Chapitre 30: Réussir ou rien
Write by Max Axel Bounda
Chapitre 30:
Réussir ou rien
Ce soir-là, nous entrâmes chez nous
un peu inquiets non seulement par les révélations que
nous avions reçu mais surtout par l’infraction sur les voitures des filles. Ce
n’était pas une coïncidence si les véhicules des filles avaient été ciblés. Je
croyais que Rhianne c’était débarrassé de toutes les personnes qui nous
voulaient du mal mais il semblait que ce n’était pas le cas.
Jessica qui était la plus optimiste
d’entre nous essaya de nous rassurer. Nous y étions presque, il ne fallait pas
perdre espoir. Surtout pas maintenant. Elle disait que si les personnes se
mettaient à fouiller les véhicules des filles, c’est qu’elles n’avaient aucune
idée de l’endroit exacte où les vidéos se trouvaient mais surtout ne savaient
pas qu’elles étaient avec elle. Car personne jusqu’ici n’avait essayé de s’en
prendre à elle.
— Il faut rester concentré.
— Tu n’as pas peur toi ?
— Juste pour Lema. Mais ce n’est
plus qu’une question de temps. Je prie juste qu’il ne lui arrive rien.
Plus les jours passaient, plus elle était
confiante. C’était une question de semaines avant le dépôt de la saisine dont
le dossier était prêt. Jessica disait avoir bouclé tout le dossier de saisine
et n’attendait que les soutenances des filles pour qu’elle l’apporte à son
chef. Plus qu’une question de temps, répétait-elle, avant que ces profs pourris
ne se retrouvent face à leurs hideuses consciences. Il nous fallait désormaisfranchir
une seule étape. L’épreuve fatidique des soutenances.
Le lundi suivant l’enterrement de
Rhianne, s’était ouvert la grande session de soutenances à l’UPG. Environ une
cinquantaine de candidats, de tous les départements confondus, passait devant
le grand jury chaque jour. Et ce scénario allait se poursuivre un mois durant. Les
hostilités avaient bien débuté. Tout le monde était à son poste, chacun faisait
son travail et jamais, je n’avais vu autant d’étudiants de l’UPG heureux en
même temps.
La cote de popularité de notre
recteur grimpa en flèche, et était présenté dans les médias comme le numéro un
des dirigeants des instituts universitaires du pays. Si le prix du meilleur
recteur avait été organisé à ce moment-là, il l’aurait sans aucun doute décroché
à l’unanimité.
En ce qui nous concernait, le hasard
des tirages avait voulu que Lema et moi soutenions le même jour. Lors de la
troisième semaine. Mais était-ce réellement un hasard ? Rhianne n’y
était-elle pas pour quelque chose ? Elle agissait bien depuis on ne sait
où, afin de nous venir en aide et nous permettre de d’atteindre les objectifs
non ?
Les quelques jours qui précédèrent
mon passage, ressemblèrent à un camp d’entrainement à la maison. On aurait dit
que Jessica avait décidé de me faire vivre un calvaire. Chaque jour quand elle
rentrait du cabinet et moi du centre de recherches, elle s’amusait à me
soumettre à une simulation de ma soutenance pendant deux voire trois heures.
Au début c’était amusant et
nécessaire, mais avec le temps cela avait fini par m’agacer. C’était pénible, mais
il le fallait bien disait-elle. Car on ne pouvait risquer que l’un d’entre nous
reste à l’UPG. Surtout spas son mec. C’était sa condition pour que l’affaire
soit portée devant les tribunaux. En cas d’échec de l’une des personnes
impliquées, il nous faudrait soit tout annuler soit nous passer d’elle en tant
que témoin. Car il était fort probable que cette personne devienne persona non
grata à l’UPG. Et cela allait fragiliser sa stratégie. Elle ne tenait à laisser
personne sur la route.Il fallait donc que nous réussissions tous sans
exceptions.
Deux semaines après le début des
soutenances, Lema qui se préparait aussi nous annonça que la chance était de
notre côté. Trois de nos plaignantes passées quelques jours plus tôt, avaient
validé haut la main leurs diplômes. Une en licence et les deux autres en
master.Il en restait encore cinq dont Lema et moi.
Plus les jours se rapprochaient,
plus cela devenait stressant. Devoir réussir à tout prix c’était ça ou tout
laisser tomber et trahir la mémoire de Rhianne.
Mais allions-nous réussir ?