CHAPITRE 33: RÉVEILLÉ

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 33 : RÉVEILLÉ ?

**LUCIA MANGA MFOULA**

Érine : Dans ce cas pourquoi tu as choisi la souffrance ?

 J’arque un sourcil.

Erine : (Les yeux rouges) Pourquoi tu es encore retournée dans les bras de mon frère ya Lucia ?

Moi : (Silence)

 Erine : (Coulant des larmes) Pourquoi tu as choisi de revenir subir des combats avec ma famille ? Pourquoi tu as fait ça ?

Je la regarde incapable de répondre à sa question.

Erine : (Essuyant ses larmes) Je ne comprends pas.

Moi : (Après un moment) Je ne suis pas retournée avec ton frère Erine.

Erine : Mais tu es enceinte de lui non, ou alors c’est un mensonge ?

Je la regarde.

Erine : Ya Bhernie m’a confié que l’enfant que tu attends est de lui, ou alors c’est un mensonge ?

Moi : (La regardant) C’est la vérité, il est bien le père de mon bébé. Et oui c’est bien la raison pour laquelle Viclaire a décidé de rompre avec moi car cette grossesse a révélé la liaison que j’ai eue avec Bhernie. Seulement c’était une erreur. Des circonstances que je ne saurais expliquer ont fait en sorte que Bhernie et moi nous nous retrouvions dans cette situation qui nous a emmenés à coucher ensemble. Mais ce n'était ni prémédité ni voulu, à tout du moins de mon côté. Tu n’as pas idée de combien de fois je me suis voulue pour cet acte Erine (essuyant une larme qui a coulé) tu n’as pas idée de combien je me suis sentie mal d’avoir trahi Viclaire, d’avoir mis à mal ma relation et mon mariage et de m’être presque faite reniée par ma famille. Tu ne sais pas ce que j’aurais donné pour ne pas avoir eu à faire ça mais me voilà, aujourd’hui enceinte de Bhernie contre mon gré et condamnée à vivre avec ce fait. Je ne veux pas essayer d’y penser au risque de me rendre malade et peut-être mettre la vie de mon bébé en danger. Toi mieux que quiconque sait combien cette grossesse est précieuse pour moi alors qu’elle soit de ton frère ou non, cela m’importe peu. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi à l’avenir mais ce que je sais présentement, c’est que ce n’est pas dans mes projets de me remettre avec ton frère.

Erine : (Prenant ma main dans la sienne) Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise maman, c’est juste que je voulais comprendre. Je t’ai vue dépérir à cause de mon frère et franchement je ne veux pas que cela t’arrive à nouveau. Tu me connais, tu sais que j’aime ya Bhernie et ce qu’il représente pour moi mais si tu veux mon avis, je te préférais avec Viclaire car lui il a su essuyer tes larmes et mettre la joie dans ton cœur.

Moi : (Reniflant) Je sais et merci pour ton inquiétude mais tu n’as rien à craindre, je ne compte laisser personne me ramener dans cet état que j’ai quitté il y a quelques années, ni ton frère, ni qui que ce soit d’autre, je connais ma valeur.

Erine : (Essuyant ses larmes) D’accord. Je te fais confiance. (Esquissant un faible sourire) Après tout tu es ma mère et tu es une battante.

Moi : (Répondant à son sourire) C’est vrai.

Erine : Et si par la pire des malchances, tu décides de redonner une chance à mon frère, appelle-moi dès le début pour mettre les points sur les i.

Moi : (Souriant) Ça n’arrivera pas mais bon je prends note.

On a continué à discuter et nos commandes sont arrivées. Nous avons mangé avant de nous séparer pour retourner chacune à son boulot….

**BHERNIE ELLO**

Je viens de me séparer de Lucia et je rentre à la maison. C’est la première fois que je reviens ici depuis que mes frères m’avaient emmené à l’hôpital. En partant de chez Erine après les courses que nous avons faites cet après-midi, c’est chez Lucrèce que je me suis rendu avec l’espoir de voir Lucia. J’ai sonné en vain et je m’apprêtais à partir quand elle est arrivée. Bien que surprise de me voir, j’ai vu le regard qu’elle a posé sur moi, ce même regard qu’elle avait il y a quelques années. Je sais qu’elle ne m’a pas oublié malgré tout et aussi infime que soit ma chance de me remettre avec elle, je ferai tout pour la ramener vers moi.

Je descends du véhicule et me dirige vers le bureau, la porte est toujours cassée. Je me fais en même temps la réflexion de l’arranger au plus vite. Lorsque je rentre, je constate que les choses ne sont pas à leurs places comme s’il avait été fouillé. Je ressors et interpelle le gardien pour lui demander qui est rentré dans mon bureau en mon absence. Il m’apprend que c’est ma mère et deux de mes oncles en m’expliquant quand et comment la chose s’était passée. J’écoute en me posant plein de questions, c’est quoi la proximité qu’il y a maintenant entre ma mère et les frères de mon père ? Ces gens n’étaient pas très proches depuis que je suis tout petit et même après la mort de mon père, ils ne s’entendaient pas plus que ça, alors à quel moment sont-ils devenus si proches ? Maintenant que j’y pense, ils sont tout le temps fourré ensemble, c’est quoi leur point commun ? C’est une interrogation que je laisse en suspens et je rentre dans la maison. L’odeur me met mal à l’aise et ce d’autant plus lorsque je rentre dans la chambre principale.

Moi : (Mettant mon bras devant mon nez) Mais qu’est-ce qui sent mauvais comme ça ?

J’essaie de chercher et je trouve une peau d’animal séchée sous le matelas, lorsque je la retire, je vois en dessous la photo de Chancelle au-dessus de celle de Lucia. Je fronce les sourcils et je retourne tout le lit et je trouve 3 autres ainsi que deux 2 bouteilles contenants des mélanges bizarres. Je les pose au sol et je continue à chercher dans la chambre, et je me retrouve avec une dizaine de ces choses disposées un peu partout.

Moi : (M’asseyant sur le lit dépassé) À quel moment ces choses sont rentrées ici et pourquoi je n’ai rien vu ?

Je me suis posée plein de questions, serait-ce Chancelle ? Non, elle ne peut pas manipuler ces choses et les masquer depuis tout ce temps sans que je ne le sache, c’est forcément quelqu’un d’expérimenté et elle-même ne l’est pas. Si elle est au courant de l’existence de ces choses, elle ne l’a pas fait toute seule. Alors qui ? Sa mère ? La mienne ? Les 2 à la fois ? C’est possible. Je me lève et je vais chercher un sac dans lequel je mets toutes ces choses et je vais cacher ça derrière la maison, je m’en occuperai plus tard. Je sais à quoi sert ces choses, je les ai vues pendant mon initiation. Ce que je ne comprends pas c’est comment c’est rentré dans ma maison sans que je ne le remarque parce que ce sont des choses que je sens dès le premier contact. J’aurais le fin mot de cette histoire. Je suis remonté dans ma voiture et je suis allé chercher des plantes pour purifier la maison et après cela j’ai décidé que je ne vivrai plus là.  J’ai récupéré quelques documents et objets importants dans le bureau puis je suis parti de là pour mon ancienne maison.  Après avoir salué le gardien, j’ai pris mes vêtements qui étaient toujours dans mon coffre et de je suis allé les ranger dans mon dressing. Pour un début, ça fera l’affaire. Quand je me suis posé, j’ai appelé mes oncles pour leur dire que je voulais les voir à la maison demain matin. J’en ai fait de même avec ma mère. Je me serais bien passé de cela mais il faut que je règle l’histoire de Chancelle et ma mère à cause de mes enfants. Une fois toutes ces choses faites, je me pose et je repense à Lucia, cela m’arrache un sourire. Je m’adosse sur le canapé et son image ce soir me revient à l’esprit. Ses mimiques, le son de sa voix, la profondeur de son regard. Je m’y attarde et je suis interpellé par ce que j’y remarque. Cet éclat qu’il y avait à l’intérieur de ses yeux est de retour. Et oui, je l’avais vu disparaître ce jour à l’hôpital, en sortant de cet endroit, elle y avait laissé une part importante d’elle-même que rien de ce que je ne pouvais dire ou faire ne pouvait ramener, mais ce soir, je l’ai vue, au fond de ses yeux, cet éclat brillait de mille feu car la vie est revenue en elle. Je prends mon téléphone et je lui écris, elle lit mais ne répond pas. Ce n’est pas bien grave (…)

Je suis assis à la terrasse de ma deuxième maison quand j’entends le klaxon d’une voiture devant le portail, le gardien guette avant d’ouvrir le portillon sans doute pour dire à ma mère que ma voiture est à l’intérieur et qu’elle ne pourra pas garer. Il revient et la minute d’après, la concernée et 3 de mes oncles font leur entrée.

Moi : (Dans ma tête) Encore ensemble ?

Ils arrivent devant moi et me saluent, je réponds en leur demandant de prendre place. Je les regarde un moment et je peux voir que depuis qu’ils sont rentrés dans la concession, ils ont peur.

Moi : (Me levant) Je vais aller vous prendre à boire.

Eux : D’accord.

Je suis rentré dans la maison comme si je partais et me suis mis sur le côté de façon discrète.

L’un d’eux : Il s’est réveillé.

L’autre : Non.

Le premier : Comment ça non ? Tu n’as pas vu ? Je te dis qu’il s’est réveillé.

Le 3: Calmez-vous et arrêtez de parler de ça ici.

Le 1er : Mais qu’allons-nous faire ?

Le 3: On va vérifier si c’est vraiment le cas et jusqu’à quel point cela est possible. Mais pour l’instant restons calme.

Je me suis éloigné pour aller chercher les boissons et je suis revenu faire le service.

L’un : (Souriant) Nous rendons grâce à Dieu pour ta vie. Nous avons tellement eu peur le mois dernier quand tu es rentré dans le coma. Nous avons prié les ancêtres afin qu’ils te ferment la route et refusent de t’accueillir auprès d’eux car il était impossible que tu partes maintenant en nous laissant tous orphelins. Dieu merci, ils nous ont exaucé en te laissant revenir en forme et plein de force.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Je vous remercie pour vos prières et je suis en même temps rassuré que vous me portez dans vos prières.

Lui : C’est normal.

Moi : Sinon de votre côté ça va ?

Chacun m’explique ses problèmes ainsi que celui de ses enfants et je dis que je prends bonne note. Puis je décide d’aborder la raison pour laquelle nous sommes là.

Moi : J’ai appris à ma sortie de l’hôpital l’altercation qu’il y a eu entre maman et Chancelle.

Mon oncle : C’est vrai papa. Tu connais ta mère et comment elle peut être impulsive des fois. Quand nous avons appris que tu as failli y laisser la vie sans que ta femme ne réagisse, cela nous a choqués et sous le coup des émotions, ta mère a débordé en s’en prenant physiquement à Chancelle. Toi-même tu connais les femmes avec leurs enfants. Quand les parents de Chancelle sont venus pour la chercher ici, nous leur avons expliqué que ce n’était pas prémédité, que certes, Aubierge a mal agi mais elle ne voulait en aucun cas faire du mal à sa fille. Et nous leurs avons dit que nous viendrons réparer le tort une fois que tu seras sur pieds.

Moi : C’est bien. Nous allons prendre la route tout à l’heure pour Cocobeach, j’ai parlé avec le père de Chancelle avant que vous ne veniez pour lui dire que j’arrive les récupérer.

Eux : C’est normal.

Moi : Mais je vais parler à votre femme et c’est la dernière fois que je le fais parce que la prochaine fois (Levant mon doigt au ciel et faisant une marque au sol avec mon pied) devant les Dieux et nos ancêtres, je sévirai.

Eux : Ah papa tu n’as pas besoin d’aller aussi loin.

Moi : J’ai parlé.

Eux : (Silence)

Moi : Chancelle est la mère de mes enfants et est ici sous ma responsabilité, je ne tolérerai plus jamais qu’Andeme quitte sa maison pour venir lui manquer de respect ou pour l’agresser d’une quelconque manière que ce soit. C’est la dernière fois que ce genre d’action se passe, je dis bien la dernière fois. J’espère avoir été clair.

Maman : (Silence)

Mes oncles : Nous avons tous compris.

Moi : Tant mieux.

Maman : (Après un moment) Donc même si elle te traite mal je dois regarder non ?

Mon oncle : Aubierge.

Maman : J’ai posé une question. Si elle le traite mal je dois me taire et regarder n’est-ce pas ?

Moi : Cela n’engage que moi.

Maman : (Croisant ses bras sur sa poitrine) Ok. J’ai compris. J’enlève ma bouche de vos affaires. Si moi Andeme je parle encore ici, c’est que ce n’est pas moi. Comme j’avais mal fait de vouloir défendre mon enfant pour lequel j’ai souffert. Mais j’ai compris, à partir d’aujourd’hui, je vais me taire et regarder avec mes yeux.

Moi : (Pas impressionné du tout) Et tu feras bien.

Maman : Ok. Je me lave les mains de cette histoire.

Elle s’est tue et nous avons continué à parler de ce que nous devrions emmener chez les parents de Chancelle pour présenter nos excuses et les récupérer. Nous avons également appelé mon oncle qui est sur place pour lui dire que nous serons là-bas d’ici peu et qu’il devait nous préparer le chemin…

**CHANCELLE AYANG**

Ça va faire presqu’un mois que je suis à Cocobeach et je suis tranquille. La dernière fois, ma mère était venue me chercher et avait appelé les parents de Bhernie. Elle était prête à tout faire sortir ce jour dans la dispute qui s’était passée mais elle s’était tue à cause de Lens qui était également présent le jour où nous nous étions retrouvés. De peur de tous nous mettre dans les problèmes, elle a choisi de ne rien dire et d’attendre Bhernie. Elle avait simplement décidé de me prendre et me ramener à la maison pour mon plus grand bonheur même si ce n’était que de courte durée car on m’a dit que c’est Bhernie qui viendra lui-même nous récupérer et faire une assise avec les parents. Que Dieu me pardonne mais j’ai souhaité qu’il meurt et ne se réveille plus jamais parce que je ne voulais plus retourner là-bas mais malheureusement pour moi, j’ai appris par son oncle qu’il s’était réveillé et était même sorti de l’hôpital. Quand mes parents ont su ça, ils m’ont pris et sont allés voir des pygmées dans les fins fonds de la forêt pour me faire des bains. J’ai fait une semaine et demie chez ces gens pour me traiter et travailler le corps contre mon gré pour que quand je serai à nouveau devant lui, il oublie l’autre là. On m’a blessée à plusieurs endroits avec les lames. Ça fait quelques jours que je suis revenue au village et on m’a demandé de rester dans mon coin jusqu’à ce qu’il vienne. Seulement je suis sortie en cachette parce que je ne pouvais plus de rester enfermée comme une initiée. J’avais aussi envie de voir Hilaire alors depuis quelques jours, on se voit en secret dans une petite cabane non loin de là où il fait la pêche. Quand je suis avec lui, j’oublie tous mes problèmes et je sais que lui il m’aime comme je l’aime aussi. Il n’a certes pas d’argent et n’a pas non plus fait l’école mais c’est quelqu’un de bien. Il se bat toujours pour me chercher à manger et pendant longtemps, il a nourri toute ma famille avec son poisson même si aujourd’hui mes parents ne voient plus ça et le traitent de rigolo et bon à rien.

Moi : (Remettant ma robe) Il faut que je parte à la maison avant qu’on ne me cherche.  

Hilaire : (Me tirant dans ses bras) Non, reste encore avec moi bébé.

Moi : (Souriant) Tu sais que si je pouvais, j’allais rester mais il ne faut pas que mes parents découvrent que je suis sortie de la maison.

Hilaire : Je ne veux plus que tu retournes là-bas.

Moi : Alors prie que ton frère m’oublie. Qu’il ait même un autre accident qui le renvoie dans le coma pour toujours.

Hilaire : Hum. Il a déjà appelé ?

Moi : Non. Et je prie que non car je ne veux plus retourner là-bas avec sa mère sorcière là. Cette femme m’énerve à en mourir et à chaque fois que je la regarde, j’ai seulement envie de mettre le tué les rats dans sa nourriture.

Hilare : Pardon arrête de parler de ces choses, tu n’es pas comme ça Chancelle

Moi : (Silence)

Si seulement il savait toutes les pensées de meurtres qui se bousculent dans ma tête depuis que j’ai été forcée à aller chez ces gens, il aurait vraiment eu peur de moi, mais bon, je ne vais pas en parler.

Hilaire : (Changeant de sujet) Tu viendras me voir demain ?

Moi : Je ne sais pas encore. Si je trouve un moyen de venir, je viendrai.

Hilaire : (Mettant son visage sur mon cou) Donc tu vas me laisser comme ça ?

Moi : (Souriant) On a déjà fait non.

Hilaire : Juste un petit coup.

Il me renverse en même temps sur la natte posée au sol qui nous sert de lit et se met au-dessus de moi avant de me caresser le corps de bas en haut comme lui-même connait. Il m’embrasse sur la bouche puis se redresse et me retire ma robe. Je n’ai aucun sous-vêtements en bas parce qu’il n’aime pas que j’en porte. Comme lui-même était nu, il ne tarde pas à me pénétrer et à se mettre à bouger en moi, je gémis de plaisir tellement j’aime quand il me fait. Il me répète qu’il m’aime et que je vais le rendre fou. Quand je ne suis pas là, il a envie de mourir parce que je suis toute sa vie. Pendant que nous sommes concentrés dans notre intimité, le rideau qui sert de porte à cet abri s’ouvre sur mes parents et son père. Ma mère a des lianes avec lesquelles on fouette les gens et sans réfléchir, elle se met à nous fouetter Hilaire et moi en nous traitant de tous les noms. Elle finit par s’asseoir à même le sol pour pleurer.

Maman : (Pleurant) Eh A tare Nzam. Chancelle va me tuer oh, c’est cette fille qui va me tuer dans ce village. Tout le travail qu’on a fait, c’est zéro. C’est zéro oh. (Tapant sur ses cuisses en soulevant son pagne comme les pleureuses dans les deuils) Magloire (mon père) je ne t’avais pas dit de prendre Candice ? Je n’avais pas dit dans ce village de laisser la maboule là pour prendre sa sœur ? Voilà ça maintenant oh kiiiiiieeeeee A Nzam, A Nzamoooooh

Tonton Sima : (Dépassé) Mais qu’est-ce qui ne va pas avec vous ? (À son fils) Je ne t’ai pas dit de laisser la femme de ton grand frère ?

Hilaire : (Les yeux rouges) Ce n’est pas sa femme, c’est la mienne que vous m’aviez pris de force pour lui donner. J’aime Chancelle et je veux récupérer ma femme.

Tonton Sima : (Lui frappant sa canne sur la tête) Ferme-moi ta bouche rapidement imbécile. Tu sais ce que tu es en train de dire ? Tu es même conscient de ce que tu viens de faire ? On est en train de lutter pour la famille et toi tu viens tout gâcher (frappant à nouveau le bois sur lui) Tu as une idée de ce que tu as fait ?

Papa : Allons-y car on n'a plus le temps, ils sont en chemin. Madeleine habille ta fille et on s’en va.

Ma mère a jeté ma robe sur moi avant de se lever et elle m’a tirée en me donnant des gifles et des coups de fouets partout sur le corps. Les injures même je n’en pouvais plus et c’est en chemin vers la maison que j’ai appris que Bhernie était en route pour venir me chercher avec les enfants. Je pleurais tout le long et encore plus quand j’ai appris cette nouvelle. Une fois à la maison, on m’a dit de me laver et d’enfiler les vêtements qui couvraient tout le corps parce que j’avais des marques rouges un peu partout. 1h après, ils sont arrivés et bien qu’agités, mes parents ont fait comme si tout allait bien avec l’oncle de Bhernie. Ils ont parlé ce qu’ils avaient à dire en s’excusant de ce que tantine Aubierge m’avait fait et ils ont promis que cela ne se répétera plus. Ils ont déposé quelques présents et de l’argent puis mes parents ont dit que je pouvais retourner chez lui avec les enfants. Durant tout le temps qu’a duré la réunion, je n’ai pas pu détacher mes yeux de lui car il a changé et est redevenu beau comme quand je l’avais vu la première fois. C’était d’ailleurs pour ça que malgré le fait que je ne voulais pas de lui, je m’étais résignée en pensant que quand même j’avais un beau mari. Aujourd’hui il est pareil et j’avoue que je ne m’y attendais pas. J’ai pris mes affaires avec le gros cœur ainsi que tout ce que les pygmées m’ont donné que je dois verser et enterrer à la maison et nous sommes partis de là pour Libreville. Ce sont ses enfants qui étaient contentes de voir leur père. Une fois dans la maison à Libreville, les oncles nous ont conseillés et tantine Aubierge s’est excusée elle-même pour son geste et ses propos en me prenant dans ses bras comme au début.

Moi : (Malgré moi, souriant) Ça va maman, j’ai déjà oublié ça.

Tantine Aubierge : D’accord. Va laisser les bagages à la chambre.

Je me suis exécutée et j’ai essayé de cacher les médicaments avant de revenir au salon. 10 minutes plus tard, tout le monde est retourné et nous sommes restés tous les 4 à la maison. Je m’apprêtais à retourner à la chambre quand il s’est adressé à moi pour la première fois sans me regarder.

Bhernie : Fais rapidement sortir ce que tu as emmené dans cette maison.

Je me suis figée sur place.

Bhernie : Si tu ne veux pas mourir, tu as intérêt à sortir ça, je ne te le dirai pas 2 fois.

Il s’est levé et est sorti de la maison avec les enfants en me laissant debout ne sachant pas quoi faire…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...