chapitre 35

Write by leilaji

Chapitre 35 ( chapitre difficile à écrire je l’avoue)


Raphael recule d’un pas puis d’un autre et se tourne vers moi pour me demander des explications, une confirmation muette de ce qu’il croit avoir compris. Mais la honte qui me submerge m’empêche de lui répondre. C’est un secret depuis tellement longtemps que le dire maintenant serait presque comme un mensonge… Maman se lève et se rapproche de Raphael parce que moi je suis trop choquée pour réagir. 


Elle tient Raphael par les épaules et s’adresse à Hugues qu’elle n’a rencontré qu’une fois. Sa voix est calme et son attitude pleine de réserve. 


- Tu es fou ou tu es sorcier!? 

- Je ne suis pas fou. De quel droit me parlez-vous sur ce ton ? Ca fait des années que je vous cherche et maintenant que je vous ai trouvé je compte bien récupérer mon fils. 


Ma mère s’étrangle de colère et papa la rejoint d’un pas lent:


- Ton fils ? Donc tu es vraiment fou… L’enfant que tu as…

- Assez Marie ! coupe papa avant qu’elle n’en dise trop devant Raphael qui la regarde. 

- Je vais vous dire une chose, les erreurs de jeunesse ça s’assume ! Et c’est ce que je suis en train de faire à présent. Je ne peux pas laisser cet enfant dans les mains d’une mère qui se prostitue à la télévision alors que je peux lui offrir un cadre sain où s’épanouir. C’est aussi mon fils !


Ah il me la ressort encore ! Même douze ans plus tard. Il me la ressort parce qu’il sait à quel point cette insulte me touche. 


***FLASH BACK 12 ans plus tôt***


Ca fait bien huit mois que je suis malade comme un chien, que j’ai maigri. 

Ca fait huit mois que je traverse toute seule un  calvaire que je ne comprends pas. 

Pendant un moment Maman a même cru que c’était mystique, qu’on cherchait à liquider tous les membres de sa famille les uns après les autres. 


Et aujourd’hui, je me dis que c’est peut-être vrai. Depuis ce matin j’ai un mal de ventre terrible. Je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Quand la douleur lancinante devient insupportable, je m’assois sur les carreaux de la douche pour mieux m’adosser au mur. C’est insupportable. A bout de force je finis par hurler pour que ma mère me vienne en aide. 


Elle accourt quelques secondes après mon appel à l’aide et me regarde paniquée. Je lui explique que j’ai très mal au ventre et que la douleur est tellement forte que j’ai l’impression que je vais mourir. 


- Hé ! C’est pas une crise d’appendicite ça ?  


Je suis heureuse qu’elle puisse mettre un nom sur ce qui m’arrive. Au moins comme ça, elle va m’emmener chez le docteur pour voir ce qui ne va pas au lieu de me faire prier de force le soir. 


- Maman j’ai mal. Dis-je la voix emplie de larmes. 

- Attends on va aller à l’hôpital. Lève-toi. 


J’essaie de me lever mais je n’y arrive pas du premier coup. Finalement, avec l’aide de maman j’arrive à me mettre sur mes jambes et je commence à me dire que je ne vais peut-être pas mourir dans la salle de bain lorsque soudain je sens un liquide chaud couler le long de mes jambes. 


- Seigneur Lola !


***FIN DU FLASH BACK***


***Lorelei***


Raphael est né à la maison. Il est né de mon ventre étroit et de mon corps d’enfant. 

J’aurai pu mourir ce jour là. Heureusement pour moi, comme c’était la pâque, les voisins n’étaient pas là pour entendre mes cris déchirants. Maman a pleuré toutes les larmes de son corps en se rendant compte que depuis tout ce temps j’étais enceinte. J’avais pris tellement peu de poids que de toute manière personne n’aurait pu se rendre compte de quoi que ce soit. 


Mon corps n’était pas prêt à donner la vie et l’accouchement a été un calvaire. 


Mais ce n’était que le début du calvaire. 


Le vrai moment de souffrance, le moment où la petite fille espiègle en moi est morte, le moment où mon adolescence s’est envolée pour laisser place à une amertume de femme meurtrie est le jour où nous nous sommes rendues chez les parents d’Hugues au quartier Haut de gué gué. Leur gardien a d’abord refusé de nous recevoir puis devant l’insistance de ma mère qui s’est mise à le supplier, il a appelé sa patronne qui nous a fait entrer dans l’immense concession. Je tremblais de peur et ma mère tenait le bébé dans ses bras. Un bébé de quelques jours seulement qui ne portait pas encore de nom et n’avait pas encore été déclaré. 


La mère de Raphael est restée bien campée sur sa terrasse tandis que nous nous sommes arrêtées en plein milieu de la cour parce qu’on n’osait pas aller plus loin. Elle nous regardait de haut… 


- Madame, je suis vraiment désolée de vous déranger mais votre fils à enceinter ma fille… a dit maman en allant droit au but. 

- Pardon ? a-t-elle dit en se figeant sous l’effet de la surprise. 


Elle pensait surement qu’on était venu mendier de la nourriture ou un peu d’argent. 


- Votre fils a enceinté ma petite fille… a répété maman d’une voix plus forte. 


Malgré tout, je sentais maman intimidée. Devant l’opulence de la maison, les manières hautaines de la mère d’Hugues, elle a dû se sentir insignifiante. La mère d’Hugues a froncé ses jolis sourcils bien dessinés et passé une main pleine de bagues dans sa chevelure. 


- Le bébé que je vois est celui de cette gamine ? 

- Oui, c’est mon petit-fils et le votre…


Semblant se dire que l’affaire était sérieuse, elle a enfin daigné descendre de son piédestal pour nous rejoindre. 


- Hugues ! Hugues ! hurla –t-elle.


Et Hugues est apparu complètement décontracté m’ignorant comme si on ne s’était encore jamais vu, jamais touché. 


- Oui maman ?!

- Tu connais la fillette là ?

- Non pas du tout. Qui est-ce ? 


Sa mère a ricané et paru tout de suite plus décontractée. 


- Elle dit que le bébé là est ton bébé…

- Franchement maman. Il y a des folles qui se pointent à la maison et tu m’embêtes avec ça. Je révise mes examens moi. 

- Tu n’es qu’un menteur et tu es méchant Hugues ! 


Je ne savais plus comment contenir ma colère. Pourquoi mentait-il si éhontément alors que moi je ne lui avais rien fait de mal ! Sa mère l’a rappelé et il m’a regardé avec haine comme s’il ne s’attendait pas à ce que je me défende à mon âge. 


- Hugues ! 

- Ok maman, ok. Je ne voulais pas parler parce que sa mère est là. Cette fillette demande de l’argent à tous les garçons de lycée en racontant que son père est malade. Les autres sont déjà passés là et lui ont donné de l’argent mais moi j’étais dégouté. Maman tu connais ma copine Vanessa, tu vois bien le genre de filles que j’aime. C’est juste parce qu’elles savent qui tu es qu’elles sont venues. Franchement regarde-la, elle ne ressemble à rien. 

- Ok, mon fils vas-y. 


Sans plus attendre, il nous a tourné le dos et s’en est allé sans autres formalités.

Quoi c’est tout ? Il a nié et puis c’est tout ? La femme s’est avancé encore vers nous et a regardé longuement le bébé qui s’est mit  à pleurer. 


- Sortez de chez moi. A-t-elle crié en pointant du doigt son immense portail 

- Ma fille ne peut mentir sur ce genre de chose. Si elle dit que c’est votre fils, c’est que c’est lui. Je la connais parfaitement. Elle ne peut pas mentir sur ça…

- Votre fille qui couche déjà avec les hommes ne peut pas mentir ! Vous et votre bâtard là, sortez de chez moi où j’appelle la PJ (police judiciaire) et c’est là bas que vous irez dormir vous et votre famille de dégénérés… Ibrahim ! Viens les cherchez et fous les dehors. 


Le reste je n’ai plus envie d’y repenser. 

Trop de douleur. 

Tout est enterré très profond dans mon cœur. 

Tout. 

La décision de maman de nous faire déménager quand il y a eu trop de questions autour de ce bébé sorti de nulle part. 

Les larmes de papa quand il a compris que ma vie avait changé à jamais tandis que celle de l’homme qui a fait ça a juste … continué. 

Ma difficulté à assumer mon rôle de mère dès les premiers jours. 

Puis l’idée de maman de déclarer l’enfant comme étant le sien et celui de papa. Ce qui est une pratique assez courante ici quand le père refuse de reconnaitre l’enfant, c’est souvent un oncle maternel qui le déclare pour que l’enfant ne soit pas de père inconnu. Mais la naissance de l’enfant était tellement scandaleuse que maman a préféré que tout reste secret. Et comme si le ciel nous a écouté, tout l’est resté. 


La seule chose qu’elle m’a laissé faire à ce moment là c’est lui donner un prénom. J’ai réfléchi longtemps en le regardant. Je ne ressentais rien de spécial envers lui. Je n’étais qu’une enfant, terriblement blessée par une injustice et se sentant entièrement coupable de ce qui m’était arrivée. Après tout, c’est moi qui suis allée vers lui pour lui murmurer à l’oreille que j’étais d’accord. 


Alors tout ce qui est arrivé par la suite est de ma faute. En regardant le bébé, j’avais l’impression de ne plus avoir de cœur dans ma poitrine. Et j’imaginais le trou béant causé par ce vide, saignant, saignant, saignant encore et toujours. 


J’ai regardé le bébé qui dormait profondément alors je l’ai touché du doigt pour le réveiller espérant ainsi qu’il me dirait quelque chose. Comme si les bébés pouvaient parler ! J’ai touché ses joues chaudes et rebondies et il a geint doucement. Puis j’ai touché ses petites mains avec un doigt et il l’a saisi avec une force étonnante pour un nouveau né. 


De sentir de si petites mains s’agripper à moi m’a fait chaud au cœur et j’ai eu la miraculeuse impression qu’un cœur tout neuf venait de repousser dans ma poitrine. 


Alors j’ai dit à maman qu’il allait s’appeler Raphael (Dieu guérit). 

Il n’était plus le bébé. Il était maintenant Raphael. 


Parce que mon petit cœur que le dragon Hugues a écorché vif et quasiment fait saigner à mort, Raphael l’a guéri rien qu’en me touchant avec ses petites mains d’ange. 

Ce cœur tout neuf que Raphael m’a donnée, ce cœur de mère, ce cœur de lionne plus personne ne pourra le blesser ainsi. J’en prends soin de ce cœur … 


Et aujourd’hui… ?


Aujourd’hui, je ne suis plus la fillette de douze, désespérée, pressée de grandir, abandonnée… Je suis 

LORELEI JAMISON BEKALE. 


Je suis enfin sortie de ma torpeur. Ca m’a fait du bien de me souvenir de toutes ces humiliations. Je me rends compte que j’ai traversé beaucoup d’épreuves et aujourd’hui encore je suis là. Je suis tombée enceinte à douze ans, j’ai accouché à treize. J’ai laissé tomber l’école pour faire des bricoles (petits boulots). J’ai élevé mon fils. Oui j’ai élevé mon fils du mieux que je pouvais. 


Et je n’ai pas subi toutes ces épreuves pour m’aplatir comme une crêpe le jour où son père débarque dans nos vies. Non ! J’ai subi toutes ces épreuves pour devenir une battante. Et la battante que je suis va immédiatement réagir. 


Je m’avance vers lui et me positionne face à lui pour qu’on puisse bien se mesurer du regard parce qu’aujourd’hui n’est pas hier et aujourd’hui je ne baisserai pas les yeux. De la où je suis Raphael ne pourra pas lire sur mes lèvres car il est important que je le protège comme je l’ai toujours fait. 


- Toi et tes petits connards de merde, vous allez dégager de chez moi.

- Tu ne sais pas à qui tu t’attaques, tu …

- Non, c’est toi qui ne sais pas à qui tu t’attaques. 

- Pour qui tu te prends ? 

- Je vais compter jusqu’à trois et à partir de ce chiffre c’est ma folie à moi qui va commencer… parce que quand je vais atteindre ce chiffre, ce couteau qui est dans ma main et que j’ai eu le temps de prendre de prendre sans que tu ne t’en rendes compte, je jure sur la tête de mon fils, oui de mon fils pas du tien ou du notre, mais de mon fils, que je vais te l’enfoncer dans les c… 


Son regard descend vers le couteau que je tiens tranquillement comme si ce n’est pas une arme. 


- Un…


 Il recule d’un pas. 


- Ce n’est pas fini. On se reverra.  


Puis il fait signe à ses sbires et ils partent aussi brusquement qu’ils sont venus. 


Toute la tension accumulée pendant ces brèves secondes dans mon corps s’est mise à me faire trembler comme une feuille. Le couteau est tombé de ma main et Mickael l’a ramassé. Je ne m’étais même pas rendu compte qu’il était juste derrière moi. 


J’ai pu enfin regarder Raphael qui s’est dégagé des bras de sa grand-mère pour se rapprocher de moi. 


En LSF


- Explique-moi ! Lola, je ne comprends pas. Explique-moi. Qui était cet homme ? 


Je me suis agenouillée devant lui à la recherche des mots justes. Des signes justes. Mais je n’ai rien  pu signer… Rien. 


Je m’efforce de lui parler.


En LSF 


- Explique-moi… signe-t-il

- Il faut que tu me pardonnes…

- Explique-moi Lola. 

- Je te demande pardon Raphael, je t’en supplie il faut que tu me pardonnes…

- Pourquoi tu ne m’expliques pas… Dis moi juste la vérité c’est tout. Je mérite d’entendre la vérité… 


Puis il baisse la tête et se met à pleurer doucement. Je pleure aussi devant sa détresse, je ne peux rien faire d’autre si ce n’est pleurer aussi. 


- Ca fait onze ans que tu me mens. Alors que moi je ne t’ai jamais rien caché. Jamais ! 

- C’était compliqué Raphael s‘il te plait. Dis-je en en tentant de le prendre dans mes bras.


Il se dégage brutalement en signant : NE ME TOUCHE PAS MENTEUSE ! Je reste sans voix devant tant de colère. Raphael m’a toujours tout pardonné, tout. Parce qu’un fils pardonne toujours à sa mère ses errements. Et maintenant qu’il sait qui je suis pour lui, il ne me pardonnera plus jamais. Quelle ironie du sort !


- Maman, signe-t-il en se tournant vers ma mère, je veux rentrer. Tout de suite. 


***Une heure plus tard***


*** Gabriel ***


- La j’ai besoin d’un verre. Dis-je à Mickael qui s’est adossé à ma voiture. 

- …

- Tu le savais ? 

- …

- Putain Mickael réponds !

- Non. 

- Comment ça non ! Tu sondes toutes les personnes autour de toi et elle t’a rien vu venir ? Un truc aussi énorme devait peser sur sa conscience à chaque seconde et tu n’as rien senti ?

- Gabriel. Tu crois que c’est le moment de parler de moi ? demande-t-il exaspéré. 

- Je veux comprendre. 

- Il y a deux personnes auxquelles je n’ai pas accès ok. Toi et elle. C’est bon t’es content ? 


Je m’adosse à mon tour. Je ne le savais pas. Il n’a pas accès à moi ni à Lola. C’est étrange comme situation. 


- Et moi qui pensais être le plus bousillé des deux ! murmure doucement Mickael en regardant la porte du studio de Lola. 


Je soupire. Je n’arrive même pas à imaginer ce qu’elle a dû traverser. Etre maman si tôt ! Et surtout tomber enceinte d’un enfoiré qui se pointe comme une fleur après avoir complètement disparu toutes ces années. Il mériterait qu’on lui pète sa gueule dis donc !


- S’il se ramène, je vais lui péter sa gueule. Dit Mickael sans quitter des yeux la porte. 

- Je croyais que tu n’avais pas accès à moi !

- J’en ai pas besoin. Ta colère se lit sur ton visage. 


Je me gratte le haut du crane puis décide de m’en aller…


- Il faut que j’aille réfléchir ! Et surtout s’il revient, tu ne fais rien. 


Mickael est tranquille. Terriblement tranquille et ça, ça me stresse encore plus que s’il affichait sa colère comme moi. Je l’ai vu dézinguer un molosse qui faisait deux fois son poids lors du braquage chez les Khan. L’ancien directeur de la sécurité qu’il a tabassé presque à mort n’avait quasiment plus de dents quand le SAMU l’a emmené. Alors quand il dit qu’il va péter la gueule à quelqu’un je ne suis pas tranquille du tout. 


- N’importe qui voudrait le faire en sachant ce qui est arrivé mais sa tête me dit quelque chose, tu sais que je suis physionomiste et si sa tête me dit quelque chose ça veut dire que ce n’est pas n’importe qui… On n’est pas en France ici. Tu ne vas pas faire de la taule pour un connard pareil ?  

- Regarde moi bien Gabriel et écoute ce que je dis : s’il revient. Je. Vais. Lui. Peter. Sa. Putain. De. Gueule. De. Fils. De. Pute. Dit-il en laissant un blanc entre chaque mot le regard froid comme du métal. 


C’est dans ces moments là que j’ai franchement l’impression que mon frère n’est pas net net, qu’il a une petite part de folie qui peut éclater à tout instant.


Je soupire de nouveau. J’ai dû faire partir Nadine et sa fille en catastrophe. Puis Raphael est parti avec ses parents ou plutôt s’est grand parents et Lola nous a demandé de sortir de chez elle. Elle n’était pas en colère. 


Juste désespérément désespérée.  Qui ne le serait pas à sa place. Ce n’est pas comme si elle s’attendait à ce choc. Tout allait enfin bien. 


Je ne peux pas rester là à continuer de contempler sa porte comme Mickael. Il faut que je trouve qui est ce mec et vite. 


*** Mickael***


Mon frère vient de partir et moi je suis là devant la porte de Lola. J’entends du bruit de verres cassés. Je suppose qu’elle est en train de péter les plombs et je la laisse évacuer sa colère. Je sais qu’elle en a besoin. 


Raphael aussi d’ailleurs. Parce que ce petit, quand il s’en est allé avec les siens et à laissé Lola à genoux sur le sol de son salon, j’ai senti une colère monstre le traverser. 


Il s’est senti trahi par la personne qui comptait le plus pour lui et il n’est pas préparé à ressentir des sentiments aussi négatifs.


Pourvu qu’il ne parte pas en vrille ! Je n’entends plus aucun bruit dans le studio. Elle s’est calmée. Amis je la laisse encore un peu.  


Ce mec. Cet Hugues. J’expire pour me calmer. Avec ses airs supérieurs qu’il se donne ce n’est vraiment qu’une raclure de la pire espèce. Ce qui est clair c’est qu’il veut réellement récupérer son fils. Reste à savoir pourquoi ?  


Trente minutes plus tard, j’entre dans l’appartement et trouve Lola pelotonnée dans le canapé neuf en rotin qu’elle s’est achetée récemment. La pièce est dans un état lamentable avec les débris de verres et d’assiettes explosés partout. Elle s’est endormie fatiguée d’avoir trop pleuré. Je fais un rapide ménage pour qu’elle ne se blesse pas en se levant puisqu’elle ne porte plus ses chaussures. Puis quand j’ai fini, je la soulève et la porte vers sa chambre pour la poser délicatement sur le lit. Je m’allonge à ses cotés après m’être débarrassé de mon tee-shirt. 


Je veux être là à son réveil. Pour qu’elle sache que je ne l’abandonnerai pas. 

Jamais. 


***En pleine nuit***


***Gabriel***


Je savais que je le connaissais. Je le savais. Putain. Pourquoi lui ? Comme si ce n’était pas assez compliqué comme ça de gérer un ex turbulent lorsque mon artiste est en plein essor, il fallait en plus que ce soit lui l’ex ? 


Je regarde longuement mon téléphone puis lance l’appel. Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas m’amuser à jouer les gladiateurs dans une arène que je ne connais pas. 


- Oui allo ? 

- Excusez-moi Leila de vous déranger à une pareille heure mais il s’agit de Lola.

- Rien de grave j’espère !

- Il va falloir que vous appeliez voter ami Denis Onbinda.

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