Chapitre 31 : Prince Charmant.
Write by Dalyanabil
Chapitre 31 : Prince Charmant.
Fadia
Je jette un coup d’œil de pure extase à Farid assis à l’autre bout de la table il parle avec A, mon cœur à un raté. Farid est l’homme le plus beau que j’ai jamais vue May et A ne serait sûrement pas d’accord avec moi mais c’est une affirmation que je défendrais n’importe où et ce peu importe mon audience. Durant les jours qui ont suivis les préparatifs du mariage il n’a pas du tout raccourci sa barbe ni ces cheveux. Avec ces boucles noires lui tombant dans les yeux, sa barbe plus fournis que d’habitude il fait plus vieux, plus virile, il a ce je ne sais quoi qui me donne envie de le toucher de manière plus intime. Ai-je le droit ? La conversation que j’ai eu avec ma thérapeute me revient.
« Je ne sais pas ce que ça dit de moi. » Je lui dis inquiète.
Elle me regarde énigmatique, le seul signe me permettant de lire un tant soit peu ces émotions est l’ensemble des plis sur son front. « Si tu ne me raconté pas je ne pourrais pas te donner mon avis sur la question. »
Je soupire lourdement avant de me lancer « Farid et moi allons-nous marier. »
Son visage s’éclaire « Félicitation Fadia c’est génial. » Elle bute sur ces derniers mots « C’est votre choix ? » L’inquiétude sur son visage transparait maintenant dans sa voix.
« OUI » je réponds dans un souffle « Farid est… » Je m’adosse plus confortablement dans mon fauteuil saisi par un tourbillon d’émotions car la question n’est pas que dire sur lui ni comment mais plutôt que ne pas dire. « Farid est la brise sur ma peau quand je suis dans la fournaise d’un sous-sol pas assez aère, le rayon de lumière quand la noirceur m’envahit, les yeux à travers lesquels je découvre ma propre liberté. Je ne suis pas seulement brisé, handicapé par la vie, perdue, le cœur meurtri par la laideur des hommes, ni seulement une femme coincée dans le corps d’une enfant avec lui, je suis moi. Ou tout ça à la fois voire un peu plus. Farid est mon miracle parce que grâce à lui je ne crois pas seulement au fait que je peux aimer mais aussi que je mérite de l’être par quelqu’un comme lui. » Mon cœur bat à la chamade, mes larmes coulent librement sur mes joues, le sourire que j’ai doit être béat.
Le silence entre-nous s’étire, quand j’ose jette un coup d’œil je me rends compte qu’elle se tamponne les yeux, elle se racle la gorge avant de commencer à parler avec un sourire malicieux « Farid est très chanceux. » J’ai envie de lui dire que c’est moi cependant j’ai la gorge trop nouée, elle continue « alors qu’est-ce qui te préoccupe ? »
Je crois qu’elle l’a deviné mais veut que je le formule de moi-même à voix haute, c’est une technique qu’elle a beaucoup utilisée avec moi. C’est comme ça que j’ai appris que parfois s’entendre dire les choses qui nous angoissent le plus les rends moins terrifiants comme si une fois formulé ils devenaient réel donc moins effrayants « on vas devoir… » je ne finit pas ma phrase espérant que avoir dit assez pour qu’elle continue d’elle-même la conversation mais évidemment c’est mal la connaitre parce qu’elle se contente de me regarder attendant que je m’exprime jusqu’au bout « faire l’amour, nous allons devoir faire l’amour. »
Je me sens soulagé quand pour toute réaction elle répond « et ça t’angoisse ? »
Aucunes moqueries, ni condescendance juste de la compréhension, une oreille attentive « oui pas parce que j’appréhende même si c’est vrai que j’ai aussi hâte. » je marque une pause « est-ce que c’est possible d’appréhende quelque chose qui nous excite ? » Je ris jaune devant mon jeu de mots.
Elle aussi d’ailleurs « ahhaahahah c’est bien que vous faite de l’humour. »
Passé quelques minutes le sérieux revient « l’alchimie entre nous est tel qu’il me faut beaucoup d’efforts pour ne par le toucher ou » je suis hésitante « plus quand il est prêt de moi. »
Elle décroise ces pieds, se rapproche de l’écran comme si elle allait me faire une confidence « je ne sais pas ce que tu qualifierais de normal ou même d’anormal parce qu’absolument tout ce que tu ressent l’est. L’intensité avec laquelle tu ressent les choses les rends spéciales mais ça ne fait pas de toi quelqu’un de bizarre ou d’anormal ok ? »
J’ai envie de pleure devant tellement d’acceptations, encore une fois je ne peux pas parler tellement je suis gagné par l’émotion alors je me contente d’hocher la tête pour lui montre que j’ai compris en essuyant une larme sur ma joue.
« Continué d’être toi avec lui, honnête, ouverte, sincère, ne laisse pas la peur de ce que tu ressent être un frein dans votre couple et suis ton instinct il te diras toujours quoi faire. »
À la fin de cette séance elle m’a demandé de lui ramener Farid à la prochain, j’ai plaisanté en lui répondant qu’en fait il ne serait plus seulement Farid mais mon mari Farid.
Dans son ensemble bleu marine, ces cheveux en désordre il ressemble à pirate, mon pirate, je n’arrive toujours pas à croire qu’à partir d’aujourd’hui il est mien. Farid Qasim Al-Naser est mon mari, mon cœur à plusieurs ratés, sous la bénédiction d’Allah avec notre famille à nous comme témoin on s’est choisis. Dès l’instant où j’ai dit oui jusqu’à maintenant j’ai l’impression qu’il ne s’est écoulé que l’instant d’un battement de cils, May et Malick nous ont rejoint en faisant tellement de bruits que A et les jumeaux ont suivis juste après. Dés qu’il ont su que la raison de autant de vacarme était mon ‘’oui’’ le jus de pomme pétillant à couler à flots, nous l’avons bu dans nos tasses rassemblés autour du comptoir de la cuisine entre rires et planifications.
Ni Farid ni moi ne voulions attendre, nous n’avions besoin de rien, presque toutes les personnes qu’on voulaient présent étaient là alors nous avons fixé le tout au vendredi suivant l’un des nombreux avantages quand on a pas de ban à publier. Tous ensemble nous avons mis la main à la pâte, A m’as fait livrer une robe sans tenir compte de mes protestations, May nous a confectionnés un menu digne des rois, Malick à engager des jeunes supplémentaires au village pour la sécurité pour que lui et Farid puissent profiter de la fête. N’ayant pas de tuteur légal et étant orpheline Malick s’est proposé, je ferme les yeux un instant face à cet autre souvenir.
Je suis assise dans la cuisine une tasse de thé au jasmin à porté de main, en train de relire mon cours de gestion, il donne le salam et vient s’assoir juste en face de moi.
« Tu quelque minutes à m’accorder ? »
Depuis que je suis arrivée sur cette île il y’a presque neuf mois Malick à toujours gardé ces distance avec moi, être là sans jamais me mettre mal à l’aise ou envahit mon espace. Il m’as fallu quelques mois pour comprendre qu’il le faisait par égard pour moi, j’ai appris à aimé sa force tranquille, sa discrète bienveillance, son soutien mais par-dessus tout son affection. Quand A m’as recueillie elle m’as donné bien plus qu’un simple abris, mais aussi une famille alors quand je le vois s’assoir en face de moi je n’ai pas peur, étrangement dans cette île au milieu de nulle part au milieu de personnes que je ne connaissais même pas il y’as moins d’un an je me sens en sécurité, protégée, aimée. Avec un sourire je réponds « Dis-moi. »
Prudemment il me regarde la tête penché sur le côté, une habitude qu’il l’as lorsqu’il nerveux « C’est par rapport à ton tuteur légale. »
Une ombre passe sous mes yeux je laisse échappé un « Ah » angoissé « je… Je.. » les mots ne viennent pas j’inspire profondément ferme les yeux avant de lâché dans un souffle « j’ai évité d’y penser. »
Je m’attends à ce qu’il pose beaucoup de question cependant il reste silencieux un instant avant de reprendre « pas grave parce que moi j’y ai pensé et j’en ai touché un mot à A » il s’arrête, capte mon regard avant de continué « si ça te conviens j’aimerais bien être ton tuteur légale sans aucune prétentions. »
Bien sûr j’ai pleuré. J’ai pleuré de gratitude face à sa bonté, que quelqu’un d’aussi réserver que lui puisse venir vers moi pour m’offrir de jouer un tel rôle dans un moment aussi important pour moi m’as fait réalisé à quel point ma vie avait changé. Je n’étais plus seule, je resterais orpheline à vie mais une orpheline avec une famille, des gens sur qui compte et ce sentiment-là valait son pesant d’or pour moi car grâce à lui j’embarquais dans cette nouvelle aventure consciente de valoir quelque chose. Comme s’il sentait mon regard sur lui, il se retourne me fait un sourire et je soupire tellement fort que May me donner un coup de coude « tu as de la bave qui coule tu sais » dit-elle en rigolant. Je la regarde confuse « juste ici » elle continue en touchant le coin de ma bouche.
Il me faut quelques secondes pour comprendre qu’elle se fout de moi, A se joint à elle et juste comme ça toutes les trois nous éclatons de rire, « tu peux bien parlé toi » A lui dit.
Elle tourne son regard en direction des garçons qui tiennent chacun des jumeaux dans les bras « si le monde était moins cruelle je ferais plus que bave sur lui. » nous n’avons pas besoin que précise de qui.
La tristesse dans ces yeux ne nous échappent pas « le monde n’est si cruelle que ça May, regarde-moi. » Je lui dit en hochant les épaules « j’ai épousé un vrai prince en plus très charmant. »
« Ma chérie tu le mérité tellement. » me réponds-t-elle en me serrant ces bras.
A se joint à nous « toi aussi May, il suffit juste que tu commences à y croire. »
May jette un regard à A qui dit qu’elle ne sait pas si elle y arriveras, nous tenions comme ça un moment avant d’être rejoint par le reste de la famille nous avons gardé l’évènement très privé, l’iman est resté pour le repas avant de retourné sur le continent. la soirée se poursuit entre rires, taquineries, petits fours, autour de moi je ne suis entouré que d’amour, mon mari ne m’as pas quitté du regard de toute la soirée quand il déclare qu’il est temps pour nous de se retirer, je ne proteste pas. J’embrasse tout le monde et main dans la main nous embarquons dans une voiturette de golfe pour l’autre bout de l’hôtel pour y être seuls. ENFIN. Peut-être. Je crois.