Chapitre 35
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 35
**** Chinedum ****
Je suis assise là à attendre que Chidi vienne me chercher en prenant un bon café.
[ Sonnerie de téléphone ]
Moi : Allô ?
Chidi : Où es-tu ?
Moi : Aux arrivées internationales du côté du restaurant.
Chidi : OK.
Je n'ai pas tardé à le voir devant moi.
Je lui ai demandé de s'asseoir mais il a refusé, je sais qu'il me boude.
Je termine ma tasse puis je me lève.
Chidi : Tes affaires ?
Moi : Je n'ai qu'un sac.
Chidi : Donnes le moi.
Il prend le sac et me demande de le suivre, ce que je fais.
Moi : Tu es garé loin ?
Chidi : Suis moi seulement.
Je l'ai suivi sans broncher et c'est installée dans le véhicule que j'ai essayée de faire la conversation.
Moi : J'ai hâte de voir mon petit fils... Comment il va ?
Chidi : Il va très bien.
Moi : Ahah !!! Pourquoi tu es froid ?
Chidi : Parce que ce que tu fais m'énerve.
Moi : Mais pourquoi à chaque fois que je fais quelque chose que tu trouves que j'agis mal ?
Chidi : Parce que tu agis mal. Je reste ton fils certes mais j'ai un foyer & une famille, tu ne peux ainsi débarquer. Tu es obligée de m'informer.
Moi : Je dois maintenant prendre rendez-vous ?
Chidi : Tu vois, tu ne comprends rien de ce que je dis maman. Ça ne sert à rien de parler avec toi.
Moi : Mais il faut m'expliquer. On a vu ça où qu'une mère ne peut plus aller voir son enfant quand elle veut ? J'ai quels enfants comme ça ?
Chidi : Tu exagère !! Tu ne respecte rien de nos vies en même temps.
Moi : Eeeh ... !!
**** Marine ****
Monsieur NOUAH m'a appelé pour me demander d'aller chez lui afin que je garde son fils le temps qu'il se déplace parce que Madame aussi va se déplacer.
Je viens à peine d'arriver, c'est le gardien qui ouvre le portail il y a une voiture qui me suit derrière.
La personne dans la voiture descend et me salue, c'est un homme.
Lui : Bonjour Madame.
Moi : Bonjour Monsieur.
Lui : Vous vivez ici ? Je viens voir monsieur et madame NOUAH.
Moi : Non, je suis la secrétaire de Monsieur et il m'a aussi demandé de passer.
Lui : Ah d'accord. Je suis le psychologue du couple.
On s'apprêtait à sonner quand le gardien se rapproche de nous.
Le gardien : Excusez-moi, avez-vous un rendez-vous ?
Moi : J'ai été appelé par Monsieur et apparemment le monsieur aussi est là pour cela.
Le gardien : Et Madame aussi est sorti.
Moi : Oh, d'accord. Je vais appeler.
Je lance l'appel vers le numéro de Monsieur.
Monsieur : Oui Marine.
Moi : Monsieur je viens d'arriver chez vous, déjà je m'excuse de retard j'ai eu un contretemps. Je viens à peine d'arriver et apparemment il n'y a personne. Je suis là avec un monsieur aussi qui dit être votre psychologue.
Monsieur : Elle n'est pas là madame ?
Moi : Le gardien nous a dit que madame est sortie donc il n'y a personne à la maison.
Monsieur : Il y a quelqu'un d'autre à la maison ?
Moi : Non, je ne pense pas. Si il y avait quelqu'un je pense que le gardien nous aurait laissé rentrer mais ce n'est pas possible.
Monsieur : Sortie ? Laisse-moi passer un appel et je te réponds.
Je raccroche.
Moi ( m'adressant au milieu ) : Il a dit qu'il va passer un appel et me rappeler donc on va patienter.
Lui : D'accord.
**** Chidi ****
Maman : C'est qui ?
Je n'ai même pas envie de le répondre, depuis qu'elle est dans la voiture je ne lui parle pas.. Je réponds à peine à ces questions, je n'ai vraiment pas envie de discuter parce que ce qu'elle a fait mais m'énerve au plus haut point.
Maman : NOUAH ?
Moi ( au volant ) : Maman s'il te plaît.
Après l'appel de Marine, je décide d'appeler Cécile. Je ne comprends pas qu'il n'y ait personne à la maison, je l'ai laissé lui demandant d'attendre l'arrivée de Cécile.
En plus, il n'y a personne. Cela veut dire qu'elle s'est déplacée avec l'enfant, je ne sais pas où elle a bien pu aller. A moins que...
Mon téléphone est connecté à ma voiture et je n'ai pas envie que maman écoute ce que je dis à ma femme donc je le déconnecte et lance l'appel puis porte le téléphone à mon oreille.
Ça sonne mais elle ne répond pas, à plusieurs reprises en plus.
Je m'apprêtais à relancer l'appel quand j'ai reçu un autre appel.
Moi : Allô ?
... : Bonjour, c'est bien monsieur NOUAH.
Moi : C'est bien moi, à qui ai-je l'honneur s'il vous plaît ?
... : Narcisse, appelez-moi Narcisse. Je suis le collègue de votre femme.
Moi : Et que me vaut cet appel ?
Narcisse : J'aimerais que vous veniez de ce pas à la clinique de Louis.
Moi : Où est ma femme ? Qu'y a-t-il ?
Narcisse : J'ai dû emmener votre femme et votre fils d'urgence, il y a eu un problème.
La façon dont j'ai freiné, je n'entends que des klaxons derrière moi.
Moi :: Dites-moi ce qu'il y a s'il vous plaît.
Narcisse : Je ne peux vous en dire plus, le médecin demande à vous voir.
Il était vraiment déterminé à ne rien dire. J'ai remi le contact et j'ai démarré en direction de Louis.
J'ai le cœur qui bat à la chamade, je n'aime pas ce genre d'appel. Quand il s'agit de ma femme et de mon fils, je peux être dans tous mes états surtout quand je ne sais pas de quoi il s'agit. Avec maman qui ne cesse de me demander ce qu'il y a, j'ai la tête qui chauffe.
J'arrive à la clinique, je me renseigne immédiatement auprès de l'accueil.
Une infirmière me demande de la suivre dans la chambre dans laquelle se trouve Cécile.
Pourquoi Cécile est-elle dans une chambre ?
Que s'est-il passé ?
Quand on m'a emmené dans la chambre, j'ai trouvé Cécile allongée mais éveillée avec un homme à côté d'elle plus le docteur.
Dès qu'elle m'a regardé, j'ai vu des larmes perler sur ses joues.
Je me suis précipité vers elle, suivi de maman. Elle s'est jetée dans mes bras.
Moi : Qu'est-ce qu'il y a mon amour, pourquoi pleures-tu ?
Docteur : Vous êtes son mari ?
Narcisse : C'est bien lui, c'est moi qui l'ai appelé.
Docteur : D'accord. Monsieur, s'il vous plaît, veuillez me suivre dans mon bureau.
Moi : Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qu'elle a ma femme ? Et où est mon fils ?
Eux : ..
Moi : Cécile ? Pourquoi pleure tu ?
En lui posant la question c'est comme si je lui disais pleure encore.
Moi : Vous allez me répondre oui... ?
Narcisse : Monsieur NOUAH ce serait bien que...
Moi : Ne me dites pas de me calmer parce que ça m'énerve encore plus surtout que je ne sais pas ce qu'il y a. Vous m'avez appelé en me disant que ma femme et mon fils ont été emmenés ici d'urgence, qu'est-ce qu'il y a bon sang ?
Maman : Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ma belle fille pleure ?
Narcisse : Docteur , dites lui s'il vous plaît.
Docteur : J'aurais aimé que l'on en parle tranquillement dans mon bureau mais puisque vous insistez... Effectivement, votre femme et votre fils ont été emmenés ici en urgence par cet homme qui vous a d'ailleurs appelé...
Moi : Épargnez-moi tout ce discours je vous prie , aller droit au but.
Docteur : Il se trouve que l'urgence était pour votre fils et non pour votre femme. Votre fils est arrivé dans les bras de ce monsieur et malheureusement nous n'avons pu rien faire.
Moi : Que veut dire nous n'avons pu rien à faire ?
Docteur ( soupirant ) : ...
Moi : Docteur !!!!
Docteur : Quand votre fils est arrivé ici, il était déjà trop tard, il était déjà mort.
Moi : Pardon ?
Docteur : Monsieur NOUAH !
Moi : Pardon ? Qu'est-ce que vous racontez ? Cécile ( la regardant )?
Elle n'a pas daigné me regarder, elle a mis son visage de côté.
Comprenant ce que cela signifie, je me lève automatiquement.
Moi : Vous pouvez répéter ? Il est où mon fils ? Je veux le voir.
Narcisse : Monsieur NOUAH ...
Moi : J'AI DIT JE VEUX VOIR MON FILS ET CE, TOUT DE SUITE !! NE VOUS MÊLEZ DE RIEN.
Il y a eu un grand silence dans la pièce.
Comme personne ne bouge et me réponds, je sors de la chambre en furie en criant '' il est où '' ?
Le docteur, Narcisse, maman m'ont suivi.
J'ai tellement hurlé qu'il a fini par m'emmener vers mon fils.
Il est dans une couveuse, enveloppé de la tête aux pieds.
Je tremble de tout mon corps parce que je n'ai pas envie, j'ai peur de me rendre compte que ce qu'on vient de me dire est vrai. Malheureusement pour moi, la réalité me frappe au visage dès que je le porte.
Comment exprimer ce que je ressens actuellement ?
J'ai perdu pied, je me suis retrouvée assis à même le sol... le corps de mon fils dans les bras.
Le cœur gros...
J'ai l'impression que quelqu'un est en train de le déchirer mais très lentement avec un couteau très aiguisé.
Ça me fait tellement mal que je n'arrive pas à exprimer un mot, j'ai l'impression d'étouffer et de rater des battements de mon cœur.
Je le regarde dans mes bras.
Il a l'air endormi, il a l'air paisiblement endormi.
Qu'est-ce qui s'est passé mon DIEU ?
Je me relève, je puisse tellement loin cette énergie pour me relever que je titube même.
Narcisse est venu vers moi, il m'a aidé en prenant Godwin pour le poser là où il était.
Moi : Que s'est-il passé ? Dîtes moi ce Qui s'est passé.
Narcisse : Je ne saurais quoi vous dire exactement.
Il me tenait, je ne sais pas comment je l'ai laissé pour me retrouver dans la chambre devant Cécile mais je sais que je suis arrivé là.
Moi : Cécile que s'est-il passé ?
Cécile ( en larmes ) : Je suis désolée, je suis tellement désolée chéri.
Moi : QUE S'EST-IL PASSÉ ?
Elle a sursauté quand j'ai crié.
J'aurais mieux fait de ne rien demander, j'aurais préféré qu'elle se taise.
Elle s'est mise à me raconter tout ce qui s'est passé, j'ai eu les frissons.
Moi : Cécile !!
Je jure sur la tête de mon fils, de toute ma vie avec Cécile je n'ai jamais eu envie de lever la main sur elle comme j'ai envie maintenant.
Je jure sur la tête de mon fils que si on n'était rien que tous les deux, soit j'aurais fait passer ma colère sur des choses que j'aurai cassé soit c'est sur elle que je l'aurais fait.
Moi ( posant mes mains autour d'elle ) : Cécile !!?
Cécile : Je te jure que je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne comprends pas.
Moi : TU NE QUOI ???
Je la tenais tellement fort qu'elle s'est mise à pleurer en me disant que je lui faisais mal.
En vérité, j'ai l'impression de ne pas vraiment l'entendre parler.
C'est uniquement quand maman m'a crié de la laisser que j'ai reculé comme quelqu'un qui se réveillait en sursaut.
J'ai reculé jusqu'à buter sur le mur sur lequel je me suis laissé choir jusque sur le sol en me recroquevillant sur moi-même comme un enfant. Maman est venue vers moi.
Ce que je ressens actuellement c'est indescriptible.
Colère, douleur, tout est mélangé.
Moi sue: Qu'est-ce tu as fait Cécile ( la voix tremblante ) ? Pourquoi tu...
J'ai dû m'arrêter de parler pour demander un verre d'eau la main sur la poitrine parce que en une fraction de minutes j'ai eu l'impression que mon cœur a cessé de battre.
J'ai juste envie de mourir.
Encore une fois je vais enterrer mon enfant ?
Je n'ai donc pas le droit d'être heureux ?
Qu'est-ce qu'elle a fait mon Dieu, qu'est-ce qu'elle a fait ?
Je suis tellement en colère que tout dans ma tête se bouscule, j'ai l'impression qu'on cogne dans ma tête et qu'on déchire mon cœur.
J'ai bu un verre sans respirer... À vrai dire, j'ai le souffle coupé.
Docteur : Puis-je vous parler ?
Moi : Je veux juste savoir pourquoi ? Qu'elle me dise pourquoi elle a fait ça ?
Docteur : Écoutez, je sais que vu la situation , vu ce qu'elle a eu à faire que je ne cautionne tellement pas, vous pensez que c'est de sa faute mais j'ai envie de vous dire que ce n'est pas le cas.
Maman : Si elle n'a pas tué son fils qu'est-ce que c'était alors ?
Docteur : Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler du syndrome de la mort subite du nourrisson mais c'est ce qui s'est passé.
Maman : Qu'est-ce que c'est ?
Docteur : Le syndrome de la mort subite du nourrisson se produit généralement durant le sommeil du bébé. En bonne santé, il s’endort et cesse de respirer, sans cause médicale apparente. C'est quelque chose qui survient toujours entre un mois et 1 an mais surtout avant 6 mois. Le constat fait est celui de la survenance entre deux mois et 4 mois. Pour faire simple, comprenez que votre fils a oublié de respirer un certain moment et c'est ce qui se produit lorsqu'il s'agit de mort subite du nourrisson. Pour votre femme, il était encore endormi. Il fallait qu'elle soit très proche de lui pour comprendre que ce n'était pas le cas. Ça peut arriver n'importe où... Lors d'une promenade, en voiture, à la maison, dans vos bras, n'importe où... Même vous, vous n'aurez certainement pas pu le voir venir. Pour votre cas, votre fils était déjà mort bien avant.
Moi : Si cela avait été constaté, aurait-il pu être récupéré ?
Docteur : J'ai envie de vous dire oui mais c'est tellement rare. Comme je viens de vous le dire, il faut être proche de bébé pour savoir ce qu'il se passe. Généralement les parents voient l'image de leur bébé en train de dormir et c'est en se rapprochant qu'ils se rendent compte que ce n'était plus le cas il y a longtemps. Si cela avait été constaté dans les secondes qui ont suivi, on aurait pu tenter quelque chose mais même là c'est vraiment rare. Quand vous l'avez laissé, était-il éveillé ?
Moi : Non.
Docteur : Voilà ! Il aurait bien pu être mort à ce moment-là ou quelques minutes après.
Maman : Laissez-moi vos analyses de blancs, elle a tué son propre fils. Je l'ai toujours dit mais tu ne m'as pas compris Chidi.
Docteur : Madame s'il vous plaît, cessez de dire ce genre de chose. D'ailleurs, je pense que ce serait bien qu'on sorte et qu'on les laisse tous les deux.
Moi ( me levant ) : Surtout pas ! Je n'ai pas envie de la voir, je n'ai pas envie de la sentir, je n'ai pas envie de l'avoir à côté de moi.
Docteur : Monsieur NOUAH ...
Moi : S'il vous plaît, laissez-moi aller enterrer mon fils... Laissez-moi sortir d'ici.