Chapitre 31: A qui Ouvres-tu la Porte?

Write by Plume Inspirée

Chapitre 31: À qui ouvres tu la porte?


Le mariage de ma grande sœur c’était tellement bien passé, j’étais heureuse de voir ce sourire sur les lèvres de ya Cynthia, elle le méritait. Je n’avais cependant pas compris pourquoi ya Cynthia avait invité Karl et Dorcas, elle ne m’avait pas dit qu’elle avait prévu de le faire j’étais surprise de les voir le jour de la dot, ils étaient aussi là à l’église et à la soirée. C’est vrai que depuis ma rupture avec Brice, je n’étais plus jamais reparti chez son père, bien qu’ils avaient tous essayé de me joindre après, je n’avais jamais décroché un seul de leurs appels.


Voir Karl et Dorcas m’avaient gênés en me souvenant du nombre de fois qu’ils avaient tentés de me joindre. Mais les deux petits en me voyant étaient restés aussi aimables qu’avant. À la soirée ya Cynthia nous avait mis à la même table. Dorcas m’avait partagé combien de fois toute cette distance la mettait mal à  l’aise. Elle m’avait aussi raconté comment papa Paul avait fait une crise de tension deux semaines après le débarquement de Brice. J’avais alors promis passer lui voir.


Ce matin, en quittant la maison pour le boulot, j’avais déjà tout prévu, j’allais passer voir papa Paul après le boulot. J’avais appelé Karl pour lui dire que je passais. J’étais déjà à 6 mois de grossesse, les malaises avait laissé place aux douleurs au niveau du dos. Le gynécologue m’avait dit que ce n’était pas alarmant, c’était dû au poids de la grossesse et aux mauvaises positions que je prenais tant couchée, debout ou assise. Je suivais quelques conseils qu’il m’avait donné pour améliorer.


Brice n’avait toujours pas donné de ses nouvelles directement. Il continuait à envoyer l’argent par Pitsou. La maman de Brice m’appelait de temps en temps pour prendre des nouvelles de la grossesse. J’en avais parlé à mon pasteur il m’avait dit de ne pas craindre un simple appel, il fallait que je sois sereine, cette femme ne pouvait rien contre mon enfant et moi. Et il m’avait aussi conseillé de rester polie et gentille c’était après tout la grand-mère de mon enfant.


- As tu appris la nouvelle Cam’s?


- Non non!


Stella ma collègue venait d’arriver, comme toujours dès son arrivée, elle avait déjà commencé avec les nouvelles. Stella aimait la conversation avec elle je ne m’ennuyais pas.


- Ta belle mère, il y a eu un incendie dans les bureaux qu’elle gère. Tu sais elle était nommée responsable d’un nouveau projet gouvernemental, ça va faire près de 5 mois déjà je pense. Et hier au journal j’ai appris que les bureaux nouvellement construits pour le cadre de ce projet ont pris feu il y a deux jours. C’est soit disant un court circuit. Elle a même été interviewée, non mais cette femme rien que quand elle parle on sent le poids oh Cam’s!


Sa dernière remarque m’avait fait sourire, je ne savais pas pour son nouveau poste encore moins pour l’incendie.


- Ah bon, tu sais je ne suis pas une grande fan du journal hein!


- Oui oui je sais toi tu es une villageoise


J’avais éclaté de rire, Stella aussi avait fait pareil. Stella ne savait pas à propos de ma rupture avec Brice, elle savait juste que Brice était reparti en Allemagne pour un moment.


- Tu sais je pense que tu devrais appeler ta belle mère pour lui dire que tu as suivi ce qui s’est passé au journal et tu es désolée, tu appelles pour savoir comment elle gère tout ça. Ça va te donner du poids crois moi!


Je faisais une grimace avec mes mains comme pour dire ça ce ne sont pas des choses pour moi, puis j’ajoutais avec un sourire


- Tu sais bien que ce genre de semblant ne me ressemble pas! Stella ça fait trop genre une fille qui suit le journal et tout!


- Bah c’est ce que tu devrais justement faire Cam’s suivre le journal


- Kiekiekiekiekie, nous avions éclaté de rire toutes les deux. Puis Stella avait rajouté avec un ton sérieux


- Mais tu devrais appeler pour dire que tu es désolée de ce qui est arrivé c’est la mère de ton chéri oh, il faut gagner des points.


- Mais est ce que ces bureaux c’est sa maison, pour que j’appelle pour dire je suis désolée de cet incident? sérieux Stella!


- Non mais elle est la responsable de ces lieux, du coup ça tombe sur sa tête et je suppose que c’est peut être un manque à gagner ou je ne sais quoi. Imagine que le secrétariat prenait feu, bah je pense que quelqu’un peut nous dire désolée les filles parce que nous sommes concernées tu vois?


- Ok je vois!


- Donc voilà pense à l’appeler, ça te donnera des points!


Comme Stella ne savait rien de toute cette histoire je ne voulais plus contredire son idée, alors je m’étais contentée de faire comme si j’allais suivre son conseil. Une heure plus tard, j’avais terminé mon shift. J’avais pris congé de Stella, pour me rendre chez papa Paul. Dans le taxi, je faisais ce que je n’avais pas cessé de faire depuis que la mère de Brice m’avait fait un message avec le numéro de Brice, voir sa photo de profil sur whatssap ainsi que son statut. Depuis que je le faisais c’était la même chose, il n’y avait pas de photo et jamais de statut. Mais pourtant je le faisais tous les jours dans l’espoir de voir une photo en vain. Il m’arrivait même d’écrire un message que je finissais par me convaincre de ne pas envoyer.


Le taxi venait de garer devant chez le papa de Brice. Je trouvais Dorcas entrain de faire la lessive. Aussitôt qu’elle m’avait vu entrer dans la parcelle, elle avait laissé ce qu’elle faisait pour se jeter dans mes bras


- Yaya! Je me disais que tu ne viendrais pas!


- J’ai un peu traîné au boulot en fait


- Papa est au salon, maman est à l’église et Karl est allé voir un de ses amis


- Ok.


....


- Bonjour papa!


- Ma fille Camille je suis très content de te voir vraiment content!


Papa Paul avait l’air très fatigué mais il était debout sur ses deux pieds. Au mariage de ya Cynthia, Dorcas m’avait expliqué que sa rechute avait touché son pieds mais grâce à Dieu il s’était rétabli sans séquelles.


- Papa j’ai appris pour votre rechute juste au mariage de ma soeur et je tiens vraiment à vous dire que je suis désolée de n’avoir pas répondu à vos appels depuis!


- Assieds toi ma fille! Et franchement tout ce qui compte c’est de te voir ici. C’est tout ce qui compte. Tu ne peux pas comprendre la joie que ça m’a fait quand Karl et Dorcas m’ont dit qu’ils étaient invités au mariage chez vous là bas. Tu sais Camille nous avons scellés une alliance, nous sommes une famille maintenant et ça m’a fait plaisir que tes parents respectent tant cette alliance. Inviter Karl et Dorcas à un tel événement familial était un signe que je n’ai pas pris à la légère.


Je souriais seulement, le mari de ya Cynthia avait la chance d’avoir une femme aussi sage, me disais je en repensant au fait que ya Cynthia avait invité les petits sans même m’en parler.


- Alors papa comment vous sentez vous maintenant?


- Très bien j’ai pu éviter le pire par la grâce de Dieu, tu sais j’ai même eu une paralysie partielle mais je t’assure que la vitesse avec laquelle je me suis rétabli continue à m’étonner. Nous servons un Dieu véritable Camille.


- Amen papa!


- Et je ne te cache pas que c’est à force de me soucier pour ton mari, que j’ai fais cette crise. Je n’ai pas de ses nouvelles, je ne sais pas comment il gère tout ça. Et rester dans une telle position d’impuissance en tant que père m’a tellement rongé que j’ai mis ma santé en danger. Mais je continue de prier pour lui nuit et jour, je sais que Dieu écoute et il a déjà fait lever une grande muraille de protection autour de lui.


- Amen! Moi non plus je n’ai pas de ses nouvelles papa. Et bizarrement depuis un moment maman Marceline ne cesse de m’appeler pour prendre de mes nouvelles ainsi que l’évolution de la grossesse.


- Ah Marceline! Tu sais Camille malgré ce que tu as appris sur elle, tu dois faire l’effort de savoir que cette femme a tout fait pour Brice et la parole de Dieu demande qu’on honore les parents. Marceline est une femme qui est fidèle à ses engagements, ou je dirais était une femme jusqu’à ce qu’elle entre dans ce milieu qui l’a totalement transformée. Tu sais je me rappelle encore de comment tout avait commencé.


J’étais assise, nous étions tellement à fond dans ce qu’il me disait qu’il avait certainement oublié de me proposer à boire. Il me relatait comment il avait commencé à avoir des doutes sur la mère de ses enfants des années en arrière alors que Brice était encore tout petit et que Dominique n’était pas encore née.


   **La narration de papa Paul**


Nous étions tranquilles dans notre vie modeste Marceline et moi. J’étais enseignant je ne gagnais pas des millions mais le peu que j’apportais nous suffisait. Marceline avait postulé un peu partout mais ne trouvait pas de poste en tant que secrétaire. Puis un jour l’un de ses oncles avait pu lui trouver un poste de secrétaire dans le cabinet d’un ministre. C’était une vraie bouffée d’oxygène pour nous. Marceline avait commencé à travailler.


Une année plus tard, le comportement de Marceline avait totalement changé, elle se permettait de rentrer tard, elle ne se voyait plus obligée de faire à manger. Et elle était tout le temps en voyage dans la délégation de ceux qui devaient accompagner le ministre. Ni Marceline, ni moi personne ne connaissait le Seigneur. Nous étions un jeune couple qui vivait dans le respect des valeurs morales c’est vrai mais nous ne connaissions pas le Seigneur. Les voyages de Marceline avec la délégation avait fini par amener une distance dans notre couple. Les gens de l’extérieur ne pouvaient rien remarquer mais nous deux savions que nous n’étions presque plus un couple amoureux. Marceline avait commencé à émettre le besoin de déménager, notre maison était trop petite, elle disait qu’elle ne pouvait plus vivre dans des conditions pareilles. Mais mon seul souci était que je n’avais pas les moyens de louer une maison plus grande que celle là. Marceline, elle, par contre avait les moyens. Mais je ne voulais pas vivre dans une maison que Marceline payerait. Déjà par rapport aux comportements qu’elle affichait je ne voulais pas me retrouver à vivre dans une maison qu’elle allait payer.


Mais finalement parce que je l’aimais et que je n’avais pas le choix, nous avions pris une maison plus grande, je tenais à contribuer à payer la maison et elle payait tout de même la plus grosse somme. Les bruits ont commencé à courir des années après qu’elle entretenait une relation avec le ministre, mes sœurs ne cessaient de me dire de la répudier, mais je refusais d’écouter les on dits, je l’aimais et pour couronner le tout, elle m’avait annoncé être enceinte. On attendait notre deuxième enfant je ne pouvais pas quitter ma femme dans ces conditions là.


Mais tu sais Camille, c’est fou ce que je négligeais chaque petit signe, c’est seulement depuis ce qui s’est passé avec Brice que je me rends compte des choses sombres qui avaient commencé à prendre part dans notre maison avant notre séparation. Par exemple je me souviens qu’un dimanche, puis que je ne connaissais pas le Seigneur, dimanche était le jour où je me reposais. Et donc un dimanche j’étais au salon je me reposais, Brice était chez les voisins, Dominique était un bébé de quelques mois. Marceline était sortie faire une course. Elle venait d’avoir une voiture. Sois disant une voiture de fonction m’avait-elle dit. Je dirais deux heures après elle était de retour, elle était rentrée dans la maison en toute vitesse, elle ne portait pas de chaussures, elle avait tenues ses chaussures en main, il faut noter que c’étaient des talons fermées de femmes, Marceline s’habillait toujours avec des hauts talons et elle ne les enlevait pas depuis l’extérieur. Mais ce matin là, elle les avait enlevés depuis l’extérieur. Elle était rentrée à la maison comme une personne qui était poursuivie sans ses chaussures.


Je m’étais vite relevé pour voir mais elle était déjà dans la chambre, c’était ma femme, elle était chez elle, je n’avais donc pas trouvé important d’aller voir ce qu’elle faisait dans la chambre. Mais dix minutes à peu près plus tard, l’enfant s’était mis à crier très fort, Dominique qui était encore un bébé de quelques mois et qui dormait à côté de moi dans son berceau s’était réveillée et donc elle pleurait trop que je l’avais pris dans mes bras pour l’amener chez sa mère. C’est là que je m’étais rendu compte que la porte de la chambre était fermée. Je m’étais mis à frapper, elle ne répondait pas. Comme c’était déjà très froid entre nous, et que je ne cessais d’entendre par des gens que ma femme était la maîtresse du ministre, alors j’avais rangé ça dans le cadre de son infidélité. Peut être qu’elle était sortie voir son amant et elle s’était enfermée pour se nettoyer. Je pouvais penser à tout sauf à ce qui est en face de nous aujourd’hui.


Certaines nuits, je me levais et ne trouvais pas ma femme à mes côtés, et quand je sortais de la chambre, je ne la trouvais pas au salon non plus. Elle était dans sa voiture, je classais ça dans le cadre de son infidélité, certainement qu’elle parlait à son amant au téléphone, me disais je.


Mon mariage ne pouvait juste plus continuer parce que ma femme m’avait clairement dit qu’elle en avait marre de moi, c’était elle qui avait demandé à ce qu’on arrête. Elle s’était arrangée à convaincre ses parents qui avaient voulu rembourser ma dot, mais j’avais formellement dit non, c’était quand même la mère de mes enfants. Je ne pouvais pas amener les enfants avec moi, je suis un homme et leurs mères étaient encore en vie et surtout elle ne voulait pas me donner les enfants, je n’avais pas vu l’utilité de mener une guerre pour ça. J’ai refais ma vie quelques années plus tard, Eliane connaissait le Seigneur et c’est elle qui m’a amené à Christ. Cette fois ci je me suis mariée devant Dieu et devant les hommes.


Si j’avais un seul doute sur l’état d’âme de la mère de mes enfants peut être que je n’aurais pas osé laisser mes enfants entre ses mains. Tu vois c’est ça mon erreur et je m’en veux. Je m’en veux et je sais que Brice n’a pas tort de m’en vouloir. En même temps je pense à Dominique, aujourd’hui elle n’est pas consciente. Lorsqu’on est mêlé à des alliances ténébreuses la seule façon de se garantir c’est de faire alliance avec Dieu. Il faut une alliance plus forte pour sortir d’une alliance qui nous retient. Ce qui veut dire que d’une manière ou d’une autre même ma fille Dominique est en danger. Tu vois je n’ai pas su leur épargner ça. Aujourd’hui je ne fais que prier pour qu’ils se donnent au Seigneur tous les deux. C’est la seule façon de leur garantir la délivrance.


    *** Dans la tête de Camille***


En écoutant cet homme si mature et si sage raconter son expérience avec la mère de ses enfants, en lisant toute la peine qu’il avait sur son visage, je pouvais comprendre une chose, même en étant le meilleur parent du monde pour mon enfant, la seule façon sure que j’avais de protéger ma fille c’était de confier toute sa vie à Jésus-Christ jour et nuit. Est ce que le père de Brice savait que laisser ses enfants entre les mains de leur propre mère pouvait constituer un jour un danger pour eux?


Je comprenais que même moi un jour si mes désirs se détournaient je pouvais devenir un danger pour ma fille, je ne pense pas que la mère de Brice avait pesé le poids de ses actes au tout début. Je ne savais certes pas ce qu’elle s’imaginait dans sa tête mais j’étais une mère aussi et je savais que si dès le début quelqu’un lui avait dit qu’un jour le choix qu’elle faisait allait lui imposer de faire autant de mal à son fils je ne pense pas qu’elle aurait opté pour ce luxe. Le père de Brice avait remarqué combien j’étais perdue dans mes pensées alors il m’avait interpellée


- Camille ma fille je m’excuse de t’avoir raconté tout ça mais tu sais, dans ma tête tu restes encore la fiancée de mon fils. Je classe sa réaction dans le compte de la colère et je sais que Dieu écoute mes prières chaque jour je prie qu’il revienne à lui. Donc je me suis dit qu’il fallait que je te raconte tout ça, c’est l’histoire de ton mari et de l’enfant que tu portes, tu te dois de la partager.


- Ça ne m’a pas dérangé de vous écouter me raconter cela, je pense même que ça m’a beaucoup éduqué. Je me dis que si en ce temps là maman Marceline et vous connaissiez le Seigneur peut être qu’elle aurait pesé le pour et le contre des propositions qu’elle recevait au cabinet du ministre.


- Voila c’est ce que je me dis aussi, tu sais je ne l’encourage pas mais imagine tous les jours, elle devait faire face à la pression de telles propositions et en plus elle les gardait pour elle même sans en parler. Avec aucune base de la vérité qui est la parole de Dieu c’était encore plus facile de la convaincre à faire n’importe quoi et plonger dans n’importe quelle genre d’alliance. C’est pourquoi Camille aujourd’hui j’ai peur pour mes enfants qui ne connaissent pas le Seigneur, non seulement ils sont une proie pour leur mère et ses pratiques occultes mais aussi un jour ils peuvent céder à des propositions malsaines sans vraiment savoir que c’est mal et se retrouver dans un labyrinthe où il est difficile de s’en échapper.


Papa Paul était triste et j’avais compris qu’il était bien que je lui rassure pour Brice. J’avais appris par Alice que Brice s’était fait baptiser alors il fallait que je partage la nouvelle à son père


- En fait je pense que Dieu écoute vos prières, Brice s’est fait baptiser il y a plus d’un mois maintenant je pense, c’est vrai que je n’ai pas directement de ses nouvelles mais j’ai appris ça par la femme de son meilleur ami. Il va régulièrement à l’église et est très engagé sois disant à sa Foi.


Ce sourire sur son visage, c’était le sourire d’un père qui pouvait se sentir soulagé, mais ce sourire avait tout de suite laissé place à la même tristesse que celle de tout à l’heure


- Mais cependant Dominique reste dans la zone à risque. En même temps Dominique n’est pas accessible je me demande comme cela pourrait se faire?


- Je pense que vous devriez vous réjouir d’abord pour Brice, Dominique est très proche de son frère dès qu’ils se réconcilieront je pense que Brice pourra l’influencer. Le seul problème jusqu’ici reste Brice qui ne veut plus entendre parler d’un seul membre de sa famille!


- Même pas Dominique?


- Non même pas elle! Je le sais d’elle même, elle m’avait fait un message pour me dire que peu importe ce qui a poussé Brice à se ranger dans son coin elle ne pourra jamais lui pardonner d’avoir remboursé l’argent de leur mère concernant BTL et d’avoir tourné le dos à Cathy et elle. Je n’ai pas voulu me mêler de ça. Je lui avais juste dit que même moi aussi je n’ai pas de ses nouvelles.


- Tu vois Camille partout où le diable entre il détruit les relations. Il l’a fait auparavant entre leur mère et moi. Aujourd’hui il le fait encore. En tant que mère tu dois tirer des leçons de tout ça. Ma fille peu importe la souffrance ne cède jamais à une proposition qui n’est pas conforme à la parole de Dieu, tu as l’avantage de connaître le Seigneur alors applique toi à bien connaître sa parole pour ne pas céder à tout vent de doctrine. Et dès que ton enfant arrive, commence à l’enseigner la parole de Dieu, jusqu’à ce qu’il soit à mesure de faire ses choix lui même.


- Oui papa c’est vrai tout ce que vous dites. Au fait on connaît le sexe maintenant c’est une fille.


Il souriait, il était heureux d’apprendre la nouvelle. Brice avait la chance d’avoir un père aussi bon. Je m’en rendais compte. J’avais passé près de deux heures du temps là sans voir l’heure passer. C’était tellement instructif d’apprendre d’un tel homme.


 **Pendant ce temps, en Allemagne**


J’étais assis devant un match de foot, quand quelqu’un avait sonné à ma porte. C’était peut être Alice, ça l’arrivait de passer me voir sans prévenir. De mon fauteuil roulant, je m’étais dirigé vers la porte pour ouvrir .


Je n’aimais pas ce regard qu’elle posait sur moi, je ne voulais pas que quelqu’un me prenne en pitié à cause du fauteuil roulant. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle je n’avais pas voulu dire à Désira qui ne cessait de me harceler que j’étais désormais sur un fauteuil roulant. Mais elle était là devant ma porte avec un regard triste en me voyant.


- Mais bébé qu’est ce qui t’arrive? Tu es sur un fauteuil roulant quoi? Tu as fait un accident? Attends tu aurais pu m’appeler!


Désira avait enchaîné toute une liste de questions le genre de questions aux quelles je ne voulais pas répondre. Mais je n’y pouvais rien elle était déjà là. Je m’étais contenté de lui dire


- Ferme la porte!


- Attends Brice je ne cesse de t’écrire et pendant ce temps le fait que tu ne me réponds pas me pousse à te traiter de tous les noms alors que tu ne vas pas bien. Tu aurais pu me dire que tu étais malade ou que sais je encore. Je ne te dis même pas quel effort j’ai fourni pour avoir ton adresse.


Désira s’était tranquillement installée en enlevant son manteau et déposant son sac sur le fauteuil comme si elle était chez elle. Puis elle s’était assise à même le sol à côté de moi. Désira pouvait aimer le luxe et tout mais là, celle qui était assise à mes côtés avait juste le regard d’une amie sincère qui se faisait du soucis pour moi.


- Bébé dis moi qu’est-ce qui s’est passé?


- J'ai fais une crise de nerfs dû au stress, les médecins sont confiants je pourrais remarcher d’ici moins d’un trimestre disent-ils


- Mais pourquoi es tu stressé Brice? Ne me dis pas que tu ne t’es toujours pas remis de la mort de ton fils?


- Désira ce n’est pas comme si j’ai perdu un chien ou un chat! J’ai perdu mon fils, je pense même qu’on ne se remet jamais d’une telle perte on vit juste avec.


- Excuse moi ce n’est pas ce que je voulais en fait sous entendre. C’est la façon de le dire qui m’a manqué mais bien sure que je sais que tu ne pourras jamais te remettre de ça. Je suis vraiment désolée


- Oh ne fais pas cette tête là, je sais que tu ne pensais pas mal faire en me posant cette question.


Désira s’était levée,


- Bon on va déjà se préparer un truc rapide qu’on peut manger. Dis moi il y a quoi dans ton réfrigérateur?


Elle s’était dirigée vers la cuisine. Désira se sentait comme chez elle, c’était normal on avait passé beaucoup de temps ensemble dans la même maison. C’est vrai que je voulais me tenir loin d’elle mais je ne pouvais pas refuser d’admettre que sa présence ici cet après midi me faisait beaucoup de bien. Pendant que Désira faisait des sandwich, on parlait de tout et de rien, elle me donnait des nouvelles des membres de sa famille. Cette conversation me faisait un très grand bien.


- Mais dis moi qui t’aide à faire les courses?


- Alice et Marc.


- Ok je vois. Et Alain comment va t-il?


- Il va bien, il est a été affecté en France, ils sont partis avec sa femme et leur enfant ça va faire un mois déjà.


- Ah ok je vois. Bah sa femme au moins m’appréciait un peu comparée à votre miss parfaite là, Alice!


- Kiekiekiekiekiekie Désira tu ne vas jamais changer hein!


- Non mais sérieux, Brice tu te souviens encore de comment elle s’arrangeait à ne jamais réagir à ce que je disais chaque fois qu’ils venaient à la maison? Cette fille non pardon!


- Ahahahahaha oui et je me souviens surtout de comment tu lui montrais clairement que tu n’avais rien à faire de sa gentillesse


- Ah non mais sérieux, Brice je faisais tout au début pour qu’elle m’apprécie en vain, alors tu voulais que je fasse quoi? Cette fille m’énerve trop rien qu’écouter son nom ça me met hors de moi.


Elle avait terminé de faire les sandwich, on s’était installé autour de la tablette du salon pour manger. Elle nous avait aussi servi du jus. Mon existence solitaire était bien, mais la chaleur d’une personne à la maison aussi était bien, je m’en rendais compte.


- Brice je sais que nous avons commencé sur des mauvaises bases. Tu m’as toujours prise pour une fille qui aime le luxe, je ne te condamne pas pour ça, mais je veux vraiment qu’on redonne une chance à notre histoire. Tu te souviens de ta question la dernière fois au restaurant? Bah je vais te dire, j’ai passé les prochains jours à tourner la question dans tous les sens et je peux te dire que je t’aime! rien à avoir avec ta mère ou son argent. Je t’aime et c’est tout ce qui compte à mes yeux. J’ai eu envie de te le dire. Nous n’avons même pas donné une chance à notre relation. Quand tu quittais tu avais promis que ce n’était pas la fin et tout d’un coup dans un moment de colère tu m’as juste jeté à la face que ce n’était plus possible. Brice je ne pense pas que les choses arrivent par hasard. Peut être que tu n’es pas revenu en Allemagne par hasard. Et si on redonnait une chance à notre relation. J’ai des défauts tu as aussi les tiens. L’avantage que nous avons c’est que nous avons déjà vécu ensemble. Ça sera facile de se corriger et de s’améliorer. Brice s’il te plaît réfléchis y!


Je ne savais pas quoi dire à Désira, non pas parce que c’était « un non » catégorique qui traversait ma tête, mais plutôt parce que je me demandais si je ne devais pas donner une seconde chance à Désira. Allais je l’aimer comme j’aimais Camille? La réponse était catégoriquement non! Je ne pouvais pas l’aimer comme j’aimais Camille. Mais les derniers événements dans ma vie m’avaient aidé à comprendre que les histoires parfaites n’existaient que dans les conte de fées, dans la réalité, il fallait se faire sa propre histoire et la rendre parfaite. Désira était là, et je savais une chose c’est qu’il suffisait que je dise à Désira que pour que ça marche entre nous, il fallait qu’elle accepte Jésus-Christ dans sa vie, pour qu’elle le fasse. Je savais que Désira était prête à tout pour être avec moi. Pourquoi pas? Me disais je au fond de moi?


Désira me regardait droit dans les yeux , comme pour dire qu’elle attendait ma réponse.


- Désira je ne sais même pas où j’en suis en ce moment, je pense que ça sera égoïste de ma part de t’embarquer dans ma vie en ce moment, si même moi même n’arrive pas encore à la remettre en ordre.


- Brice il y a des fois où nous avons besoin d’une autre personne justement pour remettre l’ordre. Essai d’être franc avec toi même depuis que tu t’isoles dans ton coin qu’est ce qui a changé? J’ai déjà été dans ta vie, et je suis prête à changer pour que les choses marchent.


- Désira je n’ai plus l’argent de ma mère, excuse moi de te le dire comme ça, je ne t’accuse pas d’être matérialiste mais toi et moi nous connaissons ton goût pour les choses luxueuses. Je n’ai plus l’argent de ma mère, je vais devoir travailler et ne compter que sur mon salaire, je dois envoyer une partie de mon argent à ma fille qui va naître. Désira je ne veux pas t’embarquer là dedans.


- Brice, j’ai des mains pour travailler. Ce n’est pas toi qui me nourris ou me vêtis en ce moment. J’ai bien dit que nous connaissons les défauts de l’un et de l’autre. Je vais améliorer ça et apprendre à vivre avec nos moyens mais toi de ton côté il faut juste que tu te décides enfin à t’engager .


Désira était sincère, je ne savais plus quoi penser de tout ça. Je ne voulais plus rêver d’une histoire parfaite, je voulais juste être réaliste, et si ce n’était pas un hasard que Désira soit là . Si je ne m’étais pas décidé de rentrer au pays investir avec l’argent de ma mère peut être que je serais là avec Désira et que finalement j’aurais fait venir mon fils?


 Peut être que j’avais là une seconde chance de rattraper cela, rester ici avec Désira oublier ma mère et faire venir ma fille cette fois ci? Je me posais encore plein de questions quand Désira avait posé ses lèvres sur les miennes, je n’avais pas pu l’en empêcher je m’étais laissé faire.


- Désira je ne sais pas si je suis encore prêt à cela


- Écoute Brice je suis tout d’abord ton amie avant tout, alors le temps que tu te fixes sur tout ça. Je serais là pour toi. Je vais venir t’aider à cuisiner un truc et faire tes courses mais aussi parler car tu en as besoin. Le reste, laissons les circonstances se définir elles même dans le temps ok?


Je n’arrivais pas à croire que c’était Désira qui me parlait de façon aussi calme. Je ne voyais pas de mal à ce qu’elle vienne de temps en temps, il fallait même avouer que c’est ce qu’il me fallait, de la compagnie pour aller mieux.


- Ok Désira on va faire comme ça.


- Bon fini ton sandwich


Aux environs de 19h Désira avait quitté ma maison. Cet après midi n’avait eu rien de stressant, Désira n’avait pas parlé de ma mère une seule minute. Tout ce qu’elle avait abordé comme sujet m’avait procuré la paix.


- Fais un texto dès que tu arrives


- Ça marche. Prends bien soin de toi. Je travailles demain toute la journée. Après demain par contre je travaille le soir donc je serais là en journée. Prends bien soin de toi!


- Ok Dési!


J’avais refermé la porte, pour rejoindre ma vie de solitaire.


  ** Dans la tête de Désira**


Quand on aimait quelqu’un parfois il fallait prendre des initiatives à sa place pour son bonheur et c’est ce que j’avais décidé de faire pour Brice. La mort de son fils et sa déception amoureuse avec cette Camille avaient certainement causés beaucoup de mal dans sa vie, les décisions qu’il avait prises étaient sous le poids de la colère je savais qu’un jour il allait me remercier de ce que je faisais pour lui aujourd’hui. Je n’avais aucun remord tant que je le faisais pour son bien.


J’avais pris mon téléphone pour appeler


- Allô papa!


- Oui Désira as tu pu le voir et as tu pu le convaincre?


- Oui je l’ai vu nous avons parlé, et la bonne nouvelle c’est qu’il veut bien laisser une chance à nouveau à notre relation.


- D’accord c'est très bien, nous comptons sur toi pour le reste. Il a besoin que quelqu’un prenne soin de lui.


- Ok papa!

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