
CHAPITRE 34: SORS DE LA MAISON DE TON PÈRE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 34 : SORS DE LA
MAISON DE TON PÈRE.
**BHERNIE ELLO **
Je rentre de ma balade avec mes filles et je les dépose à la
maison. Nous avons passé la fin d’après-midi et le début de soirée à la plage
puis dans un glacier. J’avais besoin de ce temps-là avec elle pour essayer de
me rattraper des 2 mois où j’ai été absent. J’en ai également profité pour
demander pardon à ma fille pour l’avoir rejetée la dernière fois qu’elle était
venue vers moi. Je lui ai demandé si elle se le rappelait et j’ai pu constater
que c’était le cas et cela l’avait rendue triste. Je lui ai expliqué que papa
ne se sentait pas bien mais que cela ne se reproduirait plus avant de lui
demander si elle me pardonnait et elle a acquiescé. Elle m’a ensuite raconté
son séjour chez ses grands-parents ainsi que l’épisode de maman agressant Chancelle.
J’ai essayé autant que j’ai pu de lui sortir ça de la tête et tout va bien
maintenant. Quant à Zazie, elle a pris 1 an et malheureusement, je n’étais pas
présent comme ce fut le cas pour Zoé. Je m’en veux de les avoir ainsi négligées
mais je ferai désormais de mon mieux pour être plus présent dans leurs vies malgré
le fait que j’ai décidé de retourner dans mon ancienne maison. Nous arrivons à
la maison et je les fais descendre du véhicule toutes joyeuses. Comme à son
habitude, Zoé s’empresse d’aller vers sa mère pour lui raconter notre sortie
pendant que je m’avance avec Zazie dans mes bras. Leur mère me regarde et
baisse les yeux.
Moi : Bonsoir.
Chancelle : Bonsoir.
Je dépose la petite et me dirige vers la chambre, l’odeur
des médicaments avec lesquels elle est venue a disparu. J’ai senti ça dès le
moment où nous sommes arrivés chez ses parents mais j’ai pris sur moi de ne pas
réagir et faire comme si tout était normal. J’attendais simplement de me
retrouver tout seul avec elle pour le lui dire. J’ai compris que si la maison de
ses parents avait cette odeur, c’est que ce sont eux qui lui ont donné ça. J’ai
en même temps eu la réponse à mes questions sur l’origine des fétiches que j’ai
trouvés ici la veille. Je suis ressorti et suis allé me poser devant elle avant
de prendre la parole.
Moi : Je ne sais ni quand cela a commencé ni ce à quoi
vous avez pensé en ramenant ces choses dans ma maison mais comme je te l’ai dit,
c’est la dernière fois. Je ne ferai rien pour aujourd’hui mais je te regarde.
Tu veux frotter des choses sur ton corps, libre à toi, il t’appartient et tu en
fais ce que tu veux. Mais la prochaine fois que tu emmèneras ces choses pour
les poser dans ma maison, toi et toutes les personnes qui t’ont dit de faire
ça, en subirez les conséquences et gare à toi si vous mettez mes enfants
dedans. J’espère que je me suis fait comprendre.
Chancelle : (Sans me regarder, petite voix) Oui.
Moi : Demain soir je te donnerai les sous pour que tu
fasses les fournitures scolaires et les vêtements des enfants. Tu iras
également payer les frais d’inscription à l’école. Vois également avec Welda si
elle continuera à s’occuper de Zazie et sinon, elle ira également à l’école avec
sa sœur.
Chancelle : Ok.
Moi : (Sortant 100 milles de mon portefeuille) C’est
pour la nourriture en attendant que je fasse mes comptes pour le mois prochain.
J’ai posé sur la tablette.
Moi : Je t’enverrai le crédit de communication tout à l’heure
et si jamais les filles ont un souci, appelle-moi.
Chancelle : Tu, tu ne seras pas là ?
Moi : Non. Je vous verrai demain à ma sortie de boulot.
J’ai fait un bisou à mes filles puis je me suis levé pour
partir de là. Une fois chez moi, je lui ai envoyé le crédit de communication et
j’ai également payé la connexion internet pour que les filles puissent regarder
leurs programmes à la télévision puis je suis allé prendre ma douche. Après
cela, je suis venu me poser avec mes documents histoire de jeter un coup d’œil
dessus avant d’aller dormir. Le lendemain, je me suis rendu au bureau et après
avoir fait un tour chez le ministre où j’ai signalé ma présence, je me suis
excusé pour la mauvaise qualité de mon travail et j’ai déclaré être à nouveau
d’attaque pour reprendre mon service. En dehors de ma coiffure qu’il a jugé inappropriée
car renvoyant une image incompatible avec le service, il m’a souhaité la
bienvenue et a été content de me revoir en pleine forme. J’ai de suite repris
mon service pour mon plus grand plaisir parce que franchement ça m’a manqué. Je
me suis mis à jour sur tous les projets en cours au point de n’avoir pas pu prendre
ma pause déjeuner. À ma descente, je suis allé déposer l’argent à Chancelle,
j’ai passé une heure avec les filles puis je me suis arrêté chez Erine.
Moi : Bonjour.
Erine : Bonjour. Tu as eu la chance, je suis arrivé il
n’y a pas longtemps. Quelques minutes plus tôt, tu aurais trouvé la porte
fermée.
Moi : (Esquissant un faible sourire) Je suis alors chanceux.
Sa fille a couru pour venir me faire un câlin. Je l’ai
soulevée pour la serrer dans mes bras.
Moi : (Souriant) Comment va ma femme ?
Elle sourit. Depuis le
jour où j’ai appris que l’enfant de Lucia était le mien, j’ai commencé à
appeler la fille d’Erine ma femme et elle s’y est habituée.
Erine : Pardon oh, il faut me laisser la mère
tranquille. Ta femme est dans ta maison avec tes enfants.
Moi : (M’asseyant avec la petite sur les fauteuils) Je
ne te gère pas. Tu ne pourras jamais me séparer de l’amour de ma femme.
Erine : En tout cas, ce n’est pas ce qu’elle m’a dit
quand on s’est vues aujourd’hui.
Moi : Tu as vu Lucia ?
Erine : Oui. On a déjeuné ensemble à la pause. Je lui
ai demandé par rapport à la grossesse et elle m’a confirmé ce que tu m’avais
dit.
Moi : (Silence)
Erine : (Se tournant pour me regarder dans les yeux) Et
je lui ai dit que j’étais déçue d’apprendre ça.
Moi : C’était vraiment nécessaire ?
Erine : Oui. Et heureusement elle m’a rassurée en me
disant que ce n’était qu’une erreur et elle n’avait pas l’intention de se
remettre avec toi.
Moi : Je vois.
Erine : Et je lui ai dit que je la soutiens à 100% car
elle mérite mieux que toi.
Moi : Ok. En tout cas merci de tout faire pour ne pas
me voir à nouveau heureux.
Erine : Le bonheur se mérite.
Moi : (Silence)
Erine : Et la vie nous a appris qu’on ne dépose pas les
choses de valeurs entre les mains des personnes qui n’en sont pas dignes car
elles les détruiront en négligeant leur valeur.
Moi : Tu crois vraiment que je ne connais pas la valeur
de Lucia ?
Erine : Je ne m’en tiens pas aux mots, je vois les
actes. Et tes actes ont parlé bien forts pour toi ya Bhernie. Peut-être qu’avec
ton vampire tu réussiras à te faire pardonner par elle mais je te le redis en
face. Tu ne mérites pas ya Lucia et elle gagnerait à rester loin de toi.
Moi : Ok. On peut parler d’autre chose ?
Erine : Hum. Tu as repris le boulot ?
Moi : Oui. D’ailleurs, je dois changer de coiffure car
celle-ci ne correspond pas à ma fonction.
Erine : (Roulant les yeux) Des idées rétrogrades. En
tout cas. Tu veux la changer aujourd’hui ?
Moi : Non. J’attendrai quand elle vieillira.
Erine : Ok. Tu manges avec nous ou tu iras le faire
chez toi ?
Moi : S’il y en a, donne-moi.
Elle est partie en cuisine et s’y est affairée me laissant
avec Lucia. Une 20taine de minutes après, elle a dressé la table et nous a appelés.
Erine : (Après le bon appétit) Tu as réfléchi sur le
cas de ton frère ?
Moi : Non.
Erine : Donc il va rester indéfiniment chez Lens
hein ?
Moi : je n’en sais rien et franchement, je n’ai pas
envie de m’y pencher. Ils n’ont qu’à se débrouiller comme ils veulent.
Erine : Ok.
On a zappé des sujets jusqu’à la fin et je suis parti de là
après le retour de Fred. Après ma douche, je me suis posé avec mon téléphone en
main pour répondre aux menaces de Marwane nous rappelant que le séminaire
auquel il nous a invités était cette fin de semaine et qu’on avait intérêt à y
être. Jérôme a essayé de dire qu’il ne viendrait pas et Marwane est tombé sur
lui pendant que nous autres rions. Moi aussi j’ai pris des balles perdues
dedans. J’ai laissé cette conversation et je suis allé écrire à Lucia en lui
rappelant une histoire que nous avions vécu en Espagne lors d’une vacance avec
la photo de ce jour. Elle lit les messages mais ne répond pas. Je finis par lui
souhaiter une bonne nuit en lui disant que mon cœur lui appartient (…)
Le pasteur est en train de nous enseigner sur l’histoire de Joseph
et Marie par rapport à la naissance de Jésus et dans tout mon être je me sens
bousculer en entendant la partie sur le fait de préserver la nudité de sa femme.
Je savais ô combien c’était primordial de le faire et je me rappelle que trop
bien l’impact que le fait d’avoir parlé avait eu sur ma vie. J’aurais tellement
voulu avoir la grandeur et la sagesse de Joseph à ce moment-là. Je repense à la
douleur que j’ai fait endurer à Lucia, aux regards que j’ai attirés sur sa
personne et les conséquences de tout cela sur notre relation et je m’en veux profondément
au point de couler quelques larmes dans les toilettes de l’église pendant
quelques minutes à l’abri de tout le monde. Je me fais en même temps la
réflexion d’écrire à Lucia.
-Moi : J’ai commis plusieurs maladresses dans ma vie
Lumière mais la plus grande d’entre elle après cette fois où je t’avais incitée
à mettre un terme à la vie de notre bébé, c’est celle de n’avoir pas su garder
ma bouche fermée sur notre intimité. Je suis celui qui t’ai exposée sur la
place publique et ai emmené le malheur dans ta vie. Lumière, tous les mots de
la terre ne seront pas suffisant pour te dire combien de fois je suis désolé. Combien
de fois je m’en veux de n’avoir pas su te protéger en gardant le silence. Je
suis désolé d’avoir attiré les regards sur toi et encore plus d’avoir été la
cause de tes tourments. Je te demande pardon. Pardon d’avoir failli.
J’ai désactivé le mode avion et j’ai activé mes données mobiles.
Dès que les deux barres d’envoi et réception se sont affichées, j’ai réactivé
le mode avion et je suis retourné écouter la suite du message (…)
Nous venons de
regagner nos places après la prière de l’appel au Salut que nous avons fait
tout à l’heure. Oui depuis le début du programme, les différents enseignements
reçus, ont parlé à mon cœur et ce soir j’ai ressenti ce besoin-là de répondre à
cet appel de Dieu par Jésus. Je ne renonce pas à mon identité mais je veux
découvrir ce qu’il y a dans cette relation. Je veux connaitre et comprendre si
c’est différent de tout ce que je fais et sais déjà de la spiritualité. Pendant
que le programme se poursuit, le pasteur fait appel à Marwane qui va le trouver
avec beaucoup d’hésitation. Sur place, il lui dit de prier pour les personnes
malades et nous sommes tous sceptiques à l’idée qu’il le fasse. Oui il a déjà guéri
des gens par le passé de façon isolé, le dernier en date est le père de Maurice
mais là c’est une foule. Il y a plus de 200 personnes devant lui, comment fera-t-il
ça ? Nous l’observons tous et son
visage est affiché sur tous les écrans géants de la salle. Il regarde dans
notre direction un moment avant de se mettre à prier en levant sa main droite
vers le ciel. Lorsqu’il la fait descendre en balayant la foule d’une extrémité
à une autre, toutes les personnes devant lui se retrouvent au sol. J’ai eu le
frisson en même temps.
Jérôme : (À côté de moi) Dieu tout puissant, voilà la
vraie sorcellerie en direct. (Mettant ses deux mains sur la tête) Voilà ça,
c’est ce dont je parlais, le gars-là n’est pas simple.
Devant nos yeux les miracles se font par la main de Marwane.
Les gens quittent des chaises roulantes, les béquilles sont jetées, les pieds
poussent, les aveugles voient. Les gens roulent çà et là en train de crier des
choses des possessions des esprits. Des odeurs que j’ai déjà senties lors des
voyages nocturnes que je faisais pour aller récupérer les membres de ma famille
dans l’autre monde me parviennent en quantité, m’indiquant la présence de
certains esprits méchants dans la pièce mais contrairement à mes rêves où je
les vois, là je ne vois rien, je sens et ressens seulement leurs présences, c’est
hallucinant ! Ce moment dure près d’une heure avant que tout s’arrête. Le
pasteur nous annonce qu’il va prier pour Marwane.
Pasteur : Dieu me demande de prier pour toi mais à côté
de toi, je vois 6 autres personnes.
Marwane : (Silence)
Pasteur : Tu es venu avec qui à cette conférence ?
Marwane : Avec Loyd et des amis.
Pasteur : Où sont-ils ?
Marwane : (Montrant notre direction) Là-bas.
Pasteur : (Regardant l’endroit) Venez rapidement le
rejoindre.
Nous nous sommes levés et avons rejoint Marwane sur
l’estrade.
Pasteur : Qui est Céleste parmi vous ?
Mon cœur a raté un battement dans ma poitrine surpris par le
fait qu’il prononce mon prénom, j’ai levé la main.
Pasteur : (Me fixant intensément) Après ce programme,
reviens me voir, tu m’entends ?
Moi : (Impressionné
par son regard) Oui.
Pasteur : Ok. Fais trois pas en avant. (Je l’ai fait) C’est
bon, arrête-toi ici. Ne bouge plus. Loyd avance… arrête toi là.
Nous nous sommes retrouvés l’un à côté de l’autre juste
devant l’endroit où il se tenait pour prêcher. Il nous laissés là et est
retourné devant les autres pour leur parler à tour de rôle avant de prier pour
eux. Après il est revenu devant nous.
Pasteur : Vous savez pourquoi je vous ai mis ici ?
Nous : Non.
Pasteur : Dieu me dit qu’il veut réécrire l’histoire de
vos familles à partir de vous. Que ce qui a été, ne se reproduise plus. (À moi)
Où est Sarah ?
Moi : (Perdu)
Hein ?
Pasteur : (Plongeant
son regard dans le mien) Où as-tu laissé Sarah ? Car la promesse de
l’héritage c’est elle qui la porte. Dieu te demande de sortir de la maison de
ton père et il marchera avec toi mais tu ne partiras pas sans Sarah.
Moi : (Silence)
Pasteur : Tu étais mort mais elle t’a ramené à la vie
plusieurs fois. Retourne la chercher. Tu m’entends ?
Moi (La gorge nouée) Oui.
Pasteur : (Me versant de l’huile sur la tête) Père tu
as beaucoup à dire sur ce jeune homme mais ces choses ne peuvent pas se dire
ici c’est pourquoi conduit ses pas et favorise notre prochaine rencontre au nom
de Jésus.
Moi : (Troublé) Amen.
Il s’est ensuite adressé à Loyd pendant un moment avant de
lui dire de se mettre à genoux. Il a versé l’huile sur sa tête, ses mains, ses
pieds avec une corne et m’a aussi demandé de m’agenouiller puis il a répété le
geste avec moi. Quand il a fini avec nous, il est allé prier pour Marwane qui a
fini par perdre connaissance en tombant au sol. Jusqu’à la fin du programme, il
était endormi et c’est après plusieurs heures qu’il est revenu mais
partiellement. Loyd l’a ramené chez lui et je suis rentré avec Jérôme que j’ai
laissé chez Ariane avant de rentrer chez moi.
Je m’assois sur le canapé et le frisson que j’ai ressenti
depuis à l’église est toujours là. Je ressens quelque chose bouillir à
l’intérieur de mon ventre et les paroles du pasteur passent en boucle dans ma
tête '’Dieu te demande de sortir de la maison de ton père et il marchera avec
toi'’
Moi : Qu'est-ce que cela veut dire ?
‘’Mais tu ne partiras pas sans Sarah.''
Moi : Lucia est-elle dans la maison de mon père ?
Que signifie ces paroles au juste ?
Je réfléchis dessus une bonne partie de la nuit avant de
m’endormir. (…)
Aujourd’hui c’est
vendredi et je viens de quitter le bureau, je fais escale pour voir les enfants
qui ont fini leur première semaine de cours. Comme toujours, Zoé me raconte ses
histoires avec enthousiasme pendant que sa sœur tire sur ma cravate. Au bout
d’un moment, elle me demande.
Zoé : Papa ?
Moi : Oui mon cœur.
Zoé : Tu n’habites plus avec nous ?
Moi : Si. Papa habite toujours ici mais il doit d’abord
arranger quelque chose là où il se trouve.
Zoé : Tu as encore voyagé dans les sites du
travail ?
Moi : Pas exactement mais je dois me concentrer sur le travail.
C’est pour ça que je dois rester là-bas pour le moment. Tu comprends ?
Zoé : Oui. Je peux venir avec toi là-bas où tu
restes ?
Moi : Non mon bébé, tu dois rester avec maman.
Zoé : Maman dit que elle* va partir chez tonton Hilaire
pour nous laisser ici seules.
Je fronce les sourcils
Chancelle : Zoé vient te laver…