Chapitre 30: Tentative de discussion

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 30: TENTATIVE DE DISCUSSION



**ETHAN NDZAMBA**


Sara : (me regardant) Tu comptes le faire quand finalement ?

Moi: Je crois que je vais l'appeler ce soir pour lui demander si je peux passer le voir et lui parler.

Sara: Mais tu disais que tu devais le faire dimanche non?

Moi: J'ai voulu le faire mais j'ai été stoppé. J'ai senti que ce n'était pas le moment. 

Gaël : Tu as donc reprié par rapport à ça ?

Moi: Oui mais je n'ai aucune directive depuis dimanche matin. J'hésite à faire quoi que ce soit mais je ne vous cache pas que j'ai envie d'y aller. 

Sara : Moi aussi. Elle m'a tellement manqué que j'ai hâte de la voir et de la prendre dans mes bras. 

Moi: Je sais. Je verrai comment t'avoir au plus vite ses coordonnées pour que tu puisses la voir. Car je sais que si moi elle me rejette, toi, elle se fera une joie de te revoir.

Sara : Je sais. Je me suis toujours demandée pourquoi elle était partie comme ça sans rien me dire.

Gaël : Tu le sauras bientôt vu que tu la reverras.

Sara : J'ai trop hâte. (Changeant de sujets) Nelly m'a dit qu'ils ont trouvé un nouveau bébé devant l'orphelinat.

Moi: Oui. Il est à la clinique. Tu le verras quand tu iras cette après-midi. 

Sara : Il va mieux? Elle disait qu'il était presque mourant et avait été brûlé.

Moi: Dieu merci il va mieux, il était effectivement dans cet état mais Owen a pu rapidement faire quelque chose et Élite va mieux.

Sara: (levant un sourcil) Élite ?

Moi: (souriant) Oui. C'est le prénom que je lui ai donné, il l'a approuvé.

Sara: Je vois. J'ai l'impression que ce petit t'a tapé dans l'œil comme Exaucé hein.

Moi: (élargissant mon sourire) Ce n'est pas faux. 

Gaël : (souriant) un vrai petit agité cet Exaucé et je parie que le bébé là aussi sera pareil.


Nous avons éclaté de rire. 


Sara : (imitant l'enfant) Je veux mon papa Yiyan et là tu vois Noah venir lui dire que non ce n'est pas ton papa, c'est mon tonton.


Elle le disait en imitant les mimiques des deux garçons ainsi que leurs voix. Gaël et moi avons éclaté de rire. 


Gaël : (riant) Tu sens que lui-même était un vrai agité quand il était bébé.

Sara: (Riant) C'est ce que maman Corinne dit à chaque fois qu'elle vient à l'orphelinat et voit Exaucé, il était aussi comme ça.


Nous avons encore ri pendant un moment jusqu'au réveil de Noah qui est venu nous trouver au salon. Il avait encore le sommeil dans les yeux et appelait sa mère mais dès qu'il m'a vu, il a écarquillé les yeux et a couru pour se jeter dans mes bras.


Noah: (heureux de me voir) tonton Yiyan tu es venu me voir ?

Moi: (souriant) Oui mon grand.

Noah: Ça va ?

Sara : (riant) Vraiment il pose des questions comme un vieux hein.

Gaël : On te dit que quelqu'un est avec son oncle préféré, tu t'amuses.

Sara: Vraiment.

Moi: (souriant) Oui mon grand, je vais bien. 


Il a posé sa tête sur ma poitrine , côté gauche pour entendre le battement de mon cœur. Il le fait à chaque fois que je le soulève. Ses parents disent qu'il n'y a qu'à moi qu'il le fait.


Noah: (me regardant en souriant) Voiya. 

Sara: (riant) Le docteur a fini d'examiner son patient et apparemment tout va bien. 


Le petit m'a entraîné à sa suite pour que nous jouions ensemble avec ses peluches. Nous l'avons fait jusqu'à ce que je décide de m'en aller, il a décidé de prier pour moi avant mon départ, seulement, il ne voulait plus me lâcher . C'est sa mère qui a dû venir le chercher pour l'emmener ailleurs et je suis sorti avec Gaël.


Gaël : (souriant) Il y a des jours où je me demande si c'est mon fils ou si c'est le tien. Il me dit aurevoir sans ciller chaque matin où lorsque je sors mais quand c'est "Tonton Yiyan" , c'est à coup de cris et de pleurs. Tu peux m'expliquer la sorcellerie que tu as fait sur mon fils?

Moi: (souriant) J'ai été oint d'une huile de préférence d'entre mes frères.

Gaël : Ouais c'est ça. 

Moi: Bon je vais y aller.

Gaël : Ok. Dans la paix pasto. 

Moi: Amen. À vous aussi. 


J'ai grimpé dans ma voiture et j'ai démarré pour partir de là. À une bonne distance de chez eux, j'ai garé et j'ai décidé d'appeler le pasteur Mike pour avoir sa disponibilité. Il m'a dit qu'il était actuellement à l'église et que si je le souhaitais, je pouvais passer. Pourquoi remettre à demain ce qui peut se faire aujourd'hui? J'ai démarré et je me suis rendu à l'église….


Pasteur Mike : (assez sonné par la révélation que je viens de lui faire) 

Moi: Voici un peu mon histoire avec elle.

Pasteur Mike : Je viens de comprendre beaucoup de choses sur cette jeune fille. Je t'avoue que ton affaire est assez délicate. 

Moi: Je le sais.

Pasteur Mike : Le dimanche quand je suis parti chez elle, elle m'a en effet dit qu'elle te connaissait mais elle le regrettait, j'étais vraiment très loin de m'imaginer une telle situation. Cette jeune fille a énormément souffert et lorsque sa mère, enfin, je parle de maman Jeanne, l'a vu la toute première fois, elle s'apprêtait à se donner la mort en se jetant du haut de l'échangeur du pk5. Pour en arriver à de telles extrêmes, il faudrait que nous soyons à bout et elle l'était. 


J'ai baissé les yeux avec le cœur beaucoup plus lourd qu'en venant ici. 


Pasteur Mike : Mais notre Dieu est bon et est fidèle. De même qu'il n'a pas permis que tu meurs en France


J'ai écarquillé les yeux pour le regarder. J'ignorais qu'il connaissait cette histoire. D'ailleurs, seul le pasteur Timothée était informé. 


Pasteur Mike : (poursuivant sans prendre en compte ma réaction) De même, il n'a pas permis qu'elle meurt ce jour. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la ferme conviction que vos vies sont connectées et que Dieu a l'intention de vous utiliser ensemble. 

Moi: (silence)

Pasteur Mike : C'est donc pour ça que tu n'es pas encore mariée ?

Moi: (Ne comprenant pas la question) Je ne comprends pas.

Pasteur Mike : Je te demande si c'est elle que tu attendais pour te marier ? Parce qu'en principe, si tu voulais te marier, tu l'aurais déjà fait. Que ce soit dans le monde séculier ou dans le monde spirituel, tu as une position plus qu'avantageuse . Ce ne sont pas des jeunes filles à marier qui sont en manque et ce n'est pas non plus à toi que qu'une jeune femme, quelqu'elle soit, refuserait d'unir sa vie tant elles sont nombreuses à le souhaiter. Si tu ne l'es pas présentement c'est par choix.

Moi: En effet, si je le suis, c'est par choix, mais cela n'a rien à voir avec elle.

Pasteur Mike : Je vois. (Écarquillant les yeux comme s'il venait d'avoir une révélation) Mais bien sûr , tu es le père de

Moi: (levant un sourcil)

Pasteur Mike : (se ravisant) Non, je ne suis pas habilité à t'en parler. Ce que je peux faire, c'est essayer de faire en sorte que tu puisses discuter avec elle. J'ai conscience que ce ne sera pas facile mais Dieu est grand et il saura toucher son cœur. Je vais d'abord appeler sa mère, histoire de lui parler et voir si elle peut nous aider dans cette affaire.

Moi: D'accord.

Pasteur Mike : Je te ferai signe par rapport à sa disponibilité.

Moi: D'accord et merci.

Pasteur Mike : De rien. Ça ira. Nous allons prier.


Nous avons prié pendant un moment avant de nous séparer. J'ai foncé à Owendo chez mes parents. Lorsque je suis arrivé, j'ai trouvé maman en train de chanter des louanges et danser dans le grand salon.


Moi: (lui faisant la bise) Qu'est ce qui te rend aussi joyeuse?

Maman : (souriant grandement) Dieu n'est il pas merveilleux ?

Moi: (souriant à mon tour) Il l'est, d'âge en âge et d'éternité en éternité.

Maman : (Pasteur) Amen mon bébé.

Moi: (m'asseyant) Alors c'est quoi qu'il a fait pour toi cet après-midi ?

Maman : Mon fils va se marier.

Moi: (Levant un sourcil) 

Maman : J'ai parlé avec Alex ce soir et il m'a dit qu'il a finalement décidé de le faire.


Alex est en relation avec une jeune sœur de son église en Allemagne. Après ses études, il a été intégré dans une boîte et travaille là-bas. Il rentre de temps en temps à la maison pour rendre visite aux parents et il retourne.


Moi: (souriant franchement) Je suis très content de l'apprendre.

Maman : Il m'a dit que les fiançailles auront lieu dans deux mois là-bas. Toi qui a un programme hyper chargé là, il faut déjà dégager ton temps pour que nous puissions aller tous ensemble.

Moi: D'accord. Je l'appellerai pour avoir des informations plus précises sur la date et je verrai comment m'organiser. 

Maman : D'accord. (S'asseyant à mes côtés)Mon cœur serait tellement comblé de bonheur si toi aussi tu le faisais.

Moi: (silence) 

Maman : (Me caressant la tête avec une voix beaucoup plus douce) Tu ne veux toujours pas te marier Kilian ?


Ce n'est pas la première fois qu'elle aborde le sujet du mariage avec moi et par le passé je lui avais dit que le mariage n'était pas pour moi et que je n'allais jamais le faire. Je reste silencieux sans répondre à la question.


Maman : (Exerçant une petite pression sur ma tête qui finit sur ses jambes) Kilian, Je sais que ton père et moi par le passé, nous vous avions donné le mauvais exemple, mais le mariage est quelque chose de merveilleux. Il n'y a rien de plus beau que de rentrer le soir et de trouver sa famille chez soi. Quelqu'un qui t'attend, avec qui tu peux parler librement sans cacher quoique ce soit, avec qui tu peux rire , pleurer, être triste, te fâcher et autre. Nous autres nous sommes là, mais nous ne pourrons jamais t'épauler comme une femme le ferait. Une femme est une extension de ta propre personne mon chéri. En plus avec toutes les responsabilités que tu as mon fils, tu as besoin d'une femme. Tu me diras que oui, le Seigneur est là et tu comptes sur lui, c'est très bien. Mais même lui ne peut pas remplacer une femme dans la vie d'un homme. C'est d'ailleurs pour ça que lui-même dit qu'il n'est pas bon pour l'homme d'être seul et qu'ensuite il lui a donné une femme. Tu ne veux pas toi aussi expérimenter cela ? Le bonheur d'être aimé par une belle jeune femme ? De lui faire l'amour et avoir des enfants ? Nous voyons comment tu traites les enfants partout où tu passes, je sais que tu serais un merveilleux père. Tout cela, ne te tente pas ?


Je tourne ma tête sur le côté et je colle mon visage contre son ventre. Une larme coule de mon œil et va s'écraser sur le tissu de sa robe. Bien sûr que j'en ai envie, toutes ces choses qu'elle a cité, je les veux au plus profond de moi. Quelle homme normal ne voudrait il pas d'une vie de famille ? Mais seulement, je ne le peux pas. Quelle femme accepterait elle de vivre avec un homme tel que moi? Qui soit incapable de la toucher ? De lui faire des enfants ? J'aurais beau lui donner tout l'amour du monde mais elle serait toujours malheuse. Elle pourrait résister quelques temps mais finirait inéluctablement par tomber dans l'adultère et pêcher contre Dieu. Je ne peux pas me permettre d'infliger ça à une femme, je ne peux pas gâcher une autre vie par mes désirs égoïstes. Je l'ai déjà fait une fois par le passé, je ne peux pas me permettre de le refaire alors même si ça me peine de savoir que je ne serais jamais aimé comme tout le monde et que je n'aurais pas non plus des enfants issus de mes reins, ça me va. C'est quelque chose que j'ai déjà accepté de vivre avec.


Papa : (rentrant au salon) Qui ose occuper ma place sur les cuisses de ma femme ?


J'essuie rapidement mon visage et niche un sourire sur mes lèvres avant de me retourner pour le regarder.


Maman : (souriant)C'est mon bébé.

Papa : (Faussement surpris) Comment ça ? Ce n'est plus moi ton bébé ? D'où est-ce que tu as plusieurs bébé d'ailleurs ? (Lui faisant un bisou sur la bouche) Bonsoir mon cœur.

Maman : (souriant grandement) Bonsoir chéri.

Papa : Toi jeune homme, quitte rapidement sur les cuisses de ma femme (Me poussant la tête) Allez , quitte et va chercher la tienne.

Maman Patience : (Apparaissant avec un plateau de boissons et quelques amuse-bouches dessus) Bonsoir.

Moi: (Élargissant mon sourire) Voici ma femme qui est là comme ça. 


Je me suis levé et suis allé la prendre dans mes bras. Mon amour pour cette femme n'a pas diminué, au contraire, je pense même qu'il a grandit avec le temps. Elle avait été tellement heureuse quand elle avait appris que ses prières avaient été exaucées et que j'étais devenu chrétien, un peu plus tard lors de ma consécration en tant que pasteur, c'était le summum du bonheur pour elle. Elle avait tenu à être là pour voir l'objet de ses prières se concrétiser. J'avais dit à mes parents de l'emmener avec eux et elle était venue avec son mari pour assister à la cérémonie. La façon dont elle pleurait de joie ce jour, je ne l'oublierai jamais. Comme quoi, ça pouvait mettre du temps, mais la prière du juste a toujours eu une grande efficacité. Dieu exauce les prières faites avec le cœur. Elle avait prié pour moi et pour ma famille pendant des années et le Seigneur avait réalisé ça. 


Maman Patience : (souriant dans mes bras) Kilian Lilian, je t'ai déjà dit de me laisser tranquille hein, je suis une femme mariée.

Papa : (Qui m'a remplacé sur les cuisses de ma mère) Dis le lui bien à ce voleur de femmes là qui ne veut pas se trouver sa propre femme pour voler celles des autres.

Maman : (riant) Mais laissez le, il connaît papa Simon non? Il sait qu'il ne blague pas avec sa perle rare. 

Moi: (la tenant toujours) Papa Simon même sait que sa femme est la mienne et que tôt ou tard, je la récupérerai donc il ne peut pas beaucoup parler.


Nous avons ri encore pendant un moment avant qu'elle ne retourne à la cuisine. J'ai passé quelques heures de plus avec mes parents avant de rentrer à la maison où j'ai reçu l'appel du pasteur Mike.


<<Moi: (Décrochant) Allô ?>>

<<Pasteur Mike : Shalom homme de Dieu.>>

<<Moi: Shalom.>>

<<Pasteur Mike : Je t'appelle par rapport à ce dont nous avons parlé ce matin, je t'ai dit que je te ferai un retour.>>

<<Moi: Oui. Dites moi.>>

<<Pasteur Mike : J'ai parlé avec sa mère et elle est d'accord pour nous rencontrer demain en après-midi. 15h -16h par là, ça te va. >>

<<Moi: Oui ça me va. >>

<<Pasteur Mike : Ok.>>

<<Moi: Y a t'il des choses que je dois acheter ? >>

<<Pasteur Mike : Oh pas vraiment, juste une pièce de pagne et une somme de 10 ou 20 milles histoire de pouvoir prendre la parole.>>

<<Moi: D'accord.>>

<<Pasteur Mike : Bon je vais te laisser, à demain.>>

<<Moi: D'accord et merci pour tout.>>

<<Pasteur Mike : De rien. On s'appelle.>>

<<Moi: Ok. >>

Clic. 


Ce n'est peut-être pas elle que je rencontrerai, mais ce serait déjà quelque chose de rencontrer sa mère. De plus, je saurai où elle habite et plus ou moins comment elle a vécu ces 10 dernières années. Je me suis posé tellement de questions sur elle depuis le samedi, où vit elle ? Comment ? A-t-elle pu continuer ses études malgré la perte de ses parents ? Elle avait de grands rêves à l'époque, les avait elle concrétisé ? Elle me disait qu'elle voulait être anesthésiste plus tard car elle disait qu'elle voulait empêcher aux gens de souffrir dans leur corps et c'était en quelque sorte ce que faisait ce genre de médecin en injectant un patient pour empêcher la douleur pendant une opération ou toute autre pratique douloureuse. Avait-elle pu seulement l'être ? C'était des questions que je me posais depuis que je l'avais revu. Même si ce matin en discutant avec le pasteur Mike, il m'a dit qu'elle n'a pas eu une vie facile. Cette nuit, Après la prière, je me suis endormi en m'imaginant comment cela se passerait…


Je suis actuellement à la clinique et il est presque que 14h. Je parle avec maman Laure qui est venu chercher Élite qui sort aujourd'hui. Je lui dis que je passerai à l'orphelinat plus tard dans la soirée avant de les mettre dans un taxi pour qu'ils s'en aille. Je retourne dans mon bureau et je m'assois pour prier. Depuis mon réveil, oui comme je disais que j'arrivais déjà à dormir plusieurs heures dans la nuit depuis que je l'avais revu, ce n'était pas encore des nuits complètes, mais c'était déjà ça et je pouvais ressentir des changements dans mon corps. Le sommeil est très important pour la santé et ses bienfaits ne sont plus à démontrer, enfin bref. 


Je disais tantôt que depuis mon réveil, je ne me sentais pas à l'aise, y avait un inconfort à l'intérieur de moi qui me disait que ce n'était pas le bon moment. J'étais d'ailleurs prêt à annuler cette rencontre mais je me suis ravisé. J'aurais passé pour quoi si j'avais appelé pour me désister à la dernière minute alors que c'était moi-même qui avais souhaité que cette rencontre ait lieu? J'avais prié pour recommander cela à Dieu avant de partir chercher le pasteur Mike chez lui car il m'avait prévenu qu'il ne serait pas véhiculé. Je l'ai pris et je l'ai laissé m'indiquer le chemin. Nous avons roulé et je me suis rendu compte que son quartier n'était pas très loin de celui où était situé l'église. Nous sommes arrivés à la route et il m'a dit de prendre une petite ruelle. La route n'était pas bonne par là-bas et ce n'était pas n'importe quelle voiture qui pouvait s'y aventurer. Plus je regardais le paysage autour de moi au fur et à mesure qu'on avançait, plus je me demandais si c'était vraiment dans ce genre d'environnement qu'elle avait vécu toutes ces années. La plus part des maisons ici étaient en planches quand elles n'étaient pas faites de tôles. Il y en avait qui étaient hybrides, tôles et planches ou tôles et briques. Quelques deux ou trois maisons étaient en dur (briques) dans la totalité et je ne savais pas pourquoi toutes les maisons avaient des gros cailloux rouges posés sur les toitures, est-ce que c'était un style ? Je l'ignorais. 


Il m'avait demandé de garer devant une petite maison faîte de planches mais dont les planches n'étaient plus si solides que ça. Il y avait une sorte de petit hangar sur le côté qui abritait une table où il y avait des aliments à vendre. J'avais garé là et nous étions descendus tout les deux, j'avais pris mon petit sachet qui contenait le pagne et l'enveloppe et j'avais verrouillé le véhicule. Si je n'étais pas quelqu'un qui savait parfaitement cacher ses émotions, actuellement je serais tombé à la renverse. Le contraste entre sa vie d'avant et celle de maintenant était plus que saisissant. Je me suis passé la main sur le front en me demandant intérieurement dans quoi est ce que j'avais envoyé l'enfant d'autrui ?


Nous nous sommes avancés devant la porte et le pasteur Mike a cogné.


Maman Jeanne : (se présentant à nous un large sourire sur les lèvres, tirant le petit rideau) Bonjour, entrez papa, ne restez pas devant la porte. 


Nous sommes rentrés dans un petit salon qui contenait à peine deux fauteuils et une tablette dans un coin et une taille et des chaises en plastique dans un autre. Un petit meuble rotin sur lequel était disposé de la vaisselle, quelques plantes ça et là et un petit écran plasma de 32 pouces posé sur un petit meuble fait pour. Les fauteuils étaient recouverts par des pagnes joliment dressés, la maison n'était pas plafonnée et depuis l'intérieur, on pouvait voir les rayons de lumière qui pénétraient par des petits trous qui s'étaient faits dans les planches en raison de leurs vétuster. Il avait également un tapis qui se mariait avec le reste des décorations de la maison. Une photo de Myrna et une autre de maman Jeanne étaient accrochées sur un des murs et il y avait un autre cadre photo mais à l'envers juste à côté des deux autres. La maison était propre malgré la vétusté des choses.


Maman Jeanne : (toujours avec le sourire) Asseyez vous papa, ne restez pas debout.


Le pasteur Mike et moi avons pris place sur les chaises en plastiques qui autrefois devaient être d'un blanc éclatant . 


Maman Jeanne : Attendez je vous apporte quelque chose à boire.


Je voulais décliner mais j'ai pensé que ça devrait faire mal poli de ma part. Alors je n'ai rien dit et l'ai laissé faire. Elle est partie dans ce qui semble être une cuisine et est revenue avec deux petites bouteilles d'eau minérale Andza, une canette de soda (l'Impérial tonic) qu'elle a déposé sur des sous-verres devant le pasteur Mike et un carton de jus de pomme qu'elle a posé devant moi sur un set de table ainsi que des verres. J'ai levé les yeux pour la regarder un peu surpris par son choix de boisson pour moi. 


Maman Jeanne : (me souriant) Les gens de cette maison ne boivent que ça, je me suis dit que tu en es l'auteur. C'est bien ta boisson préférée n'est-ce-pas ?

Moi: (intrigué) Oui.

Maman Jeanne : (élargissant son sourire) Ah, je le savais.


Elle s'est éloignée de moi et est retournée dans la cuisine avant de ressortir avec une bouteille de coca et un verre avant de s'asseoir sur l'un des fauteuils.


Maman Jeanne : Si Mimi viens me trouver ici en train de boire le coca, elle va bien me gronder.


Sa petite phrase nous a tous arraché un petit rire. Myrna, en effet, a toujours été contre les boissons gazeuses et particulièrement le coca. Après cela, le pasteur Mike a proposé que nous prions pour présenter les moments à Dieu et nous l'avons fait. Par la suite, il m'a dit de lui donner le pagne que nous avons apporté pour elle ainsi que l'enveloppe, elle a pris en me remerciant. Nous avons échangé les civilités en entamant les consommations avant que le pasteur Mike ne reprenne la parole.


Pasteur Mike : (à elle) Comme je te disais hier au téléphone, le pasteur Lilian que tu connais déjà très bien pour l'avoir vu à l'église durant le séminaire est venu me voir hier pour me faire état d'une situation. Et donc je t'ai appelé pour voir si nous pouvons venir te parler à toi pour aborder le problème. Je ne sais pas si Myrna t'a un peu parlé du pasteur Lilian.

Maman Jeanne : Je sais qui est le jeune homme assis devant moi. Depuis ce qui s'est passé le samedi dernier à l'église, je savais qu'il viendrait me voir pour me parler. (Me regardant) Ça fait des années que je cherche à te rencontrer Kilian Lilian Ethan NDZAMBA, j'ai été même à plusieurs reprises jusqu'à chez tes parents à Razel pour te voir. Mais ni toi, ni d'aucun de vous n'étaient sur place. 


Il ne faisait aucun doute que cette femme me connaissait et connaissait cette histoire. Elle dit qu'elle était à Razel ? Est-ce possible que Myrna ait cherché mon aide après la perte de ses parents ? 


Maman Jeanne : Je sais que tu veux lui parler pour lui demander pardon. Je te le dis déjà, cette entreprise ne sera pas difficile. Myrna a un fort ressentiment à ton égard. À cause de ce qui s'est passé entre vous, elle avait abandonné la foi et ne voulait plus rien entendre de l'église et de Dieu. Ton nom même suffisait à la mettre dans tous ses états, tu as toi-même vu ce qui s'est passé à l'église la dernière fois. Mais j'ai confiance en mon Dieu, s'il a pu toucher son cœur et la ramener dans ses voies jusqu'à ce qu'elle retourne à l'église, il fera quelque chose pour apaiser son cœur à ton égard pour qu'elle daigne t'écouter mais je peux te dire que pour l'instant ce n'est pas le moment. Son cœur est encore à chaud parce qu'elle t'a revu, il faut d'abord qu'elle digère toutes ces choses avant de penser à s'asseoir et discuter avec toi. Tu comprends mon fils ?

Moi: Oui maman. 

Maman Jeanne : Mais ne t'en fais pas ça ira, Dieu est grand et on met ça en prière. Son cœur ce n'est pas le caillou et même si c'était le cas ? On casse le caillou, notre Dieu a un gros marteau avec lequel il va casser ça.


Nous avons tous souri. Même si je suis déçu de ne pas pouvoir lui parler maintenant, je suis quand même apaisé du fait qu'elle ait pu vivre avec une femme telle que celle qui est en train de parler avec moi. Elle n'a peut-être pas de l'argent, mais ce qu'elle porte en elle et dégage est bien plus grand et plus précieux que les biens matériels. Pour ça au moins, je suis reconnaissant à Dieu. 


Moi: Maman, elle a sa meilleure amie et quelques amis avec qui elle priait avant qui la recherchent aussi, vous permettez que je les emmène chez vous ? 

Maman Jeanne : Il n'y a pas de problème. Il faut prendre mon numéro et tu m'appelles pour me dire quel jour vous viendrez et je vous recevrez.

Moi: (sortant mon téléphone) D'accord.

Maman Jeanne : C'est le 0…..

Moi: (Notant) Ok. Je vous ferai signe.


J'étais en train de ranger mon téléphone dans la poche quand nous avons entendu dehors.


Voix: Maman c'est qui qui est venu garer sa grosse voiture devant notre porte ? Quand je vais encore…


Nous avons tous tourné nos têtes pour tomber sur Myrna qui a marqué un arrêt, dans ses propos et ses mouvements Après être entré dans la pièce. Elle portait un foulard sur sa tête, une vieille robe Caba délavée avec un pagne tout aussi vieux que la robe par dessus. Elle avait un sac banane autour des hanches comme les vendeuses au marché, un sachet noir sport à la main et des sandales plates aux pieds. Ces derniers étaient d'ailleurs poussiéreux et blanc. Je l'ai regardé de la tête aux pieds et mon cœur s'est serré dans ma poitrine. Doux Jésus, c'était ainsi qu'elle se baladait dans la rue ? Elle avait l'air tellement….. misérable. 

Nous nous étions fixés dans les yeux pendant un moment.


Maman Jeanne : (riant jaune) Ah, Mimi tu es rentrée tôt du marché aujourd'hui. Il y a.

Myrna : (me fixant le regard injecté de colère) Que fais ce monstre ici?

Moi: Je

Maman Jeanne : Mimi

Pasteur Mike : Ma fille


Avant que nous ne puissions terminer nos phrases , elle a sorti une bouteille cassable qu'elle a lancé sur moi. Ne m'y attendant pas, je ne n'ai pas pu l'esquiver et me l'a suit prise en plein milieu du front et elle a atterri entre mes jambes pour se briser. Le jus qui était à l'intérieur nous a éclaboussé le pasteur Mike et moi. Nous n'avions pas fini d'être étonné par cette situation qu'elle s'est jetée sur moi pour me griffer le visage. La pression était telle que la chaise s'est cassée sous notre poids avant de reverser par derrière nous entraînant dans sa chute, moi en bas et elle couchée sur ma poitrine. J'ai resserré mon étreinte sur elle afin qu'elle ne se fasse pas mal dans notre chute….


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