Chapitre 30: Un Coeur amère, un Corps Malade (2)

Write by Plume Inspirée

Chapitre 30 : Un Cœur Amère, un Corps Malade (2)

 

Je n’avais pas assez souffert jusqu’ici ? Perdre mon enfant et me retrouver trahit par toutes ces personnes que j’aimais tant, ce calvaire n’était-il pas suffisant ? Pourquoi fallait-il que je sois aussi obligé de subir ce qui m’arrivait ? Ma mère était certainement la cause de ce malheur qui m’arrivait, je ne savais pas ce qui convenait que je fasse pour qu’elle arrête.

 

Donc le fait d’être devenu fils de Dieu comme me disait tout le temps papa Daniel n’avait pas suffi ? Comment se pouvait-il que ma mère et ses pratiques occultes arrivaient encore à m’atteindre, assis sur ce fauteuil roulant qui était devenu pour moi comme une cellule de prison depuis deux semaines, je ne pouvais pas m’empêcher de me poser pleins de questions.

 

Alice et Marc avaient insistés pour que je reste chez eux parce qu’ils s’inquiétaient que je ne sois pas à mesure de me débrouiller tout seul sur ce fauteuil roulant, mais j’avais formellement refusé leur proposition, je préférais rester dans le calme de ma maison, je n’avais pas besoin de bénéficier d’une quelconque pitié venant de qui que ce soit. En deux semaines, j’avais déjà appris à tout faire seul malgré la perte de l’usage de mes pieds. Le médecin m’avait dit qu’il ne voyait rien d’alarmant et m’avait cependant prescrit des séances chez le kinésithérapeute, ce dernier restait confiant qu’après les massages et les exercices accompagnés, j’allais très rapidement retrouver l’usage de mes membres. Il y’avait aussi tout une longue liste d’examens qu’on m’avait fait faire pour mieux diagnostiquer.

 

Apres avoir pris mon bain ce matin, jetais assis sur mon fauteuil roulant attendant papa Daniel qui devait arriver d’un moment à l’autre.  Pistou m’avait cependant annoncé une bonne nouvelle concernant la grossesse de Camille, on connaissait désormais le sexe de notre enfant, c’était une fille, j’allais être le papa d’une petite fille. Rien que le fait d’y penser me donnait envie de me battre et de me lever de cette maudite chaise roulante. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle jetais si excité par la visite de papa Daniel.

 

Je savais que nous allions encore passé un long moment à faire des prières d’autorité ; depuis un moment avant même ma paralysie, papa Daniel et moi n’avions pas cessé de faire des prière d’autorité pour moi ainsi que pour mon enfant. Depuis mon baptême, je comprenais de mieux ne mieux les choses, j’avais même passé la moitié de la nuit dernière à faire des prières de déclaration pour que je me lève de ce fauteuil roulant, je savais que celui en qui j’avais cru était plus fort que tout ce sur quoi reposaient ma mère et son acolyte tonton Alfred.

 

Quelqu’un avait sonné à la porte c’était certainement papa Daniel, je m’étais dirigé vers la porte pour ouvrir. À partir du fauteuil, je pouvais atteindre le poignet sans difficulté.

 

- Bonjour mon fils tu m’as l’air très en forme ce matin, j’avoue que ça me fait énormément plaisir de te voir de si bonne humeur,

 

lançait papa Daniel dès que j’avais ouvert la porte. Avec un sourire ravi j’avais répondu

 

- En effet papa je viens d’apprendre que je serais bientôt le papa d’une petite fille, c’est bizarre dans ma tête je m’attendais à un garçon mais je me rends compte que je suis plus excité à l’idée que ce soit une fille.

 

- Ahahahahaah je vois, surtout que le commun des mortels raconte que les filles sont souvent complices avec leur père plus qu’elles ne le sont avec leur père, mais détrompe toi, en tant que père de deux filles et d’un garçon, si je dois te partager mon expérience je te dirais qu’elles sont toujours les complices de leur mère.

 

J’avais éclaté de rire rien que sa façon de le dire me faisait rire. Papa Daniel était dans la soixantaine, je pouvais dire que j’avais de la chance d’avoir rencontré un homme aussi ouvert et disponible que lui. Il ne lui avait pas fallu plus de deux mois pour qu’il réussisse à me rendre aussi attaché à la parole de Dieu et surtout pour qu’il réussisse autant à m’expliquer les vérités de la parole de Dieu, tel que l’autorité que j’avais désormais en tant qu’enfants de Dieu.


L’une des notions que j’appréciais le plus dans ses enseignements c’était celui qui disait que désormais que j’avais scellé une alliance avec le Seigneur Jésus-Christ toutes les autres alliances qui me réclamaient étaient désormais sans aucune efficacité. Ce que j’aimais dans cette vérité c’était le fait que le lien que j’avais avec ma mère aussi pouvait être tout simplement considéré comme faisant partie de mon passé.

 

Elle avait réussi à me faire souffrir, mais c’était hier, aujourd’hui tout en moi était nouveau. J’aimais beaucoup le fait de savoir qu’avec Jésus-Christ c’était juste possible de laisser tout ce monde derrière, moi que ce soit Camille, mon père et tout le reste.

 

Papa Daniel s’était installé sur le fauteuil. Ça ne nous avait pas pris beaucoup d temps pour qu’on se familiarise lui et moi. Quand il venait chez moi, il se sentait comme chez lui et c’était pareil quand je partais chez lui je me sentais comme chez moi. Je rendais vraiment grâce à Dieu pour cette figure paternelle qu’il avait envoyé dans ma vie j’en avais vraiment besoin surtout en cette saison de ma vie où j’étais coupé de toute ma famille.

 

- Et la maman ? elle aussi est contente que ce soit une fille ou elle aurait préféré que ce soit un garçon

 

- Quelle maman ?

 

- Camille

 

Papa Daniel avait retenu les noms de toutes les personnes dont je lui avais parlé ; bien qu’il faisait toujours attention de ne pas évoquer leurs noms dans nos conversations pour ne pas soulever en moi de mauvais souvenirs. J’étais tout de même étonné que ce matin il se décidait de dire le nom de Camille, mais je gardais ma mine joviale

 

- Je ne sais pas, je suppose qu’elle doit être contente, généralement les femmes aiment avoir des filles en premier je pense

 

- ça dépend, c’est souvent le cas chez celles qui n’ont pas eu de petites sœurs. Est-ce le cas pour Camille ?

Je ne savais pas s’il se rendait compte, ça commençait à devenir embarrassant pour moi de parler de Camille, mais à cause du respect que j’avais pour lui, je faisais l’effort de répondre

 

- Oui c’est le cas pour elle, elle n’a pas de petite sœur, mais elle a un petit frère et une grande sœur du cote de son père, chez sa mère par contre, elle est fille unique

 

- Comment se prépare-t-elle pour la venue de la petite, du point de vue spirituel

 

Je ne pouvais plus continuer cette conversation qui commençait à tourner sur Camille, ma patience avait des limites. Je me décidais alors d’arrêter cette conversation à ce niveau.

 

- Tu sais bien que je n’ai pas de contact avec tout ce monde-là, j’ai appris la nouvelle par Pitsou mon petit je pense t’avoir parlé de lui

 

Papa Daniel s’était levé du fauteuil pour se placer debout devant moi, il avait croisé ses mains et me regardait droit en face

 

- Oui je savais bien que tu n’avais pas de contact avec les membres de ta famille ainsi que ta pauvre fiancée qui doit certainement souffrir de ton silence ; mais en arrivant chez toi aujourd’hui et te voyant si joyeux à l’idée d’avoir une fille bientôt, je me suis dit que tu avais décidé de partager cette joie avec la personne qui a contribué pour que tu ais ce sourire sur tes lèvres. Mais c’est avec beaucoup de tristesse que je remarque que tu n’as même pas pensé à l’appeler pour savoir comment elle vit le fait que votre bébé sera une fille. Brice je suis en train de me rendre compte que tu prends notre Seigneur Jésus-Christ pour un prétexte qui te permet tout juste de faire l’Autriche, tu décides d’ignorer ce qui est en face de toi.

 

Cette fois ci, il faisait des vas et viens dans la pièce en continuant à parler

 

- Et ce n’est pas en ignorant que tout va changer comme par magie

 

- Mais je n’ignore rien bien au contraire depuis le début de tout je ne fais que faire face à ça. C’est justement parce que je fais face à la réalité qu’aujourd’hui j’ai décidé de prendre des mesures de précautions, papa Daniel tu penses que je n’ai pas suffisamment souffert de la méchanceté des gens autour de moi c’est ça ? Pour toi je fais la victime et ça me plait ?


Papa Daniel avait baissé d’un ton, son regard s’était attendri


- La douleur que tu ressens en ce moment, je ne peux pas l’imaginer apprendre que ta mère pendant tout ce temps projetait le mal sur ton enfant et même sur toi même. Apprendre que ceux que tu aimes tant n’avaient pas trouvé la force de te dire ce qu’ils savaient. Et pour répondre à ta question, non tu ne joues pas la victime mais je sais que tu es vraiment la victime, ça c’est selon moi, tu es une victime de la méchanceté de ta mère. Seulement maintenant que tu es venu à Christ tu as compris qu’aux yeux de Dieu tu n’as jamais été la victime, tu es responsable de ce qui est arrivé, il t’avait donné le pouvoir et l’autorité ; il te l’avait donné à toi et à tous les hommes sur la terre et c’était donc à toi de l’utiliser à ton avantage

 

- Je suis d’accord avec tout ça papa Daniel ; et la preuve en est ; je ne fais que ça depuis que j’ai compris j’utilise mon autorité, désormais je ne blâme plus Dieu pour ce qui m’arrive, je suis sur un fauteuil roulant depuis deux semaines mais pas un seul moment je n’ai accusé Dieu de m’avoir laissé car je sais que c’est à moi d’utiliser mon pouvoir et de résister à ce que manigance ma mère

 

- Brice tu as déjà réussi à sortir de l’emprise de ta mère, je ne sais pas si tu as compris mais depuis un moment tu as fermé toutes les portes par lesquelles l’ennemi pouvait entrer et crois-moi ta mère et tous ces chars des ténèbres l’ont constaté et l’ont compris. Si Dieu pouvait ouvrir tes yeux pour que tu vois le trouble de l’autre côté du camp de l’ennemi tu allais passer toute tes journées à danser crois moi

 

- Papa Daniel à la fin tu deviens contradictoire je ne te suis plus !

 

C’était vrai que j’en avais marre à la fin, je ne comprenais plus ce que cet homme me voulait. A un moment il disait que je faisais bien de prendre mes responsabilités à un autre il disait que je ne faisais pas bien, j’étais confus.

 

Papa Daniel s’était éloigné pour  se diriger du côté de la cuisine, mon appartement avait un plan de style américain, ce qui faisait que ma cuisine et mon salon était dans la même pièce. Papa Daniel venait de prendre une chaise du côté de la cuisine puis il était revenu vers moi. Il avait placé la chaise en face de moi pour pouvoir me parler au calme.


- Brice mon fils ! je peux te dire une chose, je suis très fier de toi, je disais même à ma femme hier que je suis très fier de ta force et de ta détermination. Je suis très fier de ton attachement à notre Dieu. Mais je pense qu’il y a des choses que je dois redéfinir aujourd’hui dans ta tête.

 

Il s’était tu un moment on aurait dit qu’il cherchait les mots exacts pour ne pas m’embrouiller, je restais là en face de lui, silencieux, j’attendais qu’il trouve les mots


- Lorsque nous avons vu le diable renverser tout dans notre vie, nous devenons tentés de penser que chaque fois que quelque chose tombe c’est encore le diable qui revient renverser. Je remarque que c’est ce que tu fais en ce moment. Tu as dit quelque chose qui a attiré mon attention tout à l’heure, tu as dit que c’est à toi d’utiliser ton pouvoir pour empêcher cette manigance de ta mère et là tu faisais référence à ta position sur un fauteuil roulant. Ta mère n’y est pour rien ici Brice, tu es toi-même qui es la cause de ce qui t’arrive

 

- Je sais que c’est moi-même je sais que si je n’avais pas omis d’utiliser mon autorité tout ceci ne m’arriverait pas

 

- Non je ne parle pas de la même chose que toi, je suis d’accord sur un point avec toi, si tu avais compris plus tôt, tu n’aurais pas perdu ton fils, tu n’aurais pas travaillé dur sur un projet d’entreprise et être à la fin obligé de l’abandonner pour fuir ta mère, tu n’aurais pas abandonné la femme que tu aimes pour devenir un solitaire sans cœur et tu n’aurais pas osé lever la main sur ton père, toute cette chaine de choses affreuses, je suis d’accord que c’est arrivé parce que tu n’avais pas pris conscience plus tôt. Mais je ne suis plus d’accord avec toi sur un point, quand tu parles d’être sur une chaise roulante là il n’est plus question de ton autorité mais là il est maintenant question d’utiliser ta nature. Dans le combat spirituel il y a deux choses importantes à savoir utiliser, ces choses sont ton autorité et ta nature.

 

- Je me perds maintenant papa

 

- Voilà ! et c’est pour ça que je suis là, pour que tu ne te perdes plus mon fils. Je suis content et fier de toi, tu as tout compris en ce qui concerne ton autorité et j’aime trop te voir prendre les choses en main, regarde depuis que tu es sur ce foutu fauteuil roulant je ne te vois pas t’apitoyer sur ton sort, tu as compris que les plaintes et les larmes ne changent rien dans le combat bravo, tu es un vrai combattant. Maintenant il est temps que tu apprennes l’autre notion importante, ne jamais oublier ta nature dans le combat. Tu es comme Dieu parce que tu es fils de Dieu. Et ta nature c’est la même que celle de Dieu, souviens-toi je t’avais dit, un seul mot définit mieux Dieu

 

- Saint-Esprit ?

 

Je lui demandais en fronçant mes sourcils, il avait souri puis répondu

 

- Tu y es presque, en fait le Saint-Esprit vient justement matérialiser la nature en question en nous mais cherche encore ce mot

 

- Dieu est amour ?

 
 

J’avais répondu avec sourire car je me souvenais bien qu’il me l’avait dit pendant mes cours de baptême, puis il avait dit à son tour

 

- Exact ! Ainsi, l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit et c’est toutes les fois où nous serons capables de manifester cet amour que l’on saura que nous sommes de Dieu. Si tu es sur ce fauteuil roulant c’est parce que tu n’as pas encore compris ce volet-là, l’Amour, l’Amour de Dieu

 

Jetais perdu mais je continuais à garder mon calme, et papa Daniel poursuivait

 

- tu t’en veux n’est-ce pas ? Tu t’en veux pour la mort de ton fils n’est-ce pas ?

 

- Oui beaucoup, en fait quand je pense que j’aurais pu connaitre le Seigneur plus tôt pour que Junior soit encore en vie aujourd’hui, je ne peux pas expliquer comment je me sens tout d’un coup rien qu’à y penser et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je veux tout faire pour ma fille, tout faire pour qu’elle ne grandisse jamais en contact avec ma mère, tout faire pour rester toujours en alliance avec Dieu afin qu’elle soit protégée par cette alliance

 

- C’est très bien, mais l’Amour de Dieu ne retient plus tes manquements d’autre fois contre toi, les erreurs du passé il les a juste effacé, Dieu ne se souvient plus à quel moment tu avais failli à ta responsabilité tout ce qui importe pour lui aujourd’hui, c’est que maintenant tu as pris la résolution de marcher avec lui, que maintenant tu es devenu son enfant, que maintenant tu ne te laisses plus utiliser inconsciemment par le diable. Tout ce qui importe Dieu c’est aujourd’hui, quand il te voit il est fier de lui, fier d’avoir osé donner son fils unique pour que tu arrives aujourd’hui où tu es, Dieu est fier de toi parce qu’il n’a pas donné son fils Jésus-Christ en vain, il a pris un risque qui valait la peine, il a osé et voilà tu as accepté de saisir la main qu’il t’a tendu et tu as même accepté de prendre les choses en main tu n’as pas jeté par la fenêtre l’autorité qu’il t’a donné ; tu as accepté de l’utiliser voilà tout ce qui reste dans le cœur de Dieu aujourd’hui.

 

Par moment je me disais que j’étais fou de penser que Dieu ne m’en voulais pas du tout, à un point où je ne cessais de me dire que c’était peut-être dans ma tête. Mais là il me le répétait encore de la bouche de papa Daniel, le plus dur restait d’accepter ça

 

- Je dois avouer que ça a l’air fou que ce soit aussi simple

 

- Tu n’as pas tort Brice, moi aussi par moment je me dis que c’est fou que Dieu nous aime comme ça, mais quand je lis l’hymne de l’amour dans le livre de Corinthiens je me rend compte que l’amour véritable est une folie pour l’intelligence humaine, c’est pour ça que l’apôtre Paul dit que l’évangile de la croix est une folie pour ceux qui périssent, en fait l’évangile de la croix c’est ça l’amour de Dieu et c’est justement une folie mais combien même c’est une folie pour les hommes c’est tout de même une vérité, c’est comme ça que Dieu nous aime ; il nous aime follement et son amour a effacé tes torts

 

Je n’arrivais plus à retenir mes larmes, je m’étais mis à pleurer, avec ma voix tremblante je criais


- Mais pourquoi ? Pourquoi je n’arrive donc pas de mon côté à me pardonner puis que Dieu m’a sois disant pardonné pourquoi je n’arrive pas à sortir de ma tête que j’ai tué mon fils par mon irresponsabilité, pourquoi ?

 

- Il est peut-être temps que tu demandes au Saint-Esprit de t’aider à te pardonner toi-même, sinon t’auras du mal à t’ouvrir au pardon de Dieu. Si tu as encore du mal à t’ouvrir au pardon de Dieu par conséquent tu auras aussi du mal à pardonner les autres. Rien qu’écouter le nom de Camille la femme que tu as tant aimé te met mal à l’aise et je n’ose même pas en dire assez sur ton père et à combien plus forte raison ta mère, surtout pas elle tu vas certainement me dire ! mais le problème reste que tu n’arrives pas à te pardonner de ton ignorance du passé tu aurais voulu qu’on te punisse pour que tu te dise voilà au moins je suis puni pour avoir négligé la situation de mon fils mais au lieu de ça, c’est de l’amour de Dieu que je viens te parler, j’imagine que ce n’est pas ce que tu veux entendre aujourd’hui mais désolé de te décevoir, Dieu a tout oublié de ton passé c’est ça la vérité et tu dois l’accepter

 

- Pourquoi veut-il oublier alors que par irresponsabilité par ma naïveté un innocent garçon qui avait tout un avenir devant lui est mort papa Daniel, alors dis-moi pourquoi Dieu s’obstine à oublier ça ? c’est trop facile !

 

- Il est certainement en train de te répondre en disant j’oublie parce je suis Amour, Brice Dieu n’a pas l’amour, mais il est amour voilà pourquoi il a oublié tout. Si tu refuses de te pardonner à toi-même et à t’ouvrir au pardon de Dieu afin d’avoir la force de pardonner les autres, tu vas rester sur ce foutu fauteuil que je n’aime pas voir, tu vas rester là encore des mois et des mois tout dépend de toi, mais je veux préciser une chose, ce fauteuil n’est pas un sort lancé par ta mère encore moins une punition de Dieu, c’est juste le résultat de ton cœur amère, Brice un cœur amère rend le corps lourd et malade

 

- Tu parles comme si c’est facile de me pardonner moi-même après que mon fils soit mort par ma faute

 

- Souviens-toi du cours que tu avais fait avec Elisabeth à quelques jours de ton baptême

 

Elisabeth c’était la fille ainée de papa Daniel, elle était chargée des cours de baptême chez nous à l’église et je me souvenais encore de ce cours, car c’était en fait le seul cours que j’avais fait avec elle. Exceptionnellement pout mon cas, j’avais fait tous mes cours de baptême avec papa Daniel lui-même. Je me souviens même que j’avais eu du mal à supporter ce jour-là, parce qu’elle me rappelait beaucoup la voix de Camille.


Là assis sur mon fauteuil roulant, le souvenir de la voix d’Elisabeth sonnait dans mes oreilles


- (dans mes pensées)  Frère Brice, tu ne dois jamais oublier que chaque fois que tu te retrouveras en face de quelque chose difficile à faire, tu dois demander au Saint-Esprit qui est désormais en toi de le faire à ta place, de t’aider à le faire. C’est le secret des chrétiens qui arrivent à marcher fidèlement avec Dieu. En fait si beaucoup de chrétiens viennent à Jésus puis rétrogradent disant que c’était trop difficile, qu’il y avait trop de lois à respecter c’est parce qu’on ne les apprend pas ce secret, en fait nous nous engageons et nous faisons des efforts sur notre marche, mais ces efforts ne peuvent jamais suffire car la bible dit que ce n’est ni par l’effort ni par la puissance mais c’est par l’esprit de Dieu que c’est possible. La vie avec le Seigneur n’est pas stressante bien au contraire c’est paisible parce que nous avons le Saint-Esprit qui nous aide à manifester la nature de Dieu, tout ce que tu as à faire c’est de dire Saint-Esprit je ne peux pas faire ceci par moi-même et tu dois le laisser te conduire sans résistance et tu verras. S’il te plait frère Brice souviens toi toujours de ça toutes les fois où tu seras en face d’un truc difficile à faire dans ta marche avec le Seigneur ok ?

 

Ce souvenir était frais dans ma tête, toujours là assis sur ce fauteuil, les larmes continuaient à couler de mes yeux, je me sentais vidé de toute force ; j’avais très mal au cœur, jetais perdu. N’était-ce pas de l’irresponsabilité de me pardonner de la mort de mon fils alors que j’étais en parti responsable de lui ?

 

Papa Daniel s’était levé, apparemment il s’apprêtait à partir, j’avais envie de lui dire reste encore car je refusais de rester seul à faire face à tout ça encore. Mais je m’étais contenté de lui voir se lever, Avant de s’éloigner, il avait lancé

 

- Brice, l’apôtre Paul avant qu’il ne se convertisse, il avait tué beaucoup de chrétiens c’était aussi par ignorance et aveuglement tout comme toi avec ton fils, Paul avait tué de ces propres mains ce que toi tu n’as pas fait, Paul était conscient des vies qu’il retirait toi tu n’étais pas conscient que ta vie était une porte d’entrée, mais pourtant ce même Paul alors qu’il était venu à Christ il a dit, je fais une chose oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant ; tu peux lire ça dans Philippiens 3 verset 13. en fait il avait expérimenté l’amour de Dieu et il s’était pardonné à lui-même, il avait accepté l’amour de Dieu et regarde ce que Dieu était capable de faire avec lui. Dieu t’aime Brice !

 

Le bruit de la porte derrière lui, avait accéléré les battements de mon cœur. J’avais déplacé mon fauteuil jusqu’à la porte pour fermer à clé ; puis je m’étais dirigé dans la chambre pour lire le passage de Phlippiens dont parlait papa Daniel

 

Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant,

          Philippiens 3 : 13 LSG

 

Même à la mort de mon fils je n’avais pas pleuré comme j’avais pleuré cette matinée

 

- Seigneur j’ai peur de pas être à mesure de me pardonner moi-même, Saint-Esprit aide moi à avancer, si Paul a pu s’ouvrir totalement à ton amour lui qui sois disant avait tué aide moi aussi Seigneur à m’ouvrir à ton amour

 

J’avais passé le reste de la journée dans mon lit, j’avais mal à la tête à cause des larmes que j’avais versé. Aux environs de 16 h j’avais pu me sentir mieux, après avoir fait un sandwich pour manger et j’avais pris mon téléphone, non mais Désira aussi ! Voilà un autre problème ! Je ne voulais pas qu’elle sache que j’étais invalide désormais, je refusais de l’ouvrir à nouveau la porte de ma vie. Mais elle n’avait pas cessé de me faire des texto, pourtant la dernière fois c’était elle qui avait pris la décision de prendre ses distances de moi compte tenue de la façon dont je l’avais parlé, pourquoi avait-il encore fallu qu’elle continue à me faire des texto ?

 

«  Bébé, je ne cesse de t’écrire sans succès, j’ai réfléchi à tout ce que tu avais dit la dernière fois et je me suis décidé que même si tu devrais vivre loin de la fortune de ta mère je suis prêt à passer ma vie avec toi ce n’est pas pour l’argent que je suis avec toi, je t’aime tout simplement »

 

« Je ne sais pas si tu reçois mes messages mais s’il te plait fais tout de même un effort de me répondre, ton silence me fait mal Brice s’il te plait »

 

« Bébé il y a maman qui m’a demandé de tes nouvelles j’ai dit que tu allais bien et elle dit avoir perdu son téléphone voilà pourquoi elle ne t’a pas appelé, je lui ai même passé ton numéro tu l’as eu entre temps au téléphone ? »

 

En fait les messages de Désira étaient des messages de deux jours différents et donc celui où elle disait avoir donné mon numéro à ma mère était le plus récent, je n’avais qu’une seule envie, celle de crier à cette fille que je ne voulais plus jamais avoir à faire à elle, c’était une distraction de plus. Puis rien qu’en pensant qu’à cause d’elle ma mère savait maintenant où j’étais et elle avait même mon numéro de téléphone m’énervait encore plus. D’un geste exaspéré j’avais tenu ma tête en criant

 

- Ma vie est déjà assez compliqué est ce que j’ai besoin d’un tel poison en plus de tout ce que j’ai déjà comme problème ?

 

… Pendant ce temps, à Brazzaville…

 

Avec mon ventre qui avait grossi je n’étais même pas motivée pour le mariage de ma grande sœur, je ne voyais même pas quel modèle pouvait m’aller avec un aussi gros ventre ! Sans faire exprès j’avais vraiment du mal à avoir envie de me réjouir. Plus je pensais à l’enfant, plus je réalisais le poids de devoir l’élever toute seule sans un homme à mes côtés, je ne voulais pas que ma fille grandisse sans une figure paternelle et pour couronner le tout il avait fallu que je tombe sur une émission à la télévision qui parlait des blessures intérieures.

 

La dame qui intervenait disait que la plupart des enfants qui grandissaient loin de l’un des deux parents développaient des blessures intérieures plus tard, j’avais pourtant fait un effort depuis ma rupture avec Brice de garder le contrôle de mes émotions mais là ce soir devant ma télé je m’étais retrouvée à pleurer

 

- Sniff sniff sniff Seigneur je ne vais pas y arriver, je ne veux pas que mon enfant soit anormal pourquoi tu m’as abandonné Seigneur vraiment

La femme de l’émission commençait à vraiment m’énerver alors j’avais éteint la télé, mais ça n’avait pas calmé mon stress, ce n’était pas dans mes habitudes de téléphoner mon pasteur pour ce genre de niaiseries alors j’hésitais de la faire mais il fallait tout de même que je parle à une personne, je ne voulais pas non plus déranger ya Cynthia qui était déjà beaucoup occupée avec les préparatifs de son mariage, j’avais pris mon téléphone et j’avais composé un numéro

 

- Allo Camille ma fille

 

- Allo maman je suis désolée de vous déranger mais j’ai eu envie de parler à une personne de sure et à qui je pouvais librement confier un souci

 

- Je suis privilégiée que tu ais pensé à moi Camille

 

Avec la femme de mon pasteur, je n’avais pas beaucoup l’habitude de me confier et même d’appeler mais je sentais que j’avais plus besoin d’une femme que d’un homme en ce moment alors à la place d’appeler le pasteur c’était plutôt sa femme que j’avais appelé je m’étais lancé à l’expliquer ce que j’avais suivi dans l’émission et je n’avais pas compris comment je m’étais mise tout d’un coup à pleurer alors que je parlais avec elle

 

- Ma fille Camille calme toi, tu sais dans une émission les gens parlent des cas généraux ils ne peuvent pas se mettre à citer les exceptions et le fait d’en parler dans cette émission je ne pense pas que c’était pour attirer un stress chez les mères célibataires ; c’était plutôt une façon de les prévenir qu’un enfant qui grandit avec un seul parent biologique ou avec aucun des deux n’aurait pas les même besoins que ceux qui grandissent normalement avec les deux parents. Ecoute Camille c’est pour éviter ces blessures qu’ils en parlent dans des émissions, c’est pour amener les parents qui élèvent des enfants dans ce genre de condition à savoir comment les traiter ça ne devrait pas te mettre dans cet état là et crois-moi tu ne seras pas seule face à l’éducation de ta fille, je serais là et Cynthia aussi ainsi que le pasteur, mais surtout, tu as le Saint-Esprit il va t’aider et ton enfant ne sera pas comme ils ont dit dans cette émission tu m’entends Camille ?

 

- Je m’excuse de m’être laissée emportée maman je suis vraiment désolée

 
 

- Tu ne devrais pas t’excuser je suis ta maman aussi et tu peux te sentir libre de me partager tes peurs même si je n’ai pas la réponse à toutes tes peurs mais il faut te sentir libre de me dire, tu en as besoin surtout en ce moment et n’oublie pas le Saint-Esprit est fidèle pour nous aider c’est sa mission tu m’entends Camille ? Quand c’est trop lourd à porter dis au Saint-Esprit il va t’aider d’accord ?

 
 

- Merci beaucoup maman vous ne pouvez pas comprendre combien de fois vos conseils m’ont fait du bien

 
 

- Ecoute dis-moi demain tu travailles à quelle heure ?

 

- Le matin maman, je finis vers 14h

 

- Passe à la maison après le boulot nous allons passer un moment entre femmes ça te fera du bien j’en suis sure

 

- Oh merci beaucoup maman, ça va évidemment me faire beaucoup de bien

 

Pendant que j’étais au téléphone avec la femme de mon pasteur, je n’avais pas fait attention que j’avais reçu un message, c’était en raccrochant l’appel que je m’apercevais du message

 

«  Salut Camille, comme je t’avais dit la dernière fois, tout ce que je fais c’est pour le bien de l’enfant que tu portes car je suis sa grand-mère donc voilà je me suis battue pour avoir des nouvelles de Brice et c’est Désira son ex je ne sais pas s’il t’avait déjà parlé d’elle, c’est donc elle qui m’a donné son numéro que voici xxxxxxxxxxxx, elle m’a aussi dit qu’il se portait bien, il est donc en Allemagne. Prends bien soin de toi et de l’enfant. »

 

Ce message avait réussi à me faire pleurer à nouveau c’était donc Désira qui avait donné ce numéro à la mère de Brice, les deux vivaient peut être déjà ensemble, je savais pourtant que Brice avait le droit de vivre sa vie mais je n’arrivais tout simplement pas à m’empêcher de penser que j’avais tout fait pour son bien mais en retour qu’est-ce que j’avais ?

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