Chapitre 35

Write by St Daniel

Les chroniques de Saint Daniel

 

Titre : SECRET du CŒUR

 

Auteur : Saint Daniel

 

Chapitre 35

 

La tension dans la pièce est encore palpable, même si Amélie semble plus calme. Elle se redresse, inspirant profondément pour chasser les dernières traces de ses larmes, quand un coup à la porte retentit, attirant l'attention de tout le monde.

     

Amélie : Entrez…

   

La porte s’ouvre doucement, révélant Gérard, l'air un peu calme et froid. Il s'arrête un instant, balayant la pièce du regard avant de fixer Mina.

 

 

 

Gérard : Bonjour à tous. Mina, je suis venu te chercher.

     

Mina, surprise par l'apparition soudaine de son mari, se tourne vers lui, une ombre d'inquiétude dans le regard.

 

 

 

Mina : Gérard, qu’est-ce que tu fais là ? Je pensais que tu voulais rester seul…

 

Gérard : Je suis passé prendre l’air, réfléchir… mais je me suis rendu compte que j'avais besoin de toi. On doit discuter, Mina. Il est temps de clarifier les choses entre nous.

     

Sandra et Amélie échangent un regard, ressentant l’effort qui émane de Gérard. Amélie, encore fragile de ses propres émotions, décide de laisser Mina et Gérard parler.

   

Amélie : Je vais… je vais vous laisser discuter tranquillement.

   

Elle commence à se lever, mais Mina lui attrape la main pour la retenir.

     

Mina : Non, reste. Tu es chez toi, Amélie. Gérard et moi avons besoin de parler, mais ça peut attendre. Je ne veux pas que tu sois… Tu n’es pas prête à être seule.

 

Gérard : (d’un ton conciliant) Mina a raison, Amélie. Nous ne voulons pas t’imposer nos problèmes. Nous attendrons.

     

Amélie, touchée par leur considération malgré leurs propres difficultés, acquiesce doucement. Elle se rassoit, ses yeux passant de Mina à Gérard.

     

Amélie : Merci, mais je pense que c’est mieux si je vous laisse. Vous avez des choses à régler, et moi… j’ai besoin d’un peu de temps pour moi aussi.

Sandra, qui avait observé la scène en silence, se lève à son tour, offrant un sourire à Amélie.

     

Sandra : On peut te laisser seule, Amélie. Tu as beaucoup à digérer, et on sera juste à côté si tu as besoin de parler.

 

Amélie : D’accord. Merci, les filles.

     

Sandra jette un dernier coup d’œil à Amélie avant de sortir avec Mina et Gérard, laissant la jeune femme seule dans la pièce, perdue dans ses pensées. Dehors, dans le couloir, Gérard attrape doucement la main de Mina pour la conduire un peu plus loin.

 

 

 

Gérard : Mina, je suis désolé pour tout ce qui s'est passé plus tôt. Je ne voulais pas te blesser, mais je ne pouvais plus garder tout ça pour moi.

 

Mina : Je te comprends, Gérard. Moi aussi, je suis désolée. Pour tout…

 

Gérard : (la coupant doucement) Ne t’excuse pas. Nous avons tous les deux nos torts, mais ce qui compte, c’est qu’on trouve une solution, ensemble.

     

Ils continuent à marcher, s'éloignant de la porte d’Amélie, leurs voix s’atténuant à mesure qu’ils avancent. Sandra, les suivant de près, leur laisse un peu d'espace tout en s'assurant qu'ils se parlent sincèrement.

Dans la pièce, Amélie est seule, entourée du silence. Ses pensées vagabondent vers Lucas, vers l’avenir incertain, et un soupir lourd d’émotion s’échappe de ses lèvres.

     

Gérard, toujours soucieux du bien-être d'Amélie, compose son numéro une fois qu'il est un peu plus au calme. Lorsque la sonnerie cesse, la voix d'Amélie se fait entendre, empreinte d'une fatigue évidente.

 

 

 

Amélie : Allô, Gérard ?

 

Gérard : Salut, Amélie. Écoute, j'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as dit plus tôt... et je pense que tu devrais vraiment aller voir Lucas. Il a besoin de savoir ce que tu ressens, même si c'est difficile.

 

Amélie : (avec hésitation) Je ne sais pas, Gérard… Il a refusé de me voir la dernière fois. Comment pourrais-je lui parler s’il ne veut même pas me voir ?

 

Gérard : J'ai une idée. Va avec Mina. Dis que c’est elle qui veut lui rendre visite, et toi tu l’accompagnes. Comme ça il ne saura pas que c’est toi, et il viendra. Ce serait une bonne excuse, et peut-être qu’en te voyant là-bas, il finira par t’écouter.

 

Amélie : D'accord, je vais essayer… Je ne veux pas perdre Lucas sans lui avoir dit ce que je ressens.

 

Gérard : C’est bien, Amélie. Ne laisse pas la peur te priver de cette chance. Et je te promets que tout ira bien.

     

Le lendemain, Amélie et Mina se retrouvent devant l’entrée de la prison. L’air est lourd, chargé de tension, et Amélie se sent oppressée par la nervosité. Elles passent par les contrôles de sécurité, attendant avec impatience de pouvoir voir Lucas.

 

 

 

Mina : Tout ira bien, Amélie. Reste calme. Une fois que tu seras en face de lui, tu sauras quoi dire.

 

Amélie : (hésitante) J’espère… Je ne sais pas ce que je vais faire s’il refuse encore de me voir.

   

Après ce qui semble être une éternité d'attente, un gardien finit par s’approcher d’elles, l’air grave.

 

 

 

Gardien : Excusez-moi, mesdames. La visite ne pourra pas avoir lieu.

 

Amélie : (prise de court) Quoi ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

 

Gardien : Il y a eu une bagarre à l’intérieur de la prison. Malheureusement, Lucas a été la victime innocente et il a été poignardé. Nous sommes en train de le transférer d’urgence à l’hôpital.

     

Le monde d’Amélie s’effondre à cet instant. La panique l’envahit, son cœur battant à tout rompre, et elle sent ses jambes fléchir sous le poids de la nouvelle.

 

 

 

Amélie : (d’une voix tremblante) Poignardé ? Non… non, ce n’est pas possible…

   

Mina, qui essaie de maintenir son propre calme, attrape la main d’Amélie pour la soutenir.

 

 

Mina : Amélie, ça va aller… On doit se rendre à l'hôpital. On doit être là pour lui.

 

Amélie : (en larmes) Je n’ai même pas eu le temps de lui dire… Je ne peux pas le perdre maintenant, Mina. Je ne peux pas !

     

Les deux femmes se précipitent vers la sortie de la prison, luttant contre la panique qui les submerge. Amélie se sent dévastée, chaque pas la rapprochant de l’hôpital semble être une éternité. Les pensées tourbillonnent dans sa tête : « et s’il ne s’en sortait pas ? Et s’il était trop tard pour lui dire que je l’aime ? » Tout se heurte dans sa tête.

   

Lorsqu’elles arrivent à l’hôpital, elles sont accueillies par une atmosphère encore plus tendue. L'urgence et l’incertitude sont palpables, les regards des infirmières et des médecins suggérant que chaque seconde compte.

 

 

 

Amélie : (à la réception) Lucas… Où est Lucas ? On nous a dit qu'il a été transféré ici.

     

L'infirmière à la réception, avec un regard compatissant, leur indique la direction de la salle d’attente de la salle d'opération.

 

 

 

Infirmière : Il est en chirurgie. C’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant. Veuillez patienter ici.

     

Amélie s’effondre sur une chaise dans la salle d’attente, ses mains tremblantes serrant un mouchoir humide de larmes. Mina reste près d’elle, tentant de la réconforter comme elle peut.

 

 

 

Amélie : (à mi-voix, désespérée) Pourquoi… Pourquoi ça arrive maintenant ? Je ne peux pas… Je ne peux pas le perdre comme ça.

 

Mina : Il est fort, Amélie. Il s’en sortira, je te le promets.

     

Mais malgré les paroles rassurantes de Mina, Amélie sent une peur sourde l’envahir, une peur qu’elle n’avait jamais connue auparavant. La frustration de ne pas avoir pu lui parler, de ne pas avoir pu lui avouer ses sentiments, la ronge. Elle serre les poings, jurant intérieurement qu'elle ne laissera plus jamais une chance passer.

Le temps semble se figer dans l’attente, chaque minute qui passe ajoutant à la souffrance et à l’angoisse qui tordent le cœur d’Amélie. Elle ne peut qu’espérer et prier, désespérée à l’idée de perdre l’homme qu’elle aime.

   

Dans l’attente de nouvelle et dans la prière, elles sont confrontées à un chaos total. Des médecins et des infirmières se précipitent dans les couloirs, des brancards sont poussés en toute hâte, et l'air est lourd de tension. Au loin, elles aperçoivent l'agitation autour de la salle d'opération, mais des policiers les ont interdits de s'approcher davantage.

 

 

 

Policier : Veuillez rester ici, mesdames. Nous ne pouvons pas vous laisser approcher pour le moment.

 

Amélie : (suffocante, les larmes aux yeux) Mais c'est Lucas… Je dois être près de lui… S'il vous plaît…

 

Policier : (ferme mais compatissant) Je comprends, mais vous devez attendre ici. Laissez les médecins faire leur travail.

     

Voyant l'angoisse d'Amélie, Mina l'attrape doucement par le bras et la guide vers un banc proche. Mais le chaos autour d'elles, les allers-retours rapides des internes, et la gravité de la situation semblent aspirer tout l'air de la pièce. Amélie commence à hyper ventiler, son cœur battant à toute allure.

 

 

 

Amélie : (tremblante, presque à bout) Et s'il meurt, Mina ? Et s'il meurt sans que je n'aie pu lui dire que je l'aime ? Que je l’ai toujours aimé de tout mon cœur ?

   

Mina, elle-même inquiète mais essayant de rester forte, serre la main d'Amélie, tentant de la calmer.

 

 

Mina : Ne pense pas à ça, Amélie. Il est fort, il va s'en sortir. Il le doit.

 

Amélie : (la voix brisée par les sanglots) Mais si… S'il meurt, je m'en voudrai pour le reste de ma vie. J'ai été tellement stupide, Mina ! Par peur de briser notre amitié, ce lien entre nous, je n'ai jamais eu le courage de lui dire tout ce que je ressens. Maintenant, je pourrais le perdre sans qu'il sache à combien je l'aime.

     

Mina, en écoutant ces mots, ressent l'intensité de la douleur et de la peur qui dévorent Amélie. Elle essaie de la tirer de ses pensées noires, mais Amélie est inconsolable.

 

 

 

Amélie : (désespérée) Je ne trouverai jamais un autre amour comme le sien. Si Lucas meurt, ce sera la fin pour moi. Je ne connaîtrai plus jamais le bonheur, plus jamais la joie de sourire. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'était lui… Et maintenant…

     

Elle enfouit son visage dans ses mains, secouée par des sanglots incontrôlables. Chaque seconde qui passe semble un coup de poignard, et l'incertitude la ronge, comme un poison. Mina, ne sachant quoi faire d'autre, l'enlace, espérant que sa présence suffira à apporter un semblant de réconfort à son amie.

     

Mina : Amélie, je sais que c’est difficile, mais il est encore là. Il y a encore de l'espoir. Garde cette pensée avec toi. Lucas a toujours été un battant, et il ne va pas abandonner maintenant.

     

Mais même ces mots réconfortants ne parviennent pas à dissiper la peur qui envahit Amélie. Le bruit sourd des machines, le va-et-vient incessant du personnel médical, tout semble annoncer le pire. Le visage d’Amélie est pâle, marqué par la panique, tandis que ses pensées tourbillonnent, imaginant les pires scénarios. Elle s'accroche à Mina, ses larmes ne cessant de couler, incapable de supporter l'idée de perdre Lucas avant d'avoir pu lui avouer ses sentiments.

     

Amélie : (avec un murmure déchirant) Je ne peux pas le perdre, Mina. Pas maintenant… pas comme ça.

   

À suivre…

 

Chapitre 36

            

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Secret du cœur, une chronique de Saint Daniel.

                   

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