Chapitre 34
Write by St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
34
Le
lendemain matin, Lucas se retrouve assis sur une chaise métallique froide, la
tête lourde, les yeux fixés sur le sol du commissariat. Tout autour de lui, l'agitation
continue. Les officiers vont et viennent, discutant à voix basse, mais il se
sent détaché de cette réalité, comme s'il était enfermé dans une bulle où seul
le désespoir régnait.
Le
commissaire revient vers lui plus tard, l'expression grave.
Commissaire : Lucas, la situation est compliquée. Avec la mort
d'Ulrich, les charges contre vous deviennent plus lourdes. Je suis désolé, mais
nous n'avons pas d'autre choix que de vous placer en détention provisoire, en
attendant la décision du procureur.
Ces
mots résonnent dans la tête de Lucas, mais ils se mêlent aux souvenirs des
paroles du docteur, au poids de son propre diagnostic, à la pensée de ce qui
attend Amélie. Tout s'effondre autour de lui, mais il reste immobile, résigné.
Lucas : (avec une voix faible) Je comprends…
Sans
protester, Lucas se lève, les poignets bientôt entourés par des menottes. Il
suit les officiers qui l’emmènent, ses pas lourds résonnant dans le couloir du
commissariat. Chaque pas le rapproche de l'inévitable, de l'inconnu, mais ce
qui le hante le plus, c'est l'image d'Amélie, seule, confrontée à cette
nouvelle.
Une
fois dans la cellule, l'étroitesse de l'espace semble l'étouffer, mais il
s'assoit sur le lit de fortune, se pliant en avant, les coudes sur les genoux,
la tête entre les mains. Il n'y a pas de fenêtre, juste une lumière blafarde
qui filtre à travers les barreaux. Il ferme les yeux, espérant trouver un
moment de répit, mais tout ce qu'il trouve, c'est l'obscurité et le silence.
Quelques
heures plus tard, il entend les bruits de pas qui approchent. Une clé tourne
dans la serrure, et la porte s'ouvre. Le commissaire entre, son expression plus
douce, presque compatissante.
Commissaire : Lucas, tu as une visite.
Lucas
relève la tête, surpris. En sortant de la cellule, son cœur s’emballe.
Peut-être est-ce Amélie. Il se prépare à la voir, à affronter sa douleur, à
essayer de lui dire ce qu’il ressent avant que tout ne devienne encore plus
insupportable. Mais lorsqu’il entre dans la salle des visites, c’est Sandra qui
se tient là, ses yeux rougis par les larmes, l'air épuisé.
Sandra : (doucement) Lucas… je suis désolée. Je… je n’aurais
jamais pensé que tout ça arriverait. Comment vas-tu ?
Lucas : Je tiens le coup… Mais je suis mourant. Sandra, je
vais mourir bientôt. (Dit-il tristement à voix basse). Mais Amélie ? Comment
va-t-elle ?
Sandra : Elle est… elle est effondrée, Lucas. Elle s'en veut
tellement… Elle pense que tout est de sa faute.
Lucas
serre les poings, son cœur se serrant à l'idée de ce que traverse Amélie. Mais
il ne peut rien faire pour elle, pas d'ici, pas maintenant.
Lucas : Dis-lui… dis-lui que ce n’est pas sa faute. Que je
vais tout arranger, d’accord ? Dis-lui que je l’aime, mais ne lui parle pas de…
de ma maladie. Pas encore.
Sandra
hoche la tête, les larmes aux yeux.
Sandra : Je lui dirai… Prends soin de toi, Lucas.
La
visite prend fin, laissant Lucas seul avec ses pensées. Il retourne dans sa
cellule, où le silence l’enveloppe à nouveau. La nuit tombe, mais il reste
éveillé, torturé par la peur de ce qui va arriver, à lui, à Amélie, à tout ce
qu’il aime.
Le
lendemain, Lucas est conduit au tribunal pour l'audience. Le juge, après avoir
écouté les faits, ordonne son maintien en détention, en attendant son procès.
Les menottes sont de nouveau posées autour de ses poignets, et Lucas est emmené
en prison. Les portes massives se ferment derrière lui avec un bruit sourd,
scellant son sort pour l’instant.
Dans
cette nouvelle réalité, où chaque jour est une bataille entre le regret et
l’espoir, Lucas se lâche à la prière et reste fort, même si le temps lui
échappe.
Quelques
jours plus tard, Amélie se tient devant l'immense bâtiment de la prison, le
cœur lourd et l’esprit embrouillé. Les murs imposants, recouverts de barbelés,
semblent encore plus intimidants sous le ciel gris. Elle inspire profondément
avant de se diriger vers l'entrée, ses mains tremblant légèrement.
À
l'intérieur, elle traverse les longs couloirs froids et stériles, guidée par un
gardien. Chaque pas résonne, amplifiant l’angoisse qui lui serre la poitrine.
Elle arrive finalement dans la petite salle des visites, séparée par une vitre
épaisse. Elle s’assoit, les mains posées sur la table devant elle, attendant
que Lucas apparaisse de l'autre côté.
Le
temps semble s'étirer, chaque seconde pesant plus lourdement sur elle. Enfin,
elle le voit arriver. Lucas s'approche lentement, ses traits tirés par la
fatigue et la tristesse. Mais au dernier moment, avant de s’asseoir, il
s'arrête net. Il la regarde un instant, une douleur palpable dans ses yeux,
avant de secouer la tête.
Lucas : (d'une voix rauque) Je ne peux pas, Amélie. Pas
comme ça.
Amélie
sent son cœur se briser en mille morceaux. Elle se lève précipitamment, pressant
sa main contre la vitre.
Amélie : Lucas, s'il te plaît… On doit parler. Ne me laisse
pas comme ça.
Mais
Lucas recule, refusant de croiser son regard. Il se détourne, la mâchoire
serrée.
Lucas : Tu ne devrais pas être ici, Amélie. Va-t'en. Oublie-moi.
Elle
secoue la tête, les larmes commençant à perler au coin de ses yeux.
Amélie : Je ne peux pas t'oublier, Lucas. Je… je suis
désolée pour tout ce qui s'est passé… Mais on doit affronter ça ensemble.
Lucas
ferme les yeux, essayant de contenir ses propres émotions, mais le poids de la
situation, de tout ce qu'il a à affronter, l'écrase.
Lucas : Je t’ai dit de partir, Amélie. C’est mieux comme
ça. Je ne veux pas que tu gâches ta vie à cause de moi.
Amélie : (suppliante) Non, Lucas, écoute-moi… Je suis là
pour toi, je veux t’aider…
Lucas
ne répond pas. Il tourne les talons, s'éloignant rapidement. Amélie frappe la
vitre, désespérée.
Amélie : Lucas ! Ne me laisse pas !
Mais
il continue de s’éloigner, sans se retourner. Les gardiens viennent pour
l'escorter hors de la salle. Amélie, bouleversée, s'effondre sur la chaise, le
souffle coupé par la douleur.
Le
gardien qui l’avait accompagnée revient, l'air compatissant, et lui pose une
main légère sur l'épaule.
Gardien : Il a besoin de temps, mademoiselle. Peut-être qu’il
finira par accepter de vous voir.
Amélie
hoche faiblement la tête, mais elle sait au fond d'elle que Lucas essaie de la
protéger, de la garder à distance de cet endroit inhumain pour qu’elle ne
souffre pas davantage. Elle quitte la prison, le cœur lourd et brisé, se
demandant comment elle pourra supporter tout cela sans lui à ses côtés.
Amélie,
de retour chez elle, est submergée par une vague de colère et de frustration.
Les souvenirs de Lucas, refusant de la voir, tournent en boucle dans sa tête,
alimentant un feu intérieur qui ne cesse de grandir. Elle se met à marcher
frénétiquement dans son salon, les poings serrés, luttant pour contenir
l'émotion qui menace de la submerger.
Amélie : (à elle-même) Comment a-t-il pu me faire ça ?!
Après tout ce qu'on a traversé, il me rejette ? Il ne peut pas simplement me
dire de partir comme ça, comme si je ne comptais pas !
Son
visage est rouge de colère, et son souffle s'accélère. Elle sent son cœur
battre violemment dans sa poitrine, chaque battement résonnant comme un coup de
marteau. Au même moment, Sandra et Mina entrent dans la pièce, alertées par
l'agitation dès leur arrivée.
Sandra : (doucement) Amélie, calme-toi. Ce n’est pas bon
pour toi de te mettre dans cet état.
Mina : On sait que c'est dur, mais Lucas doit avoir ses
raisons. Peut-être qu’il veut juste te protéger…
Amélie : Protéger de quoi, hein ? De quoi ?! Il croit que
c’est en me rejetant que je vais être protégée ? C’est ridicule ! (Crie-t-elle)
Sandra
et Mina échangent un regard inquiet, ne sachant pas comment apaiser la tempête
qui gronde en Amélie.
Sandra : Amélie, tu sais que Lucas tient à toi. Il est
peut-être juste dépassé par la situation. Il a besoin de temps pour s’ajuster.
Amélie : (les yeux brillant de larmes, la voix tremblante) Mais
moi, je ne peux pas attendre. Je ne peux pas rester là, à me demander s’il va
finir par m’accepter. Je l’aime, Sandra… Je l’aime vraiment. Depuis le début,
je n’ai fait que l’aimer, même quand je ne voulais pas me l’avouer.
Mina
s’approche, posant une main réconfortante sur l’épaule d’Amélie.
Mina : Si tu l’aimes autant, alors tu dois être forte pour
lui. Il traverse une période difficile, et il se sent sûrement coupable pour
tout ce qui est arrivé. Peut-être qu’il a juste besoin de savoir que tu es là,
sans pression…
Amélie : (secouant la tête, furieuse) Non, Mina ! Si lui il m’aime
vraiment, il doit accepter de me voir. Il doit arrêter de me rejeter. Je ne
peux pas continuer comme ça, à me sentir impuissante et mise de côté. Il n’a
pas le droit de prendre cette décision pour nous deux !
Sandra,
voyant combien Amélie est bouleversée, s'assied à côté d'elle et l’attire dans
une accolade réconfortante.
Sandra : Chérie, personne ne te demande de rester
silencieuse ou d’accepter ce qui te fait mal. Mais parfois, l'amour, c'est
aussi laisser l'autre faire face à ses propres démons, même si c'est difficile.
Je sais que c’est injuste, mais Lucas… il essaie de faire ce qu'il pense être
le mieux pour toi.
Amélie : (les larmes coulant sur ses joues) Mais je n’ai pas
besoin de protection, Sandra. J’ai besoin de lui… J’ai besoin de nous. Si
seulement il comprenait à quel point je tiens à lui, il arrêterait de me repousser…
Mina
soupire doucement et serre la main d’Amélie.
Mina : Tu dois lui montrer que tu es prête à te battre
pour lui, pour vous deux. Et s’il ne peut pas voir ça maintenant, tu dois être
patiente. L'amour demande parfois plus de force que de simples mots.
Amélie
reste silencieuse un moment, la respiration encore haletante, mais elle
commence à se calmer sous l'effet des paroles réconfortantes de ses amies. Elle
sait que Mina et Sandra ont raison, mais cela n'atténue pas la douleur qu'elle
ressent. Elle se détache doucement de Sandra, essuyant ses larmes d'un geste
impatient.
Amélie : Je vais me battre pour lui, mais je refuse de
rester dans l’ombre. Si Lucas m’aime vraiment, il finira par comprendre que
nous devons affronter tout ça ensemble. Sinon…
Elle
laisse sa phrase en suspens, les mots lourds de sens. Sandra et Mina la
regardent avec une compassion silencieuse, comprenant la situation. Elles
savent qu’Amélie est sur un fil tendu, et qu'elle est prête à tout pour celui
qu’elle aime.
À
suivre…
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