médecine quoique je fais certains petits business en plus... 


Moi (à une infirmière) : avez vous vu la demoiselle qui est venue avec la patiente de la chambre neuf ? 

Infirmière : oui docteur. Elle est sortie. 

Moi : allez voir si vous la trouvez et conduisez la dans mon bureau. 

Infirmière : d'accord docteur. 


Je suis entré dans mon bureau et j'ai commencé par faire l'ordonnance. Quelques minutes plus tard, j'entends toquer à la porte.

Moi : entrez !! 

Une femme est entrée mais je n'ai pas levé les yeux, occupé à remplir l'ordonnance. 


Moi( tête baissée) : asseyez vous ! 


J'ai senti qu'elle était toujours debout, j'ai alors levé la tête, le coeur battant. 


Oh mon Dieu, c'est elle. Flora, cette Flora !!!! 



                  **Daysie**

Je rentre dans ce bureau à contre coeur. Je déteste les hôpitaux. Des cris par ci, des malades par là,  l'odeurs de médicaments...ça peut me rendre malade. Néanmoins je décide d'y aller juste pour aider Prisca. Une infirmière m'a annoncé que le médecin demandait à me voir. Je toque donc à la porte de son bureau et j'entre. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je le vois, assis dans ce fauteuil..

Non seigneur, noon !!

Il paraît aussi surpris que moi. Je reste figée, à le regarder sans trop savoir quoi dire. Il se lève et s'approche de moi, me dépassant de toute sa hauteur. Son regard est insistant, comme s'il a l'impression de rêver. 

Stéphane : toi !? 

Moi( sans ciller) : oui. 

Stéphane : je pensais ne jamais te revoir. 


Moi aussi et d'ailleurs j'aurai préféré. Le revoir éveille tant de sentiments en moi... Il essaie de me toucher mais je me dégage. 


Moi : arrête ! 

Stéphane : Flora... 

Moi ( le coupant) : je ne m'appelle plus comme ça. Appelle moi Daysie. 


Il me regarde, étonné. Je sais ce qu'il pense. 


Stéphane : tu continues à... 

Moi : oui ! 


J'ai senti qu'il crispe sa mâchoire tout en continuant à me regarder dans les yeux. Instantanément j'ai un flash-back.


Sept mois après mon curetage, Prisca m'avait appris qu'elle pouvait m'aider mais que je devais me prostituer. J'ai refusé biensûr mais un mois après, elle menaçait de me foutre dehors. J'ai fini par accepter car je n'avais nul part où aller. Je me suis rendue à l'hôtel en apprehendant les heures à venir. 

 Mais cette nuit, à été la plus merveilleuse de ma vie. Stéphane est l'homme que je devais rencontrer. Prisca et lui ne s'étaient pas rencontrés. Toutes les négociations avaient été faites au téléphone et il lui avait donné un faux nom car son père était très riche et il ne voulait pas qu'on sache qu'il fréquentait une escorte. Je sais tout ça parce qu'il me l'avait lui même dit. Vous avions longuement discuté et à ma plus grande surprise, il a été très doux au moment de me faire l'amour. 

Je ressens encore la chaleur de sa peau contre la mienne et ses caresses... Il m'a prise comme si j'étais un oeuf entre ses mains et oui, j'ai aimé. J'ai jouis et je ne voulais pas que ça finisse. 

Lorsque nous avions finis, il m'a dis qu'il allait continuer ses études au Portugal et il voulait que je vienne avec lui mais c'était impossible. J'avais une dette envers Prisca. En plus c'était un inconnu.  Il est parti et je n'ai plus eu de ses nouvelles. 


Deux mois plus tard, j'étais à nouveau enceinte. Ça ne pouvait qu'être l'enfant de Stéphane car je me souviens que le jour où nous avions couché ensemble, j'étais dans une période dangereuse. Nous n'avions pas utilisé de contraceptif mais en plus de ça j'ai jeté la pilule que m'avait donné Prisca. Oui, j'ai fais exprès de la jeter. Je ne voulais pas me prostituer et je me disais que si je tombais à nouveau enceinte, Prisca aurait peut être pitié de moi. 

Je m'étais lamentablement trompée. Elle est entrée dans une de ces colères...et m'a même frappé lorsqu'elle a appris la nouvelle. Elle m'a traité d'égoïste lorsque je lui ai dis que je ne voulais plus avorté. Deux semaines après, je vivais toujours chez elle mais elle ne m'adressais plus la parole. 


Cependant un jour, elle m'a appelé et a décidé de me laisser avoir mon bébé. J'étais très heureuse. C'était un petit garçon... la grossesse n'était pas facile à supporter, j'avais un col fragile. J'ai supporté tout de même les neufs mois en n'arrêtant pas de penser à Stéphane. C'était son souvenir qui me donnait la force de continuer à me battre. Malheureusement au moment de l'accouchement il y'a eut des complications et j'ai perdu connaissance pendant des heures.

 À mon réveil les médecins m'ont appris qu'ils ont dû me faire une césarienne mais que j'ai enfanté un mort né. En plus de ça, j'étais stérile... Tout ça pour moi seule. Deux êtres innocents que j'ai porté en moi mais aucun d'entre eux n'a vu le jour. Je n'ai même pas eu la chance de voir l'enfant, Prisca s'est chargée de l'enterrer avant même que je ne sorte de l'hôpital et depuis, je suis comme une morte vivante, plus rien n'a de sens dans ma vie. 

Fin du flash back...


J'emerge de mes pensées en sentant Stéphane me secouer violemment.

Stéphane( plissant le front) : mais bon sang, ça fait cinq minutes que je te parle. Tu es devenue pâle tout d'un coup. J'ai eu très peur ! Qu'est ce qui ne va pas ? 


Rien ne va... absolument rien !



Une vie de pute